Séduction & dynamiques sociales : articles, analyses et questions

Modérateurs: animal, Léo

By Dymon
#177122 [size=150]Conférence UTOPIA : La fabrique des garçons - Comment le patriarcat ne cesse de s'auto-perpétuer[/size]

[size=150]Mardi 16 février 18h45 - 21h[/size]
Lieu : 106 - 112 boulevard de L'Hôpital - Paris 13ème - Métro 5 : Campo-Formio - Paris

Intervenants :
- Yves RAIBAUD, géographe, maître de conférences HDR à l'Université Bordeaux Montaigne où il est chargé de mission égalité femmes hommes,
- Sylvie AYRAL, professeure agrégée et docteure en Sciences de l'éducation, tous deux auteurs de « Pour en finir avec la fabrique des garçons »

Venez écouter, discuter, argumenter, questionner sur le sujet. C'est le moment de confronter les points de vue ! Si vous ne pouvez pas venir et que vous avez une question pertinente, mettez-la ici j'essayerais de la poser lors du tour des questions du public.
La conférence sera également retransmise en direct ici : [url]http://www.mouvementutopia.org/[/url]

[quote="Sur ce livre, Libération"] Quelque chose ne tourne pas rond chez les garçons. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au collège, ils représentent 80% des élèves sanctionnés tous motifs confondus, 92% des élèves sanctionnés pour des actes relevant d’atteinte aux biens et aux personnes, ou encore 86% des élèves des dispositifs Relais qui accueillent les jeunes entrés dans un processus de rejet de l’institution scolaire.

Tous ces garçons ont-ils des problèmes, des troubles du comportement et/ou de l’apprentissage ? Eh bien non, loin s’en faut. Des travaux récents montrent que leurs transgressions et leurs difficultés scolaires sont, le plus souvent et quel que soit leur milieu social d’origine, des conduites liées à la construction même de leur identité masculine.

Très jeunes et surtout pendant les années de collège, période où la puberté vient sexuer toutes les relations, les garçons se retrouvent, en effet, pris entre deux systèmes normatifs. Le premier, véhiculé par l’école, prône les valeurs de calme, de sagesse, de travail, d’obéissance, de discrétion, vertus traditionnellement associées à la féminité. Le second, relayé par la communauté des pairs et la société civile, valorise les comportements virils et encourage les garçons à tout le contraire : enfreindre les règles, se montrer insolents, jouer les fumistes, monopoliser l’attention, l’espace, faire usage de leur force physique, s’afficher comme sexuellement dominants. Le but est de se démarquer hiérarchiquement, et à n’importe quel prix, de tout ce qui est assimilé au «féminin» y compris à l’intérieur de la catégorie «garçons», quitte à instrumentaliser l’orientation scolaire, l’appareil disciplinaire ou même la relation pédagogique (qui, ne l’oublions pas, est une relation sexuée). Cette injonction paradoxale traduit celle de nos sociétés contemporaines qui acceptent la coexistence du principe d’égalité entre les femmes et les hommes et d’une réalité fondée sur l’inégalité réelle entre les sexes, dans tous les champs du social.

Ainsi, le problème n’est pas de «sauver» les garçons, ni de lutter pour l’égalité entre les filles et les garçons, ni même de combattre une homophobie qui structure leur construction identitaire. Le problème est d’en finir avec la fabrique des garçons. D’explorer la manière dont familles, école et société projettent sur les «petits mâles» des rêves, des désirs ou des fantasmes qui influent sur leurs identités et leurs carrières. De décrypter les situations qui permettent à ces enfants d’intégrer et d’expérimenter les mille et une ficelles du métier d’homme. Et de contrer, enfin, les mécanismes de séparation et de hiérarchisation des sexes à l’œuvre à l’école et dans les activités périscolaires. Tout ce qui encourage les enfants de sexe masculin à réprimer, peu à peu, leurs goûts personnels, leurs émotions, leurs affects, à rompre la relation à soi-même et à autrui.

