- Sam Déc 21, 2013 2:36 am
#143065
J'ai eu envie d'écrire cet article pour deux raisons. Mettre mes idées au clair sur le sujet, dans un premier temps. Et rendre un peu justice aux femmes. La position féminine est loin d'être facile, contrairement a ce que les hommes supposent naturellement - et encore plus quand ils arrivent ici, blessés et remontés contre elles.
Je n'ai pas la prétention de tout balayer, juste de poser quelques observations. Par ailleurs, si jamais ce que j'écris soulève d'indignation une quelconque féministe qui passerait par la, je précise qu'être femme n'est que la partie sexuée des femmes, elles sont bien autre chose a côté. Et si cette nuance ne suffit pas, qu'elle voit ce texte comme de la pure misogynie phallogocentrée et puis basta.
De l'apprentissage des femmes.
L'entrée a l'adolescence est cet âge où les jeunes filles découvrent qu'elles peuvent être objet de désir. C'est toujours fou d'être objet de désir. Ça tombe sur une personne sans qu'elle sache pourquoi. Qu'est ce qui a attiré l'autre vers moi ? On n'a pas envie d'y croire tant c'est impalpable et irrationnel. Alors elles testent, se maquillent de trop, mettent des habits proches de la pute pour accentuer une féminité chancelante a leurs yeux naïfs. Mais oui, ça marche, elles peuvent être objet de désir. Ivresse de s'imaginer des sillages d'hommes se retournant sur leur passage. Bref, qu'une femme puisse de manière générale attirer les hommes est en général assez vite acquis pendant ces années.
Le mirage du désir.
Mais que ce soit acquis ne signifie pas que ça ne conserve pas un caractère d'irréel. Ce qui manque le plus aux femmes, c'est l'assurance de leur féminité. Pour preuve tous les magasines féminins qui présentent des modèles (pardon, des TOP modèles, imaginez le niveau ! ) comme s'il fallait qu'elles se passent le mot, le truc qui allume le désir. Ce truc dont elles ne savent pas ce que c'est mais qui marche. Rien que pour cette position aveugle, précaire, je plains les femmes. Le recours au truc qui ferait de chaque la femme, l'objet de désir singulier est attendrissant chez elle. Quelque part, on pourrait même dire que les femmes se maquillent non pas pour s'apprêter mais pour se rassurer d'y être pour quelque chose dans l'attirance qu'elles provoquent. De même, cette ténacité extraordinaire a choisir les habits. Quoi de plus touchant qu'une femme qui s'effondre parce qu'une autre a la même robe qu'elle ? Renvoyée de la singularité qu'elle espérait toucher du doigt a pas grand chose, surtout si l'autre la porte mieux qu'elle. Alors c'est l'autre qui aura ce truc dont elle croyait y être, plus elle. Tout le féminin, ce truc qui créé le désir est aspiré d'un coup.
L'anonymat du désir.
Souvent j'entends a complainte des jeunes filles qui se sont faites sauter une soirée puis n'ont plus eu de nouvelles du type. Elles en sont un peu outrées et amères. Je me retiens toujours de leur dire "Bravo, tu es en train de faire l'apprentissage de ce qu'est être une femme." Il en faut peu pour soulever le cœur, ou a défaut, la bite, des hommes. Un peu apprêtée, et les voilà en rut. Et pourtant, sitôt l'acte consommé, ils ne rappellent plus. Ces jeunes filles se retrouvent dans une position double : elles savent désormais qu'elles ont un pouvoir sur les hommes, celui de créer le désir. Certes. Mais elles savent désormais que ce pouvoir est fugace et volatile et qu'elles ne sont que pur objet de consommation dans cette affaire. On pourrait dire qu'elles savent qu'elles n'y sont pour rien, en tant qu'individus. (En ce sens on devrait toujours se méfier d'une femme qui affirme que pour tenir un homme, il suffit de s'occuper de son ventre et de son bas ventre. Elle est restée bloquée et traumatisée par ce passage.)
C'est déjà la première imbécilité des hommes sur le sujet. Fantasme infinie de toute puissance. Ils s'imaginent vite qu'après tout, une fois qu'on sait qu'on capte le désir des hommes, il suffit d'apprendre a en jouer et l'affaire est dans le sac, on s'assure une rente et un confort matériel a toute épreuve. Combien d'hommes ont la bêtise de dire "Si j'étais une nana, je serais une vraie salope/manipulatrice." Bref, elles pourraient se satisfaire de cette preuve statistique. Tant qu'ca bande, y a de la femme.
Sois un homme, que je puisse être femme.
Créer le désir est une preuve est tellement impersonnelle qu'elle ne compte pour rien. (Qu'on soit d'accord : c'est une chose négligeable mais nécessaire. Le premier réflexe d'une nana quand un mec ne bandera pas c'est de se dire que c'est de sa faute - puis de rassurer le mec ...) l'étape d'après c'est d'être validé par celui qu'elle convoite. Les autres qui lui tournent autour sont négligeables, alors que l'élu a parole d'or. (D'où le fait qu'après une rupture, les hommes s'imaginent que les femmes couchent dans la semaine avec 13 mecs différents alors que dans la plupart des cas il faut des mois ... Les autres ne comptent pas dans l'appréciation de sa féminité.) Position féminine encore une fois inconfortable : si elle veut se prouver qu'elle est pour lui un objet de désir, elle ne peut pas être explicité dans sa chasse a l'homme. Si elle l'était, elle serait sur le mode masculin de la conquête et ça ne lui prouverait en rien qu'elle est désirable. D'où cette phrase de Talleyrand qui affirme qu'une femme pardonne a celui qui brusqué l'occasion, jamais a celui qui la manque. Celui qui la manque l'a nié en tant que femme. Et les hommes sont tellement bêtes, aveugles sur ce genre de choses ...
