Séduction & dynamiques sociales : articles, analyses et questions

Modérateurs: animal, Léo

By Never too late
#120557 C'est une question que je me pose depuis que j'ai découvert la séduction. Est-ce qu'au fond, dire d'une fille qu'elle est une allumeuse, n'est -ce pas se dédouaner de sa propre responsabilité d'une séduction ratée? Est-ce que 100% des filles mignonnes et sympa ne sont pas, aux yeux du "grand public" et des gentils garçons des allumeuses, alors qu'elles ne font juste que tester le gars pour savoir s'il va lui résister, et par là-même se montrer intéressant et au-dessus du lot?

Et-ce qu'au fond, la victime de la soi-disant allumeuse ne serait pas tout simplement l'AFC (ou le player inexpérimenté) qui a foiré sa séduction?

Bref, être "allumeuse" ne fait-il pas partie de la normalité d'une jolie fille sympa?

Je m'interroge vraiment là-dessus, et aimerais avoir des avis de players expériméntés.
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By BelAmant
#120566 C'est un peu général comme question.


L'AFC n'est pas victime des allumeuses ou des testeuses, mais de sa position d'éternel second face à la gente féminine.

Sa manière de s'y prendre, sa vision idilique des femmes, sa non-connaissance des dynamiques de séduction et des leviers d'attraction ont pour conséquences séductions ratés, obsessions amoureuses, positions de confident ou meilleur ami, bref, éternel second.

Face à cette réalité, son incapacité à ne serait-ce que vouloir la voir et se remetter en question font que, évidemment, cet échec sera à terme de la faute de la femme, cette allumeuse qui lui avait fait de faux espoirs.

"Cette S***** s'est foutue de ma gueule, elle m'a pris pour un con en me faisant espérer pour rien"
Pensée courante de l'AFC suite à un échec et dont la familiarité du discours ne trahit que la partie émergée de sa frustration (j'ai bien dit émergée).

Remettre la faute sur l'autre pour protéger son égo. Niveau zéro. L'égo est une science humaine.


Tester n'est pas allumer. Tester est passif.

Une fille mignonne et sympa est sollicitée. Dans ce "hamas" elle teste pour faire le tri. Mauvaises experiences passés, AFC lourds, ou même package attrayant à vérifier la cohérence et les épaules.

Mais quand elle teste, c'est sincère, elle teste réellement l'homme pour ses qualités d'homme qu'elle souhaite mettre en lumière et par lesquelles elle sera attirée.


Les allumeuses, elles "allument" pour des raisons qui ne sont finalement que de l'intérêt pour elles-même.
La majorité du temps, pour combler une carrence d'estime de soi ou d'affection dont elle puise la source sur l'exterieur, sur l'attention qu'on lui porte, sur l'intérêt qu'elle génère.

Suceuses d'attention, suceuses d'intérêts, actives sur l'exterieur car incapable de s'aimer par elle même.

Un combat sans fin. Tu n'est que son miroire. Valable aussi pour les hommes. Le truc, c'est de savoir le discerner.



Bref, pour répondre à ta question, être allumeuse n'est pas la normalité d'une jolie fille sympa, c'est juste la généralisation de la foule masculine au regard de leur incompétence et non connaissance féminine et à terme de leur frustration.

Ils ne sont victime que de leur incapacité à s'intéresser au sujet et à se remettre en question.



PS : Pour nuancer, une fille "jolie et sympa à estime de soi normale" peut t'allumer pour te tester.
Lui montrer de l'intérêt en réponse (lorsqu'elle te touche, lorsqu'elle te complimente, lorsqu'elle sexue d'elle même"agressivement") en dit long sur ta dépendance affective (ton seul intérêt pour elle serait l'intérêt que tu porte à n'importe qui te donnerait de l'intérêt). C'est un test.

PS2 : On pourrait parler de l'emploi du terme "allumeuse" de part la foule féminine qui catégoriserait une autre femme.
On rentrerait dans une logique d'insécurités et complexes féminins, de concurrence les renvoyant à leur oedipe et la séduction du père en concurrence à la mère, de jalousie (évidemment), de conventions, normes sociales et réputations, mais restons sur les hommes car c'est un autre débat.
By Never too late
#120569 Merci pour cette explication claire et détaillée.

[quote="BelAmant"] Le truc, c'est de savoir le discerner.

C'est LA difficulté. Je pense qu'elle dépendra de notre capacité à analyser notre game (solide ou foireux) et les réactions de la cible en conséquence.

[quote="BelAmant"]Bref, pour répondre à ta question, être allumeuse n'est pas la normalité d'une jolie fille sympa, c'est juste la généralisation de la foule masculine au regard de leur incompétence et non connaissance féminine et à terme de leur frustration.

Ils ne sont victime que de leur incapacité à s'intéresser au sujet et à se remettre en question.


