Itou

Modérateurs: animal, Léo

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By Ventel
#149414 :mrgreen:

C'est en voyant ce genre de site que je me dis que Sartre avait vu juste.
L'univers tourne bien autour d'une paire de fesses.

Grâce à internet, un vieux magnat de la finance n'a même plus besoin d'arpenter les vieux trottoirs de Londres ou de Bangkok pour trouver de la chair fraîche. En deux clics, il sait se payer les hanches d'une jeune fleur de macadam surmaquillée (d'ailleurs, ça me rappelle l'affaire Ribery avec la gamine de 16 ans).

****
Quand l'avarice et la luxure se rencontrent (pour flirter un petit moment), ça termine toujours par une petite épilepsie de 9 secondes et une séance de Shopping chez Louis Vitton.
Beurk.
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By Ventel
#149416 [quote="S.Mimura"][quote="Ventel"]
Ça aurait bien fait un pack nouveau départ au total, non? :mrgreen:



Ho... Je ne sais même pas si un nouveau départ suffirait.
J'ai beau lui dire, il ne m'écoute pas. Son rêve asiatique (cette jolie illusion) est tellement ancré dans son conscient qu'on ne pourra plus rien pour lui. Il n'a plus aucun esprit critique. Il vivra son expérience jusqu'au bout.
Les gens sont souvent prêts à nous écouter, mais ils ne veulent surtout pas appliquer ce qu'ils ont pu entendre. Il faut qu'ils se plantent bien (et fort) pour comprendre.
C'est comme les alcooliques... « Promis, j'arrête de boire demain... Je sais que c'est mal pour mon foie, mais demain j'arrête, promis. »
Ouais... mon œil.
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By Maurice
#149418 @ Ventel, ça peut se terminer comme ça aussi : [url]http://www.sudinfo.be/966192/article/actualite/faits-divers/2014-03-21/alexandra-sereda-tellement-battue-par-son-ex-qu-elle-ressemble-a-un-zombie-sort[/url]

Pour info, on trouve partout Autant en emporte le vent sur internet en pdf (je crois que c'est encore un peu tôt, l'auteur est morte renversée par une voiture en 1949, mais pour le Canada, c'est bon...). Je me suis ainsi éviter de recopier manuellement l'extrait qui suit, contrairement aux précédents extraits.

Un peu comme dans la rubrique "Témoignages", "Journal" et "Rencontres", imaginez que ce soit Rhett qui écrive en quelque sorte ce qui suit.
Attention : je déconseille à ceux qui ont envie de lire l'œuvre de lire ce qui suit ainsi que mon petit commentaire (partant du principe que l'entrée dans un livre vierge de presque tout savoir offre un plaisir (encore) plus grand qu'en en connaissant les tenants et les aboutissants). Ceux qui ont vu le film peuvent sans doute le faire, par contre. Ainsi, je me demande ce que vous pensez de l'attitude de Butler, qui sait s'appuyer par ailleurs sur les multiples cadeaux qu'il lui a fait à elle et à sa famille (nous sommes en guerre et en période de pénurie) et qui ne lui coûtent pas grand chose à lui alors qu'ils sont très précieux pour celles à qui il les offre.

