Séduction & dynamiques sociales : articles, analyses et questions

Modérateurs: animal, Léo

By Professor Shorthair
#115097 Pardon pour le côté caricatural du sujet, mais une question me taraude depuis peu. Je me demande quelle part à peu près de votre jeu est totalement spontanée, et quelle part au contraire est de l'ordre de la routine, du pré-fabriqué ?

Je pars de loin, et je commence à peine à porter un regard critique sur mes rencontres et mes interactions. Je me rends compte que la plupart des fois où j'aborde des filles, c'est spontané et très circonstancié, parce que ça arrive de manière presque accidentelle, selon les opportunités qui s'offrent à moi. Et à force d'avancer, on retrouve certains points communs entre des situations, on affine ses remarques, ses amorces, et on se fabrique ses propres routines au fur et à mesure que l'on rencontre de nouvelles situations.

Problème : c'est une démarche finalement assez lente, encore plus si l'on ne prend pas le temps d'analyser après coup ses interactions. En plus, en s'en remettant uniquement aux opportunités qui se présentent, est-ce que l'on ne se ferme pas beaucoup de portes (même si on peut les provoquer, ces opportunités...) ?

Quelle a été votre démarche à vous ? Avez-vous par exemple appris une liste d'openers que vous récitiez au début, quitte à avoir l'air franchement bizarre, et vous vous les êtes approprié par la suite ? Ou bien avez-vous au fur et à mesure fabriqué vos propres routines, qui passaient donc assez naturellement dés le début ? Un mélange des deux ?

Bonsoir, et merci d'avance.
By UnfixedCat
#115098 Je fonctionne comme tu le dis, les ouvertures toutes faites ne me conviennent pas, j'ai besoin d'être ancré dans la réalité.
Ceci dit je me sers de principes qu'on retrouve dans les ouvertures "toutes faites", comme demander un avis, faire exprès de comprendre les choses de travers.
Je te donne un exemple d'une ouverture qui a marché, mais qui avec le recul, j'ai trouvé assez psycho, et que je n'aurais pas fait si j'avais réfléchis avant de la sortir.
J'étais en train de téléphoner sur un parking. Il y avait un groupe de filles dont l'une montrait sa nouvelle voiture à ses copines.
L'une approche, j'étais derrière le véhicule, elle ouvre le coffre,
je dis : "Ah il y aurait de la place pour 2 cadavres"
elle répond "Moi j'aurais plutôt vu deux poussettes"
moi : "Vous allez un peu vite en besogne, vous ne préférez pas qu'on prenne un café avant d'en arriver là ?"

Comme le ton était à l'humour, c'est passé.
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By Romain
#115102 Des fois ça vient naturellement, des fois non.
Si non, je raconte une connerie, si oui, ça vient vraiment tout seul:

Je vois une fille sur son portable, il fait moche, elle est seule.

-Tu te fais toujours autant chier le Dimanche ?
-(rires) Non non, j'attends des copines, on va bla bla bla...


La spontanéité amène la spontanéité. Après c'est au petit bonheur la chance.
By Professor Shorthair
#115176 Je suis rassuré de voir que je ne suis pas le seul à marcher comme ça. L'idée de bien saisir les principes des amorces et de se les approprier me séduit. Je me rends compte petit à petit qu'il y a quand même un travail de préparation et de retour sur ses propres expériences à faire avant de se lancer.

Un processus qui peut être long, d'où l'intérêt de multiplier les expériences !
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By kero
#115178 Pour moi: l'un n'exclut pas l'autre. Et il est même mieux de faire les deux.

J'ai longtemps été contre la logique des routines, jusqu'à ce que je cherche d'améliorer vraiment un peu mon game. Depuis lors, j'ai compris quelques trucs. À commencer par le fait que c'est une erreur d'opposer routines et improvisation. C'est une opposition en grande partie fondée sur un malentendu. En réalité, personne n'est dans l'improvisation totale, même lorsqu'on croit que c'est le cas.

Exemple. Un mec dans la rue, il "aborde" (on va dire ...) une nana.

[quote]Lui: Hey, t'es bonne.
Elle: va te faire foutre.
Lui: Connasse.

Les deux personnes viennent de s'échanger trois routines. Un peu bourrines.

