Confiance en soi, bien-être physique et mental - les clés du travail sur soi

Modérateurs: animal, Léo

By john dilinger
#143866 Tiens, je voulais lancer un sujet sur la répartie, mais comme je suis un gentil membre :mrgreen: qui ne veut pas faire de sujet redondant, j'ai cherché si un sujet en parlait déjà.

J'aimerais faire un petit résumé théorique de ce qui fonctionne en répartie avant de lancer la discussion sur des exemples concrets.

Brève théorie

Tout d'abord, la répartie, contrairement à une réaction primaire et bête, ne doit pas aller à contre-courant de la réplique de l'adversaire, mais aller dans son sens, pour la lui mettre... vous voyez ?

Cf. les arts martiaux asiatiques qui utilisent la force de l'autre et le fameux :
[quote="Doc Love"]Go with the flow, diffuse with humour.

Aller dans le sens de l'autre, au début :
- le déstabilise (car il s'attend à une réaction frontale) ce qui rend la pique derrière plus efficace
- lui montre que vous n'êtes pas blessé (sinon vous n'auriez pas eu la contenance nécessaire pour avoir de la répartie)
- lui montre que vous avez du répondant

Exemple concret

Un de vos collègues vient vous voir à la machine à café où d’autres personnes sont présentes afin de vous casser du sucre sur le dos en public.
«Vous n’apportez pas grand-chose à l’entreprise ces derniers temps
Julien.»
«C’est vrai (va dans son sens), je me suis contenté de me mettre à votre niveau Olivier. (la pique pour dire que c'est aussi un naze)»

Exemples historiques !

Une femme agresse Churchill : « Si j’étais marié avec vous, je verserais du poison dans votre verre. » Il répond : « Madame, si j’étais marié avec vous, je le boirais. »

Face-à-face Mitterrand-Chirac, en 1988.
Jacques Chirac : « Nous sommes deux candidats à égalité dans ce débat, vous n’êtes pas aujourd’hui le président et moi, votre Premier ministre. » Réplique autiste de François Mitterrand : « Certainement, monsieur le Premier ministre. »

à de Gaulle : « mort aux cons » ; réponse de l'intéressé : « vaste programme »

Chirac se faisant insulter de con par un clampin : « enchanté, moi c'est Jacques Chirac »

Merci Stan pour les 2 derniers :wink:

Dans tous les cas, il s'agit bien d'un acquiescement illusoire, qui étonne, pour planter une dague derrière.
Les exemples Churchill et Mitterrand sont particulièrement bons car les deux hommes se contentent d’acquiescer sans avoir une partie de la phrase dédiée à la pique. La pique est contenu dans l’acquiescement !

Et vous, avez-vous en tête des situations concrètes de répartie ?
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By DesEsseintes
#143909 Ah la répartie ! C'est super intéressant comme sujet, et c'est à mon avis le meilleur moyen d'être drôle/d'être reconnu comme quelqu'un ayant le sens de l'humour par son entourage. Ma préférée est sûrement celle de Churchill... :D

[quote="john dilinger"]Chirac se faisant insulter de con par un clampin : « enchanté, moi c'est Jacques Chirac »

Chirac s'est certainement un peu inspiré de Rostand !

[quote="Edmond Rostand dans Cyrano de Bergerac"]
LE VICOMTE

Maraud, faquin, butor de pied plat ridicule.

CYRANO, ôtant son chapeau et saluant comme si le vicomte venait de se présenter.

Ah ? ... Et moi, Cyrano-Savinien-Hercule
De Bergerac.

(Rires)

LE VICOMTE, exaspéré.

Bouffon !

CYRANO, poussant un cri comme lorsqu’on est saisi d’une crampe.

Ay ! ...

LE VICOMTE, qui remontait, se retournant.

Qu’est-ce encor qu’il dit ?

CYRANO, avec des grimaces de douleur.

Il faut la remuer car elle s’engourdit...
– Ce que c’est que de la laisser inoccupée ! -
Ay ! ...

LE VICOMTE

Qu’avez-vous ?

CYRANO

J’ai des fourmis dans mon épée !

(j'ai pas pu m'empêcher de déborder un peu, le dialogue est superbe ! en fait, toute l'altercation de l'acte I est une excellente mise en scène de la répartie subtile et frappante)