Cette fabrique des garçons se prolonge hors de l’école. Dans un cadre que les enfants choisissent progressivement eux-mêmes, et qui tend à la séparation des sexes, les activités périscolaires, culturelles et sportives participent fortement à la construction d’identités sexuées stéréotypées. La non-mixité des activités est particulièrement favorable aux garçons qui bénéficient de près de 75% des budgets publics destinés aux loisirs des jeunes ! Cela ne fait que renforcer une masculinité hégémonique qui se construit dans les «maisons des hommes» (stades, lieux de répétition des musiques et de cultures urbaines, terrains de sport, etc.) productrices de sexisme et d’homophobie. Le sport, parce qu’il désigne l’homme comme l’être le plus fort, apparaît comme un temple du masculin, même si la place des femmes, minoritaires, n’a cessé de progresser. Dans le monde de la culture, les pratiques des filles se heurtent à un plafond de verre : alors que dans les écoles et conservatoires de théâtre, musique, danse et arts plastiques elles sont les plus nombreuses, les garçons sont partout aux commandes dans les professions de l’art et de la culture. Seuls les vacances et les loisirs organisés semblent permettre une plus grande fluctuation des rôles de genre entre filles et garçons, même si les activités proposées par les animatrices et les animateurs reproduisent le plus souvent les stéréotypes de genre.

Alors, comment en finir avec cette fabrique des garçons ? L’expérience récente le prouve : aborder la lutte contre les stéréotypes sexués à l’Ecole sous le seul angle de la promotion des filles s’avère peu efficace. Combien de chartes, de conventions pour l’égalité entre les filles et les garçons ces dernières années ? Pour quels résultats ? C’est en envisageant globalement l’éducation des garçons, non en réplique aux acquis des filles mais en complémentarité, que les choses pourront évoluer.

Faut-il cesser de favoriser des «maisons des hommes» productrices de masculinités hégémoniques ? Faut-il agir de façon volontariste pour éduquer à l’égalité filles-garçons à l’école, comme le proposait le programme ABCD de l’égalité ? Une troisième voie pourrait être, pour les professionnel(le)s de l’éducation, d’accepter l’abolition des certitudes et des évidences dans le domaine du genre et des sexualités. Cette proposition passe par une approche critique des pédagogies et des activités éducatives. Elle montre comment les «lunettes du genre» remettent en question de façon radicale un système d’éducation qui, sous couvert d’apprentissages de plus en plus techniques, perpétue des rapports sociaux de sexe toujours inégalitaires.
By Estrelinha
#177137 [quote="Sur ce livre, Libération"] Le problème est d’en finir avec la fabrique des garçons.

Ces groupuscules ne cachent même plus leurs sombres desseins, ils n'ont plus peur rien! C'est un signe de la fin des temps.....ou d'une époque.

[quote] accepter l’abolition des certitudes et des évidences dans le domaine du genre et des sexualités.

Pour la novlangue, hip hip hip! Pour la novlangue, hip hip hip! Pour la novlangue, hip hip hip hourra!

C'est regrettable que j'ai déjà quelque chose de prévu à se créneau-là. Ainsi je vais transmettre mes questions :

- En ce qui concerne les statistiques sur les sanctions à l'école, vos statistiques ont été mesurées sur un échantillon de combien d'années scolaires? Si celui s'élève à plus de 50-60 ans, observe t-on une évolution et si oui à partir de quelle époque s'est-elle produite? Le noeud de ses questions est le suivant: le secteur de l'éducation Nationale s'est très fortement féminisé depuis au moins plus de 30 ans notamment à l'école et au collège à tel point que dans ses établissements, le corps enseignant est très majoritairement féminin contrairement à une autre époque. Avez-vous envisagé que la possibilité que ces dernières seraient plus sévères avec les garçons qu'avec les filles de manière analogue aux professions judiciaires et à la différence constatée lors des décisions justices rendues à l'encontre des hommes et celles au détriment des femmes?

- Les premiers pairs des enfants garçons comme filles sont les membres de leur famille. Une institution dans laquelle la personne qui s'occupe le plus de ces enfants et qui passe plus de temps avec eux est leur mère donc une femme. Si la communauté des pairs joue un rôle clé dans l' "entreprise du mal" que serait cette fabrique à garçons, la mère a une forte part de responsabilité. Selon vous (les auteurs hein), pourquoi une mère transmettrait ses valeurs/attitudes/attentes qui auraient des effets pervers comme le sexisme et l'homophobie qui sont au détriment de la femme (surtout le premier)? Qu'est-ce que cela nous dit sur les femmes notamment dans leur rapport et leurs attentes peut-être moins avouables ou politiquement corrects vis à vis des hommes?

