Séduction & dynamiques sociales : articles, analyses et questions

Modérateurs: animal, Léo

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By Stéphane
#142796 [quote="Synchronn"]Le problème est que l'ensemble des conseils se résument à "bouge toi". Sur un dépressif, il n'y a pas pire.'.car on ne prend pas en considération sa souffrance, on le réduit au fait que c'est un fainéant. Compliqué!
En même temps, tu veux qu'on lui dise quoi ? ;)
By Tibaille
#142828 Je pense pas que Maurice soit "un dépressif". Il s'agit d'avantage d'une baisse d'humeur. Et il vient nous demander de partager nos astuces pour combattre ce genre de phases de tristesse légère. Donc, nous ne sommes pas trop brutaux en lui proposant d'agir de telle ou telle manière. Et personne ne l'a accusé de fainéantise !

Maintenant, c'est vrai que si un ami vient me parler de sa dépression sans rien me demander de plus, je vais pas commencer par lui donner des conseils mais d'abord par l'écouter. Par contre ne rien lui dire du tout et ne pas lui dire du tout ce que je ferais à ça place, ce serait irresponsable !
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By Stéphane
#142829 Ca me fait toujours marrer cet argument :

[quote]C'est un dépressif, surtout ne lui dis pas de se bouger le cul!

Ah ben, il faut lui dire quoi alors ? De se rentrer une cuillère dedans, et d'attendre ? :roll: :mrgreen:
By solaris
#142858 C'est vrai que c'est bien déprimant de partir et revenir du boulot quand il fait nuit.
Ma neuro m'a expliqué que mon affection était déclenchée par les changements de pression atmosphérique que par la météo en elle même.
Quoique le froid sec et cinglant est insupportable pour moi.
J'en ch... bien comme il faut depuis 3 semaines et au Printemps aussi, ça me bricole l'hypothalamus.
By jazzitup_
#142894 Stéphane, le type dépressif est déjà en train de se culpabiliser de ne pas se bouger le cul, et de s'angoisser de pouvoir le bouger un jour, à un tel point qu'à côté, un discours Let's do it sonne comme vu et revu.

Par contre, quelqu'un qui fait simplement face à la situation, sans moraliset ni plaindre, c'est rafraîchissant.

Et c'est beaucoup plus difficile qu'on pense d'être face à quelqu'un qui souffre, voire qui se sabote, sans sortir de formule magique. True story. Or "avoid the unlucky and the unhappy", mais je pense qu'on passe à côté d'une partie de la vie et de ses paradoxes.
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By coug
#142896 [quote="jazzitup_"]Stéphane, le type dépressif est déjà en train de se culpabiliser de ne pas se bouger le cul, et de s'angoisser de pouvoir le bouger un jour, à un tel point qu'à côté, un discours Let's do it sonne comme vu et revu.
Et alors? Le pauvre petit chéri qui culpabilise, il veut un bisou peut être? :twisted:

[quote]Et c'est beaucoup plus difficile qu'on pense d'être face à quelqu'un qui souffre, voire qui se sabote, sans sortir de formule magique. True story. Or "avoid the unlucky and the unhappy", mais je pense qu'on passe à côté d'une partie de la vie et de ses paradoxes.
C'est pour ca qu'il y a des professionnels: psychologues, psychiatres, thérapeutes,.. C'est très bien (et aux frais de la princesse).

Eliminer la médiocrité de ma vie (et donc, les personnes dépressives, négatives, etc.) a été une des meilleures décisions que j'ai prise. Et en guise d'argument, j'en veux des amis qui ont eu tout sauf une vie facile et qui sont jamais tombés dans ce genre d'auto-lamentations. Ils ont eu des coups dure, on a été là pour les soutenir. Mais ils ont toujours eu la volonté et la dignité d'avancer. Sans se laisser aller. Au fond, je pense que c'est juste une question de personnalité. A coup dure égal, certains tombent en dépression et d'autres se relèvent. Mais évidemment, lire ca va faire bondir tout les gauchistes du forum.

Franchement quand je repense à certains, alors qu'ils ont pas vécu le centième d'autres personnes, se lamenter, effectivement, un coup de pieds au cul, serait la meilleure chose. Quelque part je me dis que ton approche, ne fait que les* réconforter dans leur médiocrité.

*les, étant les pauvre victimes qui s'adorent dans le rôle du dépressif, pour qu'on s'occupe d'eux et qu'on leur donne de l'attention, alors qu'objectivement leur situation est tout sauf dramatique. J'inclus pas évidemment, les victimes de vrai drames de la vie, pour qui, comme je l'ai dit, il faut des professionnels. La aussi, d'expérience, quand une situation est vraiment grave (tel que tu dis l'avoir vécue), vouloir faire de la psychanalyse de comptoir et les aider, peut avoir plus de conséquences négatives que positives (d'après un psy qui est venue nous faire une formation de gestion de crise/stress). Car on dit des choses qui paraissent anodine, dans la volonté de les aider, qui vont réveiller des sentiments très négatifs. C'est comme jongler avec de la nitroglycérine. Depuis, mon seul conseil, c'est d'aller voir un bon psy, étant donné que je ne suis pas la bonne personne pour cette conversation.
By jazzitup_
#142899 Ton attitude est prudente, il y a des professionnels qualifiés (quoique certains praticiens ou certains systèmes hospitaliers, si je tombais dedans sans être timbré à l'entrée, je me demande comment j'en sortirais, mais c'est HS).