[quote]Rhett -Oui, l'armée est diablement à court d'hommes sans quoi on ne ferait pas appel à la Garde locale. Quant à la question des retranchements, eh bien! on attribue une certaine valeur aux fortifications en cas de siège. Le général se prépare à livrer ici son ultime bataille.
Scarlett - Un siège! Oh! faites demi-tour. Je rentre chez moi, chez moi à Tara, tout de suite!
- Qu'est-ce qui vous prend?
- Un siège! Oh! mon Dieu, un siège! J'en ai entendu parler. Papa a assisté à un siège, à moins que ce ne soit son père, et papa m'a dit ...
- Quel siège?
- Le siège de Drogheda lorsque Cromwell a battu les Irlandais. Ils n'avaient rien à manger. Papa m'a dit qu'ils mouraient de faim dans la rue et qu'ils ont fini par manger des chats et des rats et même des cancrelats. Et il m'a dit qu'avant de se rendre ils se sont mangés entre eux. Il est vrai que je n'ai jamais su s'il fallait croire ça ou non. Et quand Cromwell a pris la ville, toutes les femmes ont été ... Un siège! Sainte Vierge!
- Vous êtes la jeune personne la plus affreusement ignorante que j'aie jamais vue. Le siège de Drogheda a eu lieu en seize cent et quelque chose et M. O'Hara ne pouvait pas être né à cette époque-là. D'ailleurs Sherman n'est pas Cromwell...
- Non, mais il est pire. On dit ...
- Quant aux viandes que les Irlandais ont mangées pendant le siège... pour ma part je préférerais un rat bien juteux aux victuailles qu'on m'a servies récemment à l'hôtel. Je crois que je vais être obligé de retourner à Richmond. On mange bien là-bas, à condition d'y mettre le prix.
On voyait dans ses yeux qu'il se moquait de la frayeur peinte sur le visage de sa compagne. Vexée d'avoir montré son trouble, Scarlett s'écria:
- Je ne vois pas pourquoi vous restez ici! Vous ne pensez qu'à votre confort, qu'à manger et... et aux choses du même ordre.
- Je ne connais pas de façon plus agréable de passer le temps que de manger et, hum ... les choses du même ordre. Maintenant, si vous voulez savoir pourquoi je reste, eh bien! j'ai lu pas mal d'histoires sur les sièges, mais je n'en ai pas vu un seul. Aussi, je pense que je resterai ici en curieux. N'étant pas combattant, je ne risque guère d'être blessé, du reste je tiens à tenter cette expérience. Il ne faut jamais refuser une expérience, Scarlett, ça enrichit l'esprit.
- J'ai l'esprit assez riche comme ça.
- Vous savez peut-être mieux que moi à quoi vous en tenir sur ce point, mais ... mais non, je ne dirai rien, ce ne serait pas galant. Je reste peut-être aussi pour voler à votre secours quand le siège aura commencé. Je n'ai encore jamais sauvé de jeune femme en péril. Ça aussi, ce sera une nouvelle expérience. Scarlett savait qu'il la taquinait, mais elle devina qu'au fond il parlait sérieusement. Elle hocha la tête.
- Je n'aurai pas besoin de vous pour me sauver. Merci, je suis assez grande pour me tirer d'affaire toute seule.
- Ne dites pas cela, Scarlett. Pensez-le si ça vous fait plaisir, mais ne le dites jamais à un homme! C'est ça qui est agaçant chez les jeunes filles yankees. Elles seraient délicieuses si elles ne passaient pas leur temps à vous dire merci et à ajouter qu'elles sont assez grandes pour se tirer d'affaire toutes seules. En général elles disent vrai, Dieu leur vient en aide. Aussi les hommes les laissent-ils se débrouiller toutes seules.
- Vous avez une façon d'arranger les choses, fit Scarlett sèchement, car il n'y avait pas pire insulte que d'être comparée à une jeune fille yankee. Je suis persuadée que vous mentez à propos du siège. Vous savez très bien que les Yankees n'arriveront pas
jusqu'à Atlanta.
- Je vous parie qu'ils seront ici avant un mois. Je vous parie une boîte de bonbons contre ... (Ses yeux sombres errèrent jusqu'à ses lèvres.) Contre un baiser.
Quelques instants auparavant, la crainte d'une invasion yankee lui avait étreint le cœur, mais au mot « baiser» Scarlett s'empressa d'oublier tout cela. Elle se retrouvait sur un terrain familier, bien plus intéressant que celui des opérations militaires. Elle eut peine à réprimer un sourire de satisfaction. Depuis le jour où il lui avait offert la capeline verte, Rhett ne lui avait fait aucune avance. Malgré les efforts qu'elle avait déployés, il avait toujours évité les sujets personnels,
mais maintenant, sans qu'elle eût déployé le moindre artifice, il se mettait à parler de baiser.
- Je n'aime pas beaucoup ce genre de conversations, fit-elle d'un ton froid tout en l'accompagnant d'un froncement de sourcils.
D'ailleurs j'aimerais encore mieux embrasser un porc.
- Les goûts ne se discutent pas et j'ai toujours entendu dire que les Irlandais avaient un faible pour les cochons, qu'ils allaient même jusqu'à les faire coucher sous leur lit. Pourtant, Scarlett, vous avez grand besoin qu'on vous embrasse. C'est là que le bât vous blesse. Tous vos soupirants ont eu trop de respect pour vous, Dieu seul sait pourquoi. Ou bien ils ont eu trop peur de vous pour faire ce qu'il fallait. Le résultat, c'est que vous êtes d'une arrogance insupportable. Il faudrait que vous soyez embrassée par quelqu'un qui sache s'y prendre.
