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By coug
#171796 On en a souvent parlé, ci et là, mais il est peut être intéressant d'en faire un sujet à part entière - Tellement on est à un tournant de notre histoire européenne.

Pour commencer, j'aimerais partager cet article - Un des meilleurs que j'ai lu depuis très longtemps dans la presse mainstream. Du caviar champagne à chaque syllabe.

Coralie Delaume est essayiste. Fine connaisseuse du droit communautaire, elle a notamment publié «Europe. Les Etats désunis» (Michalon, 2014).

Extraits:
[quote]
Dans le même genre, on a également eu quelques belles sorties de Michel Sapin telles que «le vote non n'aura pas les mêmes conséquences que le vote oui»,

Pour lui comme pour beaucoup d'autres, une alternance politique n'a pas vocation a entraîner des changements. Les élections nationales servent surtout à occuper les citoyens, à les distraire, elles sont pure comédie.

comme le dit souvent l'économiste Frédéric Lordon et comme il l'a encore rappelé récemment, de très larges pans de ce que devrait être la «politique économique» ( par définition fluctuante: une politique prend en compte le contexte ) ont été gravés dans le marbre de traités. Or la démocratie, c'est avant tout le débat. Mais de quoi voulez-vous débattre quand tout ce qui devrait relever du conjoncturel et de l'adaptable a été ossifié?

Quand on vote aujourd'hui aux élections présidentielles ou législatives, il faut bien en avoir conscience: on vote pour des gens qui n'auront aucune possibilité d'agir sur l'économie de leur pays

Nous sommes dans un nœud de contradictions et, comme le dit le juriste Régis de Castelnau, « L'UE n'est pas un organisme démocratique. Elle n'est pas anti-démocratique, elle est a-démocratique »



Et le plus intéressant est à lire dans l'article:
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015 ... -avant.php
By ILM
#171829 Eh bien coug, à ta grande surprise j'en suis sûr, je ne suis pas d'accord! :D

D'abord avec le titre. L'Europe d'aujourd'hui n'a pas grand chose à voir avec l'URSS à part éventuellement le fait de se fragmenter (ce qui n'est pas encore fait, on peut rêver). Par exemple, on n'a pas encore eu de grande famine (6 millions de morts), de grandes purges (on avance le chiffre de 20 millions de morts sous Staline), et on n'a pas réinventé le goulag. Et surtout, on n'est pas un état fédéral au pouvoir centralisé - c'est justement là que ça coince.

Problème de démocratie? Pour un Suisse, où l'on organise des votations pour un oui ou pour un non, peut-être. Mais comparé aux autres pays... Christian Noyer, on a voté pour lui? La politique budgétaire française, même avant l'euro, on était interrogés dessus? C'est quand la dernière fois que le peuple a été consulté sur le budget de la défense? Le contenu de l'éducation? Les variations d'impôts et la répartition du budget de l'Etat français? On ne peut peut-être pas débattre du principe de libre concurrence en Europe, mais je n'ai pas l'impression qu'on m'ait demandé mon avis pour que la France distribue des subventions aux agriculteurs non plus.

Le problème de l'Europe, c'est que c'est un embryon auquel il reste une longue gestation. Il me semble évident qu'en 57, en plein milieu de la guerre froide à laquelle ils assistaient en spectateurs, les signataires du traité de Rome n'avaient pas en tête de finir comme aujourd'hui, sur une organisation bâtarde au goût d'inachevé. Le rêve de l'Europe, c'est le troisième bloc (quatrième aujourd'hui, mais qu'importe) et ça ne peut fonctionner qu'avec un état fédéral.

Aujourd'hui, on a une organisation censée peser sur les affaires mondiales, mais dont le Président - enfin l'un des trois, rien que ça c'est grotesque - est une figure effacée et vaguement décorative, surtout comparé à la France où l'on a encore l'héritage d'un exécutif fort. Elle passe des "lois" (en fait des directives et des règlements) mais ne peut les faire appliquer sans le bon vouloir des états, qui n'y sont contraints que par traités. Elle n'a pas de frontières internes, mais pas de défense unifiée. Une monnaie commune mais pas de politique budgétaire, commerciale, industrielle ou fiscale unique. C'est comme si on avait un doigt sur la balance et qu'on s'étonnait qu'elle ne revienne pas à l'équilibre. Et encore, je n'ai même pas abordé le fait qu'on ait l'UE d'un côté, et la zone euro de l'autre :roll:.

