Séduction & dynamiques sociales : articles, analyses et questions

Modérateurs: animal, Léo

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By Léo
#124386 [quote]- Quel était le contexte ?
Généralement en soirée ou dans un évènement regroupant amis et inconnu(e)s, j'arrive facilement à avoir assez de relâchement pour être léger, avoir de la conversation et/ou être taquin (voire même sexué) avec la fille que je convoite. Mais dès lors que je me retrouve seul avec elle ...

[quote]Comment s'est manifestée la timidité

Je deviens tout vide, asexué et j'ai un don formidable pour faire chuter toute la conversation et plonger avec envie dans une liste de questions complètement banales et merdiques du style :
- "Donc comme ça t'es à l'école avec Caroline ?"
- "Ah d'accord, ça te plait cette école de journalisme ?"
- "Cool, moi aussi je suis né en octobre.."
Je deviens excessivement poli, quasi douillet et du coup c'est un peu naze.

[quote]Qu'auriez-vous dû dire/faire que vous n'avez pas dit/fait à cause de la timidité ?

Vraisemblablement, il faudrait que je garde le même tempo et la même énergie que lorsque je suis entouré de gens, mais lorsque je me retrouve seul avec elle, c'est comme si je passais d'une belle autoroute bien lisse à une rue pavée avec plein de trous partout, c'est la galère !
By Woland
#124394 Deux exemples, le premier professionnel, le second plus trivial ...

- mon métier me conduit à porter une robe et à me faire appeler Maitre (non, je ne suis pas prêtre évangéliste sado maso...).

Je n'ai pas franchement de problème pour plaider et je dois même dire que je prends un plaisir certain à "ferailler", àlaminer l'argumentation de mon adversaire et, comme le disait mon maître, à mettre le nez de l'autre dans son pipi ... En revanche, j'ai toujours le même problème lorsqu'il s'agit de me présenter à mes confrères ou aux magistrats : je n'ose pas, parce que je ne me sens pas encore au niveau de ce que je veux être, ou pas encore à leur niveau d'expérience à eux (quoi que le problème se pose également avec les gens de mon âge).

Alors, je vais soit ne rien dire et rester dans mon coin, soit parler à toute vitesse et à voix basse ...

- mardi dernier, je suis allé voir un match amical de foot, entre le club local et le champion de France, Montpellier.

Comme j'avais des places VIP, j'ai pu avoir accès aux loges et aux vestiaires. J'y ai donc vu René Girard, l'entraîneur de Montpellier.

Le pote qui m'accompagnait, comme à peu près tout le monde, est allé le saluer et le féliciter pour le titre de champion de France ... Moi non, je suis resté à le regarder, sans oser lui serrer la main, parce que je ne me sentais pas légitime, pas assez intéressant pour lui ... Alors que je ne suis ni spécialement fan, ni spécialement impressionné par lui.

Point commun entre les deux situations : je ne me sens pas a la hauteur des autres sur le moment, donc je n'ose pas. Après,avec le recul (généralement 5 secondes après ...), je me dis que j'aurais pu et j'aurais dû ...
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By hat
#124399 Dans un contexte ou je suis en présence de personnes connues, je tiens une discussion sans problème et je n'hésite pas à les utiliser comme pivots pour aborder quelqu'un d'inconnu. Mais au-delà de ça, si le contexte m'est familier (présence de connaissance, maîtrise du lieu...) je n'aurait aucun mal à sociabiliser.

Cependant, comme l'ont évoqué d'autres avant moi, je suis incapable d'aborder une parfaite inconnue dans la rue.

Ne me sentant pas d'un naturel timide pour autant, j'ai remarqué en prenant des cours de conduite, que ma timidité prend le dessus d'une manière totalement inattendue. Cette situation déstabilisante où je doit être attentif à tout le contexte extérieur mais surtout où j'ai un un juge "implacable" qui remarque et relève mes erreurs, dans le but de me faire progresser, me pousse dans mes retranchements, me désarçonne et en extirpe le pire de moi-même ; à savoir ce timide qui hésite, qui bafouille... dont je ne soupçonnais pas du tout l'existence.

En bilan, je dirais que je suis sociable quand l'environnement s'y prête mais je suis rarement l'élément déclencheur de cette sociabilisation.
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By Vala
#124441 [quote="wu-weï"]Timidité => sentiment d'illégitimité.

