- Lun Mai 16, 2016 6:53 pm
#179024
[video]http://www.dailymotion.com/video/x44g0fe_la-fabrique-des-garcons-comment-le-patriarcat-ne-cesse-de-s-auto-perpetuer_schoolundefined[/video]
Voilà la conférence, pour vous faire votre avis. Je pense que certains ont jugé un peu vite le contenu, vous seriez peut-être agréablement surpris de voir un autre angle d'analyse. Elle (Sylvie Ayral) construit son analyse sous l'angle anthropologique voire sociologique pour mettre à jour les mécanismes de construction du "moule" des garçons. Elle ne parle pas du biologique et ne le nie pas non plus. Elle parle des constructions sociales, de comment les institutions perpétuent ces schèmes de rapport sociaux faussés et inégaux.
D'abord elle fait un petit inventaire des lieux communs entendus autour des sexes, puis elle relate des témoignage d'enfants, comment eux voient-ils la chose. Elle fait référence également à Robert Brannon et Déborah David qui ont identifié quatre injonctions principales régissant le rôle masculin :
1) "Sois un chef" --> Etre à la hauteur, être compétitif, performant (travail, sexe...)
2) "Sois un chêne vigoureux" --> Ne pas perdre la face, ne pas montrer de vulnérabilité
3) "Si tu me cherches, tu me trouves" --> Savoir se battre, refus d'être dominé, se montrer brave, insensible, dur
4) "On n'est pas des gonzesses" --> se distinguer hiérarchiquement des filles, faire corps avec les garçons (fraternité)
Elle explique en quoi ces comportements sont valorisés, par les parents voire parfois même par les filles. Elle explicite les mécanismes de cette fabrique qui sont de nature différente : symbolique, idéologique, politique.
Elle dit aussi que les vraies "victimes" ne sont pas les filles, mais bien les hommes en s'appuyant sur des statistiques d'accidents, de mort etc...
Après je vous laisse découvrir. Il y a une seconde partie aussi où l'intervenant parle plus du sport et de la musique qui créent et véhiculent de la violence, avec les constructions de type stade, les clips de rap etc...
En cherchant sur le net, j'ai trouvé à peu près les mêmes arguments dans ce mémoire : [url]http://www.acoeurdhomme.com/sites/default/files/memoire_janvier_2005.pdf[/url]
[quote]un garçon qui contrevient aux exigences du rôle, s’expose à être insulté : on le traitera de bébé, de tapette, de fif, de moumoune. Il s’expose également au risque d’être agressé physiquement, harcelé et exclu.
Les garçons subissent de fortes pressions de manière à se conformer aux injonctions de la masculinité conservatrice. Citons à ce sujet William Pollack : « Au lieu de laisser les garçons explorer ces états et ces gestes naturels et spontanés, on les oblige à les refouler très tôt dans leur vie. On les force à devenir indépendants, autonomes et autosuffisants. Et quand ils commencent à craquer sous la pression, quand néanmoins ils manifestent des sent
iments ou des comportements « féminins », nous ne leur témoignons aucune empathie et les couvrons de ridicule. Nous les accablons de sarcasmes et de menaces, nous les humilions parce qu’ils n’ont pas réussi à se comporter de manière typiquement masculine. Ce sont de telles réactions qui suscitent chez nos garçons une vive détermination à ne plus jamais agir ainsi et à refouler très loin tous ces sentiments. »
C'est intéressant, d'un côté on a la pression sociale, les institutions, et autres (par exemple clips de rap) qui poussent a refouler et agir de telle ou telle façon en véhiculant des stéréotypes grossiers (surtout chez les enfants), et de l'autre on a une disparition des modèles d'inspiration masculin et féminin afin de pouvoir répondre à la question "Comment être un homme/une femme (en société)? " (cf. Estrelinha). Sachant que la réponse varie selon les époques, et qu'elle n'implique pas forcément génératrice d'inégalités.
Avec de plus en plus de familles monoparentales, voire homoparentale, avec la colonisation de nos sociétés par l'idéologie libérale du sans limite + l'injonction positiviste* et quand on voit les images que véhicule notre société, que ce soit la publicité, la télé, la politique etc... Je me demande comment un enfant peut se construire sainement.
