Modérateurs: animal, Léo

By James ex S
#133718 Des soirs en sortant des cours j’en viens presque à être dégoûté des études.


Apparemment un bon nombre d’entre vous ont suivi des formations scientifiques.


Je ne connais pas bien le système français mais en Suisse, les hautes études sont séparées en deux catégories. D’un côté les hautes écoles spécialisées qui allient formation théorique et pratique et de l’autres les universités où tout est théorisé à outrance. Trois à cinq ans d’études au minimum et une formation très pointue, certes, mais uniquement théorique. Ces dernières sont plus reconnues, même si les titres délivrés sont souvent les mêmes (Bachelor ou Master).

Les formations universitaires sont très impersonnelles, plus de 300 personnes par amphi les premières années (parfois 500 et plus pour les facultés comme Médecine ou HEC). Les professeurs sont avant tout des chercheurs à qui on fournit un labo, une équipe de recherche et qui, comme convenu dans leur contrat, doivent donner quelques heures s’enseignement.

Nous avons peu de professeurs francophones, la plupart venant des 4 coins du monde, autant dire que les universités font appel aux meilleurs chercheurs. Ce sont tous des sommités dans leur domaine, des chercheurs reconnus mondialement, qui publient dans des revues scientifiques et qui passent souvent dans les médias pour parler de leur domaine de prédilection.

Bien que certains (une minorité) soient vraiment passionnants, la plupart sont des handicapés sociaux. Je vois encore certains professeurs portant la même chemise pendant plusieurs semaines, arrivant en cours comme si il avait sauté du lit 5 minutes plus tôt avec, lorsque l’on va leur poser une question, une haleine à décoller du papier peint. Lisant exactement le power-point qui défile à l’écran, ne rajoutant pour certains pas un mot et tout cela sur un ton monocorde. Il ne faut pas espérer un mot plus haut que l’autre ou un soupçon d’intonation qui donnerait ne serait-ce qu’un peu de vie au cours.
Bien qu’ils soient sans doute passionnés par la matière qu’ils enseignent (ils y ont voué leur vie entière), ils n’arrivent pas à transmettre leur savoir.


[img]http://images.midilibre.fr/images/2012/08/20/le-syndicat-unef-fait-le-lien-entre-l-augmentation-du-cout_437643_510x255.jpg[/img]


Je trouve ce milieu universitaire presque malsain pour plusieurs raisons:

-Premièrement, pas besoin d’avoir compris la matière pour réussir ses études. Ce ne sont pas les personnes les plus intelligents qui réussissent mais les plus aptes à apprendre par cœur le cours et à le recracher lors de l’examen.

-La deuxième raison est celle qui m’irrite au plus haut point : l’arrogance dont font preuve certains anciens timides. Se découvrant bons dans un domaine où on leur accorde un peu de reconnaissance, ils se sentent envahit d’une dose énorme de confiance qui se transforme très vite en arrogance, tapant des théories à tout le monde (surtout lorsqu’un a rien demandé).

-Les milieux scientifiques sont aussi très fermés. Les gens s’isolent souvent du reste de la société. La vie universitaire est très bien rodée et on pourrait très bien vivre sur un campus une année complète sans avoir besoin de quoi que ce soit (mis à part peut-être une bonne dose de monde réel).


Le milieu universitaire me rappelle grandement les quelques mois passés à l’armée (parallèle sans doute inattendu). Ne pas chercher à comprendre les choses mais appliquer (bêtement) ce qu’on nous dit. Je me rappelle mon supérieur me hurlant dessus: « Soldat vous posez beaucoup trop de questions! On ne vous demande pas de réfléchir mais d’obéir et d’agir. Ne vous en faites pas on a réfléchi pour vous. » Le même message qu'on nous transmet dans les uni, sur un ton moins agressif.