Evidemment qu'il y a une perte de souveraineté pour un pays qui rejoint l'Europe: c'est tout le concept! Le problème de l'Europe n'est pas un déficit de démocratie (je rappelle d'ailleurs qu'il reste des monarchies en Europe, parlementaires certes, mais monarchies quand même). Un citoyen d'un pays de l'UE a finalement la même influence sur l'élection du président de la Commission Européenne qu'un citoyen américain sur l'élection de POTUS: on vote pour des chefs d'états au niveau de chaque pays, puis eux - comme les grands électeurs - choisissent. Le problème de l'Europe, c'est de ne pas être allée assez loin parce qu'il y a un tas de frileux qui ont peur de perdre leur héritage national, leur identité, ou une autre connerie dans le genre, et que du coup la machine grippe à tous les étages.

Seulement voilà: si on n'avance pas, on recule. On peut continuer à exister comme entités nationales souveraines... ou sinon on peut avoir une influence sur les affaires du monde. Pas les deux. C'est pas à 27, désunis, désorganisés, qu'on risque de pouvoir peser contre les US, une Russie qui se réveille, une Chine industrialisée, ou demain une Afrique unie (ok, peut-être après-demain). On sera réduits à être des destinations touristiques pittoresques, satellites du camp qu'on aura choisi, et puis on laissera faire les grandes personnes (un peu comme la Suisse, finalement :P).

L'Europe qui fait le forcing sur la Grèce, c'est pas une violation insoutenable de souveraineté et de démocratie: c'est le groupe qui exige d'un membre qu'il rentre dans le rang. On peut discuter de l'intelligence des réformes qui lui sont demandées vs. allègement de la dette - ça c'est de la mécanique, et on a des tas d'économistes qui ont des avis (divergents) sur la question. Par contre, le principe ne me choque pas du tout: un pays déconne, l'Europe lui impose quoi faire; si ça lui plait pas et que les négociations échouent, il sort.

Tiens, envisager la sortie d'un pays: encore un truc qui différencie l'Europe de l'URSS.
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By Stéphane
#171831 Et sinon Coug, ça t'arrive de te souvenir du thème du site, à savoir la séduction ?
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By coug
#171833 Tu as raison Stéphane, ca me manque les sujets liés à la séduction. Mais j'ai l'impression qu'il y a moins de problèmes complexes qui sont postés actuellement. Entre Bishop, le club des filles (blandine, diane,..), et les présentations, c'est un peu calme en ce moment.
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By Stan
#171871 [quote]Le problème de l'Europe, c'est de ne pas être allée assez loin parce qu'il y a un tas de frileux qui ont peur de perdre leur héritage national, leur identité, ou une autre connerie dans le genre, et que du coup la machine grippe à tous les étages.

[img]http://tennislegend.free.fr/gif/Billetblase.gif[/img]
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By coug
#171876 L'article en poste 1 réponds bien à ce genre de connerie progressiste:
[quote]On ne peut attendre de l'Union européenne qu'elle soit démocratique, car la démocratie par définition, c'est « le pouvoir du peuple ». Or il n'y a pas de peuple européen. Il y a 28 peuples nationaux.

Ce qui m'inquiète, c'est que les dirigeants non élu de Bruxelles ne cherchent même plus à cacher leur côté dictatorial, en disant qu'il faut un "gouvernement de technocrates à la Grèce". Autrement, ils rêvent de communisme: Parachuter des technocrates qui n'ont jamais été élu. L'unique raison qui pousse la France a défendre la Grèce, c'est que si cette dernière s'en sors à bon compte, elle espère obtenir la même chose. Car qu'on se le dise, le quinquennat Hollande, c'est un quinquennat perdu. Et le temps presse.

Toujours se méfier dans l'histoire de ceux qui prétendent savoir mieux que le peuple ce qui est bien pour lui...

Allé, pour la route, puisque'on nous dit que l'Europe c'est tellement génial:
[img]http://i.imgur.com/Wk85TIX.jpg[/img]
By HipsterInTraining
#171971 Dans un bouquin intitulé "Crise économique ou crise du sens", Michel Drac postule qu'en réalité le monde capitaliste post-néolibéralisme est plus fragile que l'URSS pour plusieurs raisons :



  • chaînes logistiques très longues (car optimisées pour le profit) donc usines très peu intégrées verticalement : je vais chercher des pièces à l'autre bout du monde => en cas de rupture des chaînes logistiques, je ne peux plus rien produire. Tandis qu'en URSS, comme les chaînes logistiques étaient lentes et peu fiables (bureaucratie oblige), les usines étaient intégrées verticalement (je produis le bois, le plastique et le métal pour fabriquer la voiture). Ce qui a fait qu'après l'effondrement, tout es reparti très vite, puisque l'intégralité de la chaîne logistique était sur place.

