Sobre n' Soft

- Jeu Avr 02, 2015 12:59 pm #167613 [quote]Hier soir je devais passer dans leur service. Dans le bureau des médecins, tout le monde parlait de toi ! W. racontait qu'elle t'avait trouvé hyper sexy, elle avait les yeux qui brillaient, c'était ouf. Les internes-filles-célibataires gloussaient, bref. Il a fallu que j'intervienne, je leur ai dit que tu c'était mort, que tu es en couple depuis plus de sept ans, que.

Je ne sais pas trop quel âge tu as mais c'est des trucs de gamin de mon âge (vingtaine) ça non? Et encore... Cette réaction ne ressemble pas tellement à la "femme-cowboy". C'était quoi son but quand elle a raconté ça à tout le monde? Qu'elle savait que ça remonterait jusqu'à tes oreilles? Façon de montrer son intérêt de manière innocente? Elle s'est inspirée de Grey's anatomy ou quoi?
Au moins tu sais qu'à chaque pas que tu ferras avec elle, tout l'hôpital le saura. Elle pourra te descendre quand elle voudra, avant même que tu dégaines ton colt.

Lentius, profundius, suavius

- Jeu Avr 02, 2015 7:06 pm #167642 Excellente description des cowboys soit-disant frigide.

- Jeu Avr 02, 2015 8:14 pm #167646 [size=150]Chapitre Un : Dymon, lis plus doucement, tu comprendras mieux, si la formulation est ambiguë
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Ou l'importance de dire "c'était ouf"

Brièvement :

La personne que tu cites n'est pas la femme cow-boy mais ma meilleure amie, et elle a 29 ans. Avec tes amis, tu parles comme en conférence ? Non. Eh bien elle non plus : elle est médecin, belle, classe, très forte, et oui, entre amis, elle dit "c'était ouf" et autres phrases de gamine, et non, ce n'est pas elle qui en a parlé à tout l'hôpital, mais justement la "femme cow-boy". Bref. Mon erreur a été de ne pas prénommer chaque personnage.

Parfois, elle fait même des grimaces. Et moi aussi ! Je le souhaite à quiconque, même (surtout !), à trente ans. Et j'espère encore entendre "c'était ouf" à cinquante. Et à cent ! Et c'est d'autant plus beau, que la personne a un niveau social élevé. Ça sous-communique une certaine forme de liberté : whatever works ! what the fuck ! J'espère entendre un jour un PUPH (un médecin "Professeur") dire calmement en rajustant ses lunettes "J'ai soigné une prostatite aiguë nosocomiale à pseudomonas aeruginosa avec une céphalosporine de première génération, il faut que je le publie, c'était ouf !"

Heureusement, John Dilinger a plus de finesse et de clairvoyance ;D (échange de compliments)
Et Bent a une très grande présence d'esprit ;D

[size=150]Chapitre Deux : l'anecdote de la semaine : de l'importance de faire des grimaces[/size]

Ou comment dresser une couleuvre (blonde au carré, 1,60m, attractive)

[img]http://www.ledessin.fr/galeries/albums/s32269/N-83-Femme-Serpent.jpg[/img]

Il y a dans mon entourage, une nouvelle petite femme Cow-boy en devenir : jeune blonde au carré, le menton toujours levé, le sourcil toujours froncé. Le genre de femme, jolie mais piquante, qui se plait à ridiculiser les hommes qui l'approchent, maîtresse du râteau.

N'ayant pas besoin d'elle, je ne la côtoyais pas, me contentant de l'observer couper les langues malhabiles des plus jeunes qui tentaient leur unique chance. Cela m'épatait, que l'on puisse être assez masochiste pour tenter de séduire - et aussi mal ! - une femme certes jolie, mais qui avait l'air si coriace ! Désagréable ! Suffisante ! J'étais ébahis et passionné par cette couleuvre dressée, et j'avais envie de hurler de rire !

En début de semaine, elle vint me parler. Que du factuel, par nécessité. Incapable d'y résister, joueur, je commençais à l'imiter. Elle posait une question ? Je fronçais les sourcils et la foudroyais du regard. Il me fallait répondre ? Je levais le menton, la regardais de haut. Je feignais de saigner pour chaque mot que j'énonçais. La hiérarchie jouant en ma faveur, je me permettais le sarcasme, glissais une provocation, un sourire moqueur.