Voilà ce qui m'est venu a la lecture du forum ces dernières semaines.
Je n'ai pas la prétention de tout balayer, juste de poser quelques observations. Par ailleurs, si jamais ce que j'écris soulève d'indignation une quelconque féministe qui passerait par la, je précise qu'être femme n'est que la partie sexuée des femmes, elles sont bien autre chose a côté. Et si cette nuance ne suffit pas, qu'elle voit ce texte comme de la pure misogynie phallogocentrée et puis basta.
De l'apprentissage des femmes.
L'entrée a l'adolescence est cet âge où les jeunes filles découvrent qu'elles peuvent être objet de désir. C'est toujours fou d'être objet de désir. Ça tombe sur une personne sans qu'elle sache pourquoi. Qu'est ce qui a attiré l'autre vers moi ? On n'a pas envie d'y croire tant c'est impalpable et irrationnel. Alors elles testent, se maquillent de trop, mettent des habits proches de la pute pour accentuer une féminité chancelante a leurs yeux naïfs. Mais oui, ça marche, elles peuvent être objet de désir. Ivresse de s'imaginer des sillages d'hommes se retournant sur leur passage. Bref, qu'une femme puisse de manière générale attirer les hommes est en général assez vite acquis pendant ces années.
Le mirage du désir.
Mais que ce soit acquis ne signifie pas que ça ne conserve pas un caractère d'irréel. Ce qui manque le plus aux femmes, c'est l'assurance de leur féminité. Pour preuve tous les magasines féminins qui présentent des modèles (pardon, des TOP modèles, imaginez le niveau ! ) comme s'il fallait qu'elles se passent le mot, le truc qui allume le désir. Ce truc dont elles ne savent pas ce que c'est mais qui marche. Rien que pour cette position aveugle, précaire, je plains les femmes. Le recours au truc qui ferait de chaque la femme, l'objet de désir singulier est attendrissant chez elle. Quelque part, on pourrait même dire que les femmes se maquillent non pas pour s'apprêter mais pour se rassurer d'y être pour quelque chose dans l'attirance qu'elles provoquent. De même, cette ténacité extraordinaire a choisir les habits. Quoi de plus touchant qu'une femme qui s'effondre parce qu'une autre a la même robe qu'elle ? Renvoyée de la singularité qu'elle espérait toucher du doigt a pas grand chose, surtout si l'autre la porte mieux qu'elle. Alors c'est l'autre qui aura ce truc dont elle croyait y être, plus elle. Tout le féminin, ce truc qui créé le désir est aspiré d'un coup.
L'anonymat du désir.
Souvent j'entends a complainte des jeunes filles qui se sont faites sauter une soirée puis n'ont plus eu de nouvelles du type. Elles en sont un peu outrées et amères. Je me retiens toujours de leur dire "Bravo, tu es en train de faire l'apprentissage de ce qu'est être une femme." Il en faut peu pour soulever le cœur, ou a défaut, la bite, des hommes. Un peu apprêtée, et les voilà en rut. Et pourtant, sitôt l'acte consommé, ils ne rappellent plus. Ces jeunes filles se retrouvent dans une position double : elles savent désormais qu'elles ont un pouvoir sur les hommes, celui de créer le désir. Certes. Mais elles savent désormais que ce pouvoir est fugace et volatile et qu'elles ne sont que pur objet de consommation dans cette affaire. On pourrait dire qu'elles savent qu'elles n'y sont pour rien, en tant qu'individus. (En ce sens on devrait toujours se méfier d'une femme qui affirme que pour tenir un homme, il suffit de s'occuper de son ventre et de son bas ventre. Elle est restée bloquée et traumatisée par ce passage.)
C'est déjà la première imbécilité des hommes sur le sujet. Fantasme infinie de toute puissance. Ils s'imaginent vite qu'après tout, une fois qu'on sait qu'on capte le désir des hommes, il suffit d'apprendre a en jouer et l'affaire est dans le sac, on s'assure une rente et un confort matériel a toute épreuve. Combien d'hommes ont la bêtise de dire "Si j'étais une nana, je serais une vraie salope/manipulatrice." Bref, elles pourraient se satisfaire de cette preuve statistique. Tant qu'ca bande, y a de la femme.
Sois un homme, que je puisse être femme.
Créer le désir est une preuve est tellement impersonnelle qu'elle ne compte pour rien. (Qu'on soit d'accord : c'est une chose négligeable mais nécessaire. Le premier réflexe d'une nana quand un mec ne bandera pas c'est de se dire que c'est de sa faute - puis de rassurer le mec ...) l'étape d'après c'est d'être validé par celui qu'elle convoite. Les autres qui lui tournent autour sont négligeables, alors que l'élu a parole d'or. (D'où le fait qu'après une rupture, les hommes s'imaginent que les femmes couchent dans la semaine avec 13 mecs différents alors que dans la plupart des cas il faut des mois ... Les autres ne comptent pas dans l'appréciation de sa féminité.) Position féminine encore une fois inconfortable : si elle veut se prouver qu'elle est pour lui un objet de désir, elle ne peut pas être explicité dans sa chasse a l'homme. Si elle l'était, elle serait sur le mode masculin de la conquête et ça ne lui prouverait en rien qu'elle est désirable. D'où cette phrase de Talleyrand qui affirme qu'une femme pardonne a celui qui brusqué l'occasion, jamais a celui qui la manque. Celui qui la manque l'a nié en tant que femme. Et les hommes sont tellement bêtes, aveugles sur ce genre de choses ...
Voilà ce qui m'est venu a la lecture du forum ces dernières semaines.