La conversation ne prenait pas du tout la tournure que Scarlett avait souhaitée. Il en était toujours ainsi quand elle se trouvait avec Rhett. C'était toujours un duel dans lequel elle avait le dessous.
- Et je suppose que vous vous figurez, être la personne qu'il me faut ? railla-t-elle, bien qu'elle eût du mal à se contenir.
- Oui, si je voulais m'en donner la peine, fit-il avec indolence. On prétend que j'embrasse fort bien.
- Oh! commença-t-elle, indignée par cet affront à ses charmes. Comment, vous..., mais, dans sa confusion, elle s'arrêta court.
Rhett souriait et cependant, au fond de ses yeux, une petite flamme dure avait lui pour s'éteindre aussitôt.
- Bien entendu, vous vous êtes sans doute demandé pourquoi je n'avais pas essayé de profiter de mon avantage après le chaste baiser dont je vous ai gratifiée le jour où je vous ai apporté cette capeline.
- Je ne me suis jamais ...
- Eh bien! vous n'êtes pas gentille, Scarlett, et je suis navré de l'apprendre. Toutes les jeunes personnes vraiment gentilles s'étonnent quand les hommes n'essaient pas de les embrasser. Elles savent qu'elles ne devraient pas désirer qu'on les embrasse et qu'elles doivent jouer l'indignation si on le fait, mais enfin, elles souhaitent que les hommes les embrassent ... Allons, ma chère, du courage. Un de ces jours, je vous embrasserai et ça vous fera plaisir. Mais pas maintenant, aussi vous prierai-je de ne pas vous impatienter.
Scarlett savait qu'il la taquinait, mais comme toujours ses taquineries la mettaient hors d'elle. Il y avait toujours trop de vrai
dans ce qu'il disait. En tout cas, il ne fallait pas qu'il songeât aller plus loin. Si jamais il était assez mal élevé pour essayer de prendre des libertés avec elle, elle lui montrerait de quel bois elle se chauffait.
- Seriez-vous assez aimable pour faire demi-tour, capitaine Butler? J'aimerais retourner à l'hôpital.
- Vraiment, mon ange de charité? Les poux et les eaux sales valent donc ma conversation? Allons, loin de moi la pensée d'empêcher une paire de mains bénévoles de travailler pour notre glorieuse Cause. Il fit faire demi-tour au cheval et la voiture repartit vers le passage à niveau.
- Maintenant, poursuivit-il d'un ton suave, comme si Scarlett ne lui avait pas signifié que le sujet était clos, si vous voulez savoir pourquoi je n'ai pas profité de la situation, c'est parce que j'attends que vous ayez encore un peu grandi. Vous comprenez, ce ne serait pas très drôle pour moi de vous embrasser en ce moment, et je suis très égoïste dans mes plaisirs. Embrasser des enfants ne m'a jamais rien dit.
Du coin de l'oeil il vit la poitrine de Scarlett se soulever sous l'empire d'une rage contenue et il réprima un sourire.
- Et puis, continua-t-il d'une voix douce, j'attendais aussi que s'effaçât le souvenir de l'estimable Ashley Wilkes. Au nom d'Ashley, Scarlett se sentit traversée par une douleur subite et des larmes brûlantes lui montèrent aux yeux. S'effacer? Le souvenir d'Ashley ne s'effacerait jamais, même s'il était mort depuis un millier d'années. Elle pensa à Ashley. Elle le vit blessé; il se mourait loin d'elle, dans une geôle yankee; il n'avait pas de couvertures pour se réchauffer; personne n'était là pour lui tenir la main. Scarlett éprouva une haine violente pour l'homme repu assis à ses côtés, pour cet homme dont le sarcasme perçait sous un ton doucereux.
Elle était trop en colère pour parler et, pendant un certain temps, ils roulèrent en silence.
- Maintenant, reprit Rhett, je lis à peu près clairement votre jeu à vous et à Ashley. J'ai commencé à comprendre le jour de la scène peu élégante que vous avez faite aux Douze Chênes, et depuis j'ai glané bien des choses en ouvrant les yeux. Quelles sont ces choses? Eh bien! que vous continuez de nourrir pour lui une passion romantique de collégienne et qu'il vous rend la pareille dans la mesure où le lui permet son honorable nature. Que Mme Wilkes ne sait rien et qu'en cela, à vous deux, vous lui avez joué un joli tour. Je comprends pratiquement tout, sauf une chose et qui pique ma curiosité. L'honorable Ashley a-t-il jamais exposé son âme immortelle en vous embrassant?
Pour toute réponse, Scarlett détourna la tête.
- Oh! c'est parfait, alors, il vous a embrassée. Je suppose que ça s'est passé lorsqu'il était en permission. Et maintenant qu'il est probablement mort vous vous repaissez de ce baiser. Mais j'ai la conviction que vous prendrez le dessus et, quand vous aurez oublié ce baiser, je ...
Scarlett se retourna, furieuse.
- Vous, vous ... allez au diable! dit-elle avec violence, ses yeux verts brillants de rage. Laissez-moi descendre de cette voiture avant que je saute sur les roues. Je ne veux plus vous adresser la parole. Rhett arrêta la voiture, mais avant qu'il ait pu
sauter à terre pour l'aider à descendre, Scarlett s'élança. Sa crinoline s'accrocha à la roue et, pendant un moment, les passants aperçurent un flot de jupons et de jambes de pantalons. Alors Rhett intervint et dégagea rapidement la jupe. Scarlett s'éloigna sans un mot, sans même se retourner. Rhett se mit à rire doucement et, d'un claquement de langue, fit repartir son cheval.