C'est exactement la question que je me posais (c'est d'ailleurs pour ça que j'avais mis "allumeuse" entre guillemets, car c'est notre manière à nous d'interpréter son comportement et donc, si, c'est sa normalité au sens où elle ne fait que tester), et tu viens de me donner la réponse. :wink:
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By BelAmant
#120571 A noter qu'un test est un signe d'intérêt.

Plus ton jeu est bon, plus tu reçois de tests. C'est leur manière de communiquer lorsqu'elle te perçoivent comme joueur, donc amant potentiel.

La suceuse d'attention ("allumeuse", "petite estime extravertie") se discerne lorsque tu la qualifie. Elle se désintéresse. Elle veut juste travailler à obtenir ton intérêt, pas l'obtenir.
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By animal
#120572 [quote="BelAmant"]Dans ce "hamas"
"hamas"= mouvement terroriste
"amas"= un petit tas, accessoirement ça se dit "cet amas"
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By lolalola
#120576 Voici l'occasion rêvée pour répondre à Stéphane sur une question qu'il a posée il y a longtemps à savoir "Pourquoi les filles se passionnent-elles pour l'équitation ?"

Je sais, ça part alambiqué, comme souvent avec moi.

J'ai une théorie fumeuse qui explique pourquoi les hommes actuels sont plus désorientés que leurs ainés dans la société actuel, j'essaye de faire court :
[mode fumeuse=on]
Historiquement, les hommes avaient toutes sortes de rites de passage qui faisait qu'on savait quand "on devenait un homme". La cérémonie de l'homme oiseau, le service militaire, se faire emmener par son père au bordel, ou autre.
Quoiqu'il en soit, on rentre petit garçon, et on ressort "homme".
Avec beaucoup de déni, la plupart du temps d'ailleurs, puisque l'on entend régulièrement des discours d'anciens combattants du genre "avant d'aller à l'armée, je savais pas éplucher les patates, maintenant je sais". Souvent pour justifier que "si j'y suis passé, pourquoi pas les suivants"
D'autres diront que c'est l'école d'ingénieur/de commerce, d'autre encore les scouts, etc.
Le point commun étant souvent qu'on est entre hommes, et que les "nouveaux" en chient sans comprendre les directives des "anciens". Pour prétendre les comprendre, à postériori en justifiant ainsi l'existence de ces rites.

Les femmes, quant à elles, ont une réalité très différente. Elles prennent OBLIGATOIREMENT conscience de leur nature de proie à l'adolescence, à cause de leur changement physique. Elles voient les regards changer, et elles prennent conscience du "danger".
Ainsi, elles jouent beaucoup plus finement sur leurs qualités que les garçons, puisqu'elles ont un banc d'essai permanent, de par l'expérience qu'elles ont de la différence entre un regard "désintéressé" (qui date de l'époque où elles étaient trop jeunes pour être séxuées) et un regard se situant entre "intéressé" et "lubrique".
Les hommes, eux, ne peuvent ni seuls, ni spontanément, ni intuitivement, comprendre la mécanique inverse.
Or, dans notre société moderne, l'épreuve du feu du rite de passage ayant disparu, on assiste à la non différenciation entre les hommes et les garçons. (Sauf pour les éminents lecteurs de ce site)
Le marketing de la Playstation, les bagnoles "gros joujou", les photos de pub de la parfaite famille où on marie une BCBG de 30 ans en tailleur à un ado attardé à peine mieux habillé que ses enfants, toute cette iconographie montre bien que les hommes modernes n'en sont plus.

Revenons à nos moutons, ou plutôt nos chevaux.
Mon explication de cavalier à la question de Stéphane est la suivante :
Lors de sa rencontre avec l'équidé, l'adolescente, la femme jeune ou moins jeune rencontre une proie. Le cheval, vous le savez si vous en avez approché un sans finesse, est certe un animal impressionnant, mais n'est absolument pas équipé pour se défendre, si ce n'est en prenant la fuite.
Or, la jeune femme, lorsqu'elle découvre son charme et ainsi sa nature de proie, perd définitivement le bénéfice des rapports amicaux avec les hommes, et perçoit la dimension descendante du rapport de force qui l'oppose aux hommes.
Et avec le cheval, la femme trouve un rapport où elle n'est plus la proie, un rapport où il lui faut apprivoiser sa monture.

Pour boucler la boucle de ma théorie et finalement revenir au sujet de départ, je crois que les femmes sont très comparables aux chevaux dans leur manière d'aborder la séduction.
Elles sont la proie, et elles décident de fuir, d'une manière plus ou moins sèche, plus ou moins irréversible. Mais l'initiative est toujours à l'attaquant, jamais à la proie, sauf en cas de curiosité irrépressible.

Et cette fuite, ce contrôle dans la fuite, c'est exactement tout ce que théorise les différentes "méthodes" de séduction.

Quiconque a déjà essayé d'attraper une monture récalcitrante dans un paddock voit de quoi je parle.
[/mode]

Tout ça pour abonder dans le sens de ce qui a été dit en disant que "les allumeuses" ça n'existe pas.
C'est juste une nième manière de fuir, afin d'observer l'attaquant.