Des routines au sens où ce sont des phrases "type", apprises et intériorisées par observation et mimétisme avec le monde extérieur, le milieu social de référence, etc etc. Ça renvoi au concept d'habitus de Bourdieu. Le comportement humain est dans l'ensemble, pour l'essentiel, "routinisé". Il relève de comportements appris, et employés, même s'il semble relever de l'improvisation. C'est le cas lorsqu'on demande à quelqu'un qu'on vient de connaître ce qu'il fait dans la vie, ou lorsqu'on dit "Bonjour" en arrivant dans la boulangerie du coin. C'est aussi le cas lorsqu'on offre des roses à sa dulcinée, d'ailleurs. Dans tout ça, il reste bien sûr une place à l'improvisation dans la mesure où on a le choix des routines à employer, et où on a le pouvoir d'en créer de nouvelles, mais cela implique un réel effort, pour modeler un nouveau comportement, de nouvelles réactions, etc etc.

Bon, voilà le framework d'où on part. Sachant cela, qu'est-ce qu'on en fait ? On a plusieurs stratégies. On peut décider de modifier son comportement sur des aspects généraux. Par exemple, on peut décider d'être plus cassant, plus romantique, plus fun, plus ... ce qu'on veut. Et là on fera quoi ? On ira puiser dans le stock de matériel préconstruit qui existe déjà en nous. C'est une bonne manière de procéder, ça donne des intéractions qui sont improvisées dans la mesure où elles ne reposent pas sur du matos préconstruit à froid (canned stuff, toussa ...).

Mais ça n'est pas nécessairement la seule manière de procéder. Construire de la vraie routine a aussi son intérêt. Plusieurs intérêts, d'ailleurs.
- Parmi ceux-ci, la fameuse question de l'état d'esprit. S'il est vrai qu'un certain état d'esprit amène à adopter un certain comportement, le contraire est également vrai. Le fait de forcer un certain comportement a un impact sur l'état d'esprit. Au niveau de l'abordage, on l'observe dans le changement d'état d'esprit qui se produit après s'être forcé à agir. Donc, s'imposer un comportement, et en particulier, l'utilisation de certaines routines, par ricochet, influe sur son propre "state" général.
- Un autre avantage c'est que ça permet tout de même d'améliorer de fait très directement le jeu. Je prends le cas des test/objections par exemple. Certaines d'entre elles reviennent très souvent ("j'ai un copain ..."), et avoir un petit stock de réponse à ce genre de cas de figure, ça n'est pas mal.
- un autre avantage encore: travailler ses routines permet et aide à mieux comprendre les mécanismes qui organisent l'intéraction. Je m'en suis aperçu en travaillant quelques routines openers. Dès lors qu'on s'y applique vraiment, beaucoup de matos (faux-dialogue, contrainte temporelle, "frame") prennent un nouveau sens.
- quand on pense routine, il faut penser large. Perso, ces derniers temps, j'ai travaillé mes routines contact physique. Le tout couplé à une réflexion générale sur le kinotage (qui m'a fait largement dépasser l'opposition caricaturale entre ceux qui disent qu'il faut kinoter, et ceux qui disent que c'est mal). Avec des idées, des trucs à faire, des techniques. Par ce simple travail, j'ai obtenu des résultats assez impressionnant. Encore jeudi dernier, par ce seul jeu, j'ai totalement sexué une relation qui me semblait enfoncée très très très loin en Friend zone. Soirée qui s'est terminée en KC. Or, si je n'avais pas essayer de travailler la technique de ce côté là, de "re-routiniser" mon comportement dans ce domaine, je n'aurais pas compris 10% de comment je comprends maintenant la question du contact physique.

Bref, je m'arrête là. Pour moi, il y a un problème dans la manière dont le débat est mené. Pour certains, il faut cultiver son aspect natural, pour d'autres, il faut améliorer ses techniques. Il faut des deux. Une progression, c'est à la fois modifier son propre comportement (et ça, il faut le forcer, ça ne vient pas par la simple magie de l'Esprit saint (l'état d'esprit, l'inner game, comme on voudra l'appeler)). Et en même temps, ça n'a aucun sens de vouloir être dans le contrôle perpétuel de chaque acte. C'est chiant et ça tue toute intéraction possible.

Il faut rester naturel, tout en laissant un espace d'amélioration à des aspects particuliers.
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By Transcendantal
#115179 Je me demande comment vous faites pour que le comportement influe sur l'état d'esprit. Je n'y arrive pas, quand l'état d'esprit est pas là, pour ma part, il est pas là. Ce qui peut le faire advenir, c'est une bonne nouvelle, une expérience intéressante, quelle qu'elle soit etc... Hier, un truc m'a contrarié pour me plomber ma journée. Résultat, dans mes échanges de socialisations, j'étais pas dans le mood, je me forçais, je sentais que je me forçais, et ca devait certainement se voir.

