Avoir une vie stylée

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By Lush
#28807 [size=200][Lifestyle] Apprécier et découvrir le vin[/size]

Le vin partage avec la sexualité cette particularité de devoir être un plaisir que l’on apprécie et maîtrise alors qu’il est la plupart du temps subi, derrière une façade de suffisance :
[quote]Ah, 1995, ct’une année qui vaut rien pour le Bordeaux !
[quote]Il a de la cuisse ce bourgueil, et on sent le terroir qui s’exprime !
[quote]Avec un Ris de veau, rien de tel qu’un Riesling pour accompagner !
[img]http://farm1.static.flickr.com/119/288483766_9d6c32032a.jpg[/img]
Pourtant il suffit d’avoir une approche décomplexée, humble et curieuse pour trouver beaucoup de plaisirs dans le vin. C’est cette approche que j’ai envie de partager avec vous dans cette série d'articles.

[size=150]Démarche[/size]
La base d’une approche décomplexée du vin consiste selon moi à rechercher d’abord le plaisir primaire. Cela consiste tout simplement à apprécier le vin pour son coté doux, fruité, alcoolisé. Face à des convives apparemment experts, on se sent parfois confus et on en vient à se demander si le vin que l’on boit est bon ou pas. Il existe pourtant un critère basique qui consiste à observer si l’on a tendance à finir son verre ou pas. Généralement au début on apprécie les vins dits faciles, c’est à dire souvent doux, pas tanniques (c’est à dire qui râpent un peu le palais) ni amers. Au contraire on a tendance à apprécier moyennement certaines appellations plus ingrates.
Ma démarche consiste à ne pas faire semblant d’apprécier ces vins que l’on avale en refreinant une moue de dégoût mais à élargir graduellement son cercle de dégustation en essayant de comprendre ce que l’on apprécie dans tel ou tel vin. Ainsi progressivement, on s’éloignera des vins doux et francs pour tout naturellement rechercher la complexité sans délaisser le plaisir. En un mot on recherchera un plaisir de plus en plus cérébral.
C’est dans cette démarche que l’aspect technique de la dégustation prend son sens, et que l’on peut commencer à parler simplement de terroir ou d’appellations.

[size=150]La notion de terroir et les appellations[/size]
[img]http://www.vinsdegarde.com/carte_vin_france.jpg[/img]
J'ai une vision assez personnelle et plutôt à contre-courant du sujet. Le terroir est en effet un concept dénaturé aujourd’hui. Il désigne à la base les particularités locales qui donnent leur identité au vin d’un même ensemble géographique. Les particularités invoquées sont souvent liées aux spécificités du sol mais étant aujourd’hui ravagés par l’érosion et n’ayant plus rien à voir avec les sols d’hier, c’est une notion qui a du plomb dans l’aile surtout quand les vins du Nouveau Monde arrivent à merveille à imiter nos meilleurs crus. Dans un dernier élan de protectionnisme primaire, la mode aujourd’hui est donc d’adjoindre aux particularismes locaux le facteur humain et d’expliquer qu’un bordeaux est unique car issu d’un savoir faire unique. Et effectivement, ce qui fait qu’on arrive au nez à faire la différence entre un bordeaux et un bourgogne ce n’est pas tant les différences de sol ou de climat que le fait que l’on ai décidé de planter du pinot d’un coté et du cabernet de l’autre et que l’on les vinifie différemment. (A ceux que l’ooposition, Bordeaux/Bourgognes intéressent, je recommande d’ailleurs [url=http://www.amazon.fr/Bordeaux-Bourgogne-passions-Jean-Robert-Pitte/dp/2012355536]cet ouvrage[/url]) Et c’est pour ça que les vins du nouveau monde parviennent à se fondre parmi les meilleurs vins français dans les dégustations. N’accordez donc pas une importance démesurée aux terroirs, un vigneron peut en faire presque ce qu’il veut. Enfin, si on veut laisser le terroir s’exprimer il faut le lui permettre, notamment en ayant des sols riches qui ne soient pas qu’un substrat inorganique et en vinifiant avec soin, sans masquer les subtilités des cépages et de leur substrat derrière de si accommodantes barriques.
A coté de la notion de terroir, subsiste celle d’appellation qui elle est plus à même de caractériser les vins. En effet une appellation n’est rien d’autre qu’un cahier des charges créé en grande partie pour permettre au consommateur de s’y retrouver. Les appellations sont un peu au vin ce que les marques sont aux paquets de biscuits. Malheureusement les appellations ne suffisent pas à garantir la qualité. Tout ce qu’elles garantissent c’est un vin honnête et marchand au sens de la répression des fraudes. A l’intérieur d’une même appellation subsiste donc une grande diversité. Mais petit à petit, on arrive à connaître leurs grandes caractéristiques, ainsi que la distribution de la qualité des vins en leur intérieur et elles deviennent une grande aide dans le choix d’un vin. Si vous dégustez beaucoup et attentivement vous finirez rapidement par identifier les principales appellations au nez. En attendant, ne vous compliquez pas la vie avec les appelations et laissez-vous surprendre.