PS: Je précise avant que la remarque ne me soit faite que l'intellect des femmes rend les variations dans la fuite bien plus savoureuses, et ajoute bien évidemment un nombre inouï d'avantages à la fréquentation de celles-ci, une fois la griserie de la conquête passée, ce qui n'est que rarement le cas avec les chevaux.
By Never too late
#120582 Intéressant, ta théorie n'est pas fumeuse du tout, car il est question justement de ces rites de passage dans le livre d'Elisabeth Badinter "XY de l'identité masculine", où elle stipule (si j'ai bien compris son propos évidemment) que contrairement à la femme qui devient telle dès la puberté, l'homme ne le devient qu'au prix d'un très long et très dur parcours initiatique. Elle cite d'ailleurs certains longs rites de passage de sociétés tribales qui ne sont pas piqués des vers, et qui feraient passer le service militaire pour un week-end à Disneyland.

Etre un homme doit donc s'acquérir comme un diplôme.

Elle va même plus loin en sous-entendant que la "féminité" est la condition première de l'être humain et que le garçon qui n'est pas devenu homme est en quelque sorte une jeune fille dans un corps d'homme (besoin d'affection insurmonté, désir ou contrainte de soumission, frilosité devant les responsabilités de la vie, refus du risque, goût pour la sécurité, fragilité, etc...) force est de reconnaître que ce n'est pas faux, hélas. Cela aurait donc donné naissance à "l'homme doux" (AFC?), qui, selon ses dires, et on ne peut que lui donner raison, fut un échec partout dans le monde où il est apparu. "L'homme dur" (le jerk?) n'ayant pas ses faveurs non plus, elle espère (le livre date de 1992) qu'après la mutation obligée du petit garçon en homme viril ("grand séducteur"?), il pourra, dans la quarantaine, réconcilier sa nature masculine avec sa nature féminine (en qualités, bien sûr, et non en défaut/handicaps sus-nommés) afin de former un parfait équilibre.

Hélas, il faut bien reconnaitre que depuis 20 ans, "l'homme doux" est devenu la norme (d'où le déferlement de livres, méthodes et coachings en séduction pour ces infortunés handicapés de la virilité dont nous nous efforçons tous de ne plus jamais faire partie)

Quant à ceux qui ont atteint le parfait équilibre entre Yin et Yang, si je ne nie pas qu'ils puissent avoir de l'attrait pour les femmes, il me semble qu'ils ne font pas le poids dans leur regard face à "l'homme dur", qui reste un best-seller, il suffit de regarder les bras auxquels s'accrochent bien souvent les plus belles femmes. Elisabeth Badinter a malheureusement fait l'impasse dans son livre sur le gôut immodéré, voire masochiste des femmes pour "l'homme dur". Je ne pense pas que ce dernier ait jamais eu à se plaindre de soi-disant "allumeuses".

Mais je disgresse, revenons au sujet initial :mrgreen:

[quote="lolalola"]

Tout ça pour abonder dans le sens de ce qui a été dit en disant que "les allumeuses" ça n'existe pas.
C'est juste une nième manière de fuir, afin d'observer l'attaquant.



Donc, tester encore et toujours, ou fuir définitivement, selon les cas.

L'allumeuse, encore un concept erronné crée par les pauvres hommes, au même type que la séparation sainte/salope...
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By lolalola
#120603 Comme monsieur Jourdain, j'évoquais Badinter et je ne le savais pas ! :)
Je suis certainement possédé, Elizabeth, sors de mon corps !
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By isador
#120605 [quote]Elle va même plus loin en sous-entendant que la "féminité" est la condition première de l'être humain et que le garçon qui n'est pas devenu homme est en quelque sorte une jeune fille dans un corps d'homme

C'est une théorie qui se tient complètement. Ca se rapproche même dans l'analyse (bien que les conclusions soient différentes) de l'étude : il distingue la féminité (sorte de psychologisme qui ne saisit pas le logos) de la masculinité (compréhension du monde social, productivité, logique...).
Si on considère que les hommes (à l'inverse des femmes) ne deviennent hommes qu'au fruit de leur labeur (dans les sociétés traditionnelles), alors évidemment, cette dualité est expliquée.
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By coug
#120619 Le cas de figure que tu décris, est à mon avis assez répandu. La fille, sympa, sociable, discute, puis le mec, AFC comme tu dis, inintéressant, collant, chiant,... Refroidis la fille.

Après, il y a aussi des allumeuses, des vrai, dont c'est une activité plus ou moins lucrative, à part entière. Je me souviens d'une nana, que j'ai entendue dire "merde, j'ai plus d'argent sur moi" - "Tu vas faire comment?" - "Boah, je vais me faire payer des verres".

Le second aspect, de l'allumeuse professionnelle, me parait être le côté psychologique. Une démonstration de pouvoir, voir de mépris envers la gente masculine, "voila, tout ces mecs, je peux les avoir en claquant des doigts".