Plus j’avance plus je suis persuadé que le milieu universitaire ne me convient pas. Impossible pour moi d’appliquer bêtement ce qu’on me dit. J’ai besoin de comprendre pour intégrer, ce qui est impossible vu la quantité de matière. Je m’assagirai dans doute avec l’âge mais j’ai encore un besoin constant de progression et en passant mes journées de révision en bibliothèque à apprendre par cœur mes cours, j’ai le sentiment de régresser.



Ayant eu la chance d’assister gratuitement à une conférence du Dalaï Lama lors de sa venue en Suisse (je précise « gratuitement » car il faut normalement débourser plusieurs centaines de francs pour y assister), une phrase m’a particulièrement marquée. Il s’adressa à tous les chercheurs et grand scientifiques autour de lui et dit :

[quote]L’éducation ne s’occupe que tu développement du cerveau, pas du cœur et des sensations.

Tout à fait dans la lignée de cette « conférence » : Il était entouré de docteurs et de grands scientifiques qui lui posaient des questions toutes plus chiantes les unes que les autres et il s’appliquait à y répondre simplement et sans artifice.



Je m’adresse à ceux qui sont passé par là ou qui sont encore étudiant pour avoir votre avis sur la question.
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By Dje
#133719 Ma décision, qui n'est ni représentative ni un exemple à suivre, a été de tout plaquer et de faire ce dont j'avais envie.
Exit le background prestigieux, mais j'ai fait ce que je voulais. Ensuite, j'ai naturellement choisi un des rares domaines dans lesquels les autodidactes sont les bienvenus.
By Synchronn
#133723 [quote="Simon"]

-Premièrement, pas besoin d’avoir compris la matière pour réussir ses études. Ce ne sont pas les personnes les plus intelligents qui réussissent mais les plus aptes à apprendre par cœur le cours et à le recracher lors de l’examen.

Faux. Les personnes les plus intelligentes à l'université réussissent et vont au-dela du simple diplome...Ne pas confondre l'élève moyen qui va réussir moyennement sa scolarité et l'étudiant qui va vers la recherche.

Un de mes collègues a finalisé un projet sur l'eau en poudre pour l'agriculture africaine, un autre travaille sur les reins artificiels, bref tu peux comprendre qu'ils s'en cognent d'être monotone durant un cours à des gamins. Celui qui souhaite apprendre n'a pas besoin de l'enseignant, sa curiosité l'instruit. Et comme tu le dis, c'est une obligation et beaucoup se contentent du minimum.

Sinon tu fais une école de commerce à la c.. tu vas raquer mais au moins tu auras des clowns en face de toi qui te feront le show.

Quand l'étudiant aura compris que les études ne se résument pas seulement aux cours, aux notes et aux diplomes, il aura tout compris.Tu as toutes les cartes en main mais chacun choisi son camp, ceux qui se victimisent et ceux qui avancent.
By Synchronn
#133725 Oups je trouve mes propos un poil aggressif et excessif mais suite à la lecture du post, je me disais" le mec sort les arguments de mon cousin de cm2 :

J'ai des mauvaises notes, c'est pas de ma faute maman c'est les profs, ils sont nuls et ils préfèrent les faillos et en plus c'est trop des boloss avec leur pull Queshua.
By James ex S
#133728 [quote] bref tu peux comprendre qu'ils s'en cognent d'être monotone durant un cours à des gamins.
Tu démontres exactement ce que j'expliquais plus haut. Parce que le fait que ton collègue ait finalisé sa recherche sur l'eau en poudre lui fait se sentir trop important pour enseigner?

[quote]Celui qui souhaite apprendre n'a pas besoin de l'enseignant, sa curiosité l'instruit.
C'est bien beau en théorie et c'est l'erreur que j'ai pu faire par le passé: chercher à comprendre plutôt qu'apprendre. Je ne fais pas d'école de commerce mais des études de Biologie. En supposant que tu ais un minimum de vie sociale et quelques activités en dehors des cours, la quantité de matière est tellement importante que la curiosité c'est bien beau mais la réalité reprend vite le dessus. A la fin de l'année c'est quand même la matière du cours qu'il faut recracher à l'examen, et le plus souvent sous forme de QCM (Questions à Choix Multiples) qui écartent donc toute forme de raisonnement ou de développement.