Nos interactions se firent plus fréquentes, mais toujours très brèves : deux phrases, trois les jour de pluie. Mais aussitôt que je l’apercevais, je levais le menton, la toisais, sans jamais baisser le regard, l’œil moqueur. C'en devint comique. Jusqu'à ce qu'aujourd'hui, je la croise une nouvelle fois dans un souloir. Un long couloir désert. Par habitude, je la toisais encore, moqueur, le sourcil froncé, le menton haut. Elle soutint mon regard pendant plusieurs longues secondes, et lorsque nous fûmes à deux mètres l'un de l'autre, elle s'esclaffait. Un grand sourire au lèvres, elle me glissa, intime, son plus franc mot d'amour : "Salop", et en me frôlant, elle posait sa main sur mon avant bras.

Qu'ai-je fait pour la séduire ?

- des grimaces,
- du mimétisme,
- je n'ai pas dit "c'est ouf", mais si je l'avais fait, elle se serait déshabillée ;D

Bonne nuit.

- Jeu Avr 02, 2015 8:30 pm #167648 (C'est moi qui ai lu trop vite l'intervention de Dymon, et ai répondu complètement à côté)

- Jeu Avr 02, 2015 8:44 pm #167649 [quote="Sobre n' Soft"](C'est moi qui ai lu trop vite l'intervention de Dymon, et ai répondu complètement à côté)

Ahah j'allais te répondre qu'on s'était mal compris mais voilà chose faite. Je parlais bien de la femme cow-boy en question et non de ta meilleure amie. Mais merci de m'avoir consacré un chapitre !

Lentius, profundius, suavius

- Mar Avr 14, 2015 7:52 pm #168211 [size=200]L'amitié Homme-Femme
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[img]http://www.monbonpote.com/wp-content/uploads/2014/02/ere-1024x720.jpg[/img]

[size=150]L'amitié Homme-Femme
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1- Est équilibrée si chacun est en couple de son côté, de façon stable avec des projets à long terme.

2- Offre un nouvel angle de vue sur le couple : le couple de l'autre, vu par une femme dont on est proche mais qui n'est pas la notre.

3- Est plus souple : la différence des sexes permet une plus grande tolérance. En effet, deux barrières protègent d'une trop grande identification à l'autre :

- Nous sommes de sexes différents . Nous savons donc, d'emblée, que nous n'avons pas le même fonctionnement et ne comprenons pas les choses de la même façon.
- Nous ne sommes pas en couple l'un avec l'autre : nous différencions les attentes que nous avons de notre fiancé(e)/mari(femme) de celles que nous avons de notre ami(e). Cela implique un travail de déconstruction de la relation sexuée qui s'installe initialement par défaut, et aboutit à un schéma plus lâche que celui qui unit deux amis du même sexe : on peut tolérer des différences que l'on ne tolérerait pas d'un ami homme, ou qu'une femme n'accepterait pas de sa meilleure amie.

4- Apprend plus sur les hommes qu'un ami homme : on apprend ces comportements qu'un homme a avec sa compagne, mais dont il ne parlerait jamais à ses amis hommes (souvent parce que c'est un homme, et qu'il ne lui viendrait même pas à l'idée d'en parler ! Pour d'autres comportements, parce qu'il ne l'avouerait pas). On découvre comment il gère des situation que l'on a soi-même à gérer : la jalousie, l'adversité, la séduction, le quotidien, etc.


5- Apprend plus sur les femmes : les femmes peuvent parler de leur couple, disserter dessus, recommencer, cent fois. Une homme peine à formuler trois phrases sur le sujet.
Lorsque cette amitié évolue et que l'on en arrive à parler du fonctionnement intime du couple de l'amie, on découvre comment sont perçus par une femme les comportements de son homme, et ce qui détermine les siens en retour.

6- Par le jeu de la relation triangulaire, permet de conforter le choix que l'on a fait de sa propre femme. A condition de l'avoir bien choisie.

7- Est ambiguë aux yeux des observateurs : lorsqu'un homme séduisant passe du temps avec une femme séduisante, certains ne peuvent pas croire qu'ils ne couchent pas ensemble. Pourtant si les deux triangles sont équilibrés, les amis n'ont pas de désir sexuel l'un pour l'autre, mais au contraire un regain pour leurs partenaires.