La légitimité... N'est-elle pas liée (voire n'est-elle pas) à la notion de fierté, qu'évoquait Stéphane dans son livre? Fierté, en substitut de confiance (ou d'estime), à l'opposé donc de la timidité...
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By Dje
#124442 Tu peux être tout à fait fier de toi, et reconnaître dans un même temps que certains lieux ou certaines activités ne font pas partie de ton monde (ou de ta zone de confort si tu préfères). En somme, la fierté de soi n'implique pas la disparition de la zone d'inconfort.
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By Lush
#124444 [quote="Woland"]je n'ose pas, parce que je ne me sens pas encore au niveau de ce que je veux être

[url=http://www.youtube.com/watch?v=loxJ3FtCJJA&feature=relmfu][img]http://s3.amazonaws.com/37assets/svn/do-a-lot-of-work-659bc5dc3a702093664285ef1d872533.png[/img][/url]

[quote]Nobody tells this to people who are beginners, I wish someone told me. All of us who do creative work, we get into it because we have good taste. But there is this gap. For the first couple years you make stuff, it’s just not that good. It’s trying to be good, it has potential, but it’s not. But your taste, the thing that got you into the game, is still killer. And your taste is why your work disappoints you. A lot of people never get past this phase, they quit. Most people I know who do interesting, creative work went through years of this. We know our work doesn’t have this special thing that we want it to have. We all go through this. And if you are just starting out or you are still in this phase, you gotta know its normal and the most important thing you can do is do a lot of work. Put yourself on a deadline so that every week you will finish one story. It is only by going through a volume of work that you will close that gap, and your work will be as good as your ambitions. And I took longer to figure out how to do this than anyone I’ve ever met. It’s gonna take awhile. It’s normal to take awhile. You’ve just gotta fight your way through.”
Ira Glass
By Woland
#124448 [quote="Lush"][quote="Woland"]je n'ose pas, parce que je ne me sens pas encore au niveau de ce que je veux être

[url=http://www.youtube.com/watch?v=loxJ3FtCJJA&feature=relmfu][img]http://s3.amazonaws.com/37assets/svn/do-a-lot-of-work-659bc5dc3a702093664285ef1d872533.png[/img][/url]

[quote]Nobody tells this to people who are beginners, I wish someone told me. All of us who do creative work, we get into it because we have good taste. But there is this gap. For the first couple years you make stuff, it’s just not that good. It’s trying to be good, it has potential, but it’s not. But your taste, the thing that got you into the game, is still killer. And your taste is why your work disappoints you. A lot of people never get past this phase, they quit. Most people I know who do interesting, creative work went through years of this. We know our work doesn’t have this special thing that we want it to have. We all go through this. And if you are just starting out or you are still in this phase, you gotta know its normal and the most important thing you can do is do a lot of work. Put yourself on a deadline so that every week you will finish one story. It is only by going through a volume of work that you will close that gap, and your work will be as good as your ambitions. And I took longer to figure out how to do this than anyone I’ve ever met. It’s gonna take awhile. It’s normal to take awhile. You’ve just gotta fight your way through.”
Ira Glass

C'est très bien ça ...
By chum
#124451 Voici pour mon exemple. Il date un peu et j'ai progressé sur ce sujet depuis, mais je crois qu'il n'a pas été abordé dans les précédents exemples.

La situation se passe au début de ma première année d'école d'ingénieur. Durant deux ans passés en classe prépa, mes relations sociales se sont globalement limitées à mes camarades de classe avec qui, enfermé des heures dans une bibliothèque, je dissertai sur une intégrale ou une équation différentielle. Aussi, quand dans cette amphi où toute ma promo était réunie, les deuxièmes années nous ont demandé des volontaires pour animer un débat entre nous, j'aurai du me lever, me porter volontaire pour parler devant les autres, car j'avais envie de faire avancer les choses. Je savais que si j'étais lâche à ce moment là, je ne progresserai pas. Mais dans le même temps, j'étais terrorisé, avec une grosse boule au ventre, la gorge sèche et les mains moites. Et je n'y suis pas allé, car j'avais l'impression que les 150 personnes présentes allaient avoir les yeux braqués sur moi.

J'ai fini par me décider quelques jours après, durant un autre amphi. J'y suis allé car cette fois il fallait simplement tenir une craie pour noter au tableau ce que les gens disaient, pas parler. Ca m'a permis de commencer à progresser sur ce plan.
By glow
#124551 Bonjour,

Je ne suis pas quelqu'un de timide cependant il y a 2 situations bien particulières qui me font perdre mes moyens:

- La première: comme dit plus haut, je ne suis pas d'un naturel timide. J'aime parler aux gens, que ce soit des inconnus ou non, qu'ils soient en groupes ou seuls. Pour faire référence à une discussion qui revient souvent sur le forum, je suis plutôt un Lucchini qu'un Cary Grant. Au sein d'un groupe, j'aime tenir le crachoir. Avoir l'attention de tous, parler, débattre, faire rire... J'essaie également d'intégrer un maximum de personnes à la discussion et je pense avoir un bon "feeling" pour reconnaître une personne qui se sent mise à l'écart. Quand c'est le cas, je fais tout pour mettre cette personne à l'aise (probablement parce que j'ai été très timide dans ma jeunesse et que je connais bien ce sentiment). Enfin, j'essaie de ne jamais faire de l'humour aux dépens de quelqu'un qui se trouve dans le groupe.
Bref, je suis à l'aise en société. Un parfait gentleman n'est-ce pas ? Tout cela est bien beau sauf que ça n'est valable que quand je suis le centre de l'attention. Quand JE suis la plus grande gueule autour de la table et que j'ai le contrôle de la discussion.

