- Dim Mar 19, 2017 12:56 pm
#182017
bonjour Stephane, je vois que ton podcast sur le thème des cours de fitness n'est pas encore relayé ici mais il soulève un sujet intéressant sur la " sexologie du sport ".
Alors pour apporter quelques éléments de réponse à ta question à F.Delavier, déjà le yoga présente un grand nombre de similitudes avec les cours de fitness, pratique de groupe, pas d'opposition directe ou de duel donc pas d'échec ni de prise de risque, activité sans variation du milieu extérieur dans sa logique interne, ce qui peut, par symétrie, soulever la question de la proportion de femme à fort taux de H ( pour ne pas dire plus ) dans les sports collectifs, où le milieu extérieur ( terrain, ballon, grand nombre d'adversaires en mouvement ) varie en permanence et demande une adaptation perpétuelle dans des situations à résolution de problème, des facultés de représentation dans l'espace ( sens de l'orientation ) et de lecture de trajectoire.
Pour en revenir au sujet du yoga, c'est une activité basée sur les sensations internes et l'écoute de soi, ou le dépassement de soi se réalise en repoussant sa tolérance à la douleur par de l'étirement postural passif. Le muscle en position d'allongement maximal envoie un signal de douleur au cerveau pour lui dire que la limite est atteinte et ne doit pas être dépassée au risque de se blesser, et le cerveau a pour réaction de sécréter des endorphines, substances antidouleurs, et hormones du plaisir.
Sur un autre plan, cette question nous amène aux différents réactions face au stress et à ton anecdote de la rencontre avec le chien menaçant par exemple ( agression-fuite pour H / tétanie-soumission pour F ).
Il y a également une différence de vision sur les vertus du sport : effort, travail, douleur, fatigue, victoire sur autrui pour la lecture sociale, plaisir différé transitionnel, opposé au plaisir immédiat individuel sans contrainte. Ce qui oppose également le sport comme activité dans laquelle on se fait du mal pour son bien en finalité différée, à d'autres activités hédonistes dans lesquelles on se fait du bien pour une finalité ou des conséquences qu'on préfère souvent nier.
On peut ajouter au yoga un coté esthétique et gracieux un peu comme dans la danse. Il y a un côté exotique aussi car cette activité ne s'inscrit pas dans la réalité culturelle de l'homo faber européen, homo faber chez qui le culte du corps prend son sens dans l'art martial du bellatores. L' aspect métaphysique voir théologique du yoga dispense également d'avoir à faire appel au rationnel.
Voilà une tentative d'articuler les plans biologico-organique, psycho-affectif et éconimico-social à travers la question que tu as posée.
Petite digressions sur les arts martiaux, qui ignorent l'esprit Coubertin et les conventions de Genève, à la différence des sports de combats.
PS : en voilà une petite que je garde sous le coude depuis un moment :
" Le cheval est dangereux devant, dangereux derrière et inconfortable au milieu."
[Winston Churchill]
tout le contraire de la femme
cordialement