- Mar Mai 07, 2013 5:17 pm
#133718
Des soirs en sortant des cours j’en viens presque à être dégoûté des études.
Apparemment un bon nombre d’entre vous ont suivi des formations scientifiques.
Je ne connais pas bien le système français mais en Suisse, les hautes études sont séparées en deux catégories. D’un côté les hautes écoles spécialisées qui allient formation théorique et pratique et de l’autres les universités où tout est théorisé à outrance. Trois à cinq ans d’études au minimum et une formation très pointue, certes, mais uniquement théorique. Ces dernières sont plus reconnues, même si les titres délivrés sont souvent les mêmes (Bachelor ou Master).
Les formations universitaires sont très impersonnelles, plus de 300 personnes par amphi les premières années (parfois 500 et plus pour les facultés comme Médecine ou HEC). Les professeurs sont avant tout des chercheurs à qui on fournit un labo, une équipe de recherche et qui, comme convenu dans leur contrat, doivent donner quelques heures s’enseignement.
Nous avons peu de professeurs francophones, la plupart venant des 4 coins du monde, autant dire que les universités font appel aux meilleurs chercheurs. Ce sont tous des sommités dans leur domaine, des chercheurs reconnus mondialement, qui publient dans des revues scientifiques et qui passent souvent dans les médias pour parler de leur domaine de prédilection.
Bien que certains (une minorité) soient vraiment passionnants, la plupart sont des handicapés sociaux. Je vois encore certains professeurs portant la même chemise pendant plusieurs semaines, arrivant en cours comme si il avait sauté du lit 5 minutes plus tôt avec, lorsque l’on va leur poser une question, une haleine à décoller du papier peint. Lisant exactement le power-point qui défile à l’écran, ne rajoutant pour certains pas un mot et tout cela sur un ton monocorde. Il ne faut pas espérer un mot plus haut que l’autre ou un soupçon d’intonation qui donnerait ne serait-ce qu’un peu de vie au cours.
Bien qu’ils soient sans doute passionnés par la matière qu’ils enseignent (ils y ont voué leur vie entière), ils n’arrivent pas à transmettre leur savoir.
[img]http://images.midilibre.fr/images/2012/08/20/le-syndicat-unef-fait-le-lien-entre-l-augmentation-du-cout_437643_510x255.jpg[/img]
Je trouve ce milieu universitaire presque malsain pour plusieurs raisons:
-Premièrement, pas besoin d’avoir compris la matière pour réussir ses études. Ce ne sont pas les personnes les plus intelligents qui réussissent mais les plus aptes à apprendre par cœur le cours et à le recracher lors de l’examen.
-La deuxième raison est celle qui m’irrite au plus haut point : l’arrogance dont font preuve certains anciens timides. Se découvrant bons dans un domaine où on leur accorde un peu de reconnaissance, ils se sentent envahit d’une dose énorme de confiance qui se transforme très vite en arrogance, tapant des théories à tout le monde (surtout lorsqu’un a rien demandé).
-Les milieux scientifiques sont aussi très fermés. Les gens s’isolent souvent du reste de la société. La vie universitaire est très bien rodée et on pourrait très bien vivre sur un campus une année complète sans avoir besoin de quoi que ce soit (mis à part peut-être une bonne dose de monde réel).
Le milieu universitaire me rappelle grandement les quelques mois passés à l’armée (parallèle sans doute inattendu). Ne pas chercher à comprendre les choses mais appliquer (bêtement) ce qu’on nous dit. Je me rappelle mon supérieur me hurlant dessus: « Soldat vous posez beaucoup trop de questions! On ne vous demande pas de réfléchir mais d’obéir et d’agir. Ne vous en faites pas on a réfléchi pour vous. » Le même message qu'on nous transmet dans les uni, sur un ton moins agressif.
Plus j’avance plus je suis persuadé que le milieu universitaire ne me convient pas. Impossible pour moi d’appliquer bêtement ce qu’on me dit. J’ai besoin de comprendre pour intégrer, ce qui est impossible vu la quantité de matière. Je m’assagirai dans doute avec l’âge mais j’ai encore un besoin constant de progression et en passant mes journées de révision en bibliothèque à apprendre par cœur mes cours, j’ai le sentiment de régresser.
Ayant eu la chance d’assister gratuitement à une conférence du Dalaï Lama lors de sa venue en Suisse (je précise « gratuitement » car il faut normalement débourser plusieurs centaines de francs pour y assister), une phrase m’a particulièrement marquée. Il s’adressa à tous les chercheurs et grand scientifiques autour de lui et dit :
[quote]L’éducation ne s’occupe que tu développement du cerveau, pas du cœur et des sensations.
Tout à fait dans la lignée de cette « conférence » : Il était entouré de docteurs et de grands scientifiques qui lui posaient des questions toutes plus chiantes les unes que les autres et il s’appliquait à y répondre simplement et sans artifice.