Je rappelle qu'on est dans une autre époque, où les choses prennent plus leur temps et où coucher, pour une femme non prostituée, signifie la plupart du temps "être mariée" et que si ce n'est pas le cas, il vaut mieux que ça ne se sache pas.
Ce que j'y lis :
- "sexuation" discrète mais totalement inconvenante.
- prise en compte du plan de vie personnel de Scarlett (pas assez mûre pour lui en l'état actuel des choses).
- chutes du piédestal d'autant plus grandes que la Scarlett vit très haut perchée. Je dis bien chutes, car il est absolument sans pitié, avec pièges tendus dans laquelle elle tombe comme une débutante dans le jeu de la séduction (alors qu'elle en est une experte, en ayant tous les hommes de la ville à ses pieds).
- faculté à s'amuser de tout, et surtout d'elle, alors qu'il la veut manifestement et apparemment elle et elle seule.
- il varie les tons, de telle sorte qu'il lui apparaît totalement imprévisible, comme un chat qui joue avec une souris et se maîtrise en tout comme il la maîtrise elle : feignant de lui donner un peu de liberté pour avoir le plaisir de la reprendre ensuite.
- évidemment, derrière la peinture, il y a les murs porteurs qui soutiennent l'ensemble.
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By animal
#149421 [quote="Maurice"]Je ne sais pas si je dois m'étonner ou pas du fait que cet ouvrage soit le deuxième livre le plus vendu après la Bible.
Il y a débat, le deuxième livre le plus lu après la bible aux USA étant "Atlas Shrugged" d'Ayn Rand (traduit en Français sous le titre "La grève", que je trouve peu adapté). Lecture indispensable, vous y trouverez des leçons de vie et une critique des "réseaux" comme on en voit peu. Je viens de le retrouver, je vais m'y remettre, et dans la foulée je relirai l'autre livre phare d'Ayn Rand sur la même thématique, "The Fountainhead".
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By la mouche
#149427 On peut aussi citer le petit livre rouge de Mao, le Coran... De toute manière, pour un livre qui a eu plusieurs éditions dans différentes, c'est déjà dur de faire la calcul,... alors certains ouvrages qui date de plusieurs siècles...
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By la mouche
#149428 [quote="la mouche"]On peut aussi citer le petit livre rouge de Mao, le Coran... De toute manière, pour un livre qui a eu plusieurs éditions dans différentes maisons d'édition, c'est déjà dur de faire la calcul,... alors certains ouvrages qui date de plusieurs siècles...

