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Modérateurs: animal, Léo

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By Monsieur
#144870 Le premier homme et L'homme révolté sont justement les deux derniers ouvrage que j'ai lu (heureux hasard).

Le second m'a tout bonnement bluffé, notamment pour ses chapitres portant sur la révolte métaphysique et sur les liens entre révolte et arts (soit le début de l’œuvre et la fin). Les autres sujets traités m'ont un peu moins captivé mais c'est sans doute lié à une lecture moins attentive de ma part (j'étais en période d'examens).
Je pense que je ne manquerai pas de m'y replonger dans un futur proche. En tout les cas j'ai découvert un Camus que je ne connaissais pas !
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By Ventel
#144871 Exact.

Camus est un auteur émouvant. Ou du moins, il ne laisse pas indifférent.

Maintenant, vivre totalement dans l'absurde ne me semble pas être une solution.
Il faut tempérer et admettre que l'inexplicable est justement à mi-chemin du divin.

J'ai retenu deux choses de cet auteur :
- Il ne faut rien attendre de cette vie humaine.
- Dieu, s'il existe, n'a pas une conscience pensante.
- L'apitoiement n'est pas une solution.
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By la mouche
#144872 Vu qu'on est dans l'absurde, j'invite tout le monde à lire ce qui est sans doute le plus grand livre de philosophie de la seconde moitié du XIXe: L'Obsolescence de l'Homme.
A l'époque, j'ai écrit un article dessus, je le mets en copie:

C'est l'histoire de l'Obsolescence de l'homme, la description de ce que Gunther Anders appelle la honte Prométhéenne, le sentiment qu'à l'homme devant la machine qu'il voit comme une perfection inatteignable, comme un élément qui dépasse ses capacités physiques, imaginatives, intellectuelles. C'est aussi l'un des premiers à s'intéresser au système des médias et à la télévision, bien avant Baudrillard ou Debord. Le premier tome de l'Obsolescence de l'homme est publié en Allemagne en 1956 (et en 2002 en France, co-édition Encyclopédie des Nuisances et Ivrea), le second en 1980 (en 2010 en France aux éditions Fario).


Peut-on imaginer la puissance d'explosion d'une bombe atomique? Peut-on éprouver de la compassion vis à vis du malheur que nous servent quotidiennement les informations télévisées? Peut-on atteindre le degré de rapidité et de précision de la machine? Non. L'homme est désuet, le poids du monde technique qu'il a fabriqué l'écrase de sa masse, lui qui n'a fais aucun progrès humain ou physique et ne peut plus appréhender le feu qu'il a rapporté du char de Zeus. Mais il n'y peut rien, sa honte réside dans son humanité même, comme le bossu qui fuie les quolibets, même si sa raison lui dit bien que sa bosse est un fatum, ainsi, c'est l'être de l'homme qui devient son fardeau. Sa situation devient de l'envie, une forme de jalousie à l'égard des machines qui se traduit, selon le mot de Charles Colton ("l'imitation est la plus sincère des flatteries") en imitation, en simulacre. L'homme entouré de machines intègre la vision du monde de l'objet. Les critères des machines deviennent les siens et sa propre appréciation du monde devient le mépris qu'auraient les machines envers lui, si elles avaient une conscience.