[img]http://farm1.static.flickr.com/187/433820024_c5a327e8d5_m.jpg[/img]

Mais pour cela, quelle démarche suivre ?

A suivre : [size=150]S’approvisionner en vin[/size]
Où malgré tout quelques j'évoquerai en passant quelques appelations...
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By Bimbol
#28956 Ah enfin, il se sera fait attendre cet article :) Le style "apprenez à vous faire votre avis" est vraiment le bienvenu !

Et je commence direct les critiques avant d'avoir la suite :D (d'ailleurs j'attend toujours les tiennes pour le whisky).

J'aime bien ton approche du terroir, cependant je ne suis pas certain d'être du même avis que toi.
Déjà le terroir n'a pas la même définition selon les gens (demandez à votre caviste et à wikipedia vous verrez). Au choix
- uniquement la terre
- la combinaison terre et microclimat
- terre, microclimat & cépage
Ton idée serait de dire que la terre de provenance du vin n'en fait pas toute sa personnalité. Je suis entièrement d'accord, cependant le terroir renseigne sur la position géographique, et il est clair que le terroir et le microclimat sont les 2 raisons de l'implantation de tel cépage dans telle région (exemple la suprématie du pinot noir en bourgogne).
Or c'est le triptique terroir-microclimat-cépage qui donne tout le caractère d'un vin (enfin moi j'en sais rien mais c'est mon oenologue de caviste qui me l'avait dit un jour, il peut se tromper aussi va savoir...)
De plus, le savoir-faire acquis dans une région donnée tant à être réutilisé pour garder un même "type" de vin.

Le terroir va donc - à mon avis - être une bonne indication du "type" de vin que l'on va boire. Et à ce sens doit être très considéré.
Par contre tu as bien raison en disant que ça ne saurait être un gage de qualité, idem pour l'appellation...

Pour les vins du nouveaux monde, je connais pas mal les Chiliens et il faut savoir qu'ils sont issus de cépages bordelais (enfin des cépages bordelais d'il y a 300 ans, en sachant que ceux actuels ont subis des greffes de cépages nord-américains fin du 19eme je crois) et qu'en Californie ils ont tout simplement importés les meilleurs cépages d'Europe à la pelle et commencent à faire le tri (sélectionner les plus adaptés au terroir/microclimat). Et il semblerait que les concurrents direct des vins français soient des viniculteurs français expatriés :p (c'est peut-être du chauvinisme ceci dit).
Ceci expliquerait cela
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By Lush
#28963 Sur la notion de terroir j'ai tendance à penser comme toi que c'est un bon indicateur (ainsi que l'appellation) du type de vin que l'on va boire. Mais c'est à mon avis plus lié à une tradition qu'à un rôle si marqué du sol et du climat. Il est facile de faire la différence entre un bourgogne et un bordeaux parce qu'on différencie facilement le pinot du merlot mais si tu te mets à planter et à vinifier en Bourgogne un merlot (qui n'est pas un cépage autorisé) à la mode bordelaise, je te mets au défi d'identifier le terroir bourguignon. Ne me faites pas dire non plus ce que je n'ai pas dit, tous les cépages ne sont pas adaptés à tous les sols et climats non plus mais la contrainte est autant la tradition et la législation que la biologie.
J'en veut pour preuve que :
- Les cépages ne changent quasiment pas alors que le climat a commencé à changé de manière perceptible pour le travail de la vigne et que les sols ont beaucoup changés également (Que ce soit par l'érosion ou sur une base volontaire comme le travail de Vigoroux à Cahors).
- Les cépages bordelais se sont très bien exportés dans beaucoup d'endroit dans le monde qui n'ont pas forcément des caractéristiques moins différentes que le bordelais en a de la bourgogne (Ce qui est par ailleurs rendu peu visible par le fait que le travail de cave est assez lourd, notamment le barriquage, ce qui peut conduire à masquer les subtilités du terroir.)