J'avais oublié deux mots
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By Ventel
#149505 Depuis plusieurs semaines, je me mets à écrire sur papier, dans un cahier A4 bleu avec une couverture en carton. Et le résultat est consternant. Mes phrases sont bien plus jolies, rondes et suivies qu'à l'époque où je bazardais mes idées sur Word 2007 à l'aide d'un clavier. J'arrive à atteindre un style plus épuré et direct qui n'est plus infesté de phrases à rallonges, de point virgules, de digressions contemplatives, poétiques ou philosophiques déjà exploitées mille fois.
En fait, on dirait que le fait d'écrire à une main, avec un stylo de qualité, rend le travail bien plus concret. Ipso facto, je suis satisfait de mon travail et je me sens plus "artisan des mots". Je suis comme posé devant mon établi, absorbé par le flow de Csikszentmihalyi, et je peux prendre le temps de préparer ce que je désire sans recevoir une seule injonction.

En ce qui concerne "ma méthodologie", j'essaie de tester les petites astuces de Victor Hugo et de Balzac. J'écris debout, sur un meuble qui m'arrive au nombril, en buvant un café très serré. Après une vingtaine de minutes, le produit fait son effet : le Cœur et la Raison s'emballent ; les idées s'enchaînent et l'envie d'entamer les nouveaux chapitres devient de plus en plus pressante ; mes personnages s'invitent et me parlent depuis l'intérieur d'un gouffre.
Je peux difficilement les voir, mais je peux entendre leurs répliques (c'est pour ça que je ne suis pas un auteur de la description ; je fais toujours en sorte de privilégier les interactions aux arrêts sur image).
Quelques fois, j'utilise aussi un petit carnet de notes pour rédiger un compte rendu après ma séance d'écriture. Ce petit feed-back écrit me permet de voir où j'en suis dans mon intrigue et aussi de trier les idées à exploiter (la pensée est un champ de bataille).

*****

En retournant sur la biographie de Wassermann (son destin me fascine), j'ai gardé en mémoire ces quelques phrases :

[quote]Il connaît une enfance malheureuse dans les arrières-boutiques successives des commerces paternels.

[quote]À vingt-et-un ans, il parcourt la forêt noire en dormant dans la rue, mendiant sa nourriture auprès des paysans.

[quote]La prose de Wassermann, épique et foisonnante, révèle un conteur né.

[quote]En quelques années, la renommée de Jakob Wassermann atteint des sommets.

[quote]Jakob Wassermann meurt le 1er janvier 1934, dans sa maison d'Altaussee, d'une crise cardiaque provoquée par l'épuisement.

Et celles-ci me font penser à ça :

La roue de la fortune ([size=85]le concept médiéval et non pas le machin débile de l'émission télévisée hein[/size]).

[img]http://p1.storage.canalblog.com/13/38/345560/45218446.jpg[/img]

Nous vivons tous sur cette satanée roue.
Le jeune qui cherche à monter tout en haut sait qu'il a des chances de pouvoir s'asseoir sur la plus belle place.
Néanmoins, il doit être conscient quen tôt ou tard, il tombera parce que la jolie demoiselle qui actionne la manivelle ne voudra pas qu'il devienne un tyran, un omnipotent ou un immortel (on dira encore que les femmes n'y sont pour rien dans la perte de l'homme. :mrgreen: ).

Quoi que nous puissions entreprendre dans nos vies (métier de banquier, écrivain, diplomate, poissonnier), nous sommes quasi tous contraints de vivre une période d'apprentissage, une période de règne (ou de puissance), et une période de délabrement (décrépitude).

