[ALERTE SPOIL] Interstellar - mon analyse

- Ven Fév 06, 2015 12:44 pm #164277 Synopsis :
[url]http://fr.wikipedia.org/wiki/Interstellar[/url]

Mon analyse :
Le film est une critique de l'externalisation de la mémoire.

Les futurs "nous" ont une maîtrise technologique totale et délirante : ils peuvent remonter le temps à volonté, comme on swipe sur Tinder. Ce que nous appelons "trous noirs" sont en fait des portails vers leurs structures gigantesques, et, vous l'aurez remarqué, indifférenciées. Chaque élément de la structure peut être remplacé par un autre, identique, et les mêmes éléments se répètent à l'infini et dans toutes les directions, comme les bits d'un ordinateur.

Ces portails, ils nous les ouvrent pour nous offrir la possibilité de nous sauver de l'extinction : en accédant à leur structure, on peut remonter le temps. D'ailleurs le fait qu'aucun "extraterrestre" n'est montré à l'écran suggère qu'ils se soient complètement dématérialisés. En nous permettant de nous sauver, ils se sauvent eux-mêmes.

Seulement ces surdoués ont un problème : s'ils peuvent enregistrer le temps et le remonter à souhait, ils n'ont aucune idée de la valeur subjective de chaque moment vis-à-vis de ceux qui le vivent. C'est pourquoi ils ont besoin de Cooper : connaissant parfaitement sa fille, Murphy, il sait comment lui envoyer le bon signal afin qu'elle fasse les bons choix et sauve l'humanité.

Le message est limpide :
La relation d'un père à sa fille n'est pas "codable".
L'Homme n'est pas réductible à une suite de moments, cette suite fut-elle exhaustive.
L'être est infini et immatériel, on ne peut donc pas le réduire à une suite de moments*.
Même une sauvegarde exhausitve du temps ne permet pas d'appréhender cet infini.
La technologie la plus avancée ne peut pas construire de sens.
Seule l'inscription dans une lignée (filiation) peut sauver l'Homme.


* on retrouve cette idée dans la critique que fait Bytresu de la psychologie de son époque : tenter de découvrir une "formule" de l'homme est une absurdité. Nulle accumulation de mesures empiriques (dans la psychologie naissante : réactivité des muscles par exemple, dans le film : sauvegarde exhaustive du temps) ne peut définir un être.

« Quelle malédiction a frappé l’Occident pour qu’au terme de son essor il ne produise que ces hommes d’affaires, ces épiciers, ces combinards aux regards nuls et aux sourires atrophiés, que l’on rencontre partout, en Italie comme en France, en Angleterre de même qu’en Allemagne ? Est-ce à ces dégénérés que devait aboutir une civilisation aussi délicate, aussi complexe ? Peut-être fallait-il en passer par là, par l’abjection, pour pouvoir imaginer un autre genre d’hommes. »
E. Cioran

- Ven Fév 06, 2015 12:53 pm #164278 Vachement capilotracté, mais j'aime

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
[...]
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;
[...]
Tu seras un Homme, mon fils.

- Ven Fév 06, 2015 12:57 pm #164279 [quote="john dilinger"]Vachement capilotracté, mais j'aime
Tu peux détailler ?

« Quelle malédiction a frappé l’Occident pour qu’au terme de son essor il ne produise que ces hommes d’affaires, ces épiciers, ces combinards aux regards nuls et aux sourires atrophiés, que l’on rencontre partout, en Italie comme en France, en Angleterre de même qu’en Allemagne ? Est-ce à ces dégénérés que devait aboutir une civilisation aussi délicate, aussi complexe ? Peut-être fallait-il en passer par là, par l’abjection, pour pouvoir imaginer un autre genre d’hommes. »
E. Cioran

- Ven Fév 06, 2015 1:04 pm #164280 [quote="HipsterInTraining"][quote="john dilinger"]Vachement capilotracté, mais j'aime
Tu peux détailler ?
Capilotracté ?
= Tiré par les cheveux

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
[...]
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;
[...]
Tu seras un Homme, mon fils.

- Ven Fév 06, 2015 1:21 pm #164281 [quote="john dilinger"][quote="HipsterInTraining"][quote="john dilinger"]Vachement capilotracté, mais j'aime
Tu peux détailler ?
Capilotracté ?
= Tiré par les cheveux
Hahaha
Non, pourquoi tu penses que c'est capillotracté justement

« Quelle malédiction a frappé l’Occident pour qu’au terme de son essor il ne produise que ces hommes d’affaires, ces épiciers, ces combinards aux regards nuls et aux sourires atrophiés, que l’on rencontre partout, en Italie comme en France, en Angleterre de même qu’en Allemagne ? Est-ce à ces dégénérés que devait aboutir une civilisation aussi délicate, aussi complexe ? Peut-être fallait-il en passer par là, par l’abjection, pour pouvoir imaginer un autre genre d’hommes. »
E. Cioran

- Ven Fév 06, 2015 7:49 pm #164286 Et tu as aimé ce film ?