Il me semblait qu'il y avait un prof d'université sur ce forum, c'est bien toi?

Tu m'excuse mais j'ai l'impression de de lire l'ancien frustré dont je parle plus haut, qui se sent plus pisser parce qu'il a un diplôme universitaire et qu'il fait de la recherche.
By Synchronn
#133729 Nop pas moi, j'en ai fini avec ça.
Je ne te permets pas de me parler sur ce ton, un niveau en dessous. Tu viens faire ta pleureuse et il faudrait aller dans ton sens pour confirmer que ton échec et ton abandon ne sont pas de ton fait et aue tu es mieux aue le quidam. Ton post pu le mépris.
By James ex S
#133730 Ton premier post était assez agressif Synchronn.
A quel moment j'ai dit que j'étais en échec ou que j'avais abandonné les études. Je donne mon point de vue sur le milieu universitaire et demande l'avis des autres et la première chose que tu fais c'est me rentrer dans le carde. Si tu n'as pas de point de vue constructif à apporter abstiens-toi

[quote]je me disais" le mec sort les arguments de mon cousin de cm2 :

J'ai des mauvaises notes, c'est pas de ma faute maman c'est les profs, ils sont nuls et ils préfèrent les faillos et en plus c'est trop des boloss avec leur pull Queshua.
[quote]Sinon tu fais une école de commerce à la c.. tu vas raquer mais au moins tu auras des clowns en face de toi qui te feront le show.

Je n'appelle pas ça quelque chose de constructif!
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By Elan
#133731 [quote="Simon"]Il me semblait qu'il y avait un prof d'université sur ce forum, c'est bien toi?

Tu m'excuse mais j'ai l'impression de de lire l'ancien frustré dont je parle plus haut, qui se sent plus pisser parce qu'il a un diplôme universitaire et qu'il fait de la recherche.Il y en a peut-être d'autres, mais je suis prof à l'université, en fait dans une école d'ingénieurs. J'ai fait une école d'ingé, puis une thèse en université, et j'ai enseigné dans les deux milieux.

Je ne suis pas sûr qu'il y ait une réelle différence entre les profs d'école d'ingé (ou autres établissement similaires) et ceux qui enseignent à l'université.
Faut savoir que les enseignants-chercheurs commencent d'abord par chercher... un poste, et que dans cette optique c'est davantage le laboratoire qui compte, et que si les enseignements sont 1) dans notre spécialité et 2) dans une école ou une université cotée, c'est la cerise sur le gâteau.
Toutefois la plupart des écoles et des universités n'ont que quelques labos de pointe, l'idéal pour un étudiant est donc de choisir son établissement aussi en fonction des réputations des labos (dans ses disciplines favorites) puisque les profs, dans ces disciplines, auront a priori mécaniquement un meilleur niveau. Ceci dit en France le diplôme passe avant tout, qu'on ait suivi un enseignement d'université avec les meilleurs profs du domaine ou bien fait une grande école avec des profs moyens (car labo moyen), les recruteurs s'en tapent.

Voilà pour les rapports recherche-enseignement vus de l'autre côté du miroir.

À propos des compétences pédagogiques, je comprends ton point de vue. Assez peu d'enseignants-chercheurs font passer l'enseignement avant la recherche. Aucun (en France) n'est recruté sur ses compétences pédagogiques, le seul critère est d'avoir effectivement enseigné. Par contre il faut avoir publié dans de bonnes conférences et journaux.
Toutefois, la plupart aiment enseigner, et encore plus s'ils enseignent dans leur spécialité (c'est mon cas, j'ai du bol, mais c'est pas toujours le cas). Ceci dit faut aussi être conscient que c'est extrêmement ingrat d'enseigner, la plupart des étudiants n'en ayant absolument rien à cirer et se contentant du travail minimal pour passer les exams.

