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By Sahnas
#78163 J'aimerai partager avec vous une petite réflexion sur les états d'esprits des gens. Certaines choses m'échappent concernant les façons dont nous agissons, et nous gérons notre environnement...et je vous invite à m'éclairer ou a donner un avis personnel sur la question. Quand a moi, je me suis laissé aller a une hypothèse concernant tout cela :

Dans les interactions entre individus ( séduction etc... ), j'ai remarqué que l'emploi de certaines méthodes particulières se sont avérées très utiles pour atteindre un but.

Je pensais notamment a la PNL, et autres ensembles théoriques basés sur les développement personnel. Ce matériel sert donc de moyen d'influence sur une personnalité.
"L'inner-game" représente un plus sans précédent pour obtenir de la réussite, ses effets sont significatifs a un niveau concret et clairement visible.

Je trouve tout ceci extrêmement fantastique. Et c'est là ou, je voudrais partager avec vous le parallèle que j'ai fais avec la notion de "filtres psychiques".

Ces "filtres" jouent un rôle social, personnel majeur chez les individus. Cela a déja été évoqué sous diverses formes par divers chercheurs en sciences humaines et autres penseurs.

Sous cet angle, l'état d'esprit serait un vaste ensemble complexe qui a pour but d'opérer et d'emboiter différentes natures d'informations, quelles soient cognitives, sensorielles, mnémoniques etc... Ces informations nous viennent elles-même de notre environnement.

La tâche la plus difficile est de prendre en compte tout cet amas d'informations sous diverses formes et de nature aléatoire. En effet, outre le fait qu'une grande partie de ces informations sont traitées de façon inconsciente, la quantité vient également corser l'ensemble du processus de traitement de l'information. La gestion et l'opérationnalisation que demande ce processus est donc soumis a une masse significative et diversifiée. Vient se rajouter a cela le fait que ce processus ne s'arrête jamais de fonctionner, et nous obtenons une addition de tâches cognitives a gérer de façon quasi-permanente par un seul cerveau.

Pour surmonter ces difficultés, un processus de "filtres" serait établit par notre cerveau. Un filtre est généré pour chaque nouvelles information cognitive, et, comme pour la réalisation d'une barbe a papa, un second filtre vient s'ajouter a chaque nouvelle réception d'une donnée.

Un critère de préfiguration serait donc établit par le cerveau pour commencer a tisser ces couches de "voiles" par lesquelles nous percevons, et nous influons sur ce qui nous entoure.

Concernant ce critère de préfiguration, le cerveau effectuerait un classement par ordre chronologique, puis par nature concernant les rentrées d'informations nouvelles. Cela expliquerai même certains états psychiques auxquels nous sommes confrontés tout les jours.
By Synchronn
#78168 Tout ceci constitue les Stéréotypes et les préjugés.

Lippmann, l'un des premiers a parler de stéréotypes, les considère comme des " images dans nos têtes", simplificatrices, relativement rigide, et pas toujours de bonnes qualités. C'est ce que tu appelles le filtre, un tampon entre la réalité objective et l'idée que l'on se fait. Famille , amis, médias, société.. en sont les premiers vecteurs.
C'est un jugement a priori.

Tu vois de dos une personne avec des cheveux longs et une robe, tu sais que c'est une femme, le stéréotype est là pour apaiser le travail du cerveau et ne pas l'encombrer d'un traitement inutile et surtout fatiguant. ( si l'on devait ressentir tout ce que notre corps capte, tout ce que notre esprit pense et tout ce que nos sens perçoivent, la rupture d'anévrisme serait proche)

Ensuite vient nos sens qui biaisent l'objectivité qui nous entoure.
By Sahnas
#78171 Merci pour ta réponse synchronn

je vois ce que tu veux dire, un super bouquin :" La charge cognitive" traite de cette simplification que fait le cerveau par rapport aux stéréotypes... parce qu'il ne peut pas gérer toutes les informations consciemment. Seulement, cette simplification est peut être elle même issue d'un tampon...

Je ne pense pas que le cerveau simplifie uniquement a cause de la masse de données, pour gagner du temps. L'expérience personnelle, les médias, l'éducation et les micro-environnements créent aussi des stéréotypes. Seulement, si je prends des exemples d'informations d'une autre nature que celle des perceptions cognitives, les données ne seront jamais toujours les mêmes qui reviennent. Les préjugés / stéréotypes et leurs effets ont donc, je pense, une limite dans leur influence a ce niveau là.

