- Sam Oct 13, 2012 3:22 am
#127251
[quote="Arthur Rimbaud"]Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées;
Mon paletot soudain devenait idéal;
J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal;
Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées!
Je revenais d'une soirée chargée de rencontres - de moi, de l'autre -, d'émotions et de changements.
Je m'étais enfin tiré du lit pour fêter un anniversaire.
Après bien des signes et des escaliers, je m'assois sur les marches d'une esplanade qui donne sur une des plus belles vues de Lyon...
Un groupe de jeunes filles sur mon côté parlait de mode et d'études, et je m'apprêtais à aller me coucher en leur lançant un timide "bonsoir" désœuvré. Tout à coup un pas sec et ondulé derrière moi. Une femme me dépasse, bottes à talons, sac au dos. Elle alla se placer devant la rambarde, où l'on peut s'asseoir et regarder briller les lumières de la ville tout en ayant les pieds fleurtant avec les vignes. Contrairement à la plupart des gens, elle était venue pour la vue et non pour prendre une photo ou téléphoner.
Je finis ma cigarette, et m'avance. Elle avait laissé un espace vide à côté d'elle, où il ne manquait que mon séant. Jolie femme, la trentaine, brune aux yeux noirs et la coupe au carré (belle serait trop dire, elle avait des cernes). Tandis que je me retourne l'esprit pour savoir comment l'aborder sans avoir l'air d'un psychopathe à une heure si tardive, elle décroche son portable - je me dis que c'est mort - pour écouter... une sorte de comptine en espagnol. Elle sourit.
Elle raccroche. Tourne la tête. Me sourit. Je lui souris.
Je me torture toujours les méninges et finis par remarquer qu'elle fume. Je sors alors l'accroche la plus banale au monde :
[quote]Excusez-moi... Vous auriez du feu?
Aussi simple et banal que cela soit, elle me sourit toujours - sans que je puisse discerner s'il s'agit d'un sourire poli de défense ou d'un sourire sincère - et finit par me donner (sans que j'aie demandé quoique ce soit) son prénom. Julie. Commente la vue, ce que j'avais pensé à faire mais cru trop simple. Puis nous commençons à échanger, et au détour de la conversation, elle me raconte qu'elle a vécu à Munich pendant son enfance. Je la branche sur l'Allemagne.
Comme la conversation faiblit, je finis par dire que je vais me coucher (j'habite juste à côté, et best contrainte de temps ever) et lui propose de prendre son numéro pour aller boire un café (best projection ever, ironie bien sûr), ce qu'elle refuse poliment.
Conclusion : abordage raté (je n'étais pas vraiment sûr de là où je souhaitais mener cette conversation) mais j'y suis allé quand même. Et ça a beau être frustrant que ce soit tombé à l'eau (parce que j'étais dans l'attente), je suis quand même heureux de constater que ce soit si simple.
Connaissez-vous. Et agissez.
Vala
P.-S. : Je vous prie d'être indulgents, c'est mon premier récit de rencontre. Il ne se passera rien bien entendu - à moins que je ne la recroise au même endroit et qu'elle tombe folle amoureuse de moi, ce qui m'étonnerait fort - mais je pense que la rencontre valait le coup d'être écrite : entre autres pour montrer aux nouveaux que les gens normaux ne vous mordront pas si vous leur parlez...
Mon paletot soudain devenait idéal;
J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal;
Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées!
Je revenais d'une soirée chargée de rencontres - de moi, de l'autre -, d'émotions et de changements.
Je m'étais enfin tiré du lit pour fêter un anniversaire.
Après bien des signes et des escaliers, je m'assois sur les marches d'une esplanade qui donne sur une des plus belles vues de Lyon...
Un groupe de jeunes filles sur mon côté parlait de mode et d'études, et je m'apprêtais à aller me coucher en leur lançant un timide "bonsoir" désœuvré. Tout à coup un pas sec et ondulé derrière moi. Une femme me dépasse, bottes à talons, sac au dos. Elle alla se placer devant la rambarde, où l'on peut s'asseoir et regarder briller les lumières de la ville tout en ayant les pieds fleurtant avec les vignes. Contrairement à la plupart des gens, elle était venue pour la vue et non pour prendre une photo ou téléphoner.
Je finis ma cigarette, et m'avance. Elle avait laissé un espace vide à côté d'elle, où il ne manquait que mon séant. Jolie femme, la trentaine, brune aux yeux noirs et la coupe au carré (belle serait trop dire, elle avait des cernes). Tandis que je me retourne l'esprit pour savoir comment l'aborder sans avoir l'air d'un psychopathe à une heure si tardive, elle décroche son portable - je me dis que c'est mort - pour écouter... une sorte de comptine en espagnol. Elle sourit.
Elle raccroche. Tourne la tête. Me sourit. Je lui souris.
Je me torture toujours les méninges et finis par remarquer qu'elle fume. Je sors alors l'accroche la plus banale au monde :
[quote]Excusez-moi... Vous auriez du feu?
Aussi simple et banal que cela soit, elle me sourit toujours - sans que je puisse discerner s'il s'agit d'un sourire poli de défense ou d'un sourire sincère - et finit par me donner (sans que j'aie demandé quoique ce soit) son prénom. Julie. Commente la vue, ce que j'avais pensé à faire mais cru trop simple. Puis nous commençons à échanger, et au détour de la conversation, elle me raconte qu'elle a vécu à Munich pendant son enfance. Je la branche sur l'Allemagne.
Comme la conversation faiblit, je finis par dire que je vais me coucher (j'habite juste à côté, et best contrainte de temps ever) et lui propose de prendre son numéro pour aller boire un café (best projection ever, ironie bien sûr), ce qu'elle refuse poliment.
Conclusion : abordage raté (je n'étais pas vraiment sûr de là où je souhaitais mener cette conversation) mais j'y suis allé quand même. Et ça a beau être frustrant que ce soit tombé à l'eau (parce que j'étais dans l'attente), je suis quand même heureux de constater que ce soit si simple.
Connaissez-vous. Et agissez.
Vala
P.-S. : Je vous prie d'être indulgents, c'est mon premier récit de rencontre. Il ne se passera rien bien entendu - à moins que je ne la recroise au même endroit et qu'elle tombe folle amoureuse de moi, ce qui m'étonnerait fort - mais je pense que la rencontre valait le coup d'être écrite : entre autres pour montrer aux nouveaux que les gens normaux ne vous mordront pas si vous leur parlez...
Er schoss ein leeres Wort zum Zeitvertreib
In’s Blaue — und doch fiel darob ein Weib.
In’s Blaue — und doch fiel darob ein Weib.