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Modérateurs: animal, Léo

By Constance
#143680 Et c'est parti pour l'expérience Journal.

Pourquoi ?

Parce que je viens de me prendre le coup de réalité qu'il me manquait.

Qu'est-ce que j'entends pas là ?

Je pense que beaucoup de personnes qui surfent ce site, au regard des statistiques de connexion et autres, ont intériorisé le contenu conceptuel qui était proposé, pensant que cela suffirait et qu'ils pourraient adapter leur comportement en fonction de ce qu'ils ont appris. Pas suffisant.

Qu'est-ce qui a changé ?

Face à une personne qui aurait pu m'apporter beaucoup pour un futur professionnel et qui n'a pas arrêté de me tendre des perches (un observateur me l'a dit a posteriori), j'ai été moi-même sans, ni chercher à m'adapter (je suis resté moi-même en gardant un humour un peu noir, léger, qui ne se prêtait pas du tout à la personnalité de la personne malgré un cadre qui était tout ce qu'il y a de plus informel), ni, ce qui est le symptôme, chercher à cerner exactement la personnalité du mec.

Qu'est-ce qui ça dit ?

Je suis dénué de tact social.

Rien d'autre ?

J'ai du mal a prendre des risques et sortir de ma routine.
Je réagis aléatoirement aux critiques. Parfois j'en rigole, parfois non. Donc allez-y, faites feu !

Drôle que cela m'arrive un 1er janvier. Il est temps de prendre des mesures direct.

Qu'est-ce que j'ai fait pour le moment (en un jour) ?

Je me suis inscrit à deux nouveaux sports, à un cours de langue et je pars pour un mois à Berlin pour sortir de ma petite réalité. Ainsi commence mon expérience.
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By Stéphane
#143682 [quote]Concrétisation du contenu conceptuel

[quote]Je suis dénué de tact social

Nooooonn ??? :mrgreen:
By Constance
#155731 Un semestre vient de s’écouler (un peu plus) depuis que j’ai pris ici mes résolutions de changer, et une année depuis que j’ai décidé de reprendre ma vie en main. Je fais donc un bref bilan.
Veuillez, sinon excusez, du moins comprendre le style d’écriture que j’adopte, je ne me sens pas d’humeur poétique quand il s’agit d’analyser ce que j’ai fait par peur de ne pas saisir, soit par exagération, soit par auto-flagellation, la réalité de la situation.

L’année dernière, à la même époque, je me sentais isolé au sein du milieu dans lequel j’évoluais (universitaire) ; je me sentais également brider dans mes relations avec les gens et insatisfait dans la route qui devant moi se dressait.
Tout n’est jamais noir, et aujourd’hui moins qu’hier les choses ne sont pas parfaites, toutefois, j’ai senti une progression, et c’est ce qui me pousse à écrire afin de précisément cerner ce qui a changé et ce qui reste à améliorer.
Je le fais ici publiquement, car cela s’inscrit dans une démarche qui découle d’une prise de conscience : dans l’exacerbation de l’égo, rien ne demeure. Et cela s’adresse à tous ceux qui lisent ce forum, qui auraient envie d’y écrire, mais qui se retiennent par peur d’être identifié, sous-tendu par une démarche de remise en question de soi non-assumée.
J’ai pris conscience que sont nombreux les gens dans ma situation, et à quel point ce qui est vu comme exceptionnel n’est en réalité qu’ordinaire. Que A se remplace par B et B par C. Donc la peur d’être identifié est irrationnelle. Et même si cela devait arriver, j’assume parfaitement ma démarche.

Au cours de ces derniers mois, j’ai pris les devants dans mes relations avec les autres en saisissant les opportunités par lesquelles je les ai invités à faire partie de ma réalité, en les faisant découvrir ce qui me plaisait dans ma ville en particulier et dans ma vie en général. Cela partait d’un double constat : chacun aime qu’on fasse attention à lui, et peu sont les personnes, surtout à mon âge, à prendre les devants. J’ai donc agi. Globalement, tout le monde a accepté et ce fut une expérience réjouissante. Je vais poursuivre dans cette voie.