Ces points sont en partis abordés dans le bouquin de Pitte cité ci-dessus.

En résumé : Oui, le terroir marque fortement les vins. Mais c'est en pratique plus pour des raisons culturelles et législatives que techniques.

Conclusion : Servez-vous des terroirs et des appellations comme un indicateur, mais ne vous enfermez pas dans des préjugés trop marqués car pas mal de viticulteurs savent faire chanter le terroir selon leur bon désir avec souvent beaucoup de réussite.
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By Bimbol
#28981 [quote="Lush"]si tu te mets à planter et à vinifier en Bourgogne un merlot (qui n'est pas un cépage autorisé) à la mode bordelaise, je te mets au défi d'identifier le terroir bourguignon

effectivement :D
Je vais aller challenger mon caviste avec cette idée tiens
Modifié en dernier par Bimbol le Lun Mar 10, 2008 2:23 pm, modifié 1 fois.
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By Lush
#31395 Suite du précédent épisode. Nous savons maintenant ce que nous recherchons dans le vin, mais nous n'avons rien à boire. La solution :

[size=150]S’approvisionner en vin[/size]
L’essentiel de ce que j’ai appris sur le vin ne provient pas de lectures ou de stages mais de dégustations. Quand je parle ici de dégustation je ne parle pas de l’analyse œnologique du vin mais du fait de boire du vin de manière agréable et attentive. Pour cela, il faut avoir de quoi boire. Nous verrons plus tard qu’une source classique de dégustations est le restaurant. Mais la source la plus riche et la plus économique est de s’acheter des bouteilles. Pour cela on peut considérer les sources suivantes :
- Les cavistes
- Les salons
- Les producteurs
- Les foires au vin


[img]http://vins-et-sante.com/fr/guide/2004/lavinia_un_cavisme_hors_norme/img/lavinia_01.jpg[/img]

[size=117]Les cavistes[/size]
Le jour qui a marqué un tournant dans ma connaissance du vin est celui où après avoir déménagé dans mon nouvel appartement avec vue sur le Lac j’ai exploré le quartier et poussé les portes des petits commerçants alentours. L’un d’entre eux était un caviste. Je me suis présenté, le courant est passé et il est devenu mon fournisseur attitré pour les deux dernières années. C’est ici ma recommandation principale de tout le post. Développez une relation de confiance avec un fournisseur. Pourquoi de confiance ? La production de vin est difficile, coûteuse et soumise à beaucoup d’aléas. Tant et si bien qu’un producteur, une coopérative ou un grossiste se retrouvent avec une bonne quantité de vin quelconque ou mauvais à écouler. Comme les revendeurs ne sont pas de mauvais dégustateurs et qu’ils savent reconnaître ces produits, ils sont souvent écoulés en vente liée. C’est à dire que pour pouvoir acheter du bon vin, on doit en acheter du mauvais. Et une fois acheté il faut vous le revendre. Voilà pourquoi il est très important de développer une relation de confiance avec son caviste afin de :
- Vous assurer qu’il ne joue pas à ce jeu là et n’achète que du bon vin
- Si il a du mauvais vin et qu’il le sait qu’il ne vous le refile pas parce qu’il vous considère comme un client à long terme qui s’y connaît.

Comment s’assurer que votre caviste est de confiance et développer votre relation ?
- Goûter son offre. Si vous ne vous sentez pas encore en mesure de juger de sa qualité, soyez au moins attentif à sa capacité à vous faire essayer des vins plaisirs.
- Allez régulièrement chez votre caviste et donnez lui un feedback sur vos derniers achats. Ne cherchez pas à frimer, il ne se fera pas avoir, mais indiquez lui votre sentiment. Ainsi il saura que vous êtes exigeants et saura vous conseiller en fonction de vos goûts.