Je m’adresse à ceux qui sont passé par là ou qui sont encore étudiant pour avoir votre avis sur la question.
Apparemment un bon nombre d’entre vous ont suivi des formations scientifiques.
Je ne connais pas bien le système français mais en Suisse, les hautes études sont séparées en deux catégories. D’un côté les hautes écoles spécialisées qui allient formation théorique et pratique et de l’autres les universités où tout est théorisé à outrance. Trois à cinq ans d’études au minimum et une formation très pointue, certes, mais uniquement théorique. Ces dernières sont plus reconnues, même si les titres délivrés sont souvent les mêmes (Bachelor ou Master).
Les formations universitaires sont très impersonnelles, plus de 300 personnes par amphi les premières années (parfois 500 et plus pour les facultés comme Médecine ou HEC). Les professeurs sont avant tout des chercheurs à qui on fournit un labo, une équipe de recherche et qui, comme convenu dans leur contrat, doivent donner quelques heures s’enseignement.
Nous avons peu de professeurs francophones, la plupart venant des 4 coins du monde, autant dire que les universités font appel aux meilleurs chercheurs. Ce sont tous des sommités dans leur domaine, des chercheurs reconnus mondialement, qui publient dans des revues scientifiques et qui passent souvent dans les médias pour parler de leur domaine de prédilection.
Bien que certains (une minorité) soient vraiment passionnants, la plupart sont des handicapés sociaux. Je vois encore certains professeurs portant la même chemise pendant plusieurs semaines, arrivant en cours comme si il avait sauté du lit 5 minutes plus tôt avec, lorsque l’on va leur poser une question, une haleine à décoller du papier peint. Lisant exactement le power-point qui défile à l’écran, ne rajoutant pour certains pas un mot et tout cela sur un ton monocorde. Il ne faut pas espérer un mot plus haut que l’autre ou un soupçon d’intonation qui donnerait ne serait-ce qu’un peu de vie au cours.
Bien qu’ils soient sans doute passionnés par la matière qu’ils enseignent (ils y ont voué leur vie entière), ils n’arrivent pas à transmettre leur savoir.
[img]http://images.midilibre.fr/images/2012/08/20/le-syndicat-unef-fait-le-lien-entre-l-augmentation-du-cout_437643_510x255.jpg[/img]
Je trouve ce milieu universitaire presque malsain pour plusieurs raisons:
-Premièrement, pas besoin d’avoir compris la matière pour réussir ses études. Ce ne sont pas les personnes les plus intelligents qui réussissent mais les plus aptes à apprendre par cœur le cours et à le recracher lors de l’examen.
-La deuxième raison est celle qui m’irrite au plus haut point : l’arrogance dont font preuve certains anciens timides. Se découvrant bons dans un domaine où on leur accorde un peu de reconnaissance, ils se sentent envahit d’une dose énorme de confiance qui se transforme très vite en arrogance, tapant des théories à tout le monde (surtout lorsqu’un a rien demandé).
-Les milieux scientifiques sont aussi très fermés. Les gens s’isolent souvent du reste de la société. La vie universitaire est très bien rodée et on pourrait très bien vivre sur un campus une année complète sans avoir besoin de quoi que ce soit (mis à part peut-être une bonne dose de monde réel).
Le milieu universitaire me rappelle grandement les quelques mois passés à l’armée (parallèle sans doute inattendu). Ne pas chercher à comprendre les choses mais appliquer (bêtement) ce qu’on nous dit. Je me rappelle mon supérieur me hurlant dessus: « Soldat vous posez beaucoup trop de questions! On ne vous demande pas de réfléchir mais d’obéir et d’agir. Ne vous en faites pas on a réfléchi pour vous. » Le même message qu'on nous transmet dans les uni, sur un ton moins agressif.
Plus j’avance plus je suis persuadé que le milieu universitaire ne me convient pas. Impossible pour moi d’appliquer bêtement ce qu’on me dit. J’ai besoin de comprendre pour intégrer, ce qui est impossible vu la quantité de matière. Je m’assagirai dans doute avec l’âge mais j’ai encore un besoin constant de progression et en passant mes journées de révision en bibliothèque à apprendre par cœur mes cours, j’ai le sentiment de régresser.
Ayant eu la chance d’assister gratuitement à une conférence du Dalaï Lama lors de sa venue en Suisse (je précise « gratuitement » car il faut normalement débourser plusieurs centaines de francs pour y assister), une phrase m’a particulièrement marquée. Il s’adressa à tous les chercheurs et grand scientifiques autour de lui et dit :
[quote]L’éducation ne s’occupe que tu développement du cerveau, pas du cœur et des sensations.
Tout à fait dans la lignée de cette « conférence » : Il était entouré de docteurs et de grands scientifiques qui lui posaient des questions toutes plus chiantes les unes que les autres et il s’appliquait à y répondre simplement et sans artifice.
Je m’adresse à ceux qui sont passé par là ou qui sont encore étudiant pour avoir votre avis sur la question.