  • structures anthropologiques complètement détruites en occident : prédominance du citadin célibataire (je ne vais pas dire libéral pour pas fâcher Coug :mrgreen:) détaché de son clan vs. modèle communautaire en URSS (sovkhoze, kolkhoze + famille rurale souche/communautaire). Seul on est toujours plus fragile (pensez au nombre de vieux qui vivent seuls dans votre quartier, et qui mettent 45 minutes pour faire les 50 mètres qui les sépare du Monoprix d'en face, c'est inconcevable dans un modèle anthropologique plus "traditionnel" type Russie ou Maghreb)

  • en URSS tout le monde savait que l'info mainstream était du bullshit. (pour avoir grandi en dictature, je peux confirmer que personne ne croyait aux communiqués officiels, ni au JT, ni à la radio. On les regardait seulement pour avoir le sentiment d'appartenance à un ensemble qui dépasse le cadre familial). Le choc avec la réalité est quand même moins dur quand... tu connais déjà la réalité.

  • le système capitaliste étant plus souple (il se corrige lui-même à travers les crises), il absorbe donc les chocs plus facilement que le mastodonte bureaucratique qu'était l'URSS. De plus l'occident a accumulé beaucoup de richesses pendant les 30 Glorieuses. En conséquence, une mauvaise décision politique/économique met plus de temps à se voir. En URSS comme dit notre ami plus haut, c'était famine direct.



(je cite tout ça de tête, mais dans le livre c'est évidemment mieux argumenté)
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By Elan
#171996 [quote="HipsterInTraining"]Tandis qu'en URSS, comme les chaînes logistiques étaient lentes et peu fiables (bureaucratie oblige), les usines étaient intégrées verticalement (je produis le bois, le plastique et le métal pour fabriquer la voiture). Ce qui a fait qu'après l'effondrement, tout es reparti très vite, puisque l'intégralité de la chaîne logistique était sur place.
Accessoirement le fait d'avoir à gérer l'ensemble des usines et les transports des produits entre elles a conduit [url=https://fr.wikipedia.org/wiki/Leonid_Kantorovitch]Leonid Kantorovitch[/url] à inventer la programmation linéaire et à résoudre le problème du [url=https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_transport]transport optimal[/url] (quelle part de la production de chaque usine doit-on transporter vers quel autre site afin d'optimiser l'ensemble de la chaîne).

Je vous invite à aller regarder, c'est au moins aussi intéressant que comparer l'Europe à l'URSS.
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By coug
#172160 Comment résumer la "crise" grecque (provoquée par les agences de notation américaines, rappellons le) en trois lignes:

[quote]Presque tous les aspects de l’accord Europe-Grèce ont été disséqués par les médias. Cependant un domaine est passé inaperçu: le secteur énergétique bien que la liste des horreurs proposées par Bruxelles, inclue la privatisation de l’électricité, du gaz, du pétrole et du transport d’électricité. Ces pans de l’économie grecque vont passer dans les mains des entreprises allemandes ou françaises en quête de très bonnes affaires à vil prix.

Avec ce plan, la Grèce a bien peu de chance de s’en sortir alors qu'elle dépend à plus de 67% du pétrole.

Le rapport avec l'URSS?

L'URSS voulait controler toutes les entreprises stratégiques (enfin, même les non stratégiques).
Pour y arriver, l'UE prétends libéraliser, pour que des entreprises "privées" (mais en général contrôlées par l'Etat, comme Areva* par exemple) puissent prendre le contrôle.

Au final, c'est juste un peu plus pervers, mais la volonté est identique. Saigner le peuple.

*Areva est une des entreprises qui va prendre le contrôles d'entreprises publiques d'intérêt général hélléniques. Une entreprise privée dites vous?
55% appartiens au "Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives" (un vague organisme publique pour haut fonctionnaires et énarques). Et 28% appartiens directement à l'Etat français. Au final, c'est plus de 80% qui appartiens à l'Etat. Et c'est pareil pour les entreprises allemandes équivalentes évidemment. D'ailleurs, pour Areva, la France interviens même au Mali (sud-sahel), car il faut bien protéger les mines d'uranium de la région... Mais je divague.

En résumé, nous sommes qu'une bande de gueux, et on doit répéter 100 fois que c'est de la "privatisation" et en aucun cas une sombre néo-colonisation étatique.
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By coug
#172161 [quote]Avant le dernier round des négociations avec Bruxelles, et bien conscient du noeud du problème, Vladimir Poutine avait proposé à Alexi Tsipras de lui livrer du gaz et du pétrole à prix réduit afin de relancer l’économie du pays et lui donner une chance de s'en sortir. Malheureusement, l’intransigeance de l’Europe en aura décidé autrement.

Cyniquement, l’Allemagne avait même proposé de vendre son charbon de lignite ainsi qu’une nouvelle centrale à charbon pour générer de l’électricité bon marché.


