- Mar Aoû 06, 2013 8:05 pm
#136640
Je continue...
Rose Selavy n'a cependant pas tort de parler de "grâce". Mais je soupçonne Rose Sélavy d'être un peu protestant et de croire en la prédestination
. Dans le catholicisme, la grâce est accordée et peut être retirée.
Dans le catholicisme, celle-ci est consécutive à une recherche de recueillement. [réf. nécessaire] La grâce se distingue par là du miracle, censé pouvoir atteindre aussi bien un esprit non préparé, et même un incroyant.
Dans le protestantisme, la grâce désigne plus spécifiquement le don, immérité, du salut en Jésus-Christ. Elle entraîne la foi.
On parle de grâce lorsque Dieu accorde une faveur imméritée à l'homme (par exemple, le salut par grâce), à l'inverse de la miséricorde qui se produit lorsque Dieu ne donne pas à l'homme le châtiment qu'il mérite.
La grâce de Jésus-Christ, et de son Père, transparait dans leurs miracles.[url]http://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A2ce_%28religion_chr%C3%A9tienne%29[/url]
En effet, le Larrousse nous apprend que ( [url]http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/charisme/14762[/url] )
charisme nom masculin vient du grec
(grec kharisma, -atos, grâce)- Influence sur les foules d'une personnalité dotée d'un prestige et d'un pouvoir de séduction exceptionnels.
- Ensemble de dons spirituels extraordinaires (glossolalie, miracles, prophétie, visions…), octroyés [i]transitoirement par l'Esprit-Saint à des groupes ou à des individus en vue du bien général de l'Église.
[/i]
Bref, le charisme, c'est comme la grâce, ça vient et ça repart. Et la capacité à influencer les foules disparaît inévitablement une fois que la foule n'est plus. Le charisme de Napoléon à Sainte-Hélène ? Bah non, ça n'a aucun sens.
Le "vrai charisme", pour reprendre la terminologie de
Sine Fide - que je soupçonne lui aussi de succomber à la prédestination - n'est en aucun cas une qualité psychologique immobile. En gros, on naîtrait avec ou pas. Tous les exemples que j'ai cités sont justement ceux répertoriés par les sociologues et les historiens comme des exemples de leaders charismatiques : donc, dire qu'ils ne sont pas charismatiques, c'est avoir un petit problème avec la définition du mot. Et ce qui me gêne dans votre propos,
Sine Fide, c'est que vous n'avez aucun contre-exemple à apporter.
Et pour contredire, je dirai qu'au contraire, le charisme de ces hommes a bel et bien survécu au temps - même si ces hommes ne sont plus devenus charismatiques une fois éjectés du pouvoir - Staline, Che, Hitler, Napoléon, de Gaulle etc continuent bel et bien d'avoir leurs admirateurs.
Un leader charismatique rencontre évidemment des oppositions fortes. Qu'il y ait eu un fort sentiment antigaulliste bruyant mais parfaitement minoritaire en France, nul ne songerait à le contester, et d'ailleurs, il est amusant de voir que ces antigaullistes brandissaient à leur tour une floppée de figures charismatiques : Marx, Mao, Freud... et que certains manipulateurs charismatiques allaient prendre le pouvoir (je songe à Lacan, Althusser puis Mitterrand), mais ce serait oublié la formidable manifestation pro-gaulliste du 30 mai 1968 qui signait la victoire provisoire de De Gaulle.
Je précise par ailleurs que de Gaulle a toujours eu des opposants farouches depuis 1947, et que ceux-ci n'ont pas attendu mai 68 pour se réveiller.
Pour le dire autrement :
Qu'une entreprise, une équipe de football soient magnifiquement dirigée par un leader charismatique, cela n'empêche nullement que les entreprises concurrentes ou que les équipes de football adverses soient sous le charme du meneur en question.
D'ailleurs, que va valoir le charisme d'un chef d'entreprise sur un terrain de football ? Que va valoir le charisme d'un joueur de football lorsqu'on l'opère du genou à l'hôpital ? Rien. Sinon qu'il a peut-être tout de même une propension à savoir séduire, ce qui peut être utile en toute circonstance...
Ce qui fait que le charisme, c'est la séduction appliquée à la foule (ou du moins à un groupe de personnes).