*[url]http://www.dailymail.co.uk/news/article-3529572/I-m-love-son-want-baby-Mother-falls-son-gave-adoption-32-years-ago.html[/url] "Suivant la logique libérale, qu'est-ce qui pourrait en effet s'opposer au désir de deux adultes consentants, si ce n'est qu'une morale archaïque ? [...] Positiver sans fin, sans jamais "négativer", sans capacité à dire non, c'est la matrice du libéralisme. Invariant des sociétés humaines, l'interdit de l'inceste est constitutif de notre humanisation. La société libérale qui permet l'accumulation sans fin des droits touche, et lève, l'interdit ultime. Elle finit par applaudir sa propre destruction."[size=85] La décroissance, Mai 2016[/size]
Voilà la conférence, pour vous faire votre avis. Je pense que certains ont jugé un peu vite le contenu, vous seriez peut-être agréablement surpris de voir un autre angle d'analyse. Elle (Sylvie Ayral) construit son analyse sous l'angle anthropologique voire sociologique pour mettre à jour les mécanismes de construction du "moule" des garçons. Elle ne parle pas du biologique et ne le nie pas non plus. Elle parle des constructions sociales, de comment les institutions perpétuent ces schèmes de rapport sociaux faussés et inégaux.
D'abord elle fait un petit inventaire des lieux communs entendus autour des sexes, puis elle relate des témoignage d'enfants, comment eux voient-ils la chose. Elle fait référence également à Robert Brannon et Déborah David qui ont identifié quatre injonctions principales régissant le rôle masculin :
1) "Sois un chef" --> Etre à la hauteur, être compétitif, performant (travail, sexe...)
2) "Sois un chêne vigoureux" --> Ne pas perdre la face, ne pas montrer de vulnérabilité
3) "Si tu me cherches, tu me trouves" --> Savoir se battre, refus d'être dominé, se montrer brave, insensible, dur
4) "On n'est pas des gonzesses" --> se distinguer hiérarchiquement des filles, faire corps avec les garçons (fraternité)
Elle explique en quoi ces comportements sont valorisés, par les parents voire parfois même par les filles. Elle explicite les mécanismes de cette fabrique qui sont de nature différente : symbolique, idéologique, politique.
Elle dit aussi que les vraies "victimes" ne sont pas les filles, mais bien les hommes en s'appuyant sur des statistiques d'accidents, de mort etc...
Après je vous laisse découvrir. Il y a une seconde partie aussi où l'intervenant parle plus du sport et de la musique qui créent et véhiculent de la violence, avec les constructions de type stade, les clips de rap etc...
En cherchant sur le net, j'ai trouvé à peu près les mêmes arguments dans ce mémoire : [url]http://www.acoeurdhomme.com/sites/default/files/memoire_janvier_2005.pdf[/url]
[quote]un garçon qui contrevient aux exigences du rôle, s’expose à être insulté : on le traitera de bébé, de tapette, de fif, de moumoune. Il s’expose également au risque d’être agressé physiquement, harcelé et exclu.
Les garçons subissent de fortes pressions de manière à se conformer aux injonctions de la masculinité conservatrice. Citons à ce sujet William Pollack : « Au lieu de laisser les garçons explorer ces états et ces gestes naturels et spontanés, on les oblige à les refouler très tôt dans leur vie. On les force à devenir indépendants, autonomes et autosuffisants. Et quand ils commencent à craquer sous la pression, quand néanmoins ils manifestent des sent
iments ou des comportements « féminins », nous ne leur témoignons aucune empathie et les couvrons de ridicule. Nous les accablons de sarcasmes et de menaces, nous les humilions parce qu’ils n’ont pas réussi à se comporter de manière typiquement masculine. Ce sont de telles réactions qui suscitent chez nos garçons une vive détermination à ne plus jamais agir ainsi et à refouler très loin tous ces sentiments. »
C'est intéressant, d'un côté on a la pression sociale, les institutions, et autres (par exemple clips de rap) qui poussent a refouler et agir de telle ou telle façon en véhiculant des stéréotypes grossiers (surtout chez les enfants), et de l'autre on a une disparition des modèles d'inspiration masculin et féminin afin de pouvoir répondre à la question "Comment être un homme/une femme (en société)? " (cf. Estrelinha). Sachant que la réponse varie selon les époques, et qu'elle n'implique pas forcément génératrice d'inégalités.
Avec de plus en plus de familles monoparentales, voire homoparentale, avec la colonisation de nos sociétés par l'idéologie libérale du sans limite + l'injonction positiviste* et quand on voit les images que véhicule notre société, que ce soit la publicité, la télé, la politique etc... Je me demande comment un enfant peut se construire sainement.
*[url]http://www.dailymail.co.uk/news/article-3529572/I-m-love-son-want-baby-Mother-falls-son-gave-adoption-32-years-ago.html[/url] "Suivant la logique libérale, qu'est-ce qui pourrait en effet s'opposer au désir de deux adultes consentants, si ce n'est qu'une morale archaïque ? [...] Positiver sans fin, sans jamais "négativer", sans capacité à dire non, c'est la matrice du libéralisme. Invariant des sociétés humaines, l'interdit de l'inceste est constitutif de notre humanisation. La société libérale qui permet l'accumulation sans fin des droits touche, et lève, l'interdit ultime. Elle finit par applaudir sa propre destruction."[size=85] La décroissance, Mai 2016[/size]
Lentius, profundius, suavius