Si ce n'est pas le cas, si je me retrouve fasse à plus extraverti, plus grande gueule, plus éloquent, plus drôle que moi, je perds absolument tous mes moyens. Je m'éteins jusqu'au point de ne plus dire un seul mot. Mon visage se ferme complètement, mes sourires sont forcés, ma voix perd 10 ans d'âge et mon langage corporel est gauche. Pire encore, je deviens susceptible et toutes mes tentatives de vannes se soldent par des bides honteux.

C'est évidemment plus un problème d'ego que de timidité (bien que les deux soient liés) mais j'aimerais savoir comment, dans pareille situation, réagit Stéphane par exemple.

- La deuxième: c'est assez particulier puisqu'il s'agit d'une timidité "virtuelle"... Comme animal me le fera certainement remarquer, je ne me suis pas encore présenté. Ce message est d'ailleurs mon premier message public sur ce forum (bien que je le parcours depuis plusieurs années).
J'ai beau être plutôt extraverti dans la vie réelle, j'éprouve une grande timidité lorsqu'il faut que j'expose ma personnalité sur internet. Mon profil facebook est d'un ennui mortel. Je n'ai pas mis à jour ma photo de profil en 4 ans, je ne mets jamais de statuts et le moindre commentaire ou like que je poste a fait l'objet d'une longue réflexion du style "quelle image est-ce que cela va donner de moi ?".

J'ai déjà pas mal réfléchi aux raisons qui font de moi un autiste sur les réseaux sociaux et je crois qu'il s'agit surtout d'une peur de ne pas pouvoir contrôler l'image que les gens vont se faire de moi, de ne pas pouvoir l'ajuster, mieux la définir. En revanche, je n'ai pas trouvé de solution à ce problème.

Je vais faire l'effort de me présenter sur le forum mais rien que pour ça je vais devoir me faire violence... N'hésitez pas à m'encourager :D
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By Serine
#124555 La dernière situation de timidité extrême dont je me souviens était sur les bancs de l'école: après avoir quitté une voie professionnelle (mauvaise orientation etc...) j'ai pu retourner suivre un cursus scolaire, avec des ados de 3 à 4 ans de moins. Le premier jour, j'observe la classe: une certaine cohésion entre les élèves qui se connaissent depuis l'enfance (150 élèves dans l'école) et plus à part, moi n'osant même pas lever la main pour poser une question, timidité et peur de m'imposer après plusieurs années passées dans un autre milieu social: mon stress s'est déclenché, accompagné d'une boule au ventre et des mains moites, c'était ça de sortir de sa "zone de confort".
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By animal
#124566 [quote="glow"]Comme animal me le fera certainement remarquer, je ne me suis pas encore présenté. Ce message est d'ailleurs mon premier message public sur ce forum (bien que je le parcours depuis plusieurs années).
...
Je vais faire l'effort de me présenter sur le forum mais rien que pour ça je vais devoir me faire violence... N'hésitez pas à m'encourager :D
Ta timidité virtuelle ressemble plus à de la procrastination qu'à autre chose, cela dit je t'encourage vivement à aller te présenter, on ne sait ni qui tu es, ni à quoi tu ressembles, et on veut juste savoir à peu près à qui on a affaire...
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By Transcendantal
#124601 Des cas généraux : globalement, j'ai parfois du mal à arriver conquérant dans une soirée ou un bar, même avec un pote. Parler à des inconnus, c'est correct, mais me lâcher vraiment, déconner, faire le show, en bref, rayonner de toute ma classe, comme je sais parfois le faire (mais trop peu souvent), c'est plus compliqué. Et même dans une situation sociale banale, je sens parfois un blocage qui fait que je suis mal à l'aise (crispation dans le regard, sourire un peu forcé...). Alors quand arrive une brune super sexy, je suis déjà out ! C'est aussi causé par l'état d'esprit du moment, et je crois que timidité et pensées négatives, celles qui te bouffent ton énergie et te collent une tronche horrible au quotidien, sont liés, non ?
ByThe Man Outside
#124603 [quote="Transcendantal"]C'est aussi causé par l'état d'esprit du moment, et je crois que timidité et pensées négatives, celles qui te bouffent ton énergie et te collent une tronche horrible au quotidien, sont liés, non ?

Les "pensées négatives", c'est large. Par exemple, l'aspect anxieux et l'aspect dépressif sont différents, bien que négatifs tous les deux.
Et il y a bien sûr l'estime de soi, qui transparaît dans ce que wu-weï appelle le sentiment de légitimité.