Si on veut faire un parallélisme avec le monde littéraire, on peut remarquer que les personnages romanesques qui vivent un tour de roue de 360degré sont très souvent « mythifiés » par un lectorat — comme si l'Homme avait un besoin incessant de se comparer à des héros ratés.
La preuve en est, il n'y a rien de plus frustrant que la fin d'un conte avec son sempiternel « Ils vécurent heureux ». Ces textes-là étaient destinés à des adolescentes qui n'avaient que pour seuls objectifs de vie d'avoir des maris et des enfants à chérir. On peut donc en déduire que la lecture nous permet, avant tout, de nous identifier à des "totems".
Céline se trompait en prétendant que l'homme recherchait une bonne mise à mort dans un livre ; car, ce qu'il veut, en réalité, ce n'est pas de se complaire à assister à une exécution, mais bien de rencontrer une Idée qui le soulagera d'être un Homme (bonsoir les deleuziens).
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By Maurice
#149530 [quote]La preuve en est, il n'y a rien de plus frustrant que la fin d'un conte avec son sempiternel « Ils vécurent heureux ». Ces textes-là étaient destinés à des adolescentes qui n'avaient que pour seuls objectifs de vie d'avoir des maris et des enfants à chérir.

C'est une plaisanterie ?

Ces contes appartenaient déjà à la tradition orale populaire et se racontaient lors des veillées...
Ensuite, au XVIIème siècle, ils sont devenus objet de curiosité des milieux mondains. Et c'est à partir de là que Perrault les coucha sur papier, en y adjoignant toujours une morale à vertu éducative et en les destinant aux jeunes enfants, selon l'adage qu'il faut instruire en plaisant et plaire en instruisant. Il attribue d'ailleurs ces contes à une nourrice, la mère l'Oye.
Les Frères Grimm ont été de grands linguistes de la langue allemande et leurs Contes participent non plus d'une volonté morale mais de faire en quelque sorte l'inventaire des dizaines et dizaines d'histoires et légendes qui se racontent en Allemagne, toujours selon la tradition orale.
Andersen lui, est plus créateur. Mais quoi, on trouve vraiment "Ils vécurent heureux" à la fin du Vilain petit canard ?

Les contes dits dans les milieux populaires pouvaient être plus ou moins enfantins. Mais si on a lu les romans de chevalerie de Chrétien de Troyes, qui présente certains aspects du Conte, on se rend compte qu'on est très loin du "ils vécurent heureux".

Mais je mets bien au défi de trouver la fin "ils vécurent heureux", à la fin du Petit Chaperon Rouge de Perrault !

D'ailleurs les Contes de Perrault figurent au programme de lecture de mes prochains mois.
By john dilinger
#149532 [quote]Ma mère-grand, que vous avez de grandes dents ? C'est pour te manger. Et en disant ces mots, ce méchant Loup se jeta sur le Petit Chaperon rouge, et la mangea.

MORALITÉ
On voit ici que de jeunes enfants, Surtout de jeunes filles Belles, bien faites, et gentilles, Font très mal d'écouter toute sorte de gens, Et que ce n'est pas chose étrange, S'il en est tant que le Loup mange.
Je dis le Loup, car tous les Loups ne sont pas de la même sorte ; Il en est d'une humeur accorte, Sans bruit, sans fiel et sans courroux, Qui privés, complaisants et doux, Suivent les jeunes Demoiselles jusque dans les maisons, jusque dans les ruelles ; Mais hélas ! qui ne sait que ces loups doucereux, De tous les loups sont les plus dangereux.
[url=http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre2363-chapitre0.html]Source[/url]

Marrant, la moralité m'a fait pensé au reportage de la journaliste accostée sur les champs Elysées (pala pala pa).
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By Ventel
#149534 On le sait bien, Maurice. Tu cherches la petite bête.
Dans mon post, je parlais du conte merveilleux (de fées aussi) où la situation finale récupère forcément un équilibre (cf schéma narratif).
Comme le dit wiki, après le chaos, il faut que "l'ordre cosmique" soit restauré.
Je dénonçais justement ce type de fin, car elle est frustrante. Les histoires qui finissent bien sont rarement intéressantes.

J'ai lu Chrétien de Troyes.
Le Chevalier à la charrette ne se termine pas mal. Lancelot tue le méchant chevalier qui avait enlevé Guenièvre et puis tout le monde fait la fête. Voilà. :wink:
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By Maurice
#149537 Mais Ventel ? Qu'est-ce que tu racontes ? Je te prends au mot, je ne cherche pas la petite bête. En outre, tu retombes dans tes défauts de parler dans l'abstrait sans jamais rien citer, ni de près, ni de loin. Tu ne peux pas disserter ainsi dans l'abstrait : d'une part c'est très ennuyeux et d'autre part, tu cours toujours le risque de dire une fausseté.

