- Lun Déc 08, 2008 11:57 am
#64171
A priori, ces deux bois appartiennent à la commune de Paris : ce n'est pas tout à fait pareil.
[quote="mwu"]
http://www.crisepublique.fr/2008/01/art ... itial.html
Très bon article !
Si vous êtes pressés, il suffit de lire la partie "Et en France" ?
Effectivement, c'est ennorme:
- 6 mois minimum pour changer l'attribution d'un terrain dans le PLU (par exemple, le faire passer de zone agricole à zone habitable), et 2 ans minimum pour tout le PLU de la commune
- le prix d'un terrain se vend 500 fois plus cher quand il passe de agricole à habitable en Île de France
- les personne influentes (qui peuvent convaincre le conseil municipale de changer le PLU) négocient avec le propriétaire pour partager la plus value. On imagine bien les pots de vin pour changer l'attribution d'un terrain et empêcher celui des concurrents.
Pour justifier les PLU :
- empêcher le développement anarchique - contre argument : il n'est pas dans l'intérêt des constructeurs qui sont aussi vendeur, de construire des logements difficilement vendables.
- faire baisser la valeur des biens des propriétaires existants - contre argument :
C'est une vieille croyance : un bien immobilier vaut plus cher à la revente. C'est faux, car vous ne prenez pas en compte les frais de notaire, d'entretien et les services (concierge, taxes foncières) liés au bien. Sans parler du fait que votre bien s'use : il n'y a que les château qui peuvent tenir 500 ans ; et encore pas tous !
Cette croyance et sa transposition en diverses lois, pour que ce soit aussi un fait, limitent le renouvellement du parc immobilier, et la revente du vieux parc à la population moins aisée.
La [url=http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_Robien_%28investissement_locatif%29]loi Robien[/url] nous amène une double contradiction :
1- on construit en neuf des logements à loyer plafonné. Donc les pauvres vont se retrouver dans des logements neufs mais à base de matériaux de mauvaise qualité, et les riches restent dans leur logements anciens.
2- Comme les loyers sont plafonnés, il faut construire là où les loyers correspondent à peu prés à ce plafond, sinon ça ne vaut pas le coup de recourir à cette défiscalisation : on construira donc à des endroits où on n'a pas besoin de ces logements !
Il aurait été plus judicieux de ne pas limité le loyer : ainsi des logements neufs aurait pu être construits pour qu'ils soient occupés par des riches, qui eux-même aurait libéré des logements correctes pour une tranche de population moins riche : ça s'appelle tirer par le haut. En plus, ça aurait cassé le marché de l'immobilier, là où il doit être cassé !
Les lois qui favorisent l'accession à la propriété, sont aussi de fausses lois sociales : elles permettent à des ménages d'avoir plus de facilités de financement. Le problème c'est qu'elles augmentent le nombre d'acheteurs potentiels sans augmenter l'offre : la conséquence logique c'est l'augmentation des prix : la maison à 15 euros par jour c'est de la poudre aux yeux.
[quote="mwu"]
http://www.crisepublique.fr/2008/01/art ... itial.html
Très bon article !
Si vous êtes pressés, il suffit de lire la partie "Et en France" ?
Effectivement, c'est ennorme:
- 6 mois minimum pour changer l'attribution d'un terrain dans le PLU (par exemple, le faire passer de zone agricole à zone habitable), et 2 ans minimum pour tout le PLU de la commune
- le prix d'un terrain se vend 500 fois plus cher quand il passe de agricole à habitable en Île de France
- les personne influentes (qui peuvent convaincre le conseil municipale de changer le PLU) négocient avec le propriétaire pour partager la plus value. On imagine bien les pots de vin pour changer l'attribution d'un terrain et empêcher celui des concurrents.
Pour justifier les PLU :
- empêcher le développement anarchique - contre argument : il n'est pas dans l'intérêt des constructeurs qui sont aussi vendeur, de construire des logements difficilement vendables.
- faire baisser la valeur des biens des propriétaires existants - contre argument :
C'est une vieille croyance : un bien immobilier vaut plus cher à la revente. C'est faux, car vous ne prenez pas en compte les frais de notaire, d'entretien et les services (concierge, taxes foncières) liés au bien. Sans parler du fait que votre bien s'use : il n'y a que les château qui peuvent tenir 500 ans ; et encore pas tous !
Cette croyance et sa transposition en diverses lois, pour que ce soit aussi un fait, limitent le renouvellement du parc immobilier, et la revente du vieux parc à la population moins aisée.
La [url=http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_Robien_%28investissement_locatif%29]loi Robien[/url] nous amène une double contradiction :
1- on construit en neuf des logements à loyer plafonné. Donc les pauvres vont se retrouver dans des logements neufs mais à base de matériaux de mauvaise qualité, et les riches restent dans leur logements anciens.
2- Comme les loyers sont plafonnés, il faut construire là où les loyers correspondent à peu prés à ce plafond, sinon ça ne vaut pas le coup de recourir à cette défiscalisation : on construira donc à des endroits où on n'a pas besoin de ces logements !
Il aurait été plus judicieux de ne pas limité le loyer : ainsi des logements neufs aurait pu être construits pour qu'ils soient occupés par des riches, qui eux-même aurait libéré des logements correctes pour une tranche de population moins riche : ça s'appelle tirer par le haut. En plus, ça aurait cassé le marché de l'immobilier, là où il doit être cassé !
Les lois qui favorisent l'accession à la propriété, sont aussi de fausses lois sociales : elles permettent à des ménages d'avoir plus de facilités de financement. Le problème c'est qu'elles augmentent le nombre d'acheteurs potentiels sans augmenter l'offre : la conséquence logique c'est l'augmentation des prix : la maison à 15 euros par jour c'est de la poudre aux yeux.