Avoir une vie stylée

Modérateurs: animal, Léo

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By animal
#164426 Mets un patch, tu es censé attendre une heure après l'avoir enlevé pour fumer, donc tu le gardes. Quand tu as envie de fumer, bois un grand verre d'eau et passe à autre chose, il suffit d'arrêter d'y penser pour que l'envie passe toute seule. Et bon courage, il faut réellement un an pour ne plus avoir envie d'une clope à la moindre contrariété un peu forte, et tes poumons redeviennent propres au bout de 5 ans. Perso, ça fait 8 ans que j'ai arrêté, je ne regrette pas une seconde...

Je plussoie Dillinger en passant, quand tu auras tenu un mois à mettre ce que tu économises de coté, fais toi un cadeau de ce montant dont tu as envie depuis longtemps mais pas forcément les moyens. Pour info, 3 mois sans fumer paient un iPhone ou un ordinateur...
By Simon
#164428 Merci pour toutes vos idées, elles vont faire leur chemin dans mon esprit. Dur encore une fois de répondre à tout !

J'ai pensé à la clope électronique mais je trouve que ce n'est qu'un moyen de contourner l'addiction. Que vais-je faire le jour où je n'aurais plus de batterie dans un contexte particulier et que je ne pourrais que fumer des clopes normales ? Je refumerai à coup sûr. J'ai plusieurs collègues qui alternent clope électronique et clopes normales, mais elles sont bel et bien dans l'addiction. Et c'est vraiment cette dernière que j'ai envie de tuer dans l'oeuf, sortir de ce truc complètement irrationnel et hors de contrôle.

Ralentir ? J'ai essayé déjà. Mais je pense que la définition d'une addiction passe par ce phénomène classique d'un besoin grandissant des doses. Ce qu'on nomme le craving me semble-t-il. C'est sans fin à vrai dire. Se limiter plutôt qu'arrêter demande peut-être plus d'efforts, psychologiquement parlant, que d'arrêter complètement. Parce qu'il y a la notion de restriction de quelque chose qui nous donne du plaisir. Alors qu'en arrêtant complètement, on refuse quelque chose qu'on voit comme essentiellement négatif. Et mentalement ce n'est pas la même chose. On peut imaginer un alcoolique qui contrôlerait ses verres quotidiens. Il tiendrait un jour, deux jours, puis pour x ou y raison, joie ou tristesse d'ailleurs, il rechute, parce que cela demande trop d'effort de se contrôler à ce point et que cela libère une tension qui est insoutenable sur le moyen ou long terme.

Bref je vais me faire souffrance mais il faut en passer par là ! J'ai fait un premier essai au mois d'août, je me suis abstenu pendant une semaine sans que cela ne me manque trop. J'ai juste fait l'erreur classique de fumer lors d'une soirée, en me disant que ce n'était pas grave vu que j'y arrivais. Erreur de débutant. Quand on arrête, on ne retouche plus. Règle d'or.
By Woodward
#164434 J'ai arrêté de fumer du jour au lendemain, ainsi que plusieurs amis, après la lecture de ce livre: http://www.amazon.fr/Arr%C3%AAter-fumer ... 2266206508

(Arrêter de fumer - Allen Carr).

A lire, ne serait-ce que pour comprendre comment fonctionne l'addiction à la cigarette (et les autres addictions par extension). J'étais un fumeur moyen (jusqu'à un paquet par jour) et j'avais envie d'arrêter sans le vouloir vraiment.

Bonne lecture.
By Simon
#164439 Je l'ai lu à un moment où je ne pensais pas vraiment à arrêter de fumer. :)

Je m'en inspire dans l'idée mais j'ai besoin de me faire un truc très personnel. C'est un peu de la métacognition ce que je fais, j'analyse le fonctionnement de mon cerveau et essaye d'anticiper les pensées qui vont me donner envie de fumer pour les court-circuiter en temps voulu. Le livre d'Allen Carr pourquoi pas, mais je le verrai toujours comme une pensée "autre" qui m'est imposée.

Bref je crois en mon truc :) On verra à partir de lundi.
By chum
#164440 [quote="Simon"]C'est un peu de la métacognition ce que je fais, j'analyse le fonctionnement de mon cerveau et essaye d'anticiper les pensées qui vont me donner envie de fumer pour les court-circuiter en temps voulu.

:roll:

Je trouve toujours que tu te tritures un peu beaucoup les ménages pour réinventer la roue, alors que tu pourrais imiter ceux qui ont réussi, dont 2 te disent que le le livre de Carr fonctionne. Peut-être a garder en tête en cas de coup de mou/rechute.
Je suis par contre d'accord avec toi sur la clope électronique : remplacer une addiction par une autre, c'est pas vraiment ce qu'on peut appeler une réussite.

