Séduction & dynamiques sociales : articles, analyses et questions

Modérateurs: animal, Léo

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By QuinteFlush
#14877 Vous êtes engagé dans cette entreprise qu’est l’apprentissage de la séduction et certains aspects de cet engagement vous chiffonnent ? Vous débarquez dans ce monde étrange où l’on parle ouvertement et sans honte des rapports hommes/femmes et avez du mal à percevoir ce qui se cache derrière tout cela ? Vous avez un a priori négatif sur les séducteurs et la possibilité d’améliorer vos aptitudes en la matière ? Les meilleures démarches sont presque toujours plombées par les idées reçues et les préjugés, en espérant vous aider à passer outre, voici 7 caractéristiques qui précisent ce que ne sont pas les apprentis séducteurs :


[size=150]"Vous êtes à côté de la plaque"[/size]
Qui n’a pas entendu ou tenu lui même ce discours :[quote]« Apprendre à séduire comme on apprend à lire ou à compter c’est se compliquer pour rien. Les choses doivent se faire d’elles même, pas la peine d’appliquer des techniques incroyables pour sortir avec une fille ! »En effet des hommes savaient parfaitement séduire des femmes avant qu’on invente les forums de discussion, les livres et méthodes, et les ateliers pratiques sur la question. Mais des Hommes savaient aussi compter avant qu’on invente le concept de mathématiques, seulement ils étaient beaucoup moins nombreux qu’aujourd’hui, où c’est enseigné à tous les enfants, et ceux qui étaient confrontés à des problèmes de cet ordre sans parvenir à calculer par eux même devaient soit se résigner et renoncer à leur projet, soir s’acharner et s’embourber dans leurs échecs.
Evidemment tout n’est pas tout blanc ou tout noir, ceux qui décident d’apprendre (ou de réapprendre) à séduire ne partent pas de zéro, ils sentent simplement qu’ils peuvent mieux faire, et osent se lancer.
Dans tous les aspects des relations humaines il existe des règles, tout le monde ne les perçoit pas forcément, et on ne nous les apprend pas à l’école.
Certains passent toute leur vie sans parvenir à assouvir la moitié de leurs aspirations, ou se limitent volontairement, par hypocrisie égoïste, alors qu’il suffit de s’en donner les moyens pour en connaître les clefs.


[size=150]"Vous êtes lâches"[/size]
L’apprenti séducteur préfèrerait ainsi se réfugier derrière des méthodes, techniques, communautés, etc. plutôt que de se frotter à la réalité. Il aurait même besoin d’aide pour savoir qui il est parce qu’il ne s’assumerait pas, et penserait pouvoir palier son manque de consistance par des techniques toutes faites…
C’est évidemment percevoir les choses de façon erronée que de penser cela, non pas dans la conclusion, mais dans le constat de départ qui amène à cette conclusion. Car c’est finalement être assez naïf de croire que ce sont les techniques qui font tout, la mise en œuvre des « techniques » (même si le terme n’est pas tellement approprié) n’est que le prolongement de théories, qui ne sont elles-mêmes que des moyens de faire passer la substance de la démarche d’apprentissage de la séduction, à savoir un changement plus profond d’état d’esprit, de croyances personnelles et de mode de vie.
L’apprenti séducteur, qui s’engage dans cette démarche, est donc plutôt courageux, car il reconnaît qu’il n’a pas toujours perçu l’existence de règles et est prêt à les apprendre, quelle qu’en soit la façon (lecture, cours…). C’est justement parce qu’il sent le besoin d’affirmer sa personnalité qu’il cherche des pistes pour y arriver le plus rapidement et le plus efficacement possible, il est pragmatique. Et ses lectures ne le dispensent pas de se lancer dans la réalité des rapports, bien au contraire, elles l’y encouragent et guident ses pas.