Chaque tiret étant une question, je m'excuse déjà de leur pluralité et de la longueur qui en découle.
By MaxHar
#177152 [quote]- Les premiers pairs des enfants garçons comme filles sont les membres de leur famille. Une institution dans laquelle la personne qui s'occupe le plus de ces enfants et qui passe plus de temps avec eux est leur mère donc une femme. Si la communauté des pairs joue un rôle clé dans l' "entreprise du mal" que serait cette fabrique à garçons, la mère a une forte part de responsabilité. Selon vous (les auteurs hein), pourquoi une mère transmettrait ses valeurs/attitudes/attentes qui auraient des effets pervers comme le sexisme et l'homophobie qui sont au détriment de la femme (surtout le premier)? Qu'est-ce que cela nous dit sur les femmes notamment dans leur rapport et leurs attentes peut-être moins avouables ou politiquement corrects vis à vis des hommes?

Tu deformes ce que disent les auteurs: si l'education se fait par les pairs en partie, ca ne veut pas dire que tous les gens avec qui tu traines vont dans le meme sens quant a ce qu'ils attendent de toi. En l'occurrence, les mecs très en contact avec leur mere n'ont pas forcement tendance a être des mecs très virils, plutôt l'inverse. Je pense qu'il doit y avoir assez peu de meres qui disent a leur fils ce que devrait signifier "être un homme" pour elles. Le temps que tu commences a voir d'autres pairs, la plupart ont eu juste le temps de t'apprendre a ne pas manger ton caca et a dire merci quand on te donne un truc.
By Dymon
#177153 [quote="Estrelinha"]
- En ce qui concerne les statistiques sur les sanctions à l'école, vos statistiques ont été mesurées sur un échantillon de combien d'années scolaires? Si celui s'élève à plus de 50-60 ans, observe t-on une évolution et si oui à partir de quelle époque s'est-elle produite? Le noeud de ses questions est le suivant: le secteur de l'éducation Nationale s'est très fortement féminisé depuis au moins plus de 30 ans notamment à l'école et au collège à tel point que dans ses établissements, le corps enseignant est très majoritairement féminin contrairement à une autre époque. Avez-vous envisagé que la possibilité que ces dernières seraient plus sévères avec les garçons qu'avec les filles de manière analogue aux professions judiciaires et à la différence constatée lors des décisions justices rendues à l'encontre des hommes et celles au détriment des femmes?

- Les premiers pairs des enfants garçons comme filles sont les membres de leur famille. Une institution dans laquelle la personne qui s'occupe le plus de ces enfants et qui passe plus de temps avec eux est leur mère donc une femme. Si la communauté des pairs joue un rôle clé dans l' "entreprise du mal" que serait cette fabrique à garçons, la mère a une forte part de responsabilité. Selon vous (les auteurs hein), pourquoi une mère transmettrait ses valeurs/attitudes/attentes qui auraient des effets pervers comme le sexisme et l'homophobie qui sont au détriment de la femme (surtout le premier)? Qu'est-ce que cela nous dit sur les femmes notamment dans leur rapport et leurs attentes peut-être moins avouables ou politiquement corrects vis à vis des hommes?


Merci pour tes questions intéressantes et pertinentes :wink:
J'essayerais de les poser et le cas échéant, de retranscrire la réponse que j'aurais interprété. (Sachant que, de par leur position, ils sont en droit de ne pas y répondre ou de répondre à côté... C'est souvent le cas avec des questions délicates en conférence)
By Dymon
#177156 [quote="MaxHar"][quote]- Les premiers pairs des enfants garçons comme filles sont les membres de leur famille. Une institution dans laquelle la personne qui s'occupe le plus de ces enfants et qui passe plus de temps avec eux est leur mère donc une femme. Si la communauté des pairs joue un rôle clé dans l' "entreprise du mal" que serait cette fabrique à garçons, la mère a une forte part de responsabilité. Selon vous (les auteurs hein), pourquoi une mère transmettrait ses valeurs/attitudes/attentes qui auraient des effets pervers comme le sexisme et l'homophobie qui sont au détriment de la femme (surtout le premier)? Qu'est-ce que cela nous dit sur les femmes notamment dans leur rapport et leurs attentes peut-être moins avouables ou politiquement corrects vis à vis des hommes?

Tu deformes ce que disent les auteurs: si l'education se fait par les pairs en partie, ca ne veut pas dire que tous les gens avec qui tu traines vont dans le meme sens quant a ce qu'ils attendent de toi. En l'occurrence, les mecs très en contact avec leur mere n'ont pas forcement tendance a être des mecs très virils, plutôt l'inverse. Je pense qu'il doit y avoir assez peu de meres qui disent a leur fils ce que devrait signifier "être un homme" pour elles. Le temps que tu commences a voir d'autres pairs, la plupart ont eu juste le temps de t'apprendre a ne pas manger ton caca et a dire merci quand on te donne un truc.