C'est oublier qu'il n'a finalement pas la dame de son coeur... Ils ne vécurent donc pas heureux, ce que confirme par ailleurs les différentes versions des Chevaliers de la Table ronde.

Qu'ils soient "de fées" ou pas, les contes ne visent certainement pas un public d'adolescentes, et si l'auteur vise un public restreint, alors, c'est celui des enfants. "Ils vécurent heureux", n'a rien de frustrant, c'est rassurant. Et il faut toujours se méfier en littérature des certitudes définitives comme "Les histoires qui finissent bien sont rarement intéressantes", car je connais aussi un tas d'histoires qui finissent mal et qui ne sont pas plus intéressantes. Se méfier aussi des interprétations à la noix où l'on a des trucs comme "ordre cosmique". Quant au schéma narratif, on devrait fusiller ceux qui proposent de faire ingurgiter ce genre de conneries à des gamins de 6ème, schéma qui constitue le premier dégoût d'un long périple vers le dégoût total de la littérature via son enseignement à l'école (ou plutôt, qui montre que la littérature n'est qu'un moyen à l'école d'enseigner des conneries de linguistique, qui sont peut être justes, mais qui ne sont absolument d'aucune utilité en rien : ni pour aider à la lecture, ni pour faire prendre conscience d'un niveau plus profond de lecture, ni pour le reste des études, ni pour la vie en général et certainement pas pour apprendre à écrire.). 99% des écrivains de tous les temps n'ont jamais entendu parler des schémas narratifs ni de bidules de linguistique et écrivent 100 fois mieux qu'un pro universitaire de la linguistique.
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By Ventel
#149539 [quote="Maurice"]
C'est oublier qu'il n'a finalement pas la dame de son coeur... Ils ne vécurent donc pas heureux, ce que confirme par ailleurs les différentes versions des Chevaliers de la Table ronde.


La fin sert les intérêts d'un peuple et d'un destinataire clé : Camelot et Arthur.
De plus, Lancelot, le héros de l'histoire, réussit sa seule quête : sauver Guenièvre pour que Camelot récupère sa reine et que le règne d'Arthur puisse perdurer normalement. Du chevalier de la charrette allant au royaume de Gorre, il devient le chevalier de la Table ronde de la Cour. En somme, à la fin de l'histoire, il a atteint un rang supérieur. Il a réussi son initiation. Il est le vrai Lancelot qui va pouvoir impressionner une fois de plus Guenièvre.

Est-ce ça mal finir ? Je ne sais pas ce que tu veux de plus, hein.
On sait tous comment se termine la légende d'Arthur. Mais, pour ce roman là, l'intrigue se termine plutôt "bien". Admets-le au moins un petit peu.

[quote="Maurice"]
Qu'ils soient "de fées" ou pas, les contes ne visent certainement pas un public d'adolescentes, et si l'auteur vise un public restreint, alors, c'est celui des enfants. "Ils vécurent heureux", n'a rien de frustrant, c'est rassurant.



[quote="Maurice"]
Quant au schéma narratif, on devrait fusiller ceux qui proposent de faire ingurgiter ce genre de conneries à des gamins de 6ème, schéma qui constitue le premier dégoût d'un long périple vers le dégoût total de la littérature via son enseignement à l'école (ou plutôt, qui montre que la littérature n'est qu'un moyen à l'école d'enseigner des conneries de linguistique, qui sont peut être justes, mais qui ne sont absolument d'aucune utilité en rien : ni pour aider à la lecture, ni pour faire prendre conscience d'un niveau plus profond de lecture, ni pour le reste des études, ni pour la vie en général et certainement pas pour apprendre à écrire.). 99% des écrivains de tous les temps n'ont jamais entendu parler des schémas narratifs ni de bidules de linguistique et écrivent 100 fois mieux qu'un pro universitaire de la linguistique.