L'humain va alors tenter de se perfectionner selon les critères de la machine: il doit s'endurcir pour devenir un parfait rouage du système technicien; pouvant ainsi obéir aux désirs de la machine qui désormais dicte sa loi. Il doit être adaptable selon les besoins de cette dernière et doit être parfaitement intégré au système; son humanité, source d'imperfections, le rend honteux et ses erreurs sont à charge dans un monde qui n'offre pas de place à l'homme. Le gouffre paraît pour lui immense, il ne peut devenir machine, il est condamné pour avoir été engendré et non pas pensé et fabriqué pour la pratique d'une tâche unique. Alors il fait comme ces femmes (Anders cite cette exemple) qui font des make up, cherchant ainsi à donner à leur visage la parfaite uniformité d'une plaque de métal, leur ongles vernis devenant objets décoratifs dans une volonté d'auto-réification, un déni de l'organique qui est une tentative de sortir de la honte en sortant de l'humain.
Pasolini avait déjà senti ce conformisme des corps, cette laideur qu'il voyait poindre dans la jeunesse italienne. Car le corps est affecté par le désir de machine, le break dance, par ses mouvements brusques et cassés est une forme d'apologie de la mécanique, tout comme la musculation et le gel sont devenus les outils d'un idéal masculin d'efficacité technique.
Les vedettes deviennent par ce biais nos idoles, nos dieux, car, à force d'être répétées, représentées, elles deviennent des produits, des perfections fantasmées qui sont les idéaux de la machine; elles évoluent, par leur changement de statut, en une espèce "ontologiquement supérieur". Le clip de Louis Bertignac 22m est à ce titre remarquable puisqu'il met en scène un tapis roulant d'usine que surmontent de petites boîtes de plastique (comme les boîtes de Barbie) dans lesquelles jouent des mini Bertignac. La star produisant des objets de consommation devient elle-même un produit de consommation.

L'humain doit aussi s'adapter au rythme des machines, il doit entrer dans cet état d'activité totale, celui d'une machine qui non seulement est en mouvement, mais utilise l'intégralité de ses ressources pour sa tâche. L'homme, par son rapprochement machinal d'avec le monde mort des choses, doit lui aussi utiliser perpétuellement tout ses sens, tout le temps. C'est ainsi qu'il développe une forme de faim, une gloutonnerie sans limite de sens, il va regarder la télé en mâchant un chewing-gum et en serrant compulsivement sa zapette. L'intégralité de ses capacités va être déployé pour combler la peur du vide, la peur de l'inactivité, impossible dans le paradigme des machines. Cette utilisation compulsive de nos sens entraîne une anémie de chacun d'entre eux, comme nous n'écoutons jamais vraiment, nous n'avons pas d'oreilles, comme nous ne dégustons pas, nous n'avons pas de papilles, comme...
De plus, cette obsession du remplissage joue le rôle d'un divertissement, accaparé que nous sommes par la perpétuelle exigence de nos sens, nous sommes à la recherche d'occupation sonore, visuelle... Nous en oublions la calme réflexion, la concentration du silence, et bien souvent la paresse de nos esprits nous incitent à soigner notre boulimie par le moyen le plus simple, la télévision.


D'ailleurs, Gunther Anders s'intéresse aussi aux conséquences des médias et invente un terme absolument génial: "l'ermite de masse". L'ermite de masse, c'est l'individu qui, en regardant le monde par la télévision devient relié au monde entier, tout en étant profondément seul. Le monde s'inverse dans ses notions de proximité, car celui que l'on voit par la télévision, ce monde réduit par le petit écran qui avale les dimensions des choses, ce monde qui n'est qu'un leurre nous est présenté avec une totale promiscuité: le présentateur nous regarde dans les yeux, nous dévoile tout, comme dans une émission de téléréalité, c'est la transparence totale. Devant ces images on a l'impression de tout savoir, de tout comprendre, de tout saisir et l'on s'en sent d'autant plus proche.
Alors que le mystère de la vie, nos interrogations quotidiennes face aux autres humains, la distance que nous entretenons avec les gens se creusent par nos absences télévisuelles. Il m'est arrivé parfois, au cours d'un discussion, que la personne en face de moi, bien qu'active dans la conversation et réceptive à mes paroles, sorte son portable et se mette soudainement en pianoter. J'avais l'impression d'un reniement du corps physique, la personne à côté de moi, que je pouvais toucher et sentir était bien plus proche d'un interlocuteur lointain que de moi. Elle était ouverte à la masse du monde et fermée à l'individu proche d'elle. C'en est déprimant.
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By Maurice
#144963 Le Rouge et le Noir continue de m'offrir ses trésors, qui pleuvent littéralement sur la fin de l'ouvrage. L'intrigue est passionnante et ce qui s'y dit est furieusement intelligent.

Vous, apprenti mâle, décidez de vivre l'aventure avec une dominante femelle de notre espèce ?

