- Mar Fév 17, 2015 2:59 pm
#165019
[quote="Cybermen"]
C'est pareil avec l'inconscient collectif : c'est une force invisible qui pousse avec plus ou moins de force chacun a s'aligner sur des courants de pensée, de perception. Et il est difficile d'y croire puisque certains y sont peu insensibles, et constituent les exceptions qui ne remettent toutefois pas en cause la validité du système.
J'ai bon ?[quote="Cybermen"]Je ne peux pas croire que ce soit
juste le fruit d'une mauvaise compréhension de l'article. Ça me semble tellement aberrant d'arriver à leurs conclusions qu'il y a forcément autre chose. Je postule que c'est la claque dans la gueule du : "Même si tout le monde n'est pas strictement identique et interchangeable, ils ont des goûts similaires pour une grande partie, et les voici. De plus les femmes ont aussi des défauts similaires, et les voilà (liste non exhaustive, non représentative de 100% des hommes, ni présents en totalité chez chaque femme)". Ça va au delà du "suis je sexy ou pas".La réponse à tes questionnements est dans "Le Cerveau Global".
Je te schématise l'idée sous forme de tirets (croisée avec une touche de Delavier) :
- la survie passe par le nombre et l'information
- donc les êtres vivants se constituent en groupes (tribus ou autre)
- si le groupe ne sait pas où est la nourriture ou l'eau, il meurt.
- Il en résulte que dans tout groupe vivant, la matière première de la vie est l'information.
- Les groupes d'individus construisent donc un cerveau global (ou intelligence collective, ou ce que vous voulez) chargé de traiter cette information : fourmi n°1 repère une source de nourriture de taille X, fourmi n°2 repère une source de nourriture de taille 2X. Les deux fourmis rentrent au nid en laissant derrière eux une piste phéromone dont l'intensité est proportionnelle à la quantité de nourriture. Les autres fourmis du nid suivent instinctivement la piste de fourmi n°2 car elle est plus importante (donc "interprétée" comme le signe d'une plus grande quantité de nourriture).
- Corollaire : le gène n'est pas un but en soi (Darwinisme) mais seulement une façon pour les groupes de transporter l'information dans le temps
- le nombre n'est rien si les membres du groupe ne font pas la même chose => besoin de conformité (l'exemple le plus parlant étant celui des bancs de poisson, qui s'organisent spontanément en formes géométriques pour apparaître plus gros et repousser les prédateurs, cf. Google Images)
- gérer la conformité est donc une fonction de survie pour un groupe : dans le livre, les individus chargés de faire respecter cette conformité sont nommés agents de conformité
- fatalement dans la nature, quel que soit le groupe que tu considères, certains individus (très minoritaires) vont sortir de cette conformité pour se comporter différemment : ce sont les agents de diversité
- les agents de conformité ont pour but de maintenir cette conformité et de punir les individus qui s'écartent trop de "la façon de faire dominante du groupe"
- les agents de diversité qui s'écartent trop de la norme subissent au mieux l'ostracisme, au pire la mort
- Expérience faite sur des rats : un rat domestique, conditionné à manger à heures fixes, a été placé au milieu de rats "sauvages", qui avaient leur propre emploi du temps quant à la nourriture. Lorsque vînt l'heure de chasser, le rat domestique n'a pas rejoint les autres, et ils l'ont tué. Les exemples de ce genre abondent dans la nature
- ces agents de diversité sont évidemment minoritaires, parce qu'ils se font buter/ostraciser et parce que la conformité est un instinct renforcé dès la naissance par l'éducation (c'est-à-dire chez l'homme, avant l'individuation et la capacité à penser par soi-même) : ce qui fait que leur probabilité d'occurrence est très faible (combien de génies par décennie ? combien connais-tu de personnes qui pensent par elles-mêmes ?)
- chez les animaux, tout répond à des signaux physiques, hormonaux, phéromonaux, etc. L'abeille ouvrière ne deviendra reine qu'après le signal de sa reine actuelle.
- chez l'homme, le problème se complique car il est doté de la fonction symbolique et du langage articulé. Il est le seul être sur cette terre qui puisse opérer une reprise réflexive, c'est-à-dire remettre en question par lui-même son insertion dans le cerveau global dans lequel il est placé.
- cette reprise réflexive passe par le concept et le langage : "je me représente le système dans lequel je vis", "j'en opère une critique", "je conclus que ça marche mal et que quelque chose cloche" puis pour une minorité d'entre eux (appelés "introvertis faustiens", cf. Pythagore), "je formule un système différent et j'agis en fonction de ce nouveau système"
- il en résulte que chez homo sapiens, la conformité doit s'appliquer aux corps ET aux esprits : pour tenir un groupe d'hommes, il faut qu'ils marchent dans la même direction. Donc qu'ils pensent pareil (cf. le bizutage des élèves intelligents)
- ce qui implique la production par le cerveau global d'un système de représentation (ou inconscient collectif, c'est-à-dire façon de voir le monde et donc de se projeter dans lui, et donc de penser et d'agir) construisant un sens partagé (c'est-à-dire le conformisme bien compris) devant être reproduit par les individus comme signe d'appartenance au groupe en échange de la promesse de la survie (car nombre = survie)
- Exemple : la croissance économique. Positive, c'est bien. Nulle, ça pue. Négative, tous aux abris, c'est l'Apocalypse. Nous sommes tous conditionnés à interpréter cette donnée dans un certain sens. Pourtant une croissance nulle ou négative ne signifie pas que nous mourrons de faim ou que nos enfants attrapperont la maladie de la vache folle. C'est de l'ordre de la représentation (ce qui pose une autre question qui est celle de savoir ce qui se passe quand le système de représentation dominant dérive trop par rapport au réel, mais on sort des limites de ce post)
- Exemple 2 : lorsque le train a été inventé, on a dit qu'il causerait des fausses couches aux femmes enceintes qui le prendraient.
- rappel : les individus qui remettent trop en cause ce système de représentation sont ostracisés, ou éliminés (cf. dans le cas qui nous intéresse, Stéphane écrivant sur les goûts masuclins)
Or si Delavier nous dit :
- à propos des femmes, qu'elles parlent pour créer un ordre social (le langage est son propre but)
- à propos des hommes, qu'ils parlent pour résoudre des problèmes (le langage doit avoir un but)
(ce qui est confirmé par des expériences sur le cerveau : quand les femmes parlent, c'est tout leur cerveau qui est actif. Quand les hommes parlent, ce n'est que la zone dédiée à la résolution des problèmes)
Et si il nous apprend que de F et H, seul H a accès à la logique, donc à la capacité d'opérer cette reprise réflexive mentionnée plus haut...
... alors à ton avis quel est le sexe le moins enclin à opérer cette reprise réflexive ?
Et donc le plus prompt à plonger la tête la première dans l'opposition
mimétique sans s'intéresser au
sens (qui dans le cas présent n'est même pas
alternatif, mais consiste simplement en une ironie) produit par l'agent de diversité Stéphane Edouard ?
« Quelle malédiction a frappé l’Occident pour qu’au terme de son essor il ne produise que ces hommes d’affaires, ces épiciers, ces combinards aux regards nuls et aux sourires atrophiés, que l’on rencontre partout, en Italie comme en France, en Angleterre de même qu’en Allemagne ? Est-ce à ces dégénérés que devait aboutir une civilisation aussi délicate, aussi complexe ? Peut-être fallait-il en passer par là, par l’abjection, pour pouvoir imaginer un autre genre d’hommes. »
E. Cioran