- Lun Fév 24, 2014 10:38 pm
#147114
Quelques petites choses à propos de l'interview :
Diable, mon article cité en lien. Je n'aime pas me relire... C'était vraiment si bon que ça ?
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"Il faut souffrir beaucoup pour engager une démarche de changement. On sous-estime – à tort – cet aspect-là des choses."Parfois, dans certaines parties du forum, ou même en commentaires des articles du site, je suis parfois surpris du manque d'empathie. Bien sûr, je ne parle pas des quelques débats d'idées qu'on a pu avoir de ci, de là, mais plutôt à propos du ressenti de telle ou telle personne, de son expérience etc.
Je me souviens d'ailleurs récemment, en commentaire d'un article, d'une personne qui s'était fait proprement descendre par un autre participant alors qu'ellle n'avait fait que relater que sa propre expérience de vie et l'éclairage qu'elle apportait sur celle-ci. Ceci n'est pas à faire car cela risque de bloquer l'autre, et comme je le disais, tous nous n'avons pas le même vécu, et ce que certains ont compris alors qu'ils n'étaient peut-être qu'enfants encore, n'est compris par d'autres que bien des années plus tard.
Pour l'aspect psychologique, en réalité, il ne faut pas réduire la psychologie à la psychanalyse. Je me souviens parfaitement d'un bouquin du psychologue belge Van Rillaer, quelque chose comme
Psychologie de la vie quotidienne, qui dit exactement la même chose que Stéphane concernant ce fameux "mal de dents".
En réalité, psychologie et sociologie sont parmi les plus belles choses lorsqu'elles sont faites et parmi les choses les plus insupportables lorsque la science sert de masque à l'Idéologie.
D'ailleurs, même sans avoir jamais participé à un atelier, il y a quelque chose du psychologue comportemental dans cette idée des ateliers, d'affronter ses peurs afin de ne plus avoir peur.
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"la lecture excessive (lecture non dans le but d’apprendre ou d’apprécier, mais de s’isoler du monde extérieur dans le refuge étanche du livre)". Bon c'est décidé, je ferme le petit salon littéraire du forum !
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Contrairement à ce que dit Stéphane, nos monarques ont été très très souvent en mode "séduction".
Séduire l'aristocratie et empêcher une nouvelle fronde explique l'absolutisme de Louis XIV : asseoir un pouvoir de droit divin, offir de la grandeur (et des destins militaires), être grand et le faire savoir (par la monnaie, par les écrits, par Versailles et ses spectacles, rayonner enfin (le Roi Soleil)).
Tout Louis XIV est une grande affaire de séduction - et pas seulement des femmes. Et tous cherchent à le séduire en même temps qu'il séduit, dans un jeu de miroir qui n'est pas sans rappeler la Galerie des Glaces de Versailles.
[img]http://legraoullydechaine.fr/wp-content/uploads/2011/06/06-02-04-bis.jpg[/img]
Mais ensuite, Louis XV, le "bien aimé", recueillait sa séduction comme en héritage de son arrière grand-père, mais a vu son capital séduction totalement miné par sa défaite de la Guerre des successions d'Autriche, guerre capitale pour le destin de la France. Quant à Louis XVI, n'a-t-il pas été victime de son manque de charisme - mais lui reccueillait aussi les fruits d'une France défaite ?
Toute la problématique des rois a été de se montrer digne de la tâche qu'on leur assignait, et si nous voyons ces quelques 1000 ans de royauté comme une sorte de prodige, cela ne s'est pas fait tout seul, loin de là, il ne faudrait surtout pas croire que les rois ne cherchaient pas à être populaires, bien au contraire : leur trône tenait aussi à la séduction qu'ils pouvaient opérer sur le peuple, et pas seulement du fait du bâton ou de l'épée qu'on donnait à telle catégorie qui se montrait récalcitrante.
[img]http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/0d/Louis_le_Grand%3B_Harnas.jpg[/img]
(Illustrations : deux portraits de Louis XIV).