Chez nous comme dans de nombreux établissement, les enseignants sont évalués par les étudiants à la fin des modules, de façon anonyme sur le site de l'université. En plus de ça, perso je leur fais remplir une fiche d'évaluation (anonyme aussi), en milieu de module pour pouvoir éventuellement corriger le tir par la suite. C'est une pratique appréciée et qui m'a permis de largement améliorer ma façon d'enseigner, même si seul un petit tiers des étudiants remplissent le questionnaire.

Si tu as besoin de davantage comprendre, je pense que tes profs seront ravis de te détailler certains aspects des disciplines. Suffit de leur demander. Perso j'ai des étudiants qui viennent refaire des TPs après l'évaluation pour mieux piger certains trucs.

Sur le parallèle avec l'armée, attends de voir quand tu seras dans le milieu professionnel. Partout où il y a une hiérarchie, il y a certaines personnes qui vont te dire de juste faire comme ils te disent. Par ailleurs on ne peut pas refaire notre cours à chaque remarque individuelle, milite peut-être pour une pétition à l'échelle de ta promo (les mauvais profs, quand les élèves commencent à le dire souvent, sont très mal vus de leurs collègues, et la réputation est LE point sensible pour toucher un prof dans un milieu où la technique et la compétence sont reines).

Enfin, sur le Dalai-Lama, ben... oui, à la base on est là pour transmettre des connaissances et des compétences. Les sensations, à la limite quand il s'agit de développer son gut-feeling sur des domaines techniques. Mais bon ces sensations ne sont guère que de la connaissance vraiment comprise, au sens où on n'a plus à réfléchir pour sentir d'où vient tel ou tel problème et avoir des intuitions sur les solutions.
Le cœur ? Je vois pas trop ce qu'on peut y faire. À la limite j'ai l'impression que je fais ce que je peux quand je coach mes étudiants sur la vie pro et sur l'importance de faire ce qu'ils aiment et ce qu'ils veulent, et pas forcément de faire comme le veulent papa et maman. J'essaie à mon échelle de leur faire comprendre que les études c'est le dernier moment avant d'avoir à vraiment faire des choix, et que s'ils font pas gaffe ils vont se retrouver (comme certains de mes potes de promo) avec 10 ans de carrière où ils se sont fait chier tous les jours. Bon, le directeur de mon école n'est pas super fan de ce genre de discours :mrgreen:
By James ex S
#133734 Merci pour ra réponse.
[quote]Toutefois, la plupart aiment enseigner, et encore plus s'ils enseignent dans leur spécialité (c'est mon cas, j'ai du bol, mais c'est pas toujours le cas).
On a d'ailleurs quelques profs vraiment passionnants, qui savent rendre un cours qui pourraient être chiant à mourir (je pense à la classification phylogénétique par exemple) vraiment passionnant. Et d'autres sur un sujet que j'étais impatient de découvrir se révèlent vraiment mauvais.

Je comprends tout à fait que les enseignants n'ait aucun intérêt à faire passer les cours avant la recherche mais je déplore le fait qu'une grande majorité s'en tape, au même titre que certains étudiants des cours. Certains s'enfuient au plus vite après leur cours et d'autre te font comprendre lorsque tu vas leur poser une question qu'ils n'ont pas le temps.


[quote]Aucun (en France) n'est recruté sur ses compétences pédagogiques, le seul critère est d'avoir effectivement enseigné. Par contre il faut avoir publié dans de bonnes conférences et journaux.
Aucune compétence pédagogiques n'est requise non plus chez nous pour les milieux universitaires et c'est ce que je déplore. Certains chercheurs ont passé des années à étudier un domaine de pointe et sont vraiment au top sur le sujet. Il y a donc un fossé gigantesque entre eux et les étudiants. Ils ne comprennent pas qu'on puisse bloquer sur un sujet. C'est pourquoi un peu de pédagogie ne serait pas un mal.