[size=150]"Vous êtes désespérés"[/size]
D’aucuns cataloguent facilement les sites de conseil en séduction, ou proposant des ateliers pour apprendre à séduire, au même rang que les sites de rencontres (comme par exemple Meetic) ou autres « exploitants de la misère sentimentale ». Les apprentis séducteurs seraient donc des pigeons croyant avoir trouvé un nouveau moyen magique pour assouvir leur besoin d’amour. Ils seraient prêts à payer pour apprendre à séduire, attendant en somme que ça leur tombe tout cuit dans le bec.
Il faut ici être honnête, ce type de profil existe, mais peut-on le qualifier d’apprenti séducteur ? Je ne le pense pas, il suffit d’ailleurs de s’arrêter sur l’expression elle même, « apprenti » sous-entend bien que la démarche nécessite un travail, un travail sur soi en l'occurence.
Quant aux sites qui promettent monts et merveilles, succès assuré pour toute souscription d’un forfait « faites les toutes tomber en trois leçons », il y en a aussi (peut-être pas à ce point là, je grossis volontairement le trait). Seulement il faut savoir distinguer le bon grain de l’ivraie.
Comme dans tout domaine, la qualité est rare, il faut la trouver, mais ce n’est pas parce que la masse est médiocre qu’il faut nier l’existence de la perle, et l’évacuer avec l’eau du bain. Sur l’éventail des offres pour améliorer son pouvoir de séduction, il faut savoir reconnaître celles qui parlent vrai, puis il faut affiner et s’arrêter sur celle qui correspond à soi. Ce sera rarement celle qui propose le moins d’efforts, ce serait trop beau.
Rien de magique ou automatique dans la séduction, l’apprenti séducteur a conscience que ça nécessite un travail sur soi, et est prêt à mettre en œuvre les moyens nécessaires pour accomplir cette tache. Rien n’arrive tout cuit.


[size=150]"Vous êtes dénués d'amour propre"[/size]
L’apprenti séducteur partage ouvertement ses problèmes personnels, avoue publiquement ses échecs, ses ambitions amputées, ses aspirations inabouties. Il n’hésite pas à en discuter avec des inconnus par échange de messages que n’importe qui peut lire sur la toile (même si en final il reste anonyme). Il se plie à la critique, parfois sans concession (mais toujours franche et respectueuse, du moins sur les bons forums) de ses congénères plus ou moins avancés dans leur propre processus.
Cela ne lui pose pas de problème de laisser de côté certaines de ses croyances, ni d’appliquer des méthodes qui peuvent pourtant lui sembler contre-intuitives au départ. Ce que beaucoup de gens trouveraient humiliant, il le prend comme des occasions de progresser, de tirer des leçons. Il est en accord avec lui même, il sait reconnaître et assumer ses problèmes pour les régler et évoluer sereinement dans sa vie.
On ne peut pas prendre conscience de tout, tout seul, surtout quand on est soi-même son propre sujet, d’où la nécessité de laisser d’autres personnes nous juger. Evidemment, cela demande un minimum d’ouverture d’esprit.
Même si cela peut lui prendre un certain temps, l’apprenti séducteur n’a, à terme, aucun problème à reconnaître d’où il tire ses conseils et pourquoi il est venu les chercher. Car pour être efficace, sa démarche ne doit faire qu’un avec sa personnalité. Bien entendu cette évolution n’est pas immédiate, mais cette philosophie en finalité le distingue, selon moi, du dragueur lambda qui vient prendre quelques « trucs » secrètement sur le net.


[size=150]"Vous êtes des gros lourds"[/size]
Sans doute le qualificatif le plus employé par les filles pour désigner ceux qui les draguent, et qui ne le font pas comme elles le voudraient (ou qui ne sont pas qui elles voudraient). Un apprenti séducteur serait donc, par analogie, un timide reconverti qui n’hésiterait plus à aborder, constituant donc un « lourd » de plus dans la nature.
Le problème avec ce qualificatif est qu’il ne fait pas la distinction entre ceux qui sont « lourds » parce qu’ils ne savent pas faire autrement, ceux qui le sont parce qu’ils pensent que c’est la meilleure façon de faire, et ceux qui le sont parce qu’ils ne parviennent pas à faire autrement (à noter tout de même que cette notion de « lourd » reste très subjective, mais nous ne nous focalisons ici que sur le comportement de celui qui aborde).
Vous l’aurez compris c’est dans la troisième catégorie que peuvent parfois tomber malgré eux les apprentis séducteurs. Pourquoi ? Et bien parce que comme tout ce qui demande du travail pour être maîtrisé, il y a parfois des loupés, notamment au début.
Car l’optique de l’apprenti séducteur, le vrai, est de savoir engager un échange cordial et respectueux, qu’il saupoudre de « techniques » (disons plutôt touches non anodines) visant à créer une connivence avec l’interlocutrice pour arriver à ses fins (on est loin du dragueur de base).