8- Offre un regain de désir pour son partenaire, parce que :

- Si on l'a bien choisie, le choix en est conforté par ce que l'on apprend des hommes, des femmes, du couple, de cette femme et de cet homme.
- Voir le couple d'un autre par les yeux de la femme de celui-ci, donne une autre perspective au notre, aux effets de nos comportements « d'homme ». Cela nous réinvestit d'un pouvoir, d'une responsabilité masculine que l'on pourrait oublier par habitude.
- Permet de réintroduire l'analyse et la réflexion sur sa propre femme, se poser des questions sur les ressentis de sa compagne comme on le faisait pendant la phase de séduction et le début de relation, avant de se laisser anesthésier par de (très) fausses certitudes.
- Comparer l'état de la sexualité d'un autre couple est stimulant, donne une impulsion et des idées : par exemple, ma fiancée et moi faisons de nombreux week-ends « château-hôtel » au cours desquels nous sortons finalement peu de la suite : depuis un mois mon amie fait pareil avec son homme, et nous échangeons les bonnes adresses.
- Côtoyer une femme rend plus séduisant en général, et aux yeux de sa propre compagne en particulier. C'est une situation de concurrence douce qui invite à se surpasser.

9- N'existe plus si les deux couples se rencontrent : on évolue alors irrémédiablement vers le statut de couple d'amis, où chacun joue le personnage social du mari ou de la femme. Ce nouveau statut, beaucoup moins enrichissant, permet essentiellement de manger des toasts et boire du vin rouge.

10- D'une façon générale, je la trouve plus agréable que l'amitié homme-homme : hors situations particulières, la compagnie d'une belle femme est supérieure à celle d'un autre homme.

- Jeu Mai 28, 2015 10:36 pm #170135 [size=150]Cherche Multi Pass, neuf ou d'occasion[/size]

[img]https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/236x/e6/22/06/e622061584767b29bd5f1bdcc9ae579c.jpg[/img]

Et cela, afin de répondre à mes préoccupations existentielles actuelles :

1 - Publier, publier, publier (articles scientifiques dans des revues médicales) et encore PUBLIER. J'y pense environs toutes les trois minutes. C'est grisant, un peu comme lâcher mon dobermann dans les champs, en espérant à demi qu'il ne débusque pas un promeneur imprudent, pour le gratifier de 45 kg de joie animale propulsée à 30 km/h.

2 - Organiser des mois-années de travail dans des villes différentes par souci de sur-spécialisation dans des centres de référence français et autres services américains de type Grey's Anatomy. Hyper stressant, indispensable, fout en l'air toute planification précise de nombreuses années à venir, fait courir le risque de refus, de confrontation avec des individus au sommet de disciplines dont on n’aperçoit pas la cyme (tout en espérant la découvrir, l’éclaircir, en publier l'inflorescence, les remplacer, s'enrichir, mais avant tout cela, qu'ils commencent par répondre plus rapidement à nos mails !)

3 - Me marier. Hier soir ma fiancée, à table, a vidé son verre de lait de soja vanille bio et m'a dit en substance :
"Tu te rappelles, lorsque tu m'as parlé de la notion de secret agenda ? Je t'avais répondu vaguement que la question ne se posait pas encore, que le mariage, les enfants, viendraient lorsque notre vie le permettra, qu'on s'adaptera ? Eh bien maintenant j'ai une idée très précise : il faut que tu me fasses une demande en mariage en bonne et due forme pour l'été prochain. Et le fait que nous ne sachions pas où nous serons l'été prochain, ni les années/décennies suivantes n'est pas une excuse, de même que toutes les autres excuses."

Merci, Lilu Dallas.

[img]http://33.media.tumblr.com/tumblr_lnyjdu3saC1qztmnoo1_500.gif[/img]

- Jeu Mai 28, 2015 10:45 pm #170136 [quote="Sobre n' Soft"]2 - Organiser des mois-années de travail dans des villes différentes par souci de sur-spécialisation dans des centres de référence français et autres services américains de type Grey's Anatomy. Hyper stressant, indispensable, fout en l'air toute planification précise de nombreuses années à venir
Tsss, c'est malin. C'est avec cette sur-occupation qu'on finit par allumer des Blandines*

* Combien de propositions de mariage en-dehors de ta femme cette année ?