J’ai eu deux « expériences » à défaut d’un meilleur terme.
La première, une initialement amicale, puis compliquée, a parfaitement illustré certaines manières d’être de la gente féminine contre lesquelles, je l’espère, mais je n’y crois pas trop, il faut maintes fois se brûler avant de comprendre qu’il faut prendre des gants avec le feu, je suis vacciné. Entre autres, l’enfermement et le manque de sursauts sociaux qui m’ont conduit à une dépendance émotionnelle troublant mes intentions véritables ; l’induction d’un sentiment par elle en moi d’une prééminence de notre relation vis-à-vis des autres, me faisant sentir unique, important et surtout aimé. Une irrationalité dans l’explication a posteriori des « événements-dérapages ». J’ai le sentiment d’en être sorti vidé, mais la tête aussi haute que faire se pût en ce que j’ai coupé du jour au lendemain tout contact et n’ai pas réciproqué ses tentatives. Etrangement, je n’en ai pas, après coup, un goût amer.
La seconde est plus banale, moins compliqué. Simple modification de mon intérêt par constante sollicitation de sa part à un moment de calme plat qui n’a aboutit à rien par la forte dissonance entre mon envie et ma conscience de la facticité de mon intérêt qui m’a poussé à une bien piètre prestation jusqu’au pelotage, étape après laquelle je ne suis pas allé et que je n’ai pas réitéré, vacciné que j’étais par une prise de conscience profonde de la stupidité de mon action.

Je me sens dorénavant plus léger. Je suis en train de passer deux mois en vacances loin de chez moi. Le premier pendant lequel j’ai fait de nombreuses rencontres, le second en road trip mode solitaire. Je pars également trois semaines en octobre et en février dans un environnement intensément social. Cela me force à sortir de ma zone de confort, à adopter une posture qui n'est naturellement pas la mienne jusqu'à me sentir vidé et recommencer. In-and-out. C'est le cercle de l'apprentissage, et de la vie.

Je ressens toujours une petite appréhension à aller parler des inconnus dans un bar, surtout quand je suis seul, quand je suis accompagné, c’est chose plus aisée, mais je commence à prendre goût au fait de dépasser cette appréhension pour tendre à une interaction dont je n’attends plus rien, sinon un peu de bonne humeur, sans trop de profondeur.
J’en discutais avec des amis sud américains, dont la maxime préférée est « Prefiero echarle a ella que al escusado » (Je préfère l’éclabousser elle que les toilettes), et j’en suis venu à l’idée qu’il faut que je me défasse de mes pensées limitantes quant à la sexualité masculine et féminine, et mieux assumer mon désir trop réprimé par les constantes jérémiades médiatisées de pétasses mal baisées, ergotant leur renfermé et chuintantes de frustrations, qui sont imprimées dans mon esprit.
By Constance
#171857 Je me suis souvent trompé. Prompt à l’auto-critique, je suis le dernier à jeter sur les autres la faute de mes échecs. Aujourd’hui c’est différent, je me suis réveillé la bouche pleine d’amertume.

Cette année a été enrichissante sur le plan personnel. Enfin 20 ans.

J’ai d’abord repris le sport. Après avoir pratiqué jeune pendant 6 ans le judo, tout mon temps et mon énergie se sont dilapidés dans les jeux vidéos et autres activités on-line. C’est seulement à 19 ans que j’ai décidé de reprendre. Premièrement avec de la musculation, secondement en faisant de la boxe thaïlandaise, passant de 0 à 12h de sport par semaine.

La première remplit une fonction esthétique. Cela n’a pas été difficile de m’y mettre et de me maintenir. J’ai demandé à un des coachs sportifs de me faire un programme que je suis depuis maintenant 10 mois en ayant ajouté que très modérément des charges. Pas envie de prendre massivement. Pas envie de rentrer dans les détails théoriques de la musculation. Et pourtant les résultats à mon échelle sont très bons et c’est un plaisir d’en faire plusieurs fois par semaine.

