- Ven Sep 05, 2008 2:54 pm
#57850
[quote="Bastille"]
Pour les fonctions cognitives, pas de problème. Pour le comportement, à part quelques traits de caractère assez généraux (timidité, par exemple...) j'en doute carrément. Parce que l'ensemble de ce qui fait nos réflexes comportementaux (réflexes qui peuvent être conscients) ne peut pas exister sans rapport aux autres, sans rapport à des situations
vécues, socialement. Ce qui signifie qu'il s'agit d'un type de savoir que nous sommes forcés d'aller chercher ailleurs que dans notre génotype.
So what? Il faut que les autres existent pour révéler la base que tu as, mais celle-ci est influencée par la génétique. On a des souches de rats qui sont plus curieuses, solitaires, grégaires, qui ont un meilleur comportement maternel, une plus grande agressivité. ça vient juste de leurs gènes. Pour en revenir à l'homme, on a montré que les addictions étaient plus fréquentes chez les gens qui ont déjà des troubles de la personnalité (sans parler des troubles psychiatriques, où les chiffres explosent). Par troubles de la personnalité, j'entends personnalité obsessionnelle, dépendante, dépendante à la nouveauté, personnalités borderline. La première fois que tu rencontres une nouvelle situation, ta réaction va être basée sur un mélange du réflexe codé par la génétique, et par les expériences que tu peux recouper avec la situation présente, mais la base génétique existe bien.
On a réussi à montrer qu'avec certains gènes, l'âge de survenue du tabagisme est abaissé, il est plus précoce. Pourtant, dans une population donnée, les facteurs comme l'exposition au tabac sont les mêmes, ça dépend donc bien de la génétique.
Et c'est du comportement.
[quote]Si ce n'est pas le cas, comment expliquer que l'on puisse renverser des réflexes mentaux, les abandonner ? Pour faire le lien avec ce site
comment prétendre passer de super maladroit avec les femmes à séducteur, s'il faut avoir les gènes qui vont bien ? Certains ici doivent pouvoir en témoigner.
Comme déjà dit, les gènes fournissent une base, mais dans les limites physiologiques, ceci est plastique, le cerveau peut changer par l'apprentissage. Quand on est dans le domaine du pathologique, l'apprentissage peut difficilement changer cela.
Les gens atteints de "timidité maladive" ne sont pas vraiment malades, les schizos si.
Les timides peuvent acquérir de la confiance en réussissant des choses, donc en recevant du plaisir pour leur réussite et un renforcement positif qui va produire une incitation à réitérer le comportement puisqu'on prévoit (inconsciemment ou pas) une issue favorable. C'est de la motivation, et c'est biochimique. ça marche comme ça quand on a faim et qu'on est devant un plat qui nous fait baver, ou devant une femme qui nous plait, ou devant une dope qui nous fait planer.
La boulimie, l'amour (voire pour aller plus loin, l'obsession amoureuse), ou l'addiction aux jeux ou à des drogues sont juste des déformations de ça, et un détournement du fonctionnement normal du système de motivation dans des limites extrêmes.
[quote]Cet article me rappelle un vieux dessin américain paru dans Newsweek il y a des années, où un chercheur s'écriait devant des confrères "hey j'ai trouvé le gène qui nous fait penser que tout est déterminé par les gènes"
Ouais, j'apprécie l'humour sur la science, ça permet de pas se prendre au sérieux, le problème, c'est que ce sont souvent des gens qui n'y comprennent rien qui critiquent. Les scientifiques sont déjà suffisamment des bêtes d'égo pour se critiquer entre eux (plus ou moins constructivement), et ne pas laisser passer les erreurs flagrantes et les hypothèses débiles.
[quote="repie"]Well, le protocole de l'expérience me semble - bien que non détaillé - relativement clair. [quote] Et comment apprécier la subjectivité de cette "satisfaction" et de ces "troubles" ?
Ben voilà, justement, l'important est dans le détail. Aussi bien, leur sélection d'échantillon est biaisée et leur questionnaire pourri, mais ça peut aussi bien être très carré.
En général, pour tout ce qui est interrogatoire sur des faits subjectifs, on est très précautionneux, mais faut bien lire les protocoles pour chercher la petite bête.
Rien que la personne qui t'explique le questionnaire peut influencer tes réponses, alors...
Pour pierreus, j'avoue que la conclusion est rapide, mais disons que les faits sont statistiquement reliés. Après, ils n'expliquent pas le mécanisme, mais le fait que ça se produise sur un échantillon montre que c'est réel statistiquement (sous réserve que ce soit bien fait). Dans ton exemple, l'échantillon est trop faible pour en tirer des conclusions (sachant qu'en plus, tu es à la limite du syllogisme en reliant des faits qui ne devraient pas, si tu renversais la biscotte, c'est la faute de ta dextérité manuelle, pas de la garniture. si c'est parce que la garniture coule, ok... Enfin, on s'est compris, c'est pour l'exemple).