Cela dit, j'ai lu un bouquin très court d'un certain Sniper (coach en séduction au Québec), qui évoque un certain nombre de questions, évidemment celles des signes d'intérêts, mais aussi le problème du sens de la répartie, ainsi qu'une théorie du regard fort intéressante.
Il évoque notamment qqes approches toutes faites, dont une qui nécessite une bonne dose de couilles, et qui consiste à dire "Mademoiselle, je vous trouve très sexy, j'ai envie de passer la nuit avec vous". Ca vaut ce que ca vaut, certains vont surement décrier cette technique, mais après tout... Il développe ensuite un échange, dont je ne sais s'il l'a vécu ou non, mais fort possible.

Bien que la technique semble de prime abord plus en avant, ce bouquin m'a paru également fondé son propos sur la nécessité du naturel, sans quoi la technique n'est rien.

Ya pas très longtemps, j'étais un peu fermé sur la méthode Spike. Et puis, on avance (lentement) dans le jeu, on lit diverses choses, et on se rend compte que le syndrome du robot réciteur n'est effectivement pas incompatible avec l'improvisateur.
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By Transcendantal
#115182 [quote]
- Un autre avantage c'est que ça permet tout de même d'améliorer de fait très directement le jeu. Je prends le cas des test/objections par exemple. Certaines d'entre elles reviennent très souvent ("j'ai un copain ..."), et avoir un petit stock de réponse à ce genre de cas de figure, ça n'est pas mal.

Sur ce site, on prône un certain radicalisme : si la fille dit qu'elle a un copain, c'est mort. C'est sans doute ce qu'il faut dire aux débutants qui font les lourds parce qu'ils croient (presque tous, moi le premier à une époque), que quand une fille lui résiste, c'est qu'elle est très intéressée. Mais quand on a détruit les croyances fausses, on constate que ce genre de réponses n'est parfois qu'un test. J'ai lu diverses histoires de rencontres où la fille largue un nombre incalculable de "tests de merde" (qui m'aurait laissé penser qu'elle est pas du tout intéressée), et au final, l'histoire a abouti sur un baiser, voire plus.

Bref, je m'arrête là. Sur le terrain, à présent.
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By animal
#115183 [quote="Transcendantal"]Sur ce site, on prône un certain radicalisme : si la fille dit qu'elle a un copain, c'est mort.
La plupart de ceux qui arrivent à un certain niveau finissent par comprendre la problématique et comment la gérer, et à savoir quand laisser tomber et quand en rajouter une couche. Avec le temps, tu peux même en faire un défi et, effectivement, en retirer une interaction sympa. Mais sinon, pas la peine de compliquer la tâche de ceux qui débutent avec ça, ils ont déjà beaucoup à apprendre et c'est du niveau advanced, donc inutile dans un premier temps.
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By kero
#115184 [quote="animal"][quote="Transcendantal"]Sur ce site, on prône un certain radicalisme : si la fille dit qu'elle a un copain, c'est mort.
La plupart de ceux qui arrivent à un certain niveau finissent par comprendre la problématique et comment la gérer, et à savoir quand laisser tomber et quand en rajouter une couche. Avec le temps, tu peux même en faire un défi et, effectivement, en retirer une interaction sympa. Mais sinon, pas la peine de compliquer la tâche de ceux qui débutent avec ça, ils ont déjà beaucoup à apprendre et c'est du niveau advanced, donc inutile dans un premier temps.

En même temps, si un site se cantonne à donner des conseils pour dits "débutants", c'est un peu dommage, non ? Sauf à vouloir ne compter que des "débutants" parmi ses contributeurs/membres (ou pour la majorité d'entre eux).

D'ailleurs, c'est une approche que je ne partage pas vraiment. Il n'y a pas une méthode pour débutants et une méthode pour "advanced", il y a des bonnes méthodes (j'ai bien dit "des", pas "une") et des mauvaises, qui collent plus ou moins à des caractères. Car si on devait considérer qu'il y a des vérités adaptées aux débutants et des vérités adaptées aux "advanced" (qui seraient différentes), il y en a forcément une qui est fausse.

Insister face à un test est une méthode, qui permet de récolter potentiellement plus de numéros, ce qui n''est pas forcément intéressant, d'ailleurs, si on en a suffisamment dans le répertoire. Mais c'est aussi une méthode qui permet d'être soi-même plus exigent sur ce qu'on cherche (parce qu'on a plus de choix). se barrer au moindre signe de désintérêt est juste une autre approche.

Dernier point: c'est une vision simpliste que d'établir un lien direct entre le niveau d'intérêt et la quantité des bâtons dans les roues qu'une nana peut mettre. Une nana peut être très intéressée et te mettre beaucoup de bâtons dans les roues, et une autre l'être relativement peu, et pourtant te lâcher le numéro sans trop de problèmes. Car parmi les nanas aussi, toutes ne fonctionnent pas pareil, et on a des tempéraments différents. Chose qu'on oublie trop souvent, ici.