Prenons les informations d'ordre émotionnelles comme exemple.

Notre comportement sera différent si nous sommes affectés par la perte d'un être cher, ou juste simplement par la perte d'un trousseau de clés, d'un objet précieux. Et je pense tout de même que ces informations ne sont pas traitées de façon identique, et aussi inconsciemment que l'on croit. En outre je pense qu'on peut influer sur ce genre chose.
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By JulienLyon
#78173 Les stéréotypes que l'on peut avoir seraient donc créer par le cerveau à notre insu ?
Nous sommes donc rempli de stéréotypes qui se feraient automatiquement, et sans pouvoir vraiment agir sur eux ?
By Synchronn
#78174 Le soucis dans tout cela c'est qu'il y a un nombre impressionnant de facteurs qui vivent en chacun de nous.

Les sens, les émotions, les sensations,l'expérience, l'environnement ( éco, sociale, religieux, éducation...) , le physique, le psychisme! Un sacré foutoir.

Essayer de faire une cartographie de l'humain, c'est encore impensable. Même si certaines disciplines tentent de le faire , et souvent de façon trop simpliste ( je pense à la PNL ) .


Je suis tout à fait d'accord avec ton discours en tout cas.
Je n'ai toujours pas trouvé d'outils me permettant d'influer concrètement sur la mécanique.
Modifié en dernier par Synchronn le Mar Juin 30, 2009 9:49 pm, modifié 1 fois.
By Synchronn
#78176 [quote="JulienLyon"]Les stéréotypes que l'on peut avoir seraient donc créer par le cerveau à notre insu ?
Nous sommes donc rempli de stéréotypes qui se feraient automatiquement, et sans pouvoir vraiment agir sur eux ?

Les stéréotypes sont plus sociaux, des idées consensuelles, partagées par un ensemble d'individus. Ils sont rigides mais peuvent être malmenés. L'image qui en découle est à moitié créée par le social et à moitié par le travail intellectuel propre( on complète l'image de son expérience, de tout ce qui fait notre différence) , c'est donc sur cette dernière que l'on peut jouer.

Le vocabulaire courant à travers de nombreux néologisme, est le reflet linguistique de divers préjugés : Les mots Racisme, antisémitisme, sexisme.
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By Mr Johnson
#78193 Je me suis jamais posé cette question sur l'aspect technique du comportement, mais par contre sur le fonctionnement du traitement de l'information d'un cerveau si, cela après avoir lu un article sur les ordinateurs quantiques.

[url]http://fr.wikipedia.org/wiki/Ordinateur_quantique[/url]

Je trouvais qu'on se rapprochait de plus en plus de nous, la notion du oui, non mais surtout une combinaison des deux en même temps.

Les "filtres" peuvent trouver leurs place si on comprend un peu le fonctionnement, s'appuyer sur une science permet de ne pas dériver trop dans l'hypothétique.

Je pense qu'il suffira d'attendre quelques décennies, et il suffira de demander à ton PC ce qu'il en pense, il te donnera une réponse. :)

Sinon je pense que ça se fait au cas par cas, pas de solution absolue, à part la solution médicale peut-être.
By Sahnas
#78212 Super ton lien Me Johnson ^^

J'avais lu il y a quelques mois un article dans un magazine scientifique sur les ordinateurs quantiques. Et notamment un article sur le [url=http://fr.wikipedia.org/wiki/Chat_de_Schr%C3%B6dinger]le chat de Schrödinger[/url].

Tout est dans le lien, mais il ne faut sans doute pas confondre mécanique quantique, et la psyché humaine. Je pense que le fait que tu ais fait le parallèle entre quantique et psyché est une bonne chose, car la méthode de traitement des données du cerveau est sans doute annexe aux sciences descriptives, néanmoins, le cerveau gère en plus des émotions et des sentiments qui ne sont pas définissables de la même manière que l'on peut définir de la matière ( atomique, moléculaire... ).

On ne reçoit pas toutes les informations cognitive comme un ordinateurs reçoit des bits ou des fréquences ou des mails. Nos cinq sens ne sont que des outils neutres pour percevoir une réalité. Le problème c'est que ce que pour la vue par exemple, tes yeux donnent des informations lumineuses ( on peut presque dire qu'ils ne voient rien tous seuls), à ton cerveau qui modifie tout cela en gérant la distance, la perspective, les effets de lumière, le sens, la taille et j'en passe... ( d'ou les illusions d'optiques qui prouvent bien que c'est le cerveau qui transforme les informations visuelles.