Concrètement, je me rends chez mon caviste régulièrement en ayant repéré les périodes où il est disponible et où sa mauvaise vendeuse n’est pas là. Je lui donne un feedback, goûte le ou les vins qu’il a en dégustation et vient régulièrement à ses séances de dégustations. Résultat : Il me connaît, me recommande des vins en fonction de mes goûts, me vend des bouteilles qu’il ne vend qu’à ses clients advanced et m’indique quelles sont ses bouteilles qui ne valent pas le coût. Comme toujours dans ces cas là, ce n’est pas une raison de croire qu’on est son pote et je garde toujours une certaine distance. De même je ne cours pas après la réduction et les cadeaux. Par contre une bonne technique habituelle quand on cherche à développer une bonne relation avec un commerçant : lui ramener des clients et des commandes et lui faire savoir qu’ils viennent de vous. A titre personnel, je devais représenter pour lui un chiffre d’affaire de 500 euros par année mais en tant que prescripteur je dois générer un chiffre d’affaire de 5000 euros pas an.
[img]http://www.maisonducaviste.com/caviste/images/cave_vin.png[/img]
Dans un premier temps je recommande vraiment de ne pas acheter en quantité. Achetez une bouteille à la fois, buvez-là dans le mois, soyez attentifs. Petit à petit vous découvrirez vos critères d'appréciations, les appellations, les types de vins qui vous séduisent et vous serez de plus en plus à l'aise pour élargir vos sources.

[size=117]Les salons[/size]
Les salons du vins font partie de ces sources intéressantes. Ils recèlent un bon potentiel si vous êtes capables de goûter un vin, c'est à dire si vous en savez assez sur vous pour décidez dans le cadre d'un salon si un vin vous plaît ou pas. A ce stade, ne cherchez pas à anticiper le vieillissement d'un vin. Achetez un vin qui vous plaît aujourd'hui pour le boire dans l'année. Faire vieillir un vin, ça demande un peu d'organisation, d'expérience et de chance. Par ailleurs, à moins que vous n'ayez beaucoup de descente, ne repartez pas avec quatre caisses du même vin. C'est autant de découvertes dont vous vous privez potentiellement. Il sera bien assez tôt de faire du stock en prévision de la prochaine guerre.
Comme pour tout salon, si vous voulez être productifs il est bon de préparer votre visite. Quels sont vos objectifs (Découvrir des appellations, remplir votre cave, faire des affaires…) ? Et si vous en avez la possibilité choisissez bien votre moment. Le salon que j’ai majoritairement pratiqué et dans lequel j’ai fait pas mal de découvertes : [url]http://www.vigneron-independant.com/auxsalons/[/url]. Les salons sont intéressants car ils offrent le contact direct avec les producteurs en les regroupant dans une même halle. Mais si vous passez à proximité d'une région viticole, le mieux peut-être de se rendre directement sur place, après un premier repérage (Un vin qui vous a plu, un article, une recommandation...)

[size=117]Les caves[/size]
En plus de découvrir comment le vin est produit, rencontrer un producteur peut aider à mieux comprendre et donc apprécier un vin. Comptez aussi sur des prix généralement plus intéressants que chez votre caviste. Et les viticulteurs sont souvent des personnages hauts en couleur (Et parfois un peu bourrus, mais c’est une autre histoire)

[size=117]Les foires au vin[/size]
Lieu potentiel de bonnes affaires, comme lieu idéal pour écouler du litron. A ne pratiquer que sur recommandation d’une source de confiance ou sous condition de dégustation.


Sur la base de ces sources, nous devrions maintenant avoir de quoi ouvrir une nouvelle bouteille par semaine et de progresser naturellement dans notre appréciation du vin. Reste à savoir comment le boire, mais ça c'est de l'intendance.