Ce n'est pas une formule mathématique. :wink:
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By Transcendantal
#115185 [quote]
Car si on devait considérer qu'il y a des vérités adaptées aux débutants et des vérités adaptées aux "advanced" (qui seraient différentes), il y en a forcément une qui est fausse.

Non, ya surtout des stades, des étapes à franchir, avant de pouvoir relever tel ou tel défi.

Mais, je suis sûr que derrière nos divergences de point de vue, les uns et les autres, on pense la même chose :mrgreen:
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By animal
#115186 Avant de savoir courir, il faut apprendre à marcher... Vouloir contrer des shit-tests quand on a déjà du mal à aborder dans des situations simples, c'est contre productif. Au départ, il faut se focaliser sur aborder et prendre les numéros, quand on est à l'aise là-dessus, on peut commencer à pousser les interactions. Mais un débutant qui insiste quand une fille lui dit "j'ai un mec", il va juste se cramer le moral.
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By kero
#115187 [quote="animal"]Avant de savoir courir, il faut apprendre à marcher... Vouloir contrer des shit-tests quand on a déjà du mal à aborder dans des situations simples, c'est contre productif. Au départ, il faut se focaliser sur aborder et prendre les numéros, quand on est à l'aise là-dessus, on peut commencer à pousser les interactions. Mais un débutant qui insiste quand une fille lui dit "j'ai un mec", il va juste se cramer le moral.

[quote="Transcendantal"][quote]
Car si on devait considérer qu'il y a des vérités adaptées aux débutants et des vérités adaptées aux "advanced" (qui seraient différentes), il y en a forcément une qui est fausse.

Non, ya surtout des stades, des étapes à franchir, avant de pouvoir relever tel ou tel défi.

Mais, je suis sûr que derrière nos divergences de point de vue, les uns et les autres, on pense la même chose :mrgreen:

Parfaitement d'accord. Mais vous ne dites pas à un gosse "Tu n'arriveras jamais à courir, c'est impossible", sous prétexte qu'il aimerait courir au lieu d'apprendre à marcher.

De la même manière, c'est pas du tout pareil de dire "C'est peut-être un test, mais pour le moment tu ne sais pas comment le gérer, alors amen, éjection", ou de dire "Ah, elle a un copain, donc ça veut dire que c'est mort de mort. Tu ne l'intéresse absolument pas." Parce que dans le second cas, à ton débutant, tu lui mets dans la tête une fausse croyance, dont il devra se débarrasser ensuite. Et des fausses croyances, il y en a déjà pas mal comme ça. :wink:
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By Eick
#115189 Pour revenir au sujet,
J'improvise totalement. J'évite de réviser un dialogue/des approches qui peuvent marcher et me faire tenir quelques minutes en plus avec la fille. C'est une torture mentale. A trop prévoir et vouloir bien faire, on se casse la figure. Je n'anticipe plus.
Je pense à rien, et je discute en attrapant au vol ce qui me vient directement à l'esprit. (Tout en faisant preuve de tact et d'intelligence sociale).
Par contre, je n'aborde pas en pleine rue, je n'es pas le punch pour le faire maintenant. Je me limite aux personnes que je vois fréquemment. C'est une tare car à l'heure actuelle, je n'es toujours rien de concret.
La semaine dernière, j'ai partagé un moment bien sympas avec une demoiselle car on avait un travail à faire ensemble. Je l'avais déjà repéré. On avait parlé quelques fois mais sans plus, elle cherchait un endroit.
Donc, j'avais le contrôle de la situation, j'ai crée une projection + quelques negs bien gentils. En récompense, j'ai eu droit à des rires de çà part, des réponses ouvertes à mes questions. Pendant l'interaction, elle me montre son Facebook car il y avait un portable à disposition. Je vois ses mails et elle commence à me raconter qu'un mec qui lui parle est vraiment un gros lourd. OK je comprends, je ne dois pas être insistant avec elle, sinon ===>[]
En pleine discussion et inconsciemment, j'ai balancé un contact physique. Elle me 'a relancé quelques minutes après. Bref, il y avait une connexion, un moyen pour approfondir le truc. Mais maintenant il me manque une suite, je n'arrive pas à aller plus loin. C'est un manque de sexualisation pensez-vous ? Un test d'attraction physique qui ne passe pas?
C'est le gros reproche que j'ai envers moi-même, mes relations avec les femmes sont trop superficielles. Je suis incapable d'aller plus loin et de faire monter la sauce. Si j'insiste trop, je finis needy et c'est un truc qui me fait froid dans le dos.