"Un voyageur anglais raconte l'intimité où il vivait avec un tigre ; il l'avait élevé et le caressait, mais toujours sur sa table tenait un pistolet armé." Stendhal Le Rouge et le Noir. Chapitre XXXII

Je voudrais aussi illustrer ce que je disais : "Il y a chez Stendhal cette incapacité à dissocier le psychologique du sociologique qui en fait tout le prix", parce qu'il est possible que je me sois mal exprimé. Ce n'est pas qu'il n'y a pas d'analyses psychologiques (formidables moments des malentendus entre amants, comme ceux qui s'aimaient étaient en réalité condamner à ne jamais se comprendre) ou sociologiques (l'aristocratie sous la Restauration, par exemple) : mais jamais il ne fait d'un principe sociologique ou psychologique le principe du monde qu'il déploie dans son roman. Nous avons affaire à du vivant, en mouvement (ou plutôt à son imitation, bien entendu) : son miroir qu'il promène le long du chemin sur des êtres baignant parmi d'autres êtres.
Ce que je voulais dire, c'est que dans les analyses des agissements des personnages, il n'y a jamais de prédominance définitive accordée ni au psychologique, ni au sociologique mais un art de l'analyse fine et nuancée telle que je la retrouve souvent dans les analyses téléphoniques que Stéphane nous fait partager et qui me plaisent pour cette raison. Pas d'esprit de système donc qui fige la vie dans un artifice.

Comme tout ouvrage exigeant, si le Rouge et le Noir ne se donne pas facilement, il se médite longtemps, il se relit aussi (j'ai marqué plein de pages) : quelle erreur de l'avoir lu trop tôt et de le relire si tard !
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By Ventel
#144966 [quote="Maurice"]quelle erreur de l'avoir lu trop tôt et de le relire si tard !

Que cache cet intérêt particulier pour la courte vie de Julien Sorel ?
Tu es d'une nostalgie presque curieuse, Maurice.

Je suis sûr que cette redécouverte littéraire cache des remords et des regrets.
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By Maurice
#145205 "Last night I dreamt I went to Manderley again..."
"La nuit dernière, je rêvais que je retournais à Manderley..."

Voilà, j'étais dans la Coupe du Monde de football de Littérature avec Stendhal, me voilà en Division 2 anglaise avec le Rebecca de Daphné du Maurier. Ouvrage reposant, certes un peu fade en comparaison de ce qui précédait, où je voyage un peu en Cornouaille britannique et retrouve un peu le caractère des gens de Cornouaille française. Ouvrage qui se lit vite, bien construit, bien écrit manifestement (et pas trop mal traduit) qui me permet de "revoir" mentalement le film d'Alfred Hitchcock et surtout me laisse de la disposition d'esprit pour continuer à être habité de ma précédente lecture.

Je n'attends rien de particulier de cet ouvrage sinon de la distraction, mais je révise en quelque sorte quelques classiques sur les relations homme / femme. Il est agréable de lire un portrait de trois femmes par une femme sans aucune féministerie.

Ci-dessous, Joan Fontaine, décédée le mois dernier, dans Rebecca de Hitchcock.

[img]http://3.bp.blogspot.com/-nIOCM9Dtkww/T3OLu30ykLI/AAAAAAAAAqg/yYWtSvs3Sa4/s1600/rebecca+joan+fontaine+2.jpg[/img]
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By Maurice
#145354 On se demandait ce que c'était qu'une femme charismatique. Certains disaient qu'elle n'existait pas. Rebecca, qui attire instantanément la sympathie de tous ceux qui l'approchent, est sans doute une femme charismatique, du moins tel qu'elle se donne à lire dans ses portraits.

Une phrase clé de Rebecca :
"je crois bien que la bonté et la sincérité d'une femme valent mieux pour son mari que tout l'esprit et toute la beauté du monde".