La seconde a commencé comme un loisir. Toutes les parties du corps sont sollicitées et c’est une des raisons pour lesquelles je me suis tourné vers ce sport. Mais c’est en expérimentant un sparing corsé que je me suis enivré de cet état de peur que l’on ressent face à quelqu’un de plus fort que soi, en sachant qu’il faut attaquer pour se défendre, mais en redoutant les coups qui peuvent venir de tous les côtés ; si ce n’est pas les poings, ce sont les jambes qu’il faut surveiller ; si ce ne sont pas les jambes, ce sont les poings ; où donner de la tête ? Souffrir maintenant, souffrir plus tard ? Se défouler ? Un plaisir total. Voilà pourquoi l’année prochaine je souhaite cranter dans le domaine et envisager sérieusement de m’entraîner pour combattre l’année qui suivra.

Mon secret a été de faire une totale confiance à l’instructeur, dans chacun des domaines, et de simplement exécuter, jusqu’à que ce ne soit plus un fardeau, mais une bénédiction que de faire du sport. Ce n’est qu’après un an que vivre sans sport est devenu une réalité, que je sais que je ne pourrais pas décrocher et que cela ne me fera pas de mal d’approfondir maintenant les connaissances techniques afférentes.

Je me suis ensuite lancé dans ma première relation longue qui perdure encore. Cela ne fut pas simple, parce que j’ai dû changer mon mode de vie pour intégrer quelqu’un à celui-ci. J’ai comme petite fierté que ce ne soit pas quelqu’un de mon cercle social. Des hauts, des bas, principalement dus aux moments de tension provoqués par ma personnalité jusqu’auboutiste et tendanciellement binaire qui vit comme une contrainte le fait d’être en couple quand j’ai énormément de travail à abattre. J’ai été donc contraint à mieux gérer mes émotions et a bien dissocié ce que je ressens sur l’instant, d’avec ce que je veux sur le long terme et mes actes. Concrètement, ne pas tout envoyer foutre quand je me sens noyé par mon environnement qui, déjà chargé en temps normal, devient insupportable en période d’exams que je n’ai pas révisé. Dans ce cas-là, je dissocié mon envie de tout envoyer foutre et mes actes. Du moins j’essaye. Pour le moment ça marche.

Il faut par ailleurs que j’apprenne à être moins binaire, les deux ne sont pas antithétiques. Il faut croire que je suis encore hanté par cette vision du copain qui laisse décrépir ses projets pour sa copine, alors qu’étant étudiant, il a très peu de chance de rester avec elle sur le long terme. Et en même temps, on ne peut pas vivre une relation entière un pied dedans, un pied dehors. Problématique…

Je suis enfin entré dans le monde de l’entreprise en bossant pendant mes études. En stage non obligatoire pendant l’année, puis quand il s’est terminé, dans une boîte du tertiaire et maintenant en job d’été. Il faut que j’apprenne à mieux gérer. En effet, j’ai l’impression de ne plus vivre à côté du boulot. Je pense que c’est une période d’adaptation. Evidemment, rien ni d’extrêmement difficile, ni avec des horaires harassants, mais quand même, le manque d’énergie à la fin de la journée est flagrant. Soit je me lève plus tôt pour accomplir ce que je veux faire avant d’aller au boulot tout en revoyant à la baisse mes objectifs, soit je les accomplis plus tard, mais je crois que je suis incapable de faire quoi que ce soit le soir si je n’ai pas une pression de dingue, contrairement au matin… Je me répète que c’est un problème qui va se résoudre une fois le rythme pris, mais quand même.

Je ne sais pas comment vous vous gérez cela, articulation vie professionnelle-vie personnelle, mais je serais très intéressé par vos avis.

J’ai réussi académiquement avec des résultats excellents qui se sont soldés par un échec à un concours qui m’aurait facilité la recherche de boulot plus tard. J’avoue que c’est cette injustice qui m’amène à faire une petite rétrospection/introspection devant vous.