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
[...]
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;
[...]
Tu seras un Homme, mon fils.

- Jeu Mai 28, 2015 10:46 pm #170137 Cette année je ne sais pas, mais aucune depuis deux semaines, ça m'inquiète.
;D

- Ven Juil 03, 2015 1:43 am #171591 [size=200]Parenthèse naturaliste – Nous sommes tous des poissons
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[img]http://img.20mn.fr/iqVhZIiKQzy0MABCfi8F_A/515x330_affiche-film-jurassic-world.jpg[/img]

Le vaste océan social est peuplé d'humains aquatiques. Les uns, tentaculaires et bicéphales, peuplent les abysses. Volontiers solitaires, bardés d'organes électriques, ils happent le mollusque égaré, l'échinoderme, et autre crustacé. Plus haut, les petits, les naïfs, crevettes succulentes, craquent sous la dent de ceux qui forment des bancs : le poisson moyen, brebis des eaux tropicales.

Rabattu par les courants salés, le poisson moyen, sardine, anchois, mulet, survit par agglutination dans sa structure sociale : l’organisation en banc lui permet l'établissement et la défense de son territoire dans le biotope récifal. Et quand surgit le superprédateur, le puissant barracuda, carnivore allongé, le banc éclate, la mâchoire claque, des poissons claquent, le banc survit.

Enfin, au dessus, et en dessous, bref, partout, des cétacés immenses, à l'intelligence remarquable, vestigiale, jurassique, écrasent la chaîne alimentaire, la contournent, la retournent. Ils nagent d'un bout à l'autre de la terre, portés par la multitude en dessous, et sombrent après mille ans. Sur leurs dos poussent les continents.

La mer est trop grande pour être petit.

___________________

[size=200]Covoiturage contre fellation[/size]

[size=150]Blablacar comme site de rencontres[/size]

Mon engagement pour la planète devenant exemplaire, je me suis laissé convaincre par ma fiancée de m'inscrire au fameux site de covoiturage, il y a 10 jours. J'imaginais, morose, résigné, les longs monologues de passagers de type "Joël Y, 42 ans", et autres philosophes des lumières, que j'aurais à endurer, porté par ma seule empathie. Si j'avais su. Trois voyages plus tard, je m'effare encore devant les messages du type "Alice M, 23 ans, souhaite faire ce trajet avec vous" et autres "Marie B, 24 ans" ou même"Sandrine S, 19 ans", aux jupettes de nymphes émues. Aucune crevette craquante de cet âge ne monte dans la voiture d'un (superbe, sublime) homme de 28 ans naïvement, pour 2h de trajet. Tss tss tss, je ne suis pas un poisson naïf.

Anecdotes à venir.

[img]http://media.fan2.fr/article-2042844-ajust_930-f1391721329/shay-mitchell-ashley-benson-et-lucy-hale.jpg[/img]

- Mer Juil 22, 2015 11:02 pm #172251 [size=200]La surprendre[/size]

La semaine dernière, un matin à 10h56, j'ai envoyé ce sms à ma fiancée :

[quote]Il faut que tu annules ta semaine de vacances avec ta mère, je nous ai engagés 10 jours sur un chantier de fouilles archéologiques en campement sauvage avec une grosse équipe du CNRS !! Confirme-moi vite !!

- Nous n'en avions jamais parlé auparavant.

- Nous n'avons aucune expérience dans le domaine.

- J'aime l'aventure. Elle adore.

[img]http://retro-hd.com/uploads/img/test/affiche/1036-indiana-jones-et-les-aventuriers-de-l-arche-perdue.jpeg[/img]

[size=200]Amitié homme - femme (sexy) : sous sa petite serviette bleue[/size]

Pour suivre une semaine de congrès, je partage un appartement avec deux collègues : une amie, Mélissa, belle femme dont j'avais parlé plus haut, ainsi qu' une chirurgienne, sinon dominante, du moins vivement insoumise, que d'aucuns décrivent par ailleurs comme une « bonnasse ». N'en déplaise à Chateaubriand.

Il était 8h45 ce matin là, et je traînais mes chaussons mous de la chambre à la salle de bain pour m'y raser. A demi endormi, j’apercevais à peine les quelques affaires de Mélissa, éparpillées ça et là. Sous-vêtements, crèmes aromatisées aux hydrocarbures polycycliques (mangue, banane, exotisme...), et autres éclaboussures : autant d'arguments en faveur de la présence récente d'une femme en période d'activité génitale (déformation professionnelle, comprendre : une femme jeune).

