Séduction & dynamiques sociales : articles, analyses et questions

Modérateurs: animal, Léo

By Papy
#57747 Bon point pour la comparaison avec l'aspect physique. Il est vrai que l'on ( je ) admet facilement l'impact de la génétique sur l'aspect et les capacités physiques ( ma mauvaise foi naturelle me poussant a dire que c'est oublier que les grands sportifs s'entrainent beaucoup ce que tout le monde n'est pas prêt a faire ) mais moins sur l'aspect comportemental.
By Teaser
#57757 [quote="Papy"]ma mauvaise foi naturelle me poussant a dire que c'est oublier que les grands sportifs s'entrainent beaucoup ce que tout le monde n'est pas prêt a faire
Ta mauvaise foi naturelle? Serait elle dans tes gènes;)
Bien sûr que les athlètes s'entrainent beaucoup. Mais la différence entre le grand champion et l'athlète de haut niveau, outre un meilleur entrainement, tient à ses bases génétiques, je pense.
By Papy
#57758 [quote="Teaser"]Ta mauvaise foi naturelle? Serait elle dans tes gènes;)

Bien vu :wink:
By Bastille
#57772 [quote]pourquoi n'en serait il pas de même avec d'autres fonctions cognitives (facultés d'apprentissage et de mémorisation, aptitude à l'organisation logique de données et de concepts...) voire avec des fonctions comportementales

Pour les fonctions cognitives, pas de problème. Pour le comportement, à part quelques traits de caractère assez généraux (timidité, par exemple...) j'en doute carrément. Parce que l'ensemble de ce qui fait nos réflexes comportementaux (réflexes qui peuvent être conscients) ne peut pas exister sans rapport aux autres, sans rapport à des situations vécues, socialement. Ce qui signifie qu'il s'agit d'un type de savoir que nous sommes forcés d'aller chercher ailleurs que dans notre génotype.
De ce point de vue, j'aime assez le concept d'habitus de Bourdieu, qui me semble vraiment fécond.
Si ce n'est pas le cas, comment expliquer que l'on puisse renverser des réflexes mentaux, les abandonner ? Pour faire le lien avec ce site ;) comment prétendre passer de super maladroit avec les femmes à séducteur, s'il faut avoir les gènes qui vont bien ? Certains ici doivent pouvoir en témoigner.

Cet article me rappelle un vieux dessin américain paru dans Newsweek il y a des années, où un chercheur s'écriait devant des confrères "hey j'ai trouvé le gène qui nous fait penser que tout est déterminé par les gènes" :D
By repie
#57793 Well, le protocole de l'expérience me semble - bien que non détaillé - relativement clair. On a plusieurs variables :
1. La propension d'un couple à avoir des "troubles" dans leurs relations.
2. Le degré de satisfaction des femmes vis-à-vis de leur relation conjugale.
3. La présence (ou non) de ces deux allèles 334 dans le génôme de leurs conjoints.

Ainsi, on a constaté plus de "troubles" conjugaux et une moindre satisfaction de la part des épouses dans les couples dont les conjoints possèdent ce double allèle. Rien de plus... et rien de moins.
D'ailleurs, le journaliste qui a écrit l'article prend soin de préciser, à la fin de son papier, que cela ne présume en rien des futures relations de ces hommes. Précision qui ne sert pas à grand chose, il est vrai.

Personnellement, ma question c'est plutôt : comment ont-ils eu l'idée de faire cette expérience ? Pourquoi cet allèle en particulier ? Et comment apprécier la subjectivité de cette "satisfaction" et de ces "troubles" ?

Pour conclure, je dirai que je trouve souvent mes conjointes casse-couilles. Peut-être fais-je partie de ces hommes possédant le double allèle 334 ? Ou alors, c'est peut-être elles qui possèdent son équivalent féminin ! :D
By pierreus
#57799 [quote="Synh"]
Zont même dit que la terre n'était pas plate, dingue, non?
C'est ce genre de recherche anodine qui a été le vecteur des grandes découvertes scientifiques, après pour le quidam à la limite de la beauferie il est évident que c'est de l'urine intellectuelle.

Je sais pas si c'est personnel ou pas, mais bon, au cas ou, au niveau scientifique, je suis relativement loin du quidam. Bref.
C'est grace a ce genre de recherche que tu gaspilles de l'argent et du temps, pas que tu fais une grande decouverte. Econre que, la recherhce en elle meme pourrait etre interessante, ce sont juste les conclusions qui sont totalement hallucinantes.

Se demander si la presence d'un gene particulier peut entrainer des comportements differents est totalement legitime et meme totalement vrai. En ca, je rejoins Teaser dans ce qu'il dit. Nos genes ne codent pas que la couleur de nos yeux, mais aussi nos predispositions (larve/actif, timide/fonceur, etc) et notre mental. Certaines depressions sont de type genetique.