Effectivement Estrelinha j'ai lu un peu vite, autant ta 1ere question est pertinente, autant la seconde me semble mal posée. Je m'explique.
Ton hypothèse est que l'enfant passe le plus de temps avec sa mère. Qu'en est-il de la réalité ? Je penche plutôt en faveur de l'article où il est mention de l'environnement social du garçon (L'institution scolaire, où il passe la majeure partie de son temps. Les contacts extérieurs : publicité, sport, copains..).
D'autre part, comme l'a dit MaxHar si j'ai bien compris, ce n'est pas forcément la mère qui va influencer le garçon a devenir l'homme tel qu'il est représenté dans l'imaginaire collectif, c'est même plutôt le rôle du père (cf. Alain Valtério). D'autant plus que l'on sait ô combien l'enfant au stade ado devient résistif à l'éducation des parents
D'où la question à formuler :
- Quelle est la part de l'influence de l'environnement familial et à fortiori, de la mère, dans cette "fabrique des garçons" ? Si tel est le cas, qu'est-ce que cela nous dit sur les femmes notamment dans leur rapport et leurs attentes peut-être moins avouables ou politiquement corrects vis à vis des hommes?
(j'encule des mouches, oui, mais c'est pas toi qui va te faire fusiller après avoir posé la question :lol: )

[quote]Cette injonction paradoxale traduit celle de nos sociétés contemporaines qui acceptent la coexistence du principe d’égalité entre les femmes et les hommes et d’une réalité fondée sur l’inégalité réelle entre les sexes, dans tous les champs du social.
Ainsi, le problème n’est pas de «sauver» les garçons, ni de lutter pour l’égalité entre les filles et les garçons, ni même de combattre une homophobie qui structure leur construction identitaire. Le problème est d’en finir avec la fabrique des garçons. D’explorer la manière dont familles, école et société projettent sur les «petits mâles» des rêves, des désirs ou des fantasmes qui influent sur leurs identités et leurs carrières. De décrypter les situations qui permettent à ces enfants d’intégrer et d’expérimenter les mille et une ficelles du métier d’homme. Et de contrer, enfin, les mécanismes de séparation et de hiérarchisation des sexes à l’œuvre à l’école et dans les activités périscolaires. Tout ce qui encourage les enfants de sexe masculin à réprimer, peu à peu, leurs goûts personnels, leurs émotions, leurs affects, à rompre la relation à soi-même et à autrui.
Cette dernière phrase me rappelle Stéphane, dans le dernier podcast, qui déplorait le manque de goût propre de plus en plus de filles. L'uniformisation des goûts. Ici c'est la même chose mais avec les hommes.

En lisant et relisant, je comprends mieux les enjeux du livre (cf. paragraphe ci-dessus) : comprendre les origines et les conséquences de la construction d'un imaginaire stéréotypé de l'homme. Puis essayer de le déconstruire. Sacré projet, mais avant, cela me soulève aussi d'autres questions :
- Qui et quoi est à l'origine de la conception de l'imaginaire stéréotypé de ce que doit être un homme ? Cet imaginaire a-t-il toujours été le même ou s'est-il transformé au cours de l'histoire ? Selon vous, quels sont les objectifs de l'entretien de cet imaginaire autres que la domination de l'homme sur la femme ?
- Dans quelles mesures, la femme contemporaine est responsable de la construction et l'entretien de cet imaginaire stéréotypé, notamment à travers ses choix de partenaires ?
- quelles pourraient être les conséquences, positives et négatives, de l'effacement des certitudes concernant la construction du genre Homme, sur la construction identitaires des garçons et leur rapport à la sexualité ?

