Séduction & dynamiques sociales : articles, analyses et questions

Modérateurs: animal, Léo

Avatar de l’utilisateur
By ornitorink
#142946 [quote="Valmont"]Dans ce cas, on sert à quoi ? Si ce qu'on fait ne permets pas au dépressif d'aller mieux, à quoi ça sert ?

Est-ce que juste écouter, sans proposer de solution amène vraiment quelque chose ? Personnellement, j'en doute un peu.

Est-ce que l'on ne perds pas simplement notre temps et qu'il vaudrait mieux l'envoyer directement chez un psy ?

Tu peux permettre à un dépressif d'aller mieux, mais cela peut prendre beaucoup de temps. Tu n'es pas une solution en soi, tu fais partie d'un ensemble qui permet d'entrevoir une issue de secours. Après bien évidement, certains finissent par se complaire dans cette souffrance, et c'est un cercle vicieux entre le médecin généraliste qui prescrit des antidépresseurs et les séances avec le psychologue ou psychothérapeute.
Le principal problème avec la dépression nerveuse, c'est qu'elle est connoté très négativement. On pense tout de suite à des gens aigris jamais content et toujours en train de se plaindre, et qu'ils n'ont que ce qu'ils méritent puisque incapable d'en sortir. La dépression peut avoir des conséquences dramatique comme le suicide. Allez dire à un dépressif "ça suffit bouge toi le cul" revient à pisser joyeusement dans un violon et lui enfoncer la tête encore plus profondément sous l'eau. C'est totalement inutile.

Pour info la dépression peut être causé par des lésions au cerveau, et certaines études sérieuse s'interrogent sur les facteurs génétiques. C'est aussi le premier symptôme de Creutzfel Jacob mais là pour le coup y'a plus rien à faire :mrgreen: (oups je m'égare).

[quote="Valmont"]Est-ce que juste écouter, sans proposer de solution amène vraiment quelque chose ?.

Absolument. Il faut avoir une certaine connaissance de la maladie pour proposer des solutions qui n’empiète pas sur le terrain du psy, mais écouter est déjà un bon début. Tu n'as pas besoin de vouloir toujours faire quelque chose. Etre là tout simplement est déjà bien.

Ce qui est sur c'est que voir son entourage se barrer alors qu'on est en dépression nerveuse, vous comprendrez que ce n'est vraiment pas pour le mieux.
Après certains dépressif ne souhaitent pas s'en sortir parce que finalement, toute cette prise en charge leur apporte un certain confort et une sécurité dont ils ne veulent pas prendre le risque de se séparer. Là effectivement l'écoute devient discutable.

Enfin la dépression est une conséquence de certaines psychose et là gardez vous bien de les juger, ce ne serait voir que la partie émergée de l'iceberg.
Avatar de l’utilisateur
By beYond
#142953 Il existe aussi des dépressifs avec une façade de bonne humeur et joie de vivre. Ce sont d'ailleurs ceux que vous soupçonnez le moins — mis à part des excès d'optimisme et d'énergie (peut-être à mettre en lien avec l'autre topic sur l'énergie et la perception +/- du monde). Ce sont d'ailleurs ceux qui sont les plus radicaux dans la résolution de leurs problèmes, en bien ou en mal. Après il y a ceux qui s'y confortent par besoin d'attention, un autre débat.

Sinon pour revenir au sujet, mon coktail de cet hiver pour garder la patate : cure de spiruline, fruits/légumes de saison, simulateur d'aube — que je bénie depuis deux ans, activité physique, plus de sorties pour aller prendre un café/chocolat et lire/bosser, etc. Des conseils somme toute dans la lignée de ce qui a été dit. Et pour mettre en lumière le récent article de Stéphane : fréquence plus accrue de passage chez le barbier, qui redonne de l'énergie pour une semaine entière si votre barbier est un orfèvre. Prendre soin de soi plus que d'habitude somme toute. Je ne pousse pas non plus au narcisse à outrance, mais il faut s'avoir s'auto-congratuler dans les périodes basses. Et parfois profiter de celles-ci pour méditer et faire le point, on ne peut pas toujours être à 2000%.