Peu inquiet, je me rinçais le visage, quand Mélissa entra à demi nue. Une serviette bleue, courte, lui couvrait à peine la racine des cuisse, le ventre, et les quadrants inférieurs des seins. Avec un grand sourire, elle me saluait, puis vaquait à ses occupations autour de moi, ramassant un tube, une brosse, un fil. Elle me faisait la conversation, exhibitionniste et sereine. Et lorsque je sortais de la salle de bain, elle me suivait : la discussion se poursuivait dans le couloir. Le dernier potin, l'appartement qui la faisait craquer. Elle maintenait sa petite serviette bleue, et dès qu'elle détournait les yeux, les miens dégringolaient sur sa poitrine pommadée, brillante, et ses cuisses bronzées.

Je ne lui répondais que par mon sourire, énorme. Je me dirigeais vers ma chambre ? Elle me suivait aussi. J'y entrais ? Elle s'adossait au cadre de la porte. Souriante, en me regardant dans les yeux. La veille, elle me parlait de son homme extraordinaire. Le lendemain, elle m'envoyait un sms à 5h du matin. J'enfilais ma veste en jean, mes chaussures, me bardais des mousquetons métalliques qui retiennent mes trousseaux de clefs, mes sacs, et me rappellent les expéditions que je ne ferai peut être jamais. Habillé, cliquetant, je l'observais, derrière se serviette minuscule, cette fille presque aussi grande que moi, toujours droite, le menton fier, et dans son regard, je ne trouvais aucun trouble, aucun doute.

Je m'en allais, extrêmement satisfait de mon début de journée.

Contexte :

- Elle et en couple depuis 7 ans avec un ingénieur F&A (Fusion - Acquisition, comprendre : qui touche des primes de 70 000 euros tri-annuelles, et déteste son métier).
- Il vient de la demander, superbement naïf, en mariage. Elle a refusé, superbement froide, et proposé un misérable PACS. Et il a accepté, superbement aveugle. Si, si. C'est superbement triste pour lui. Car je connais suffisamment Mélissa pour savoir qu'elle le quittera à la première riche occasion : elle guette le bon parti, l'homme puissant, le prestigieux.

[size=200]About money[/size]

A dix sept ans :

Ma tignasse brune touchait presque mes épaules. Je la rabattais en arrière en imaginant des montagnes d'or, des patrimoines infinis, des sociétés, non, des empires ! Pourtant, je prenais la meilleure décision de ma vie. Et devant le livre du Pr Pierre Cau, illustre, incroyable, je restais fasciné par la page "Auteur" : Docteur en Médecine, Docteur en Sciences, Professeur des Universités - Praticien Hospitalier, et chef d'un service qu'il a rendu mondialement célèbre. Déjà, le doute s'insinuait. L'argent, ou la postérité ? Ce double titre, Docteur en Médecine et Docteur en Sciences, me faisait battre les tempes, le cœur, les poings : je le voulais ! Je n'avais pas encore l'un, et je brûlais du second.

Aujourd'hui

Il arrive que mes cheveux s'étirent en hiver aussi loin qu'à mes jeunes années. Et soudain, avec les ciseaux d'un couteau Suisse, ou un Douk Douk oxydé, je les tranche face au miroir d'un hôtel, ou au-dessus d'un évier. Au sein de ma spécialité médicale, plutôt que rechercher le profit, je me sur-spécialise dans la prise en charge de maladies orphelines. L'argent ? Non : l'innovation, l'aventure, la découverte. L'aide ! J'aime être le premier à me pencher sur une pathologie rare : pourquoi suivre les protocoles thérapeutiques développés par d'autres ? Pourquoi répéter, quand il reste encore à inventer ? On me raconte que l'un a gagné 5000 euros net en une semaine de remplacement ? Que l'autre gagne plus de 1200 euros par garde dans le privé ? Je souris, je ne réponds pas : au profit, je préfère l'Impact Factor. A l'argent, la reconnaissance des patients. A la richesse, des publications internationales. Et sur ma propre page "Auteur", on lira : Docteur en Médecine, Docteur en Sciences, Professeur des Universités - Praticien Hospitalier !