[quote]Ceci dit faut aussi être conscient que c'est extrêmement ingrat d'enseigner, la plupart des étudiants n'en ayant absolument rien à cirer et se contentant du travail minimal pour passer les exams.
C'est compréhensible d'une certaines manière, mais je peux t'assurer que lorsqu'on est en face d'un prof passionné, qui se donne un peu de peine pour rendre son cours intéressant, premièrement la salle est le plus souvent pleine et deuxièmement même ceux qui n'en ont rien à cirer respectent le cours.

[quote]À la limite j'ai l'impression que je fais ce que je peux quand je coach mes étudiants sur la vie pro et sur l'importance de faire ce qu'ils aiment et ce qu'ils veulent, et pas forcément de faire comme le veulent papa et maman. J'essaie à mon échelle de leur faire comprendre que les études c'est le dernier moment avant d'avoir à vraiment faire des choix, et que s'ils font pas gaffe ils vont se retrouver (comme certains de mes potes de promo) avec 10 ans de carrière où ils se sont fait chier tous les jours.
C'est déjà pas mal et je n'ai pas souvent entendu ces propos dans les amphi.

[quote]Sur le parallèle avec l'armée, attends de voir quand tu seras dans le milieu professionnel. Partout où il y a une hiérarchie, il y a certaines personnes qui vont te dire de juste faire comme ils te disent.
Soit je vais devoir vraiment travailler sur moi soit me sortir les pouces de la où je pense et faire comme moi je l'entends.
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By Elan
#133736 Je suis d'accord, il y a un retour de la part des étudiants quand on fait des efforts pour les cours. Le simple fait d'avoir un amphi plein, ou des gens qui participent en TD/TP, ça rappelle pourquoi on a choisi ce métier au lieu d'aller gagner le double dans le privé.
Il y en a aussi qui s'y prennent mal, j'ai un collègue qui stresse à mort par exemple et qui refait ses slides la veille des cours alors qu'il enseigne depuis 5 ans. Résultat il doit être crevé, et c'est pas d'avoir fignolé trois lignes et deux vidéos qui rattrapent un manque de dynamisme.

Je me répète mais c'est important de faire un retour à l'enseignant sur l'intérêt de son cours. Certains n'apprécieront pas trop, mais c'est la vie. Le questionnaire anonyme est à mon avis indispensable pour que l'enseignant, mais aussi les autres personnes de l'université, sachant à quoi s'en tenir.
Faut savoir qu'on n'a pas vraiment de hiérarchie, ce sont les enseignants qui font le programme, en accord avec les directeurs des études qui fixent l'axe global de la scolarité. Le n+1 de tous les enseignants-chercheurs en France c'est le président de leur université, et les n+2 doivent traîner quelque part au ministère.
C'est la réputation (retours à la scolarité, aux autres profs...) qui est l'axe à privilégier pour agir. Chez nous, le site de l'université donne accès pour tout le personnel aux évaluations des enseignants. Quelqu'un de mauvais est vite grillé et passe pour un guignol auprès de ses collègues. Après, j'en connais un en particulier qui assume très bien mais il est un peu tout seul.
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By Eick
#133872 Même constat que Simon. J'ai tenté l'université durant une année et j'ai très vite déchanté. Non pas que je me sentais pas capable intellectuellement, mais l'institution et le campus me dégoutaient au plus au point.
J'étais en fac de sciences humaines dans une unif belge, donc j'avais des cours de droit, d'économie politique, des cours de psychologie et même de l'histoire. Ça doit être pareil que chez vous en ce qui concerne le cursus.
Premier constat, j'avais l'impression d'étudier dans le vent, de mémoriser des concepts que j'oublierais l'année suivante. Je n'avais pas la sensation d'évoluer et d'acquérir le sens scientifique qu'on idéalise lorsqu'on est encore au lycée.
Pour être plus exact, je pensais intégrer un cercle fermé qui me permettrait d'enrichir ma démarche critique. Et malheureusement, je me suis juste senti bon à digérer de la matière dépassée.
Le fait d'avoir des horaires disparates, d'être devenu un numéro cloisonné dans une individualité, d'être jugé selon les impressions durant les oraux m'a vite refroidi
On aura beau dire que l'université est un haut lieu de la socialisation ... Oui et non... il faudrait se retirer l'image du campus américain où tout le monde se lie d'amitié... Même en ayant été responsable du comité de ma fac, je peux pas dire que j'ai rencontré les gens que je voulais réellement rencontrer.