Bon courage. Tiens nous au courant.
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By Elan
#164442 Le message d'Allen Carr est assez simple, il te rappelle juste qu'en fait tu n'aimes pas fumer.
Que quand tu ne fumes pas t'es impatient de t'en griller une, que quand tu allumes une cigarette t'as un goût infâme qui t'envahit la bouche, que ça te fait traverser une ville le dimanche pour aller acheter un paquet parce qu'après la soirée de samedi t'as fini le tien, etc.
By UnfixedCat
#164445 Au lieu de mettre l'argent de côté dans un bocal (ce qui est contraignant), use du phénomène dit de "sortie de piège abscon".
Prends une boite à chaussure, appose la date à laquelle tu commences. La simple chose à faire ensuite est de mettre tes paquets vides dans cette boite.
Au bout d'un mois, tu auras une boite de carton qui t'auras couté une somme conséquente.

Sinon, reste Allen Carr, perso, je fumais en le lisant, aux trois quarts du livre, j'ai été dégouté, j'ai arrêté de fumé, et si depuis j'y ai retouché quelques fois, je n'ai jamais repris.
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By pantin
#164449 Il y a plusieurs niveaux dans la dépendance, qui dans sa mécanique est toujours assez similaire et qui varient selon la nature du produit, selon l'utilisateur également:

-biologique (3 semaines)
-comportemental (1 an)
-psychologique (10 ans)

Le sevrage biologique est assez simple pour la clope (environ 3 semaines) à la grosse différence de l'alcool où tu peux en crever.

le plus dur c'est le psychique et comportemental (là où allen carr joue c'est sur la suggestion par envoi de messages répétés et imprégnation inconsciente du sujet de contre-messages).

Plusieurs conseils: (je reprends également les remarques pertinentes des autres membres)

-Ne pas se faire une montagne de son arrêt, le meilleur moyen de se planter à terme, presque le banaliser. si non on fait un peu comme les gens qui se disent "lundi je mange bien c'est décidé" et qui le mercredi se tape un mac do car ils ont été trop vite trop fort.

-Se dire qu'on est face à un balancier qui doit s'équilibrer dont la clope fait partie, et donc si on enlève un poids d'un côté (la clope), il faut en rajouter un de l'autre. Une nécessaire compensation en somme mais la plus positive possible (le sport étant la meilleur)

-Se récompenser autrement, la clope étant une récompense comportementale permanente et chronique, mais destructive.

-Si clope électronique, ne pas faire les deux en attendant que sa consommation de clopes baisse, c'est faux, la consommation mixte ne mène à rien. Il faut uniquement la clope électronique, avec un dosage en goût et en nicotine ajusté (ne pas hésiter à chercher le gout qui va le mieux et qui ne soit pas trop barré, genre barba-papa ou sauce barbecue!) pour passer un cap et éteindre un comportement. (car ce moyen de sevrage satisfait les 3 niveaux de dépendances

-réapprendre à respirer et chercher à comprendre/traiter la dépressivité de fond qu'on cherche à compenser par le produit

-Ne pas parler aux autres de son arrêt, hormis aux personnes qui t'aiment vraiment car beaucoup notamment les fumeurs veulent que tu restes dans le bateau.

-Éviter pour un temps les lieux/ambiance qui nous tire vers ce comportement (plus facile maintenant qu'à l'époque ou tout était fumeur)

-savoir que le plus dur n'est pas d'arrêter mais de tenir, la phase motivationelle initiale est toujours grisante et gérer les moments possibles de basculement, l'instant "t" (ex: mariages, nouvel an.. tous les moments où on picole généralement)

-En profiter pour entamer une nouvelle vie (la clope étant lié à un mode de vie) et d'autres modes de relation, et devenir plus actif et moins passif (quand tu ne fumes plus tu as plus de temps/énergie, qu'il faut dépenser et canaliser).

-savoir que cet arrêt aura un impact sur toute ta vie, et qu'il sera pour un temps négatif, mais que c'est un cap à passer qui t'amène vers + de Vie/+d'argent/+d'énergie.

-Se faire peur dans les moements de doute en allant faire un tour en pneumo et se conforter dans sa décision.


J'ai arrêté définitivement il y a deux ans.

Bon courage.
By Simon
#164456 Difficile de réagir encore à tout ce qui est dit, mais vos messages m'apportent beaucoup.

C'est intéressant ce que tu dis Pantin concernant l'entourage (et le reste aussi). J'ai le sentiment que mes potes fumeurs vont plus chercher à me décourager d'arrêter plutôt que m'aider. Inconsciemment peut-être mais c'est un fait. Cela renvoit peut-être certains à leur propre incapacité à effectuer la démarche. Ou bien le sentiment que tu développes un style de vie contraire au leur, et donc antagonique, qui va mettre en danger l'équilibre du groupe...

Un peu comme quand tu commences à bien t'habiller et que tes potes qui ne prennent pas vraiment soin de leur tenue feignent de l'ignorer ou te font des remarques limites piquantes (jalouses?) l'air de rien, qui visent à te rabaisser plutôt qu'à te féliciter du résultat. Cela me fait penser à Nietzsche. On cherche souvent à dénigrer les gens qui sont forts ou qui le deviennent, plutôt que de le devenir soi-même. Moyen commode d'avoir les gens au même niveau que soi sans faire d'efforts (enfin c'est une illusion dans l'esprit de celui qui critique).