Les résultats tout va bien et ça va être très important pour plus tard. Deux concours, un de plaidoirie et l’autre de technique en binôme, auxquels j’ai échoué, mais qui m’ont chacun appris quelque chose. Le premier, quand on parle, même en oraison, on parle pour quelqu’un et le message doit être adapté. Dis comme ça c’est logique, mais sur le moment, j’ai quand même pensé que mon charisme/confiance/charme/sex-appeal pouvait me donner un champ, même maigre, de liberté. Que nenni. Le second m’a appris qu’il faut choisir son binôme correctement. J’ai toujours été abonné aux derniers de la classe au secondaire, je n’avais donc jamais affronté le travail en groupe. Mais avoir un coéquipier qui hésite devant le jury et bafouille ce qui vous disqualifie, je peux vous dire qu’après, plus jamais ça. La prochaine fois, je me mets même avec un type que je déteste, du moment qu’il a du répondant et est un gros travailleur.

Là où par contre j’ai encore du mal à tirer un enseignement, c’est l’échec au concours. Déjà parce que c’était hier la réponse, ensuite parce que, pour une des rares fois dans ma vie, je n’aurais rien pu faire. Toutes les épreuves, aucun problème. Mais à l’entretien de personnalité, j’avais senti dès que j’étais entré dans la salle, que le président du jury voulait me descendre ce qui s’est traduit dans des questions inutiles auxquelles j’ai répondu calmement et clairement, tout en entendant celle qui passait après moi me dire qu’ils étaient « très sympas ». Je pourrais dire que la vie est injuste, mais elle est ce qu’elle est. Parfois, des gens ne peuvent juste pas saquer votre gueule. Je peux déplorer que cela se fasse au pire moment (concours et pas une mec dans la rue qui aime pas ma gueule), mais bon.

Que faire maintenant ?

Je ne sais pas encore. Je pense que je vais approfondir mes connaissances dans le domaine qui m’intéresse (droit) en rédigeant un mémoire.

Il faut également que je commence à prendre la température du secteur dans lequel j’ai envie de travailler (cabinets d’avocats). Je pensais envoyer un email aux pontes du domaine pour leur demander de me raconter leur vie, que je puisse ainsi en apprendre un peu plus, voire commencer à faire un peu de réseau. Je ne sais pas très exactement comment formuler tout ça… Si vous avez idées, je suis open.

Il faut aussi que je gagne en flexibilité si je veux faire sérieusement des combats. Je dois faire rentrer dans mes habitudes de m’étirer chaque matin.

Et puis enfin, continuer d’être séduisant en couple. Accomplir ce que j’ai envie de faire, tout en ne délaissant pas ni ma copine, ni mes potes.
By Bishop
#171999 [quote="Constance"]Je me suis ensuite lancé dans ma première relation longue qui perdure encore. Cela ne fut pas simple, parce que j’ai dû changer mon mode de vie pour intégrer quelqu’un à celui-ci. J’ai comme petite fierté que ce ne soit pas quelqu’un de mon cercle social. Des hauts, des bas, principalement dus aux moments de tension provoqués par ma personnalité jusqu’auboutiste et tendanciellement binaire qui vit comme une contrainte le fait d’être en couple quand j’ai énormément de travail à abattre.

Ce que j'aime beaucoup, c'est que sur la première phrase tu te trompes, et sur la suite tu te rattrapes. On ne se lance pas dans une relation longue. La relation longue nous attrape d'elle même. Un couple c'est une tension. On ne se lance pas dans un couple comme on se lance dans une recette de quiche aux poireaux ou de tarte à la crème. Et après tu évoques cette fameuse tension, bravo pour le constat. "Des hauts, des bas, principalement dus aux moments de tension..."
By Constance
#172009 [quote="Bishop"][quote="Constance"]Je me suis ensuite lancé dans ma première relation longue qui perdure encore. Cela ne fut pas simple, parce que j’ai dû changer mon mode de vie pour intégrer quelqu’un à celui-ci. J’ai comme petite fierté que ce ne soit pas quelqu’un de mon cercle social. Des hauts, des bas, principalement dus aux moments de tension provoqués par ma personnalité jusqu’auboutiste et tendanciellement binaire qui vit comme une contrainte le fait d’être en couple quand j’ai énormément de travail à abattre.