A venir : Déguster un vin
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By Antagonus
#51163 Je voudrais juste faire une suggestion en ce qui concerne la connaissance du vin il y a des vidéos excellentes pour apprendre sur ce lien:
[url]http://www.netprof.fr/Oenologie/Tous-les-cours-en-video,19,0,0.aspx[/url]
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By neike
#83526 [size=150]STOCKER LE VIN[/size]

[img]http://www.aoc-cave.com/img/accessoires_pour_cave_a_vin.jpg[/img]
Je voudrais partager ma petite expérience personnelle à ce sujet.
En effet, je viens d'acquérir une petite cave à vin électrique toute simple. Attention, toute simple ne signifie pas "frigo modifié", mais bien une cave électrique sans grandes prétentions, sans accessoires, sans layettes en acajou vernis et, surtout, sans grande capacité (6 bouteilles). Personnellement, elle me convient parfaitement, étant un amateur débutant et ne disposant ni d'un gros budget vin, ni de beaucoup d'espace où stocké des bouteilles, c'est la solution idéale. Pour 89 euros, je peux donc stocker 6 bouteilles à l'abri de la lumière, des vibrations, des variations d'humidité et surtout à température constante (température réglable entre 12°C et 18°C, ce qui, avouons-le, laisse une marge confortable pour tous les types de vin).
L'important, au final, n'étant pas tant de savoir si il faut stocker du rouge à 14°C ou à 16°C, mais plutôt que vos bouteilles soient à température constante.

Dernier petit conseil: si vous contez vous aussi faire l'acquisition d'une cave de ce type, retenez simplement ceci: le prix de la cave ne doit pas excéder le prix des bouteilles que vous y conserverez.
[img]http://www.vegea.com/images/maison/cave-a-vin-07008.jpg[/img]
By raph
#83821 Si je puis me permettre, si tu mets du vin en cave, c'est que tu as un vin de garde ( supérieur a 2 - 3 ans).

Personnellement, je ne me vois pas choisir 6 bouteilles seulement a conserver pendant 5-10 ans aujourd'hui et me "priver" sur les 5 - 10 années a venir.

Je pense qu'il faut un minimum d'espace de stockage, c'est a dire a partir de 20-30 bouteilles pour etre tranquille, instaurer un roulement... sachant qu'acheter une cave pour conserver le vin moins de 2 ans ne sert presque a rien.

Dernière chose, comme tu l'as dit, le choix de la cave peut dependre du prix des bouteilles, certes mais elle fait aussi la qualite de conservation, garanti du bon vieillissement de ton vin.
Sachant qu'un vin de garde c'est au moins 5-10 ans, il peut me sembler judicieux de prende les facteurs suivants en compte:

- consommation electrique de la cave car certaines sont de vrais gouffres a l'annee.
-qualite generale de la cave ( serieux , robustesse, options style humidite, filtrage de l'air, renouvellement de l'air...)
- capacite de stockage et le "zonage" de la cave a vin...
- garantie longue duree imperative

Et enfin, il existe des solutions alternatives qui consistent a soit se faire batir une vraie cave ( un ami en a une et c'est vraiment... Genial) soit a "sous louer" une cave ou parcelle de cave chez un producteur. Ex: Chateau la Nerthe a Chateauneuf du pape ( inconvenient pour prendre du vin, et cela coute assez cher a l'annee mais ô combien la meilleure solution), ou acheter une cave en commun et en partager les frais.
By Hubert
#89745 [size=200]Déguster un vin[/size]


[img]http://www.ardito.ch/images/vin2.jpg[/img]

[color=black]
Bonjour à tous,


Voyant que le poste sur la dégustation de vin n'a toujours pas été posté je me permets de compléter ce manque.
Même si cet article s'avère un peu plus terre à terre (technique) que ceux proposés par Lush, j'espère qu'il sera tout de même susceptible de vous intéresser.
Je reste convaincu que l'idéal pour mieux comprendre les techniques de dégustations et donc de mieux apprécier un vin est de rencontrer un producteur, œnologue, caviste.
Si vous avez des commentaires ou des choses à ajouter n'hésitez pas.

Bonne lecture.

H.[/color]



[size=150]Introduction[/size]

Naît-on dégustateur ? Physiologiquement, la plupart des personnes possèdent les facultés nécessaires à la dégustation. Il existe des personnes dépourvues d'un des sens importants (goût, odorat). mais elles sont rares.
Cependant, on ne naît pas dégustateur. il faut le devenir. Pour devenir dégustateur, il faut - de la motivation - de la mémoire - de l'entraînement - un minimum de sensibilité.

Motivation
Il faut aimer le vin, aimer déguster, avoir la curiosité constante de connaître de nouvelles choses.

