- Ven Aoû 03, 2012 2:39 pm
#124735
[quote="johnnylajoie"][quote="Eick"]Tout part d'un principe de légitimité. C'est le noyau dur de la timidité.
Chez le timide, il y a comme une paralysie qui s'incruste dans son état conscient ; il a l'intime conviction de ne pas mériter ce qu'il essaie d'atteindre. La peur du risque mélangée à
la peur de ne pas plaire alimente cet espèce de cercle vicieux qui projette le timide dans une position d'infériorité.
Pendant l'adolescence, j'avais des crises d'acné à m'en rendre malade. J'étais gêné jusqu'à la moelle parce que je savais que les filles me trouvaient moche avec ces papules sur le visage. Pourtant, les autres camarades avaient aussi de l'acné mais eux, ils arrivaient à séduire les filles intéressantes. Là ou j'ai merdé à cette époque, c'est que j'ai pris mon défaut pour une fatalité. Je ne voyais plus que lui.
Maintenant, les choses ont bien changées - et ma peau aussi - mais je garde toujours la conviction de ne pas être au summum de moi même. J'ai beau être beau me sentir bien dans mes fringues, je trouve toujours un soucis quelque part.
La peur de ne pas plaire, et la peur de déranger aussi. Sentiment que l'on peu resentir parfois, surtout lorsque l'on a toujours appris à rester en retrait.
J'ai reçu une éducation très "classique" disons, un peu à l'ancienne : la discretion, la pudeur, l'humilité, les rêgles de politesse et de bonne tenue... résultat, à force de mettre de la distance entre moi et les autres, j'ai mis très longtemps à comprendre comment interagir avec eux, et surtout à comprendre que les autres ne sont pas obligatoirement supérieurs.
Tu m'étonnes, mais c'est juste hallucinant le fatras de conneries que nos parents (pour certains) ont pu nous coller dans la tête, pour finalement faire de nous une personne timide (à des degrés divers) et, fatalement, frustrée...
Parfois, je me dis qu'être livré à soi-même à 10 ans, avec des parents qui s'en foutent un peu, c'est pas si mal, en tout cas bien mieux qu'une mère possessive et autoritaire, et un père sans couilles. Bon, après, j'exagère quand je dis "des parents qui s'en foutent", mais vous comprenez l'idée.