Ce que j'aime beaucoup, c'est que sur la première phrase tu te trompes, et sur la suite tu te rattrapes. On ne se lance pas dans une relation longue. La relation longue nous attrape d'elle même. Un couple c'est une tension. On ne se lance pas dans un couple comme on se lance dans une recette de quiche aux poireaux ou de tarte à la crème. Et après tu évoques cette fameuse tension, bravo pour le constat. "Des hauts, des bas, principalement dus aux moments de tension..."

Entièrement d'accord sur l'idée selon laquelle la relation nous attrape d'elle-même. Je corrige donc ma première phrase pour être plus clair vis-à-vis de ce que je voulais dire et aussi vis-à-vis de moi-même.

Un homme, c'est un lac de désir refermé sur lui-même. Un ensemble de facteurs tracent des canaux entre d'autres lacs, canaux dans lesquels il va s'épandre naturellement; l'eau circule là où elle peut aller. Milieu qui force les gens à se côtoyer, son propre courage et celui des autres qui le veulent.

Dans ce mécanisme là, l'homme a une emprise. Relative évidemment, d'où l'achoppement sur l'expression "se lancer" qui suggère une trop grande idée d'emprise, mais une emprise tout de même. En effet, par l'usage de sa raison, il peut refuser de s'expurger dans des canaux qui le mènent à des eaux stagnantes, putrides ou fétides pour peu qu'il arrive un tant soi peu à se contrôler. Compromettre son désir. Il peut aussi décider de creuser vers d'autres lacs qui voudraient bien de lui et ainsi refuser la lente érosion des sols connexes qui retracent les lacs dans de nouvelles mers. Evidemment, l'eau va où elle peut aller, mais pour peu qu'il arrive à vivre un peu à contre-courant, l'homme peut lâcher prise dans des relations qu'il aura choisi, et refuser de vider son être dans des relations qui se seraient méprises de lui.

Je me suis lancé à lâcher prise avec quelqu'un qui me convient.
By Simon
#172010 Constance ton style transpire une très grande intelligence logique. Que je trouve presque effrayante de froideur.

Dirais-tu que tu souffres d'un déficit d'empathie ? Et de sensibilité ?
By Constance
#172013 [quote="Simon"]Constance ton style transpire une très grande intelligence logique. Que je trouve presque effrayante de froideur.

Dirais-tu que tu souffres d'un déficit d'empathie ? Et de sensibilité ?

Bonne question. Je ne sais pas. Je suis émerveillé par la sensibilité prévenante qui considère l'autre dans son épanchement. Elle me brise le coeur et me touche profondément. Son contraire me laisse de marbre.

[quote="A. Pouckine, Eugène Onéguine"]
Notre amitié est bien plus vile ;
Nos préjugés sont surmontés :
L'autre est pour nous ombre stérile,
Nous sommes seuls à exister,
Napoléons en perspective.
Pour nous, si les bipèdes vivent,
Ils sont, au mieux, des instruments.
Nous haïssons le sentiment.
Evguéni n'était pas le pire :
Il voyait, certes, les humains,
Et les traitait avec dédain
Mais (sans jamais vouloir le dire),
Parfois, il distinguait un coeur
Et l'appréciait à sa valeur
By mwu
#172030 [quote="Stéphane"][quote]Concrétisation du contenu conceptuel

[quote]Je suis dénué de tact social

Nooooonn ??? :mrgreen:

:mrgreen:
Le plus beau étant qu'il n'à pas voulu te lancer une pique ni n'imagine que son titre peut être vexant.
By Constance
#174506 J'use de mon droit de réponse sur les derniers contenus postés par Stéphane, plus particulièrement sur la fiche de lecture de Michéa et le podcast. En toute honnêteté, je m'apprête à devenir avocat. Vous pouvez soit considérer mon message comme celui de quelqu'un qui défend corps et âme son choix pour le justifier et se convaincre lui-même, alors qu'il serait en tort, ou comme le produit d'une réflexion aussi pertinente, bien que n'étant pas philosophe, ne serait-ce que parce qu'elle ne constitue pas un moyen d'une thèse plus générale, mais la thèse en soit, et a donc plus longtemps était méditée.