Le plus dur, sur ces sujets où certain peuvent avoir une position très forte, est de ne pas se laisser emporter par ses émotions et ses préjugés dans le sens où l'on peut très mal interpréter les propos de l'autre, simplement parce qu'on aurait eu le sentiment qu'ils (les propos) allaient à l'encontre de nos positions. Alors que cela n'est peut-être pas le cas. Je dis ça par rapport à tes réactions au début de ton post. Valable aussi pour moi comme pour les néo-féministes qu'il y aura dans le public. Venez venez amis spikien !
By Anthony
#177160 Si je pouvais... eh bien je ne viendrais pas. Il faut un sacré degré de résistance à la faux-jetonerie pour garder sa santé mentale dans ce qui sera certainement une antre pour féministes activistes, où toute voix dissonante sera frappé du sceau de la honte et de la pensée rétrograde. Tout le discours pue déjà la victimisation (des femmes) et la culpabilisation (des hommes) à 100 mètres, j'en ai la nausée.
By Estrelinha
#177166 [quote="Dymon"]

D'autre part, comme l'a dit MaxHar si j'ai bien compris, ce n'est pas forcément la mère qui va influencer le garçon a devenir l'homme tel qu'il est représenté dans l'imaginaire collectif, c'est même plutôt le rôle du père (cf. Alain Valtério).

Ce que tu écris nous offre une nouvelle question car Valtério soutient que le père ne joue plus son rôle à cause justement de la diabolisation de l'ancien père et l'avènement du nouveau père. La question à laquelle je pense est la suivante: le fait que les comportements turbulents à l'école proviennent des garçons et même l'existence de la fabrique des garçons ne provient t-elle pas de l'absence de modèles masculins pour les jeunes enfants issus de ce sexe qui a été plus ou moins orchestrée par la féminisation de la société ("l'expression parfaite pour se faire massacrer ici :mrgreen: ")?

Je m'explique:

Le père jouait le rôle de modèle masculin et d'inspiration pour le jeune fils en vue de répondre à la question "Comment être un homme (en société)? ". Ce rôle qui était reconnu de tous et qui allait de pair avec une certaine forme d'autorité est tombé en désuétude notamment à cause de la diabolisation et la minoration de l'autorité parentale.

L'autre modèle masculin était le professeur d'établissement scolaire, très respecté autrefois, dont l'autorité était si reconnue en France qu'il jouissait d'une notabilité en tant que possédant du capital culturel. Le respect envers les professeurs a disparu, le modèle masculin du professeur n'est plus de ce monde puisque la majorité des professeurs et des directeurs d'école sont des femmes car le secteur de l'Education Nationale s'est féminisé.

Le respect des anciens avec le mythe du vieux sage qu'il drainait s'est évaporé lui aussi.

Au lieu de juger la fabrique des garçons comme le producteur d'un mal absolu, je considère que c'est une "institution" qui comble un peu n'importe comment le vide créé car l'absence de figures masculines reconnues qui enseignent aux jeunes garçons comment être un homme. Il ne faut pas confondre le témoin et le criminel: la fabrique à garçons est le témoin du crime qu'a été l'abolition des figures masculines. C'est un crime dans le sens où quand il n'y a plus personne pour dire aux jeunes garçons comment être des hommes et ben, ils vont chercher des réponses un peu n'importe où en faisant n'importe quoi.....comme par exemple être turbulent en classe.

Ainsi le projet le plus viable ne serait pas de détruire la fabrique à garçons pour créer un vide qui sera comblé par quelque chose de pire ou de mettre une autre institution à la place mais de remettre les hommes au cœur du projet en leur acceptant qu'il recouvre leur rôle de père pour enseigner comment être un homme aux garçons car après tout, ce sont eux qui ont été garçons.

As-tu un billet de TGV pour emmener notre cher monsieur Valtério ? :mrgreen:
By Simon
#177168 [quote="Estrelinha"][quote="Dymon"]

D'autre part, comme l'a dit MaxHar si j'ai bien compris, ce n'est pas forcément la mère qui va influencer le garçon a devenir l'homme tel qu'il est représenté dans l'imaginaire collectif, c'est même plutôt le rôle du père (cf. Alain Valtério).

Ce que tu écris nous offre une nouvelle question car Valtério soutient que le père ne joue plus son rôle à cause justement de la diabolisation de l'ancien père et l'avènement du nouveau père. La question à laquelle je pense est la suivante: le fait que les comportements turbulents à l'école proviennent des garçons et même l'existence de la fabrique des garçons ne provient t-elle pas de l'absence de modèles masculins pour les jeunes enfants issus de ce sexe qui a été plus ou moins orchestrée par la féminisation de la société ("l'expression parfaite pour se faire massacrer ici :mrgreen: ")?

Je m'explique:

Le père jouait le rôle de modèle masculin et d'inspiration pour le jeune fils en vue de répondre à la question "Comment être un homme (en société)? ". Ce rôle qui était reconnu de tous et qui allait de pair avec une certaine forme d'autorité est tombé en désuétude notamment à cause de la diabolisation et la minoration de l'autorité parentale.