Attention: je n'ai pas dit qu'il fallait plaindre, rentrer dans un jeu de victimisation ou "faire un bisou". Il ne faut rien faire, à la base. Et c'est frappant de constater ce qui se passe à l'intérieur de soi quand on est face à la souffrance, c'est inconfortable.

Autant faire cet apprentissage quand ça va bien pour soi-même.
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By coug
#142901 [quote="jazzitup_"]Et c'est frappant de constater ce qui se passe à l'intérieur de soi quand on est face à la souffrance, c'est inconfortable.
Je serais plus réservé la dessus, c'est très variable en fonction des personnalités. Personnellement, la majorité des cas me laissent assez indifférents. Certaines expériences permettent de se blinder ;)

Aides toi et le ciel t'aidera

J'ai pas beaucoup plus à dire.

"Faire le bisou", c'est par rapport aux pseudo dépressif (qui sont parfois plus en mal d'attention qu'autre chose), quand certains disent "attention, il faut pas les brusquer, les pauvres, ils souffrent, il faut les comprendre, les aider, c'est assez dure pour eux comme ca".

Ca me fait penser à certains avocats "monsieur/madame le/la juge, vous comprenez, il a eu une enfance difficile. Il faut comprendre, la société n'a pas été tendre avec lui (sik)"... Oui et vous répondez quoi, aux 99% qui ont eu la même enfance que lui et qui n'ont pas sombré dans la criminalité et la violence?
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By Thorgal
#142907 coug, que de jugements !

Il y a des gens qui se retrouvent avec une structure plus fragile que d'autres c'est tout, parce qu'ils se sont construits comme ça (n'ayant pas choisi leur famille ni leur environnement familial.) Et tout le monde n'a pas le même rôle dans une fratrie, tel interdit ne s'appliquera qu'à l'un quand tel non-dit ne polluera qu'un autre. Tous les coups ne sont pas apparents.
Alors forcément, ça peut donner des gens qui, en apparence, n'ont rien vécu de terrible, mais dont la structure est tellement éclatée qu'elle ne manquera pas de s'écrouler pour quelque chose d'aussi anodin qu'une perte de repères ou autre (comme un déménagement par exemple.)

Je crois qu'il vaut mieux s'abstenir de juger, parce qu'au final tu ne sais rien de ce qu'a réellement vécu l'autre.
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By ornitorink
#142908 Coug ne confond pas ce que l'on vulgarise par le terme dépressif, c'est à dire quelqu'un qui se plaint tout le temps et qui n'est jamais content et la VRAIE dépression. Effectivement la première catégorie de personne est à éviter parce qu'elle te bouffe ton énergie, mais la dépression est une maladie. Un dépressif vit dans un monde angoissant avec une sensation d'irréalité. Je te passe l'ensemble des symptômes de la dépression mais c'est pas joyeux. Tu n'as pas besoin de vivre un drame pour y tomber dedans, et crois moi ça peut tomber sur des personnes dont on ne soupçonnait pas un seul instant qu'elles puissent déprimer.

[quote="coug"] A coup dure égal, certains tombent en dépression et d'autres se relèvent.

Oui et alors?
Tu ne peux pas évincer systématiquement les gens sous prétexte qu' à souffrance égale, certains tiennent mieux le coup, voir se relèvent. Enfin en tout cas c'est ma façon de voir les choses, et je ne suis pas entouré de gens qui passent leur temps à se victimiser.

Le principe "avoid the unhappy and the unlucky" ok mais dans une certaine mesure. J'ai un ami proche qui a fait une (vraie) dépression pendant six mois, je me voyais mal l'évincer de ma vie en lui disant pauvre petit chéri qui culpabilise sous prétexte qu'il n'avait pas vécu un drame et que donc sa dépression était injustifiée.
Personne n'est à l'abri de quoi que ce soit, y compris la dépression.
By Valmont
#142932 Dans ce cas, on sert à quoi ? Si ce qu'on fait ne permets pas au dépressif d'aller mieux, à quoi ça sert ?

Est-ce que juste écouter, sans proposer de solution amène vraiment quelque chose ? Personnellement, j'en doute un peu.

Est-ce que l'on ne perds pas simplement notre temps et qu'il vaudrait mieux l'envoyer directement chez un psy ?
By jazzitup_
#142944 [quote]Dans ce cas, on sert à quoi ? Si ce qu'on fait ne permets pas au dépressif d'aller mieux, à quoi ça sert ?

On était parti de pourquoi "bouge-toi les fesses" est contre-productif ou maladroit.

Pour visiter quelques fois un proche qui va mal, je te jure que de ne rien faire est mille fois plus sensible, humain et bienveillant que le remplissage habituel qu'on peut faire face à la souffrance.

Cela dit, la bienveillance suppose aussi de ne pas entrer dans un jeu malsain de victime/sauveur, elle peut aussi amener à couper les ponts.

Sur un sujet proche, j'ai beaucoup apprécié cet entretien d'E. E. Schmidt:

[url]http://www.livredepoche.com/milarepa-eric-emmanuel-schmitt-9782253174141/pour-aller-plus-loin/10043-lisez-la-postface-de[/url]