I. "L’avocat est la figure la plus accomplie de la neutralité axiologique libérale: son but n’est pas de rechercher le vrai et le juste, mais le vice de forme qui permettra à son client de bénéficier d’un non lieu." (cf. Fiche de lecture).

Deux propositions : Le vice de forme est moralement injuste; l'avocat recherche le vice de forme, il est donc moralement injuste.

1) Il est vrai qu'obtenir l'acquittement d'une personne matériellement coupable sur un vice de forme peut sembler à tous comme un fait injuste. C'est pour cela qu'il y a de plus en plus de jurisprudences qui distingues des formalités substantielles, qui assurent leur destinataire contre l'arbitraire du pouvoir (de l'Etat ou de la masse selon les époques), garantissent les droits de la défense et dont le manquement est sanctionné, des formalités non substantielles qui ne remplissent pas un tel effet et ne sont donc pas sanctionnées selon la même teneur. Mais la procédure remplit un rôle essentiel que l'on oublie vite. Selon le mot de R. von Jhering, "ennemie jurée de l'arbitraire, la forme et la soeur jumelle de la liberté. Elle sert, en effet de contrepoids à l'attraction de la liberté vers la licence; elle conduit la liberté vers des voies sûres, où elle ne peut ni s'émietter, ni s'égarer; elle la fortifie au-dedans et la protège au-dehors. Les formes fixes sont l'école de la discipline et de l'ordre, par conséquent celle de la liberté elle-même et un boulevard contre les attaques extérieures ; elles rompent, mais ne plient pas. Tout peuple qui a su pratiquer le vrai culte de la liberté a senti d'instinct la valeur de la forme, et deviner que dans ses formes il possédait, non quelque chose de purement extérieur, mais le palladium de sa liberté". Elle protège donc l'auteur contre les autres et contre lui-même. De la même manière que ce n'est qu'un homme élégant qui a le choix de sa partenaire, et n'a à subir que les circonstances qui sont arbitraires, ce n'est qu'un système où la forme est essentielle, sans devenir tyrannique, que le jugement n'est pas l'effet des circonstances.

2) Les personnes ont tendance à surestimer le nombre de jugements favorables obtenus sur vice de forme. Ils sont remarquables parce qu'ils sont exceptionnels. La réalité, c'est que la majorité des décisions sont obtenues au fond. Quant à cette neutralité axiologique, laissez-moi rire. L'avocat est payé pour conseiller son client (je déteste ce mot, il a tendance, Me Dupond-Moretti le dit si bien, "à ne souligner que le rapport économique entre l'avocat et la personne qui vient le voir"), ce n'est pas de sa faute si la loi est parfois/souvent/toujours (selon votre opinion) mauvaise. Le fait que la loi soit mauvaise relève d'une responsabilité individuelle et collective à ne pas élire des personnes dotées de considérations morales et d'un sentiment de la dignité humaine ou, devant le constat que toutes les élites seraient incompétentes, à ne pas entreprendre de rentrer soit même en politique. La citoyenneté est une qualité astreignant à une activité à part entière avec pour visée le bien commun, ne se réduisant pas au vote, mais aussi à l'exercice associatif ou autre, et qui demande à son bénéficiaire/obligé de ne pas céder à ses considérations personnelles immédiates, mais à intégrer les considérations générales dans son agir personnel. Différencier personnel et collectif est déjà un symptôme de ce mal. En effet, ce sont les deux envers d'une même pièce, l'homme étant un être complexe, solitaire et social.

II. "Définition juridique de la liberté: le pouvoir de faire tout ce qui n’est pas proscrit par la loi"

Je ne vois pas le mal à ça. La société se compose d'individus dont les intérêts convergent ou divergent selon les cas. La loi assure que ces individus atomisés puissent former corps en tant que société en arbitrant entre leurs intérêts, et selon les termes de R v. Jhering (quitte à rester avec le même auteur), décidant ainsi les intérêts qui méritent d'être juridiquement protégés et ceux qui ne le méritent pas. De cet arbitrage ressort que l'individu est libre de faire tout ce que la loi ne proscrit pas, parce qu'il sait que ce qu'il peut faire ne nuira pas à autrui, ou en tout cas, que la nuisance faite est considérée comme légitime eu égard au bien commun. Ce qui lui permet aussi d'être protégé contre la liberté des autres aussi.