Réflexion personnelle suite à une lecture croisée de Rebecca et du Rouge et du Noir : une chose que l'amant doit dépasser pour pouvoir vivre pleinement un "amour de coeur", que l'on pourrait aussi appeler "amour de paix" (cf texte de Stendhal dans la rubrique "Leçon de séduction avec Stendhal") : l'ennui sans doute. (La cristallisation, l'idéalisation, me semble surtout concerner l'"amour de tête", que l'on pourrait aussi appeler "amour d'orgueil" ou "amour de guerre").
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By Ventel
#145489 Puisque j'ai terminé L'homme qui rit, je posterai, d'ici peu, un thread sur Hugo pour partager quelques réflexions après mettre intéressé un an à l'ensemble de son œuvre.
J'ai quelques commentaires à faire (certains ici ont cru que Hugo n'était qu'un auteur du système et je tiens à leur démontrer le contraire).

Donc, il y aura quelques conseils, une analyse, différents extraits et plusieurs comparaisons pour appuyer ce que je voudrais mettre en lumière.
Je n'en dis pas plus. :mrgreen:

En attendant, pour fuir un peu le genre romanesque, je m'intéresse aux sages hellénistiques ; et plus particulièrement aux conceptions platoniciennes (Ion, Phèdre, Alcibiade, Phédon) et stoïciennes (Marc Aurèle, Manuel d'Epitecte, ainsi que les ouvrages de Sénèque).

[img]http://static.fnac-static.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/2/6/1/9782080700162.jpg[/img]

Je cherche des réponses.
La philosophie m'inspire.
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By Maurice
#145546 Personne n'a jamais dit que Hugo était un auteur du système, c'est un auteur plutôt systématique, à système... (C'est un écrivain de l'antithèse. Pour lui, le monde est la lutte perpétuelle du Bien et du Mal, de Dieu et du Diable, du Savoir et de l'Ignorance. Et dans le genre, c'est peut-être le meilleur. Le problème, c'est que cela l'a conduit à proférer quelques absurdités qui se payent encore aujourd'hui.)

***

Pour le reste, fini Rebecca, lu avec plaisir. Ce que j'aime bien dans le livre, c'est le thème de l'introduction du romantisme noir, du gothique, par touches, dans le monde moderne, au travers d'un roman plutôt réaliste - et sans qu'il y ait de fantastique.

Ce qui est remarquable dans ce livre écrit par une femme, c'est de voir comment le héros masculin se liquéfie petit à petit, au fur et à mesure que son mystère se dissipe, au fur et à mesure que sa femme prend petit à petit le dessus.

Sinon, les amateurs de chaud et de froid devaient adorer le personnage de Rebecca ! :D

Si je donne des notes :
qualité littéraire : 3,5/5
profondeur philosophique : 2/5
relation hommes / femmes, séduction : 3/5
capacité à divertir : 4,5/5

(A titre de comparaison : Le Rouge et le Noir :
qualité littéraire : 5/5
profondeur philosophique : 4/5
relation hommes / femmes, séduction : 4,5/5
capacité à divertir : 3,5/5)
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By Ventel
#145617 [quote="Maurice"]Le problème, c'est que cela l'a conduit à proférer quelques absurdités qui se payent encore aujourd'hui.)


Tu peux expliciter (si tu as le temps) ?
Je serais curieux de connaitre "ces absurdités" qui se payent encore aujourd'hui.
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By Maurice
#145631 Le fait de faire de l'insécurité la conséquence de l'injustice sociale, qui fait le lit de toutes les excuses de tous les comportements asociaux, c'est de ces mythes hugoliens délirants qui se poursuivent. Ce n'est absolument pas parce qu'on est pauvre qu'on a devant soi la porte du Crime.
Et puis, sa manière d'aller bouder quand Napoléon III était au pouvoir avait quelque chose de ridicule, car le bonhomme n'a jamais rien risqué à rester en France. (Sans compter que pour moi, Napoléon le Petit est bien plutôt le premier que le troisième, pour lequel j'ai une petite admiration).

Ceci étant, j'aime bien Hugo, car il est indéniable qu'il y a une vraie force poétique dans ses jeux d'opposition. L'Homme qui rit, avec son côté gothique anglais, ferait un très bon film burtonien.
Mais si je m'intéresse à une littérature plus en phase avec le réel, je vais lire autre chose.