- Ven Fév 06, 2015 11:38 pm #164288 http://unodieuxconnard.com/2014/11/14/i ... ous-noirs/

- Dim Fév 08, 2015 2:35 pm #164360 Quand je pense aux heures que doit passer l'odieux connard à écrire ses trucs, pour l'intérêt du résultat au final...

Sinon ton raisonnement est assez obscur et, pour le coup, tu ne parles presque pas du film et de ce que tu en as pensé.

A ceux que les concepts abordés (les concepts scientifiques, pas les extrapolations philosophiques) dans le film intéressent, il y a [url=http://www.amazon.fr/Science-Interstellar-Kip-Thorne/dp/0393351378/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1423402445&sr=8-1&keywords=science+interstellar]le livre de Kip Thorne[/url], qui a travaillé sur le film.

- Lun Fév 09, 2015 12:31 am #164396 [quote="mwu"][url]http://unodieuxconnard.com/2014/11/14/interstellar-le-script-aux-trous-noirs/[/url]
Sérieux, pour en arriver à écrire une pseudo-critique dont le seul et unique but est en fait de décortiquer chaque instant du film pour la seule joie de gueuler, c'est que sa vie doit être vraiment merdique. Et d'ailleurs, quelles sont ses réalisations au juste ? Quelles sont ses compétences ? A-t-il une quelconque légitimité pour se permettre de critiquer à ce point ? Ça ma scie à chaque fois de voir que certains tabassent le travail des autres sans se demander une seule seconde s'ils ont la légitimité de le faire.

Moi j'ai adoré ce film, c'était une magnifique expérience. J'ai lu plusieurs fois ton analyse, j'ai l'impression de ne pas la saisir complètement. Pourquoi réduis-tu le film à ce simple passage dans le tesseract ? Il y a tellement d'autre passages qui méritent chacun une interprétation, je pense par exemple aux moments où le temps devient tout relatif lors de leur visite express sur la planète Miller (celle avec les vagues géantes) qui a durée 23 ans pour leur compagnon resté sur le vaisseau. De la même façon, quand Cooper voit son fils grandir par les courtes vidéos, d'ailleurs l'acteur a dégagé une telle émotion que c'en était presque palpable. Globalement, que penses-tu des passages de distension du temps ? Suis-je le seul à en éprouver une réelle fascination ?

- Lun Fév 09, 2015 11:36 am #164406 [quote="Cybermen"] Il y a tellement d'autre passages qui méritent chacun une interprétation, je pense par exemple aux moments où le temps devient tout relatif lors de leur visite express sur la planète Miller (celle avec les vagues géantes) qui a durée 23 ans pour leur compagnon resté sur le vaisseau.
Marrant, à mes yeux c'est également la scène marquante du film. C'est à ce moment-là que je suis entré dedans, que j'en ai saisi la porté dramatique. Là on comprend ce qui se passe vraiment, et que finalement on est pas "que" dans un film de SF.

Je vais essayer de ne pas spoil, il y a quelques longueurs, voire lourdeurs (les monologues d'Anne Hathaway n'étaient pas indispensables), et avec le recul je me suis dit que la fin aurait pu être différente.

Il y a sûrement des tas de choses à interpréter, d'ailleurs les critiques, bonnes comme assassines, s'en donnent à cœur joie, mais perso j'en suis resté aux évidences, j'ai pris l'émotion comme elle venait et suis sorti de la salle les larmes aux yeux pour la première fois de ma vie.

- Lun Fév 09, 2015 1:11 pm #164413 [quote="mwu"]http://unodieuxconnard.com/2014/11/14/interstellar-le-script-aux-trous-noirs/


Ok le mec est un rageux, ok il n'a surement aucune légitimité sur laquelle appuyer son bashing (quoique le film étant soumis aux spectateurs, chacun a le droit d'y aller à sa propre critique, qu'elle soit fondée ou pas), mais j'ai ressenti à peu de chose près (disons que je suis quand même moins radical que lui) la même chose sur le fond mais surtout sur la forme du film.
Une idée de départ que je trouve mal exploitée : des clichés, des énormes ficelles à l' américaine,des phrases qui se veulent tranchantes niveau série B, des acteurs qu' on a connu bien meilleurs ailleurs (Mcconaughey...) ont eu pour résultat, pour moi, de le transformer en une grosse niaiserie où toute réflexion scientifico-philosophique est engloutie dans une galaxie de bons sentiments à grand renfort d'effets spéciaux et musicaux que je n' arrive plus à regarder.
Et pourtant j' y ai cru à ce film, je m' attendais à être emporté, et puis non.