En tout cas vraiment merci à tous. Je vais retrouver le bouquin d'Allen Carr (finalement) et m'appuyer sur vos idées.

Tu as raison Pantin, tout cela m'excite vachement. J'ai le sentiment que toute ma vie va en être impactée, et c'est justement ce que je cherche actuellement, du changement, positif.
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By Sven
#164855 Ma technique :

Quand j'ai décidé d'arrêté, j'ai commencé par de plus acheter de paquets. Ensuite, quand j'avais vraiment envie, j'allais m'acheter des cigarettes à l'unité chez l'épicier d'en bas. 50 centimes la cigarette. ça fait mal. donc j'en achetai 3 maximum par jour, puis 2, puis une seule, puis zéro. un produit nocif aussi cher, on le dégage, c'est tout. le livre d'Allen Car est pas mal dans le sens où il désacralise/dédramatise l'acte d'arrêter. néanmoins je n'ai jamais été un fumeur stakhanoviste et ne dépassait jamais le paquet par jour avant cela. Bon courage ! ;)
By Simon
#164954 Si mon expérience peut profiter à certains qui souhaiteraient arrêter de fumer.

Arrêt donc hier soir vers minuit. J'ai fumé mes dernières cigarettes dans mon quartier, balade tardive, il m'en restait trop, j'en ai donc donné à des passants. J'ai compris qu'il ne fallait pas que je donne trop d'importance à ces dernières cigarettes : quelle importance ont-elles vu que je suis en train de gagner en arrêtant, que je ne perds rien ? C'est l'idée d'Allen Carr, le fumeur est conditionné à penser qu'il perd quelque chose s'il arrête. Il faut donc se reconditionner à l'inverse, se reprogrammer, d'une certaine manière.

Je rentre chez moi. Je vide le cendrier que je lave aussitôt, je range tous les briquets dans un tiroir, fait disparaître les paquets de clopes vides.

Je me déshabille, mets au sale toutes les fringues qui sentent le tabac, me brosse les dents et prends une maxi-douche. L'idée est de se débarrasser de l'odeur de la clope au lever le lendemain matin.

Aujourd'hui pas de réelle difficulté pour ne pas fumer du tout. Je noterai juste une certaine fatigue et une sensibilité anormale aux choses : bruits, lumières, etc. J'ai bu du café toute la journée sans ressentir d'envie irrésistible de fumer. Je me suis même permis une terrasse chauffée à St-Michel en sachant que des gens y fumeraient.

Je me défends donc plutôt bien contre les idées qui me bloquaient lors des précédents arrêts.

Mais ce n'est que le début.
By john dilinger
#164982 Je n'ai jamais eu cette addiction, mais en entrant dans ta tête c'est fascinant, ça ressemble à un saut sans parachute.
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By ref
#165027 [quote="Simon"]Je noterai juste une certaine fatigue et une sensibilité anormale aux choses : bruits, lumières, etc.

Lorsque mon père a arrêté de fumer, cela m'avait marqué. Il était scotché au lit/canapé, il était atteint physiquement et d'humeur irascible en permanence. Cela avait duré environ 2 semaines de mémoire.

Ça doit être une sacrée aventure, bon courage.
By Simon
#165044 48h : ok.

Bon à vrai dire c'est pas si terrible. Le seul truc c'est que je suis persuadé que pour moi la nicotine est la drogue du stress et de l'action. Là je suis en vacances donc ça roule bien mais une fois que je devrais reprendre un autre rythme. Mais bon je tiendrai bon, hors de question que je reprenne. Je me sens sain rien qu'en l'espace de deux jours, c'est assez dingue.

En fait quand je me sens pas bien, je ne pense pas cigarette. Je me concentre sur mes sensations - assez désagréables d'ailleurs - et essaye d'agir dessus, je travaille pas mal la respiration abdominale. Je dois avoir l'air con quand je suis dehors et que je gonfle mon bide au maximum pour remplir mes poumons avec un maximum d'air. :)

On tient.
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By animal
#165060 Quand tu changes de rythme et d'environnement, c'est beaucoup plus facile d'arrêter. Je pense, comme partout, que la composante psychologique est énorme et bien plus importante qu'on ne le pense, et que ne pas en faire toute une histoire facilite grandement l'arrêt.

Perso, je n'ai plus vraiment pensé à fumer le jour où j'ai arrêté de compter depuis quand j'avais arrêté. Comme j'ai nettement moins faim quand j'arrête de me dire qu'il ne faut pas que je mange trop.

Je vous renvoie à un DVD qui m'avait marqué, conseillé par Stéphane il y a longtemps, "the secret": l'univers répond à vos pensées et vous donne ce à quoi vous pensez, donc qu'il considère que vous lui réclamez, que ces pensées soient positives ou négatives.

[quote]"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait." Mark Twain