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Modérateurs: animal, Léo

By jazzitup_
#155958 [img]http://ecx.images-amazon.com/images/I/418JDyLhAaL._SY300_.jpg[/img]

Dénonciation étonnante de la névrose psychopop qui prend le relais du "judéochristianisme castrateur". Inventaire des idées reçues, du bien-pensant psy.

Ouvrage à recommander à tout membre du forum en thérapie: vous comprendrez immédiatement si votre thérapeute vous permet de grandir (et à terme, de vous libérer), ou bien si vous y trouvez un prétexte de ne pas affronter vos dragons.

Mais la description de ces thérapies et thérapeutes ratés n'est pas le seul intérêt de l'ouvrage; Alain Valterio montre les effets de la nouvelle moraline psy sur les relations entre individus: disparition des rites de passage, éducation des enfants sans distance avec l'adulte, pères à qui l'ont reproche toujours d'être trop présents ou trop absents, jeux de pouvoir lors des droits de visite, écoute incestueuse des mères confidentes toujours disponibles, refus d'assumer le masculin chez les hommes, amitié homme-femme, refus de la compétition, haine du mâle dominant et qualités (gentillesse, collaboration) prêtées aveuglément aux femmes.

On pense très vite à un autre auteur qui traite depuis 15 ans des mêmes thèmes: là, c'est envoyé avec plus d'humour et moins de ressentiment, et surtout en s'appuyant sur une pléthore de cas pratiques proprement hallucinants vécus en thérapie individuelle ou en institution. Bon, Alain Valterio est suisse, et valaisan qui plus est, il n'a pas eu à se battre contre la police de la pensée des intellectuels français, ça doit aussi aider.

[quote]Le problème de l'homme n'est pas celui qu'il rencontre avec la femme, mais celui qu'il rencontre avec son masculin à cause de l'ingérence de la psyrose dans l'éducation, une psyrose qui semble attendre d'un homme qu'il s'ajuste le plus possible aux attentes de l'autre sexe
(psyrose est la contraction de névrose psy, rose la couleur du rouge délavé)

[quote]Indiscutablement, la force physique de l'homme est un des grands refoulés de la psyrose de par le fait qu'elle est une inégalité qu'impose la nature. ... Plus on dira aux hommes que cette différence n'a aucune importance, plus ils pourrait devenir un danger pour les femmes. Ce qui est nié devient dangereux. Le deuxième grand manquement de cette culture thérapeutique, c'est qu'il est de moins en moins autorisé à ce que les garçons se retrouvent entre eux dans une horizontalité où chacun est tenu de se faire une place.

[quote]La peur n'est plus un défi à relever, elle est une pathologie dont on va se guérir chez le thérapeute. Le mot volontee est devenu tabou. ... Tout s'obtient par la miraculeuse régression dans une antériorité, que ce soit une vie antérieure ou une enfance oubliée ou un quelconque point de résilience

[quote]On considère généralement que les hommes qui sont rejetés par leur partenaire "ne savent pas s'y prendre avec elle". Pour ce qui est d'apporter des solutions à ce problème, les stéréotypes niais de certains spécialistes vont bon train et se limitent à des inepties qui ont la symbolique du fameux bouquet de fleurs de la Saint-Valentin (alors même que j'ai entendu bien des femmes me dire en ce 14 février, une fête à la gloire de cet Éros débile: "Pourvu qu'il ne vienne pas avec un bouquet, je vais devoir passer à la casserole!")

[quote]La seule fois où j'ai pu constater que des hommes avaient retrouvé les faveurs d'une épouse qui les rejetaient sur le plan sexuel, c'est lorsque celui-ci avait eu une aventure extra-conjugale.

[quote]Or bien des hommes, faute d'avoir été confrontés aux réalités masculines, ne portent pas sur eux la trace de ce masculin qui pourrait en faire des hommes sollicités par d'autres femmes. Ce sont souvent ces hommes-là qui vous chanteront les louanges du respect et de la fidélité. (Pour un homme qui ne doute pas d'en être un, le respect n'est pas un discours, il va de soi.)

Le reste du livre est à l'avenant et c'est très drôle.
By jazzitup_
#155963 On me pose par MP la question sur ma remarque en gras. Sans vouloir donner de leçons (ce n'est pas mon métier):

Lis le livre: ça te permettra d'identifier le prêt-à-penser psy, et voir si ton thérapeute est caricatural et applique des recettes toutes faites - ce qui serait un comble pour un praticien qui cherche à rendre libre.

Fais-toi recommander un thérapeute par des proches en bonne santé mentale, pas par des abonnés qui chantent la même chanson depuis 15 ans à leur thérapeute.

N'hésite pas à en consulter plusieurs. Suis ton instinct. Choisis celui qui te parle comme à un adulte et non comme à une victime. Evite celui qui te donne trop de confort.
By jazzitup_
#156155 Goûté avant hier soir: Audrey, qui préside une ONG, a une histoire qui traîne depuis 3 ans avec un ex. Ex qui est un collègue de travail, et qui la relance tous les 10 jours - à tel point que c'est devenu un jeu: si elle accepte le jeu, bing, il l'invite à boire un verre ou à dîner, si elle ne répond pas, elle le croise dans les couloirs et il lui reproche son mutisme.

Ceci alors qu'ils ne sont plus ensemble et qu'ils ne travaillent pas ensemble, juste dans le même cube de béton.

En creusant un peu, on apprend que les seules fois où il lui fiche la paix, c'est quand elle trouve la bonne distance. C'est-à-dire qu'il y a un autre homme dans sa tête/vie/chambre à coucher.

Elle est allée voir une thérapeute. Bien entendu, au lieu de la responsabiliser, de lui montrer en quoi ses actions alimentent la situation, la thérapie a servi à diaboliser le pauvre garçon, qui "n'a pas les couilles de couper le contact".

A quoi ça sert de faire des études universitaires + une spécialisation si c'est pour:

1) sortir les mêmes âneries que lors de l'afterworks du vendredi entre copines, le Mojito en moins,
2) retirer toute possibilité au patient d'agir sur sa vie ?