[size=150]"Vous êtes des manipulateurs"[/size]
C’est sans conteste ce qui est le plus reproché à l’ensemble de la communauté de la séduction, toutes ces techniques et méthodes quasi-scientifiques feraient des apprentis séducteurs des apprentis manipulateurs. Avec bien entendu une connotation péjorative à ce terme (on en avait presque oublié que ça n’allait pas de soi…).
En résumé, le simple fait d’associer « apprentissage » et « séduction » serait « tue l’amour ». L’apprenti séducteur tenterait d’arriver à ses fins par d’autres moyens que les « voies naturelles », ce qui ferait de lui un vilain calculateur qui cherche à influencer et non à plaire.
Comme je l’ai dit le grief n’est pas nouveau, et des débats ont déjà été lancés sur la question. Rappelons simplement que toute interaction entre personnes se traduit par un influence mutuelle, la personne qui a le dessus manipule nécessairement l’autre (au sens où elle modifie, par ses mots et son comportement, la perception qu’a l’autre des choses évoquées), et avoir le dessus dans l’interaction fait partie des règles du jeu de la séduction…
Après cette considération d’ordre général, ajoutons tout de même que certaines techniques, il est vrai, sont ouvertement des outils de manipulation, je pense notamment (sans prendre le temps de détailler) à la PNL (programmation neurolinguistique) ou encore aux patterns. Mais ce ne sont pas des éléments obligatoires dans un processus de séduction. Comme dans tout domaine, il y a plusieurs écoles, et chacun a ses préférences et ses petites spécialités.


[size=150]"Vous êtes immoraux"[/size]
A toute activité qui a un peu d’ampleur on oppose à un moment ou à un autre la question de la morale. C’est pourtant un sujet peu évoqué au sein de la communauté de la séduction, mais nul doute qu’on est en droit de s’interroger quand on considère la finalité de l’apprentissage de la séduction.
Apprendre à séduire, c’est se réaliser soi-même, c’est travailler pour se rapprocher de ce à quoi on aspire. Ce ne serait donc pas la démarche qui serait immorale, mais sa finalité, or cette finalité appartient à chacun, la démarche d’apprentissage n’étant qu’une aide pour y parvenir. Ceux qui choisissent de s’engager dans cette démarche ont déjà choisi ce qu’ils veulent accomplir, et ne font que mettre en œuvre les moyens qui leur semblent les plus adapté pour y arriver.
Comme expliqué dans plusieurs points ci-dessus, l’apprenti séducteur ne se destine pas à être capable « d’envoûter » n’importe quelle femme au moyen de techniques obscures et secrètes. Il veut simplement pouvoir être plus à l’aise en société, notamment auprès des femmes, et créer une connivence avec l’interlocutrice pour arriver à ses fins. La connivence suppose une volonté tacite partagée, et c’est l’art de la provoquer qu’il cherche à apprivoiser. Toute autre considération en ce qui concerne la morale dépasse largement le cadre de ces développements.





J’en suis à un stade où on se pose encore pas mal de questions basiques (parce que j’imagine que des questions, finalement, on s’en pose tout le temps, quelque soit le stade où on se situe), notamment sur la légitimité à vouloir persévérer dans l’apprentissage de la séduction. Je sais aujourd’hui ce que je veux de manière plus précise que simplement « progresser » ou « m’améliorer » ; à me chercher, j’ai découvert ce vers quoi je voulais tendre (d’où d’ailleurs ma préférence pour ce forum…).
Et c’est bien connu, quand on réfléchit beaucoup à quelque chose, ce qui nous vient en premier, c’est tout ce qui peut arriver de mal, les effets néfastes potentiels, les arguments contre, etc. Alors plutôt que de les combattre et tenter de faire taire ces voix dissidentes, je me suis dit autant en faire un condensé, et se demander pour chacune d’entre elle, à tête reposée, et à la lumière de la lucidité que confère leur rédaction, pourquoi elles ne tenaient plus debout au regard de la voie que j’ai décidé de suivre.

Cet article est donc en premier lieu une sorte de bilan personnel des réflexions que je me suis faites ces derniers temps, et des réponses que j’y ai apportées. De ce point de vue il est vrai, aucun intérêt à le partager.
Mais il y a fort à parier que beaucoup d’entre nous se fassent, ou se soient fait, les même réflexions, cela peut donc aider ceux qui n’ont pas encore trouvé leurs réponses ; quant aux autres, peut-être les leurs ont-elles été différentes, auquel cas il sera sans doute intéressant d’en parler.
Enfin, en le rédigeant, je me suis rendu compte que cet article peut également très bien faire office de « mise en garde », de recadrage (voire de cadrage tout court… afin d'éviter tout malentendu et raccourci intellectuel trop vite emprunté) à destination d’un néophyte ou d’un(e) suspicieux(-se), qui atterrirait sur ces pages.
Modifié en dernier par QuinteFlush le Ven Oct 05, 2007 2:23 pm, modifié 4 fois.
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By moonwalkfan
#14959 merci de cet article intéressant qui permet aux débutants comme moi de lever quelques doutes quand on commence 8) .
By Blckgk
#65188 Excellent article, que dire de plus si ce n'est que ça nous permet de lever quelques doutes...
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By Orphée
#65191 [quote="moonwalkfan"]merci de cet article intéressant qui permet aux débutants comme moi de lever quelques doutes quand on commence 8) .
Marrant de lire ça maintenant :D