L'autre modèle masculin était le professeur d'établissement scolaire, très respecté autrefois, dont l'autorité était si reconnue en France qu'il jouissait d'une notabilité en tant que possédant du capital culturel. Le respect envers les professeurs a disparu, le modèle masculin du professeur n'est plus de ce monde puisque la majorité des professeurs et des directeurs d'école sont des femmes car le secteur de l'Education Nationale s'est féminisé.

Le respect des anciens avec le mythe du vieux sage qu'il drainait s'est évaporé lui aussi.

Au lieu de juger la fabrique des garçons comme le producteur d'un mal absolu, je considère que c'est une "institution" qui comble un peu n'importe comment le vide créé car l'absence de figures masculines reconnues qui enseignent aux jeunes garçons comment être un homme. Il ne faut pas confondre le témoin et le criminel: la fabrique à garçons est le témoin du crime qu'a été l'abolition des figures masculines. C'est un crime dans le sens où quand il n'y a plus personne pour dire aux jeunes garçons comment être des hommes et ben, ils vont chercher des réponses un peu n'importe où en faisant n'importe quoi.....comme par exemple être turbulent en classe.

Ainsi le projet le plus viable ne serait pas de détruire la fabrique à garçons pour créer un vide qui sera comblé par quelque chose de pire ou de mettre une autre institution à la place mais de remettre les hommes au cœur du projet en leur acceptant qu'il recouvre leur rôle de père pour enseigner comment être un homme aux garçons car après tout, ce sont eux qui ont été garçons.

As-tu un billet de TGV pour emmener notre cher monsieur Valtério ? :mrgreen:

Et en tant que maître d'école c'est exactement le personnage que j'essaye d'incarner, c'est à dire le représentant de l'autorité paternelle et masculine. Le problème c'est que les enfants ne sont plus habitués pour beaucoup à une telle autorité et ils ne la comprennent plus (absence du père ou démission du père d'un point de vue éducatif, prédominance de la mère dans tous les cas).

Il faudrait plus d'enseignants masculins c'est la.seule conclusion que je puisse tirer. Mais pour ça il faudrait rendre le métier plus attractif. J'aime mon job mais ce n'est pas attirant pour un homme qui a de l'ambition : faible rémunération et faibles perspectives d'évolution. Tout ce qu'il faut pour faire fuir un homme diplômé et qui en veut. Et donc c'est pourquoi le métier se feminise de plus en plus.
By Simon
#177169 En tout cas l'idée d'une Éducation nationale qui fabriquerait des hommes sexistes est une belle tarte à la crème. Le système est taillé pour les filles et par des filles.

Et j'ajouterais que même la plupart des profs que je connais sont très F. Ce qui n'est pas mon cas pour le coup et concernant ma posture.
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By ref
#177171 [quote="Estrelinha"]Au lieu de juger la fabrique des garçons comme le producteur d'un mal absolu, je considère que c'est une "institution" qui comble un peu n'importe comment le vide créé car l'absence de figures masculines reconnues qui enseignent aux jeunes garçons comment être un homme. Il ne faut pas confondre le témoin et le criminel: la fabrique à garçons est le témoin du crime qu'a été l'abolition des figures masculines. C'est un crime dans le sens où quand il n'y a plus personne pour dire aux jeunes garçons comment être des hommes et ben, ils vont chercher des réponses un peu n'importe où en faisant n'importe quoi.....comme par exemple être turbulent en classe.
Complètement d'accord.
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By DancingRonin
#177172 [quote="Estrelinha"]car Valtério soutient que le père ne joue plus son rôle à cause justement de la diabolisation de l'ancien père et l'avènement du nouveau père

J'entends régulièrement de sources éclairées sur le sujet, que le pb des garçons fillettes et des filles sans féminité vient de l'absence de père ok, mais parce la plupart du temps la mère ne lui aurait pas laisser jouer son rôle
By mwu
#177174 [quote="Anthony"]Si je pouvais... eh bien je ne viendrais pas. Il faut un sacré degré de résistance à la faux-jetonerie pour garder sa santé mentale dans ce qui sera certainement une antre pour féministes activistes, où toute voix dissonante sera frappé du sceau de la honte et de la pensée rétrograde. Tout le discours pue déjà la victimisation (des femmes) et la culpabilisation (des hommes) à 100 mètres, j'en ai la nausée.

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