Ah, et j'oubliais la source:
http://www.2000watts.org/index.php/home ... ergie.html

(Un des rares blogs écologiques digne d'intérêt, qu'il fait sens de consulter de temps à autre).
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By coug
#172163 Peut être les cinq minutes les mieux dépensées de la journée:

[video]https://www.youtube.com/watch?v=m41Tdl5mvdg[/video]
By HipsterInTraining
#172174 [quote="coug"]Comment résumer la "crise" grecque (provoquée par les agences de notation américaines, rappellons le) en trois lignes:

[quote]Presque tous les aspects de l’accord Europe-Grèce ont été disséqués par les médias. Cependant un domaine est passé inaperçu: le secteur énergétique bien que la liste des horreurs proposées par Bruxelles, inclue la privatisation de l’électricité, du gaz, du pétrole et du transport d’électricité. Ces pans de l’économie grecque vont passer dans les mains des entreprises allemandes ou françaises en quête de très bonnes affaires à vil prix.

Avec ce plan, la Grèce a bien peu de chance de s’en sortir alors qu'elle dépend à plus de 67% du pétrole.

Le rapport avec l'URSS?

L'URSS voulait controler toutes les entreprises stratégiques (enfin, même les non stratégiques).
Pour y arriver, l'UE prétends libéraliser, pour que des entreprises "privées" (mais en général contrôlées par l'Etat, comme Areva* par exemple) puissent prendre le contrôle.

Au final, c'est juste un peu plus pervers, mais la volonté est identique. Saigner le peuple.

*Areva est une des entreprises qui va prendre le contrôles d'entreprises publiques d'intérêt général hélléniques. Une entreprise privée dites vous?
55% appartiens au "Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives" (un vague organisme publique pour haut fonctionnaires et énarques). Et 28% appartiens directement à l'Etat français. Au final, c'est plus de 80% qui appartiens à l'Etat. Et c'est pareil pour les entreprises allemandes équivalentes évidemment. D'ailleurs, pour Areva, la France interviens même au Mali (sud-sahel), car il faut bien protéger les mines d'uranium de la région... Mais je divague.

En résumé, nous sommes qu'une bande de gueux, et on doit répéter 100 fois que c'est de la "privatisation" et en aucun cas une sombre néo-colonisation étatique.

Je suis entièrement d'accord avec toi à ceci près que faire une distinction état/privé en 2015 n'a plus de sens. Le néolibéralisme a muté en une conjonction état/pouvoir financier car pour maintenir ses plus-values (appelées par la masse absurde de capital excédentaire), il doit saigner l'économie réelle, sinon c'est impossible (jeu à somme nulle). Or les gens en général n'apprécient pas d'être pauvres, surtout quand ils ont été riches avant. Donc le néolibéralisme a du intégrer la force étatique comme moyen de répression (le banquier déteste faire le sale boulot physique) législative (lois anti-manifestation en Espagne), fiscale (étouffement des classes moyennes productives en France) et bientôt physique (création d'une police européenne habilitée à intervenir partout dans l'UE, militarisation de la police aux USA).

Encore et toujours le biais libéral "classique" caractéristique de coug ! :mrgreen:

Or comment appelle-t-on la conjonction de la police et de la droite d'affaires ?
Indice : ça commence par un "f" et les féministes l'utilisent beaucoup.

D'où le rapprochement très juste que tu fais avec l'URSS : ça devient en dernière instance un système de destruction de valeur.
Dans l'URSS, destruction de valeur et production de rien du tout.
Dans l'UE néolibérale, destruction de valeur, et production de plus-values absurdes par une minorité possédant du capital, du réseau, et un fort pouvoir de modélisation mathématique.

Et encore, les social-démocraties européennes agissent comme un garde-fou en redistribuant une partie de la plus-value aux classes les plus pauvres. L'Etat français achète la paix sociale. Sans ce filet, les choses seraient allées plus vite, comme aux USA, où les villages de tentes prolifèrent, et où 46 millions de personnes doivent s'alimenter avec des tickets restaurant de l'Etat (chiffres : USDA Food Administration, sept. 2014)
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By Elan
#172177 [quote="coug"]55% appartiens au "Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives" (un vague organisme publique pour haut fonctionnaires et énarques).
Je t'invite à te renseigner sur les fonctions et missions du [url=https://fr.wikipedia.org/wiki/Commissariat_%C3%A0_l%27%C3%A9nergie_atomique_et_aux_%C3%A9nergies_alternatives]CEA[/url], tu trouveras pas beaucoup d'énarques dans les patrons mais plutôt des ingénieurs et chercheurs en sciences physiques.