Alors certes, je ne serais jamais licencié, mais le projet que je me suis fixé repose uniquement sur un savoir faire autodidacte. Et dans cette matière, j'ai enfin trouvé les maitres que je recherchais il y a un an.
(Sans vouloir copier Dje :mrgreen:)
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By Label
#133917 [quote="Dje"]Ma décision, qui n'est ni représentative ni un exemple à suivre, a été de tout plaquer et de faire ce dont j'avais envie.
Exit le background prestigieux, mais j'ai fait ce que je voulais. Ensuite, j'ai naturellement choisi un des rares domaines dans lesquels les autodidactes sont les bienvenus.
Tu viens d'éveiller ma curiosité. Peux tu nous en dire plus ?
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By Stan
#133929 Je rejoins Synchronn, globalement.

[quote]Premier constat, j'avais l'impression d'étudier dans le vent, de mémoriser des concepts que j'oublierais l'année suivante. Je n'avais pas la sensation d'évoluer et d'acquérir le sens scientifique qu'on idéalise lorsqu'on est encore au lycée.

Vous êtes mignons aussi, vous cherchez à tout apprendre tout de suite. Crois-moi, ça en branle pas davantage en école de commerce. L'Université te donne les outils nécessaires pour comprendre un minimum la discipline, à toi ensuite de faire travailler ta curiosité en approfondissant par toi-même. Car ce n'est effectivement pas avec une vingtaine d'heures de cours par semaine que tu deviendras un génie.

Faire fonctionner son esprit critique, découvrir et approfondir une discipline nécessite évidemment de s'intéresser à la matière. Tous les gens de Fac qui réussissent sont ceux qui s'intéressent un minimum et qui approfondissent par eux-mêmes la matière ; si tu n'en as rien a branlé et que tu ne te sens pas concerné, forcément, ça ne marchera pas.

[quote] On aura beau dire que l'université est un haut lieu de la socialisation ... Oui et non... il faudrait se retirer l'image du campus américain où tout le monde se lie d'amitié... Même en ayant été responsable du comité de ma fac, je peux pas dire que j'ai rencontré les gens que je voulais réellement rencontrer.

Ça dépend des expériences. mes deux premières années j'ai rencontré des gens de passage ; l'année dernière je suis tombé sur deux personnes en or qui sont les élements les plus essentiels (et réciproquement) de mon cercle social. Après c'est comme tout, faut les trouver, puis le facteur chance dans la répartition des classes joue aussi.

[quote]Alors certes, je ne serais jamais licencié, mais le projet que je me suis fixé repose uniquement sur un savoir faire autodidacte

Et voilà ce qui transparaît dans vos commentaire : « j'ai pas réussi mais je suis super intelligent quand même hein », ce qui revient finalement à vous justifier. Alors qu'il n'y a rien à justifier.