III. Le statut professionnel comme argument massue et la déconnexion entre le statut professionnel et la personnalité

Sur quel fondement sépare-t-on le statut professionnel (ex : avocat) de la personnalité ?

À titre personnel, la profession d'avocat est tellement prenante et riche qu'elle est partie intégrante de ce que je suis, à l'instar de mes autres passions. Je ne vois pas pourquoi, si certaines femmes sont séduites par ça, je devrais distinguer entre celles-ci et les autres qui s'intéressent à ma personnalité puisqu'il n'y a pas de différence entre les deux. Avocat (ainsi que d'autres métiers) n'est pas un simplement un travail, mais un métier d'exercice intellectuel, ayant une culture commune ancestrale et une prodigieuse opportunité pour ceux qui adorent débattre. Evidemment, il y a à boire et à manger dans cette profession, et certains ne l'ont pas représentée dignement (à vous de mettre des noms ici), mais la vaste majorité n'est pas à houspiller.
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By DancingRonin
#174515 [quote]Avocat (ainsi que d'autres métiers) n'est pas un simplement un travail, mais un métier d'exercice intellectuel, ayant une culture commune ancestrale et une prodigieuse opportunité pour ceux qui adorent débattre.

Comme prof. Sauf qu'à une certaine époque ils jouissaient d'un prestige social à tel point qu'on les surnommait " les hussards noirs de la république ". Aujourd'hui le métier a la même vocation, mais plus personne ne les respecte, il s'agit juste une altération de l'inconscient collectif.

Je n'ai pas lu tout ton pavé, mais pour l'instant tes posts sentent à 3 kilomètres la personne qui vit en noir et blanc. Ca manque un peu de couleur, de fun et de nuances.
By Constance
#174516 [quote="Monsieur"]http://www.rts.ch/play/tv/franc-parler/video/linjustice-faite-a-lavocat?id=7095681#t=279

Merci. J'avais déjà vu pas mal d'interviews de Me. Bonnant, mais je ne connaissais pas celle-ci et c'est toujours un plaisir de l'écouter.

[quote="DancingRonin"][quote]Avocat (ainsi que d'autres métiers) n'est pas un simplement un travail, mais un métier d'exercice intellectuel, ayant une culture commune ancestrale et une prodigieuse opportunité pour ceux qui adorent débattre.

Comme prof. Sauf qu'à une certaine époque ils jouissaient d'un prestige social à tel point qu'on les surnommait " les hussards noirs de la république ". Aujourd'hui le métier a la même vocation, mais plus personne ne les respecte, il s'agit juste une altération de l'inconscient collectif.

Entièrement d'accord. Malheureusement d'ailleurs.

Du reste, sans trop prendre au sérieux vos commentaires, j'attire simplement votre attention qu'ils sont symptôme de l'état des discussions aujourd'hui.

[quote="pantin"][img]https://encrypted-tbn1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQOcCqk_JiPAcsywEhBbOwn20CQH-d-CmcDAnaIQh03puc-Fo2R[/img]

Ce post m' a TUER. :wink:

Soit en travestissant une tentative de sérieux en occasion de rire sans ironie signifiante qui aurait pu au moins apporter quelque chose.

(Sauf mauvaise interprétation. Le cas échéant, au temps pour moi).

[quote="DancingRonin"]Je n'ai pas lu tout ton pavé, mais pour l'instant tes posts sentent à 3 kilomètres la personne qui vit en noir et blanc. Ca manque un peu de couleur, de fun et de nuances.

Soit en se focalisant sur l'auteur en tant que personne, même si cette remarque est précédée d'une mention au fond.

Veuillez par ailleurs m'excuser des fautes d'orthographe, j'ai écrit le message ce matin d'une traite sans me relire. Mal m'en a pris.