On pourrait reprocher à la physique quantique d'autoriser à un chat d'être à la fois mort et vivant... chelou ! Cela ne réfute rien mais souligne juste son étrangeté. Puis grâce a elle, on se rends compte qu'en réalité, nous ne savons quasiment rien sur notre réalité.

( La physique quantique est passionnante, surtout que nous sommes en train de renter dans une ère nouvelle si l'on prends en compte ce qu'il se passe avec le [url=http://xjubier.free.fr/site_pages/CERN/CERN_LHC_ATLAS_CMS_pg01.html]LHC[/url] qui permettrai de tester des théories sur l'origine de la matière, donc de l'univers etc... )

Notre cerveau est précieux, mais je trouve qu'il ne faut pas oublier qu'il nous corrige autant de fois qu'il nous trompe. Pour le moment nous ne sommes pas conscients de ses limites, mais comme tu le dis, attendons peut être des décennies, voire plus.
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By Dimitri
#78215 [quote="Sahnas"]et nous obtenons une addition de tâches cognitives a gérer de façon quasi-permanente par un seul cerveau.

Chance: notre cerveau est constitué de plusieurs structures empilées/validées par l'évolution et fonctionnant en parallèle, parfois en concurrence, la plupart à notre insu.
Autant d'alliés qu'il s'agit d'écouter.

[quote="Synchronn"]( si l'on devait ressentir tout ce que notre corps capte, tout ce que notre esprit pense et tout ce que nos sens perçoivent, la rupture d'anévrisme serait proche)

Pour ma part je pense que la conscience n'est pas le sommet de l'intelligence et surtout que la plupart de nos freins en séduction (entre autres) sont provoqués par la confiance aveugle que nous accordons à notre conscience analytique.

Tu as remarqué combien les séducteurs-nés ont une relation saine avec leur cerveau reptilien?
Ou bien également, ce goût que les experts en arts martiaux développent pour la perception symphonique? (le fait de tout entendre, tout voir, tout sentir en même temps, sans vraiment faire d'effort conscient).
Et combien leur attitude semble relaxée, précise, efficace et fluide? Ils ont su éduquer les aires limbiques de façon à conditionner des pensées automatiques adéquates, tout en écoutant leur inconscient préfrontal (celui qui serait responsable des "Eurêka!") et sans museler l'étage hypothalamus.

À l'inverse, regarde la mécanique mentale des nerds AFC: cerveau reptilien réduit à quia (basculant systématiquement en mode résignation en cas de danger), intelligence consciente considérée comme étant l'arme absolue, comportement parasité par des pensées automatiques inadéquates, attention focalisée (c'est le classique "je me concentre!", qui élimine tout le reste et qui constitue surtout un aveu d'incompétence).

Donc oui, je pense que la conscience n'est qu'un des nombreux bureaux de notre multinationale mentale et que c'est non seulement possible mais souhaitable de réapprendre à percevoir le monde de façon symphonique, sans essayer de traiter cet océan d'information de façon geekienne (analytique).

Mon hypothèse est que lorsqu'on écoute une symphonie dans son ensemble, on repère immédatemmemt la fausse note, tout comme vous venez peut-être de repérer instantanément la mauvaise orthographe du mot "immédiatement" dans la phrase précédente, c'est à dire l'éventuelle pensée automatique inadéquate générée par un filtre psychique trop opaque.


[quote="Spike"]"Intelligence, intime ennemie du jeu de séduction"
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By lecalmar
#78250 Ce qu'il y a de troublant avec les raisonnements inconscients, c'est qu'on a l'impression de n'avoir aucun contrôle dessus, et souvent avant de s'être testé dans un domaine particulier on a aucune idée de nos possibilité. Et se lancer dans quoi que ce soit en se fiant sur sa compréhension intime des phénomènes impliqués ça demande une confiance en soi assez énorme.
Le pire dans tous ça, c'est que comme il en résulte des succès qu'on associe à la chance (puisque qu'on a pas vraiment compris d'où venaient nos réactions), et que notre confiance ne s'en voit que peu améliorée. (J'ai longtemps attribuée mes réussites dans des situations sans analyse possible à une bénédiction plutôt qu'à mes propres capacités)