- Lun Fév 09, 2015 1:13 pm #164414 [quote="Travel_er"]des acteurs qu' on a connu bien meilleurs ailleurs (Mcconaughey...)
L'effet True Detective

« Quelle malédiction a frappé l’Occident pour qu’au terme de son essor il ne produise que ces hommes d’affaires, ces épiciers, ces combinards aux regards nuls et aux sourires atrophiés, que l’on rencontre partout, en Italie comme en France, en Angleterre de même qu’en Allemagne ? Est-ce à ces dégénérés que devait aboutir une civilisation aussi délicate, aussi complexe ? Peut-être fallait-il en passer par là, par l’abjection, pour pouvoir imaginer un autre genre d’hommes. »
E. Cioran

- Lun Fév 09, 2015 1:17 pm #164415 [quote="Cybermen"] Il y a tellement d'autre passages qui méritent chacun une interprétation, je pense par exemple aux moments où le temps devient tout relatif lors de leur visite express sur la planète Miller (celle avec les vagues géantes) qui a durée 23 ans pour leur compagnon resté sur le vaisseau.
J'ai essayé de faire une synthèse du message du film. A mon avis cette séquence sur la relativité du temps n'était là que pour... illustrer le concept de relativité du temps justement (même chose pour les vagues géantes). Un peu comme dans les bouquins d'Asimov : les anecdotes physiques sont là pour que le lecteur se rende compte réellement des contraintes de l'apesanteur et du voyage spatial. Par contre la trame de fond philosophique n'a absolument rien à voir avec l'astrophysique, mais plutôt avec les différents systèmes politiques que les humains se choisissent, et leur adéquation à telle ou telle situation.

Quant à "l'odieux connard"... il s'est bien trouvé des gens pour siffler Fela Kuti.

Qu'est-ce que tu n'as pas compris exactement Cybermen ?

« Quelle malédiction a frappé l’Occident pour qu’au terme de son essor il ne produise que ces hommes d’affaires, ces épiciers, ces combinards aux regards nuls et aux sourires atrophiés, que l’on rencontre partout, en Italie comme en France, en Angleterre de même qu’en Allemagne ? Est-ce à ces dégénérés que devait aboutir une civilisation aussi délicate, aussi complexe ? Peut-être fallait-il en passer par là, par l’abjection, pour pouvoir imaginer un autre genre d’hommes. »
E. Cioran

- Lun Fév 09, 2015 1:19 pm #164416 [quote="Orphée"]Quand je pense aux heures que doit passer l'odieux connard à écrire ses trucs, pour l'intérêt du résultat au final...

Sinon ton raisonnement est assez obscur et, pour le coup, tu ne parles presque pas du film et de ce que tu en as pensé.

A ceux que les concepts abordés (les concepts scientifiques, pas les extrapolations philosophiques) dans le film intéressent, il y a [url=http://www.amazon.fr/Science-Interstellar-Kip-Thorne/dp/0393351378/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1423402445&sr=8-1&keywords=science+interstellar]le livre de Kip Thorne[/url], qui a travaillé sur le film.
Obscur = certaines articulations ne te semblent pas logiques.
Quelles sont-elles ?

« Quelle malédiction a frappé l’Occident pour qu’au terme de son essor il ne produise que ces hommes d’affaires, ces épiciers, ces combinards aux regards nuls et aux sourires atrophiés, que l’on rencontre partout, en Italie comme en France, en Angleterre de même qu’en Allemagne ? Est-ce à ces dégénérés que devait aboutir une civilisation aussi délicate, aussi complexe ? Peut-être fallait-il en passer par là, par l’abjection, pour pouvoir imaginer un autre genre d’hommes. »
E. Cioran

- Lun Fév 09, 2015 1:33 pm #164419 [quote="HipsterInTraining"][quote="Travel_er"]des acteurs qu' on a connu bien meilleurs ailleurs (Mcconaughey...)
L'effet True Detective

J' ai pas vu
Je pensais surtout à dallas buyers club, mud et son apparition énorme dans le loup de wall street