À vos grimaces. :mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
By pantin
#142955 La différence entre le normal et le pathologique est une différence de degré. Partant de ce postulat, on va avoir des gradients allant de la déprime à la véritable dépression ( légère, modérée, sévère). Sur la déprime ok, on peut être sur un registre ce conseils actifs, mais la dépression est avant tout une maladie totale ( on peut dans de rares cas en mourir par bradycardie cela s'est vu) qui se traite sur ses composantes biologiqueś, psychiques et comportementales. Dirait on a un diabétique, de s'activer pour réguler son taux de sucre? la encore comme toujours, tout est affaire de discernement et de dosage. Sujet complexe+++

Écouter correctement est thérapeutique en soi mais quand c'est bien fait. On ne fait rien mais activement.
Avatar de l’utilisateur
By Maurice
#142983 Les vents ont viré à l'ouest, température plus douces, fond de l'air plus humide, et mon sang de breton se remet à circuler normalement. On annonce la tempête, et j'adore ça ! On va se sentir à Paris comme dans la baie des Trépassés ! :D

***

Par rapport au débat déviant quelque peu du sujet, j'ai connu la vraie grosse dépression il y a bien des années maintenant. Pour ma part, elle m'a cloué au lit pendant des semaines et des semaines (je devrais écrire des mois) sans avoir strictement envie de rien faire... Le tout accompagné de forts troubles anxieux dès que je mettais le nez dehors (et oui, c'était en rapport avec une femme du genre de la Concita de la Femme et le Pantin, que je viens de terminer, et c'était avant de connaître ne serait qu'un seul site de séduction).

Je vais parler pour mon cas : personne ne pouvait rien faire. Me parler ? Parler ? Tout m'était pénible. Me faire la leçon était tout aussi inutile. La chimie, inopérante.
Je préférais ma solitude à la compagnie, simplement je pouvais malgré tout apprécier un petit peu une marque de gentillesse.

De ce que j'en sais, chaque cas est unique et les recettes "coups pied de cul", "faire parler" etc peuvent aider comme être préjudiciables selon les cas. (Pour ma part, parler était totalement contre-productif car je ressentais fortement la honte que j'avais de me mettre dans des états pareils pour une "femme qui n'était pas mon genre" mais le coup de pied au cul aurait été encore pire, du fait des troubles anxieux graves qui l'accompagnaient).

J'ai fini par me trouver un petit centre d'intérêt, tout petit... puis un autre... puis de fil en aiguille, je me suis mis à revivre, selon un long processus qui a duré plusieurs mois encore - et qui se poursuit peut-être, allez savoir, tellement cette expérience a provoqué une rupture en moi. Alors peut-être que la meilleure aide est d'encourager ou de susciter un centre d'intérêt dans un cas de dépression (plutôt atypique) comme le mien ?

***

@ Beyond : super résumé de ce qu'il faut faire pour un hiver de pêche ! Et comme mon premier centre d'intérêt avait été d'en apprendre sur la... dépression, je confirme. :wink:
Avatar de l’utilisateur
By Maurice
#142985 PS. Par contre, je me suis lamentablement vautré sur les Champs Elysées du fait de leur trottoir qui doit servir à euthanasier les vieux par chute au hasard tellement les dalles sont inégales par endroit... foulure de la cheville : le sport attendra que je ne ressente plus de douleurs. (J'ai fait un plat extraordinaire digne du plus bel Tex Avery et me suis fais salement mal sur le coup avec impossibilité de me lever pendant les 15 premières minutes (tout en me marrant intérieurement de mon gros plaf qui aurait pu faire la pièce de choix d'un truc genre vidéo gag sur YouTube !))