Tout ceci n'est en fin de compte pas si important, et Hugo est sans conteste un auteur à lire ;).
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By Ventel
#145670 [quote="Maurice"]Le fait de faire de l'insécurité la conséquence de l'injustice sociale, qui fait le lit de toutes les excuses de tous les comportements asociaux, c'est de ces mythes hugoliens délirants qui se poursuivent. Ce n'est absolument pas parce qu'on est pauvre qu'on a devant soi la porte du Crime.

En 1830, tu crevais la dalle et tu allais en prison pour le vol d'un pain.
Comment ne pas se rebeller contre un système aussi inégalitaire ? Et comment vivre en toute sérénité dans une France aussi appauvrie ? Ça ne devait sûrement pas rigoler dans les quartiers du petit peuple.
C'était les problèmes de la banlieue en X100.

Puis, il faut aussi tenir compte du contexte dans lequel il a dû écrire.
C'est tout à fait normal qu'il s'est mis à considérer l'insécurité comme étant la conséquence de l'injustice sociale ; il a vu de ses propres yeux des barricades, des exécutions arbitraires, des fusillades, et les impacts de la révolution et du retour de la monarchie.
Avec nos habitudes de salariés de l'Europe fatiguée (qui s'émeuvent dès qu'ils voient une arcade sourcilière ouverte à la télé), on ne peut pas imaginer l'impact psychologique qu'eussent pu occasionner ces évènements du 19e.

Sérieusement, je ne comprends pas pourquoi tu reproches cela à Hugo. Son "mythe" est une réalité. L'injustice économique entraine l'injustice sociale et cette iniquité sociale crée une organisation sociale avec une distribution inégale des salaires, une dévalorisation de la diversité culturelle, un mépris identitaire, et un bouleversement des modèles sociaux.
Alors, sans vouloir abuser, que peut-on voir prospérer dans un système avec de telles dispositions ?
De la quiétude ? De la sureté ? :roll:

Crois-tu vraiment que ceux qui ont des comportements asociaux sont excusés pour l'injustice sociale qu'ils ont subie ? Tu peux donner des exemples de faits marquants ? :|


[quote="Maurice"]
Et puis, sa manière d'aller bouder quand Napoléon III était au pouvoir avait quelque chose de ridicule, car le bonhomme n'a jamais rien risqué à rester en France. (Sans compter que pour moi, Napoléon le Petit est bien plutôt le premier que le troisième, pour lequel j'ai une petite admiration).

Il y a une part de ridicule dans son exil, c'est vrai.
Cependant, je crois qu'il a profité de ce moment de réclusion pour se sentir comme Napoléon Ier sur Sainte-Hélène. Sur certaines photos, il pose sur un rocher, les bras croisés, la tête haute et dirigée vers l'horizon. C'est son côté très mégalo/narcissique qui défend une notoriété gagnée après la bataille d'Hernani.
L'exil lui offrait un statut de génie opprimé (homme de pouvoir qu'on ne peut entendre et qui ne peut se montrer en public).

Pour le reste, il s'est aussi exilé pour faire comprendre à ses concitoyens qu'il était dégoûté de la France ; elle était une terre du deuil (la perte de Léopoldine) et aussi une nation où les progrès tardaient à s'imposer (son petit roman sur le dernier jour du condamné n'avait pas changé les mœurs des dirigeants français).

[quote="Maurice"]
Ceci étant, j'aime bien Hugo, car il est indéniable qu'il y a une vraie force poétique dans ses jeux d'opposition.
L'Homme qui rit, avec son côté gothique anglais, ferait un très bon film burtonien.

C'est plus baroque que gothique, hein. :roll:

[quote="Maurice"]
Mais si je m'intéresse à une littérature plus en phase avec le réel, je vais lire autre chose.
Tout ceci n'est en fin de compte pas si important, et Hugo est sans conteste un auteur à lire ;).

Tu vas aimer mon prochain thread alors. :wink:
J'ai fait une petite découverte qui risque de vous amuser (enfin, ça restera mon "trip" à moi, sans doute).