Mémoire
Dans la dégustation, le cerveau travaille par comparaison, chaque sensation nouvelle est mémorisée et sert ensuite dans les dégustations futures. Le cerveau devient ainsi une ''bibliothèque'' de sensations qui peut s'enrichir perpétuellement si la mémoire est bonne.

Sensibilité

Les meilleurs dégustateurs sont ceux qui, en plus d'une excellente mémoire, ont la meilleure sensibilité. Mais rares sont ceux dont la sensibilité est excellente dans tous les domaines. Certains ont une sensibilité extrême à l'acidité mais faible à l'amertume d'autres peuvent être hypersensibles au goût du bouchon et ne pas sentir le bock, etc.

Entraînement
La compétence et la fiabilité d'un dégustateur augmente avec l'entraînement et la pratique. De toute façon, il faut plusieurs années pour devenir bon dégustateur.
[size=150]
Dégustation: Comment procéder ?[/size]


Tout d'abord en sollicitant nos organes.

- Oeil (vue)
- Nez (odorat)
- Bouche (goût, toucher, odorat)

puis en percevant les différentes sensations:

- Qualifier (quelle sensation est perçue?)
- Quantifier (quelle est l'intensité de la perception?)
- Suivre l'évolution (quel est le développement dans le temps de la sensation perçue?)

[size=150]Les descripteurs[/size]

Oeil

Limpidité
Couleurs principales
Nuances (couleurs secondaires)

Nez

Intensité générale des odeurs
Description des odeurs
[size=75]- famille
- odeurs détaillées[/size]
Complexité (impression du nombre d'odeurs différentes perçues)

Bouche

Descripteurs de bases:

Piquant (CO2)
Acidité
Sucrosité
Chaleur
Astringence
Amertume
Salé
Arômes

[img]http://www.ardito.ch/images/vin.jpg[/img]


[size=150]Découpage temporel d'une dégustation[/size]

[img]http://www.ardito.ch/images/tableau.jpg[/img]

[size=150]Informations techniques[/size]

Teneur en sucre:

Sec: moins de 4 g/l de sucre
Demi-sec: entre 4 g/l et l 2 g/l
Moelleux: entre 12 g/l et 45 g/l
Doux: plus de 45 g/l

Température de service:

En général:

blancs: 12-13 degrés
rouges: 17-18 degrés


Types de verres à utiliser:

Pour emprisonner les odeurs, le verre aura une forme refermée. Le verre de dégustation est un verre à pied, car le pied permet de saisir le verre sans modifier la température du vin.

[img]http://www.ardito.ch/images/imageverrevin.jpg[/img]

[size=150]Technique de dégustation[/size]

La limpidité

La limpidité d'un vin se traduit par sa qualité de transparence ou l'état de son trouble. Elle dépend de la présence d'éléments en suspension dans le vin (visibles ou non à l'oeil nu).

La couleur

La couleur du vin peut se définir par l'intensité de la couleur principale (ou maîtresse) et par sa nuance.
La couleur du vin dépend du cépage. du procédé d'élaboration, de son âge.
L'intensité colorante peut éventuellement donner des indications sur la structure et le volume d'un vin. Si la couleur d'un vin rouge est de forte intensité, il y a des chances pour que le vin soit structuré, riche en tanins, corsé (mais ce n'est pas obligatoire).
Au contraire, un vin de faible intensité colorante peut s'avérer peu vineux, tout comme il peut très bien être structuré et puissant.
Attention donc aux préjugés dus à la couleur. La nuance : Deux vins de même couleur et de même intensité colorante peuvent avoir des nuances différentes (orangée ou violacée par exemple).
Notons encore qu'un vin peut paraître plus coloré en remplissant davantage un verre, en utilisant un verre plus épais, ou en modifiant l'éclairage.

La fluidité

L'examen de la viscosité se fait dans un premier temps, lors de l'écoulement du vin dans le verre, dans un deuxième temps, lors du brassage du vin dans le verre et dans un troisième temps à l'examen des surfaces mouillées par le vin.

L'effervescence

L'effervescence correspond à un dégagement gazeux sous forme de bulles plus ou moins grosses et nombreuses. Il s'agit essentiellement de gaz carbonique.

L'olfaction

Après l'œil, le nez : c'est la phase olfactive de la dégustation.