La ou le bat blesse, ce sont les conclusions qui sont tirees d'une enquete qui, au vu de l'article, semble avoir ete menee n'importe comment.
[quote]"Les femmes mariées à des hommes porteurs d'une ou deux copies de l'allèle 334 étaient en moyenne moins satisfaites de leur relation que les autres femmes"
Comment un gene chez l'homme peut provoquer une reaction de satisfaction (surement provoquee par ses propres genes) chez la femme? Si ce gene 334 rend vraiment les mecs totalement haissables, il n'empeche que cette conclusion, c'est juste sauter toutes les etapes.
C'est comme de dire "je mange une crepe au nutella, je tache ma chemise, je mange une crepe a la confiture, je ne tache pas ma chemise donc le nutella a plus de chance de tacher une chemise que la confiture" sans prendre en compte comment les crepes etaient faites (bien fermees ou pas, en triangle ou roulees, etc), qui mangeait la crepe (Pierre Richard ou James bond), est-ce que la personne portait une chemise...
Pour que ce genre d'etude ait une valeur, il faudrait voir si les femmes sont moins satisfaites a cause uniquement de la difference de comportement due a ce gene ou parceque le type peut pas s'empecher de peter au lit ou de se recurrer le nez en lui tapant les fesses et lui disant d'aller faire la vaisselle. Il faudrait savoir si, avec une compagne differente, le type serait toujours autant deteste et la fille aussi triste. Il faudrait aussi savoir si il y a quelque chose en commun chez les filles moins satisfaites ou pas. Et la liste est encore longue des donnees manquantes.
By Teaser
#57850 [quote="Bastille"]
Pour les fonctions cognitives, pas de problème. Pour le comportement, à part quelques traits de caractère assez généraux (timidité, par exemple...) j'en doute carrément. Parce que l'ensemble de ce qui fait nos réflexes comportementaux (réflexes qui peuvent être conscients) ne peut pas exister sans rapport aux autres, sans rapport à des situations vécues, socialement. Ce qui signifie qu'il s'agit d'un type de savoir que nous sommes forcés d'aller chercher ailleurs que dans notre génotype.
So what? Il faut que les autres existent pour révéler la base que tu as, mais celle-ci est influencée par la génétique. On a des souches de rats qui sont plus curieuses, solitaires, grégaires, qui ont un meilleur comportement maternel, une plus grande agressivité. ça vient juste de leurs gènes. Pour en revenir à l'homme, on a montré que les addictions étaient plus fréquentes chez les gens qui ont déjà des troubles de la personnalité (sans parler des troubles psychiatriques, où les chiffres explosent). Par troubles de la personnalité, j'entends personnalité obsessionnelle, dépendante, dépendante à la nouveauté, personnalités borderline. La première fois que tu rencontres une nouvelle situation, ta réaction va être basée sur un mélange du réflexe codé par la génétique, et par les expériences que tu peux recouper avec la situation présente, mais la base génétique existe bien.

On a réussi à montrer qu'avec certains gènes, l'âge de survenue du tabagisme est abaissé, il est plus précoce. Pourtant, dans une population donnée, les facteurs comme l'exposition au tabac sont les mêmes, ça dépend donc bien de la génétique.
Et c'est du comportement.

[quote]Si ce n'est pas le cas, comment expliquer que l'on puisse renverser des réflexes mentaux, les abandonner ? Pour faire le lien avec ce site ;) comment prétendre passer de super maladroit avec les femmes à séducteur, s'il faut avoir les gènes qui vont bien ? Certains ici doivent pouvoir en témoigner.
Comme déjà dit, les gènes fournissent une base, mais dans les limites physiologiques, ceci est plastique, le cerveau peut changer par l'apprentissage. Quand on est dans le domaine du pathologique, l'apprentissage peut difficilement changer cela.
Les gens atteints de "timidité maladive" ne sont pas vraiment malades, les schizos si.
Les timides peuvent acquérir de la confiance en réussissant des choses, donc en recevant du plaisir pour leur réussite et un renforcement positif qui va produire une incitation à réitérer le comportement puisqu'on prévoit (inconsciemment ou pas) une issue favorable. C'est de la motivation, et c'est biochimique. ça marche comme ça quand on a faim et qu'on est devant un plat qui nous fait baver, ou devant une femme qui nous plait, ou devant une dope qui nous fait planer.
La boulimie, l'amour (voire pour aller plus loin, l'obsession amoureuse), ou l'addiction aux jeux ou à des drogues sont juste des déformations de ça, et un détournement du fonctionnement normal du système de motivation dans des limites extrêmes.

[quote]Cet article me rappelle un vieux dessin américain paru dans Newsweek il y a des années, où un chercheur s'écriait devant des confrères "hey j'ai trouvé le gène qui nous fait penser que tout est déterminé par les gènes" :DOuais, j'apprécie l'humour sur la science, ça permet de pas se prendre au sérieux, le problème, c'est que ce sont souvent des gens qui n'y comprennent rien qui critiquent. Les scientifiques sont déjà suffisamment des bêtes d'égo pour se critiquer entre eux (plus ou moins constructivement), et ne pas laisser passer les erreurs flagrantes et les hypothèses débiles.

[quote="repie"]Well, le protocole de l'expérience me semble - bien que non détaillé - relativement clair. [quote] Et comment apprécier la subjectivité de cette "satisfaction" et de ces "troubles" ?
Ben voilà, justement, l'important est dans le détail. Aussi bien, leur sélection d'échantillon est biaisée et leur questionnaire pourri, mais ça peut aussi bien être très carré.
En général, pour tout ce qui est interrogatoire sur des faits subjectifs, on est très précautionneux, mais faut bien lire les protocoles pour chercher la petite bête.
Rien que la personne qui t'explique le questionnaire peut influencer tes réponses, alors...

Pour pierreus, j'avoue que la conclusion est rapide, mais disons que les faits sont statistiquement reliés. Après, ils n'expliquent pas le mécanisme, mais le fait que ça se produise sur un échantillon montre que c'est réel statistiquement (sous réserve que ce soit bien fait). Dans ton exemple, l'échantillon est trop faible pour en tirer des conclusions (sachant qu'en plus, tu es à la limite du syllogisme en reliant des faits qui ne devraient pas, si tu renversais la biscotte, c'est la faute de ta dextérité manuelle, pas de la garniture. si c'est parce que la garniture coule, ok... Enfin, on s'est compris, c'est pour l'exemple).