- Lun Mar 17, 2014 11:24 am
#148699
[quote="Thorgal"]Pantin, tu dois aussi connaître des cas de tendances autistiques, non ?
Pour moi il y a l'autisme tel que défini plus haut, en raison de lésions cérébrales (hémisphère droit = émotions) auxquelles on ne peut rien faire, et l'"autisme" disons psychologique, structurel et psychique, traversé par toutes les nuances du monde et sur lequel on peut plus ou moins travailler.
Là dessus, je me souviens de l'interview d'une mère et de son fils il y a un bail chez Delarue. Et elle expliquait que son fils avait été diagnostiqué autiste très tôt, c'est-à-dire qu'il ne parlait pas, ne regardait jamais l'autre, et ne voulait pas qu'on le touche. Or, malgré le fait que tous les psy qu'elle a pu consulter lui ont dit qu'elle ne pourrait jamais rien y faire, elle a décidé de ne pas le placer en institut, et de le garder avec elle pour appliquer avec lui une méthode de tous les jours. Et elle a eu raison vu qu'au bout de quelques années, et à mon avis avec beaucoup de compréhension et d'amour, elle a réussi à le faire en sortir quasi complètement.
Quand Delarue a interrogé le fils c'était très intéressant. Il expliquait que gamin il avait un peu près conscience de l'autre, mais ne supportait pas la moindre intrusion dans son monde à lui, en l'occurrence un monde fait de chiffres et de maths, et dont, au fur et à mesure qu'il a commencé à lâcher tout ça grâce à sa mère, il a eu le sentiment d'en perdre en bonne partie la compréhension, comme si ce surplus d'intelligence abstraite avait monopolisé en quelque sorte les ressources cérébrales pour les trucs plus terre à terre (après la grande question c'est pourvoi certains développent cette structure ?)
Comme quoi c'est pas nécessairement incurable !
Toute la difficulté reste le diagnostic exact,
De une:
être sûr qu'on est dans le cas d'autisme asperger (et pas psychose, troubles envahissants du développement, phobie sociale.
Ce qui est sûr dorénavant c'est que le déterminisme n'est pas psychologique mais neuro-développemental dans ce cas. Les psychanalystes ont raconté des conneries depuis des années sur le sujet (cf Bettelheim "la forteresse du vide" et la "mère réfrigérateur)
prise en charge le plus précoce possible (là où il y a encore la plasticité cérébrale la plus forte) et comportementale, qui là donne des résultats et ce d'autant plus que le niveau de QI sera fort. Plus tard, c'est quasi impossible.
Les cas étiquetés "asperger" sont extrêmement variables, ça va dans mon expérience d'un mec qui vient de récemment publié un livre (et qui malgré tout met 4 fois plus de temps à trier le courrier dans son entreprise qu'un mec lambda, ils ont donc des compétences modulaires) à un type qui a la coupe de cheveux à la polonaise des années 80 et dont ses parents me disent qu'il a progressé car il ne prend plus 6h de douche par jour chez eux mais 3h à la piscine municipale.
On ne parle pas d'incurable puisque cela n'est plus considéré comme une maladie mais comme un handicap,(comme en psychiatrie d'ailleurs où pour les cas chroniques on parle de stabilisation et non de guérison) où l'on améliore certaines compétences socio-émotionnelles.
Il y a des résultats intéressant mais la France est en-dessous de tout sur cette question notamment à cause du lobby psychanalytique, qui non content d'avoir poussé des familles au suicide, s'évertue à freiner et à faire taire toutes les découvertes récentes sur le sujet.