Le 1er nez
Il permet de déceler des produits hautement volatils, souvent très fugitifs, ainsi que les éléments chimiques en très faible quantité qui disparaissent au contact de l'air ou se transforment rapidement par oxydation ou par combinaison. Ce 1er nez peut être perturbé ou dominé par des odeurs parasites dues à l'emprisonnement du vin dans la bouteille et à la présence de substances telles que le SO2 par exemple.
Le 2ème nez
Le dégustateur saisit le verre par le pied, lui imprime un mouvement de rotation afin d'oxygéner le liquide et d'accélérer les processus de volatilisation. L'oxygénation ou aération a également pour effet de débarrasser le vin du gaz dissous. L'oxydation permet de révéler les constituants odorants : on dit que le vin ou le nez s'ouvre.
Le 3ème nez
L'aération est constante. la composition chimique d'un vin se transforme suite, notamment, à une perte d'éléments volatils.

le goût

[img]http://www.ardito.ch/images/fromage.jpg[/img]

Les cinq goût (ou saveurs) qualifiés de fondamentaux, sont perçus par les papilles de la langue.: le sucre, l'acide, le salé, l'amer, et l'umami. Lorsqu'on boit du vin il apparaît que ceux-ci ne sont pas perçus simultanément; le temps de réaction varie avec chaque saveur. Ces cinq saveurs évoluent en général comme suit:

Le goût sucré:
L'intensité de la saveur sucrée atteint son maximum vers la 2ème seconde, puis diminue progressivement pour disparaître après une dizaine de secondes.
Les goûts salés et acides: Ils sont perçus rapidement mais ont davantage de persistance que le goût sucré.
Le goût amer: Il est lent à se développer, puis il augmente progressivement et demeure longtemps en bouche après que l'on ait rejeté le vin.
Le goût umami: Il est également assez lent à se développer, mais il persiste passablement à son maximum, pour rediminuer progressivement.


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By sKuLL
#89900 Merci pour ces articles très intéressants, effectivement la notion de plaisir est quelque peu omise dans la plupart des textes et conseils sur le vin, ça explique pourquoi pas mal de gens ont du mal à apprécier cet art..
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By Disiak
#90395 Merci pour cet article enrichissant !
By Chando
#90734 Très bon article, pour les dégustateurs d'un niveau avancé, car je trouve que pour le néophyte, il y a beaucoup d'information à ...déguster en une fois.

Je suis moi-même un dégustateur professionnel et organise des initiations...Lorsqu'on débute, la simplicité doit être de règle...

Règle d'or : on ne se soucie pas assez des verres, qui sont pourtant le vecteur essentiel pour une dégustation réussie...

Le verre à dégustation standard, dit "modèle INAO" est une bonne base, en plus son prix est accessible. Verre à pied de faible contenance, qu'il ne faut jamais remplir à plus d'un tiers, se refermant bien au niveau de la corolle, pour une concentration optimale des arômes.

Commencer par un vin blanc jeune, avec des arômes très frais, le Sancerre est un bon "basique"...

Un rouge léger suivra, je conseille toujours un Grave peu onéreux, jeune également...Par peu onéreux, j'entends dans les 10 €.

Ne jamais acheter de vin en super/hypermarché, on ne sait pas où comment ils ont été stockés pendant leur longue attente (debout) en rayon...

Le plus important, en phase d'apprentissage à la dégustation, est de mettre un nom sur une odeur, à tout le moins une impression (impression végétale, animale, de fruits, de fleurs, de brioché/viennoiserie, etc.).

Ce n'est hélas qu'au bout de quelques années que la dégustation d'un Corton-Renardes 1959 de Michel Gaunoux vous transportera dans un paradis magique de notes de Cuir de Russie, de Civette, de Musc, de truffe, de sous-bois...et que vous apprécierez sa fantastique PAI ( persistance aromatique Intense) de plus de 15 secondes...

Aussi, ne mettez jamais plus de 15-20 € à une bouteille (et encore) dans vos premiers essais...

La dégustation s'apprend également par le contact d'autres dégustateurs, je n'ai jamais connu de dégustateurs qui progressaient "seuls".

La dégustation est partage.

Et quelle valeur ajoutée pour vos dates, quand vous savez choisir avec discernement, et expliquer (sans étaler) les vertus d'un vin !

Cordialement,

Vincent