[quote]Bien que certains (une minorité) soient vraiment passionnants, la plupart sont des handicapés sociaux. Je vois encore certains professeurs portant la même chemise pendant plusieurs semaines, arrivant en cours comme si il avait sauté du lit 5 minutes plus tôt avec, lorsque l’on va leur poser une question, une haleine à décoller du papier peint. Lisant exactement le power-point qui défile à l’écran, ne rajoutant pour certains pas un mot et tout cela sur un ton monocorde

Qu'est-ce qu'on en a à branler qu'ils le soient ? À moins que tu veuilles travailler dans ce milieux-là, auquel cas on a déjà eu cette discution sur ce forum. Et l'haleine, en quoi te gêne-t-elle dans un amphi de 500 personnes ?

[quote]Bien qu’ils soient sans doute passionnés par la matière qu’ils enseignent (ils y ont voué leur vie entière), ils n’arrivent pas à transmettre leur savoir

Ça, c'est toi qui le dit.

[quote]Premièrement, pas besoin d’avoir compris la matière pour réussir ses études. Ce ne sont pas les personnes les plus intelligents qui réussissent mais les plus aptes à apprendre par cœur le cours et à le recracher lors de l’examen

Et la logique des écoles de commerce où il suffit d'avoir de l'argent (sociologiquement, c'est ça) pour y entrer et bénéficier d'un réseau tout ça vie, la logique n'est-elle pas puante ?
Et le sacrifice pour justement apprendre ce tout ça par coeur pendant que d'autres passent leur temps bourrés leur première année, qu'est-ce que tu en dis ?

[quote]Ne pas chercher à comprendre les choses mais appliquer (bêtement) ce qu’on nous dit

Oui, on te donne les élements nécéssaires à la base de la discipline. Mais :
1/ Rien ne t'empêche de l'approfondir avec les outils qu'on te donne ;
2/ Arrivé au doctorat, et une fois ces outils assimilés, tu prends tes distances (ou pas d'ailleurs) et devient ton propre arbitre.

[quote]Plus j’avance plus je suis persuadé que le milieu universitaire ne me convient pas

Ça n'est pas un motif pour en dresser le portrait que tu en as fait.
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By Dje
#133932 [quote="Stan"][quote]Bien que certains (une minorité) soient vraiment passionnants, la plupart sont des handicapés sociaux. Je vois encore certains professeurs portant la même chemise pendant plusieurs semaines, arrivant en cours comme si il avait sauté du lit 5 minutes plus tôt avec, lorsque l’on va leur poser une question, une haleine à décoller du papier peint. Lisant exactement le power-point qui défile à l’écran, ne rajoutant pour certains pas un mot et tout cela sur un ton monocorde
Qu'est-ce qu'on en a à branler qu'ils le soient ? À moins que tu veuilles travailler dans ce milieux-là, auquel cas on a déjà eu cette discution sur ce forum. Et l'haleine, en quoi te gêne-t-elle dans un amphi de 500 personnes ?
Parce qu'il a besoin qu'on lui inspire une envie ?
Cela dit, l'incapacité de l'étudiant à exciter soi même cette envie est souvent un symptôme plus profond : il y a de l'intérêt, mais y a-t-il de la passion ?

[quote="Stan"][quote]Bien qu’ils soient sans doute passionnés par la matière qu’ils enseignent (ils y ont voué leur vie entière), ils n’arrivent pas à transmettre leur savoir
Ça, c'est toi qui le dit.
Qui de mieux placé qu'un étudiant pour prétendre que la transmission ne fonctionne pas ? Il a peut-être tort dans le général, mais dans son particulier il est plutôt très bien placé.

