Itou

Modérateurs: animal, Léo

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By Maurice
#144208 Comme je trouve que c'est d'actualité, et pas simplement depuis l'affaire qui fait la Une des médias depuis quinze jours... Pour alimenter notre réflexion, deux citations :

[quote]"je me jette à corps perdu dans le théâtre : me fussé-je mis une pierre au cou ! Je broche une comédie dans les moeurs du sérail. Auteur espagnol, je crois pouvoir y fronder Mahomet sans scrupule : à l'instant un envoyé... de je ne sais où se plaint que j'offense dans mes vers la Sublime-Porte, la Perse, une partie de la presqu'île de l'Inde, toute l'Egypte, les royaumes de Barca, de Tripoli, de Tunis, d'Alger et de Maroc : et voilà ma comédie flambée, pour plaire aux princes mahométans, dont pas un, je crois, ne sait lire, et qui nous meurtrissent l'omoplate, en nous disant : chiens de chrétiens. Ne pouvant avilir l'esprit, on se venge en le maltraitant." (...) Que je voudrais bien tenir un de ces puissants de quatre jours, si légers sur le mal qu'ils ordonnent, quand une bonne disgrâce a cuvé son orgueil ! Je lui dirais... que les sottises imprimées n'ont d'importance qu'aux lieux où l'on en gêne le cours; que, sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur ; et qu'il n'y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits. (Il se rassied.) Las de nourrir un obscur pensionnaire, on me met un jour dans la rue ; et comme il faut dîner, quoiqu'on ne soit plus en prison, je taille encore ma plume, et demande à chacun de quoi il est question : on me dit que, pendant ma retraite économique, il s'est établi dans Madrid un système de liberté sur la vente des productions, qui s'étend même à celles de la presse ; et que, pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l'autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l'Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l'inspection de deux ou trois censeurs. Pour profiter de cette douce liberté, j'annonce un écrit périodique, et, croyant n'aller sur les brisées d'aucun autre, je le nomme Journal inutile. Pou-ou ! je vois s'élever contre moi mille pauvres diables à la feuille, on me supprime, et me voilà derechef sans emploi !

Beaumarchais, Le Mariage de Figaro (V, 3), 1784


( Sur l'ennui qui règne là où la parole est contrôlée, ici un salon parisien : )

[quote]Tel est encore, même dans ce siècle ennuyé, l'empire de la nécessité de s'amuser, que même les Jours de dîners, à peine le marquis avait-il quitté le salon, tout le monde prenait la fuite. Pourvu qu'on ne plaisantât ni de Dieu, ni des prêtres, ni du roi, ni des gens en place, ni des artistes protégés par la Cour, ni de tout ce qui est établi; pourvu qu'on ne dît du bien ni de Béranger, ni des journaux de l'opposition, ni de Voltaire, ni de Rousseau, ni de tout ce qui se permet un peu de franc-parler; pourvu surtout qu'on ne parlât jamais politique, on pouvait librement raisonner de tout.

Stendhal, Le Rouge et le noir, Livre II, Chapitre IV.


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By animal
#144209 [quote="Maurice"]l'affaire qui fait la Une des médias depuis quinze jours
Je précise à tout hasard que ce sujet n'a pas sa place sur un site traitant de séduction et que je ne laisserai pas un débat susceptible de se transformer en guerre ouverte prendre place ici. Réfléchissez bien avant de poster, merci.
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By Stéphane
#144214 [color=#FF0000]Je prends l'initiative de clore prématurément ce débat.

Je n'ai pas d'avis, je suis neutre dans l'affaire...

En tous cas, ce dont je suis sûr, c'est que le forum n'a rien à gagner à se mêler de politique, et beaucoup de coups à prendre. Surtout moi, car vous on ne sait pas qui vous êtes derrière votre pseudo! ;)[/color]