[size=200]J'aime les patients[/size]

Dans un restaurant, on me reconnait, la famille d'une patiente vient à ma table me saluer ? "Vous nous avez toujours si gentiment reçus, Docteur !" Et c'était vrai ! Je leur ai régulièrement consacré plus d'une demi heure, sans hésiter ! Et sans rendez-vous, c'est arrivé !

Un autre jour, Mélissa, me croisant dans un couloir où je discutais avec un patient, observa l'échange. Le lendemain, elle abordait le sujet :
- Je trouve que tu parles vraiment bien ! Moi, ils ne m'écoutent pas. Ils ne me respectent pas.
Ses patients lui courent après dans les méandres de son service, désespérés ou courroucés, car elle est prétendument toujours occupée ! Un jour, je m'engouffrais dans un bureau à sa suite, et la saisissez, énervé :
- Mélissa, arrête ! Tu fais n'importe quoi ! Tu ne t'en rends pas compte ? Tu es en train de te faire détester ! Tu représentes un métier ! Retournes-y ! Vas voir cette famille !
- Non mais, je n'ai pas le temps ! Je dois...
- Retournes-y ! Je criais presque. Sois un bon médecin !
Elle y retournait et plus tard, me remerciait.

- Mer Juil 22, 2015 11:19 pm #172252 [quote="Sobre n' Soft"][size=200]J'aime les patients[/size]

Dans un restaurant, on me reconnait, la famille d'une patiente vient à ma table me saluer ? "Vous nous avez toujours si gentiment reçus, Docteur !" Et c'était vrai ! Je leur ai régulièrement consacré plus d'une demi heure, sans hésiter ! Et sans rendez-vous, c'est arrivé !

Un autre jour, Mélissa, me croisant dans un couloir où je discutais avec un patient, observa l'échange. Le lendemain, elle abordait le sujet :
- Je trouve que tu parles vraiment bien ! Moi, ils ne m'écoutent pas. Ils ne me respectent pas.
Ses patients lui courent après dans les méandres de son service, désespérés ou courroucés, car elle est prétendument toujours occupée ! Un jour, je m'engouffrais dans un bureau à sa suite, et la saisissez, énervé :
- Mélissa, arrête ! Tu fais n'importe quoi ! Tu ne t'en rends pas compte ? Tu es en train de te faire détester ! Tu représentes un métier ! Retournes-y ! Vas voir cette famille !
- Non mais, je n'ai pas le temps ! Je dois...
- Retournes-y ! Je criais presque. Sois un bon médecin !
Elle y retournait et plus tard, me remerciait.

C'est marrant comme ce paragraphe, ainsi que les deux précédents, respirent l'investissement dans le temps.
Deux attitudes: le "j'ai pas le temps" qui est parfois vrai, et souvent une excuse à courte terme (j'ai pas envie de leur parler parce que j'ai pas envie/j'ai peur); en face, la personne qui voit plus loin et qui regarde les rapports humains se construire et admet que le temps est indispensable à cet édifice.

Ton post fait plaisir à lire.

- Lun Sep 21, 2015 7:41 pm #173744 3 - Me marier. Hier soir ma fiancée, à table, a vidé son verre de lait de soja vanille bio et m'a dit en substance :
"Tu te rappelles, lorsque tu m'as parlé de la notion de secret agenda ? Je t'avais répondu vaguement que la question ne se posait pas encore, que le mariage, les enfants, viendraient lorsque notre vie le permettra, qu'on s'adaptera ? Eh bien maintenant j'ai une idée très précise : il faut que tu me fasses une demande en mariage en bonne et due forme pour l'été prochain. Et le fait que nous ne sachions pas où nous serons l'été prochain, ni les années/décennies suivantes n'est pas une excuse, de même que toutes les autres excuses."

Salut Sobre n'Soft, j'ai lu et parcouru tout ton blog des prémisses jusqu'à tes théories sur l'amitié homme-femme. Ton talent littéraire est sans comparaison aucune. L'aube jusqu'aux vêpres j'ai tout lu. La lecture de ton blog m'a décidé à m'inscrire pour te parler. Je des questions : est-ce que la fille que tu nomme Lili est ta fiancé actuelle ? Et si oui, pourquoi es-tu toujours là à écrire ce blog comme tout ces adorables espions anonymes de se site dédié à la séduction ?