[quote="Stan"][quote]Ne pas chercher à comprendre les choses mais appliquer (bêtement) ce qu’on nous dit
Oui, on te donne les élements nécéssaires à la base de la discipline. Mais :
1/ Rien ne t'empêche de l'approfondir avec les outils qu'on te donne ;
2/ Arrivé au doctorat, et une fois ces outils assimilés, tu prends tes distances (ou pas d'ailleurs) et devient ton propre arbitre.
8 ans d'étude pour devenir son propre arbitre, est-ce bien nécessaire ? :roll:

[quote="Stan"][quote]Plus j’avance plus je suis persuadé que le milieu universitaire ne me convient pas
Ça n'est pas un motif pour en dresser le portrait que tu en as fait.
Quel meilleur motif peut-il y avoir ?
Il parle tout au long du sujet de son ressenti, de son projet, de sa passion. Je ne vois pas de remise en cause de l'institution toute entière.
By James ex S
#133933 [quote]Car ce n'est effectivement pas avec une vingtaine d'heures de cours par semaine que tu deviendras un génie.
Une vingtaine d'heures en sciences sociales ou en sciences-po peut-être. Dans toutes les facultés de sciences "pures" les semaines compte plus de 30 heures. Je tourne plutôt autour des 35 pour ma part avec le TP.

[quote]Et voilà ce qui transparaît dans vos commentaire : « j'ai pas réussi mais je suis super intelligent quand même hein », ce qui revient finalement à vous justifier. Alors qu'il n'y a rien à justifier.
Dans la société actuelle (en tout cas en Suisse) on nous fait passer le message que celui qui ne réussit pas à l'université ou dans une grande école à loupé sa vie. Je caricature mais pour le commun des mortels c'est la seule voie possible et si tu ne t'y adaptes pas, tu vas pas aller bien loin dans la vie (d'où un sentiment de frustration parfois je l'avoue de ne pas réussir à s'adapter).

[quote]Bien qu’ils soient sans doute passionnés par la matière qu’ils enseignent (ils y ont voué leur vie entière), ils n’arrivent pas à transmettre leur savoir


Ça, c'est toi qui le dit.

Il y a quelques exceptions mais ça reste une minorité de tout le corps professoral.

[quote]Et la logique des écoles de commerce où il suffit d'avoir de l'argent (sociologiquement, c'est ça) pour y entrer et bénéficier d'un réseau tout ça vie, la logique n'est-elle pas puante ?
Et le sacrifice pour justement apprendre ce tout ça par coeur pendant que d'autres passent leur temps bourrés leur première année, qu'est-ce que tu en dis ?
Est-ce que ça veut dire qu'on doit accepter. je suis contre le cette façon de penser: " c'est la seule voie possible donc on ferme sa gueule, on paie..." Je suis justement contre le fait de sacrifier 3-4-5 ans de sa vie parce que c'est comme ça et que de toute façon on va pas changer les choses.

[quote]2/ Arrivé au doctorat, et une fois ces outils assimilés, tu prends tes distances (ou pas d'ailleurs) et devient ton propre arbitre.
je sais pas combien d'années il faut pour arriver au doctorat en France mais chez nous c'est de 3 à 5 ans après un Master (licence) donc compte de 8 à 10 ans d'études (souvent plus) depuis ton entrée à l'université. Tous les doctorants que j'ai fréquentés pour mes cours avaient plus de 30 ans.


[quote]Plus j’avance plus je suis persuadé que le milieu universitaire ne me convient pas


Ça n'est pas un motif pour en dresser le portrait que tu en as fait.
Il y a de nombreux points positifs à la vie universitaire, je ne parle ici que des mauvais cotés.
Tout me plait à l'uni ou presque. C'est un haut lieux de socialisation pour qui se donne un peu la peine, on a accès à tout à des prix avantageux, des complexes sportifs pas possibles, des soirées toutes les semaines, des conférences, .... C'est plus la vie autour des études qui me plait que les cours à proprement parler.

Mon esprit contestataire prend parfois le dessus. C'est sans doute un défaut (une qualité?) que je tiens de mon père. Il a lui même tout plaqué alors qu'il avait un super poste dans une multinationale pour le faire à sa manière et tout recommencé de zéro.
Je n'arrive pas à fermer les yeux et à me dire comme beaucoup "qu'il faut passer par là", "que c'est 3-4-5 ans à sacrifier pour après avoir un bon job".