Je regrette, mais là tu t'emballes.
Si le schéma narratif est vu en 20 minutes avec un cours ludique, où est le problème ? Tu peux enseigner beaucoup de choses avec une pédagogie adaptée et des moyens accessibles à ton auditoire. Tout dépend les finalités que tu veux viser. Le schéma narratif peut être très utile lors d'un atelier d'écriture (je le sais, on me forme pour ça).

Un gamin de 13-14 ans doit avoir des outils en main. C'est du rôle de l'enseignant de lui dire qu'il y a un moyen de créer "une vue d'ensemble dans une intrigue.
Un élève doit être au courant qu'un récit a un fil constructeur qui respecte sans le vouloir une structure (et qu’accessoirement, 'il y a des différences de construction entre un récit oriental et asiatique). Voilà le but.

Apprendre au cours d'histoire que la bataille d’Austerlitz a été gagnée en 1805 ne sert à rien (tout comme le schéma narratif, si on veut suivre ton idée). Cependant, tu dois savoir, toi qui as été enseignant, qu'il y a pas que les compétences disciplinaires à faire travailler en classe. Lors d'un cours, tu dois aussi permettre à ton élève de développer des compétences transversales (ces fameuses aptitudes qui vont du traitement de l'information, à son saisissement, et à sa mémorisation).
Ainsi, lors du traitement, il peut, sous la guidance de l'enseignant, analyser, dégager des idées, poser des hypothèses ; lors de la mémorisation, il peut associer, répertorier des idées, activer sa mémoire visuelle ; et lors du saisissement, il transpose des signes, il cherche et utilise d'autres codes.
Au final, ce que tu penses être inutile est utile.

Puis, tu sais, les gens qui m'ont donné à lire Le rouge et le noir, en terminal, étaient aussi des gros lourds - pire que les profs qui donnent le schéma narratif.
À l'époque, je m'en fichais complètement de ce monument littéraire. Je sautais des pages pour le terminer au plus vite. Et la manière avec laquelle on me l'a présenté m'a complètement dégoûté. D'ailleurs, c'est bien simple, on m'avait dit : « - tu achètes ce bouquin ; tu le lis ; et puis interro ».
Pendant que ma bigotte de prof lisait un extrait, pour ensuite le décortiquer en classe durant 8 périodes de 50 minutes, je dessinais sur ma feuille de jolis petits bonhommes. L'ennui était bien plus conséquent que lorsqu'on me disait qu'un conte avait un schéma actanciel/narratif.

Les profs agrégés en lettres étaient les plus chiants que j'ai eus durant mes secondaires. Ils manquaient totalement de pédagogie. Ils ne variaient jamais leurs activités.
Par contre, ceux qui m'enseignaient le schéma narratif en 6ème savait s'y prendre.

:wink:
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By Ventel
#149540 Désolé pour les quelques fautes.
Je suis fatigué, et il faut dire que ton avis sur l'utilité du schéma narratif m'a bien agacé.

Quand tu proposes de faire fusiller les gens qui veulent travailler cette matière — proposée par le programme OFFICIEL du Ministère de l'Éducation —, c'est aussi moi que tu veux mettre au mur.
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By Stéphane
#149543 [quote]À l'époque, je m'en fichais complètement de ce monument littéraire. Je sautais des pages pour le terminer au plus vite. Et la manière avec laquelle on me l'a présenté m'a complètement dégoûté. D'ailleurs, c'est bien simple, on m'avait dit : « - tu achètes ce bouquin ; tu le lis ; et puis interro ».
+1, j'ai détesté le français jusqu'à la seconde à cause de ces idiotes (même pas utiles) de Mme Joubert, Folio, Potron, et les autres dont j'ai oublié le nom.

Lors du premier séminaire "devenez intéressant" à Montparnasse, j'avais fait l'erreur d'inviter un agrégé de lettres également : dès qu'il prenait la parole, tout le monde s'endormait...
By mwu
#149551 Si je continue avec mes semaines de 75h, je limiterai mon temps de lecture (il faut bien socialiser le week end) à

Simplicity de Bill Jensen.

The Science of Conjecture : Evidence and Probability before Pascal de James Franklin

Dimanches D'aout de Patrick Modiano.

Theatre de Montherlant.