Séduction & dynamiques sociales : articles, analyses et questions

Modérateurs: animal, Léo

By john dilinger
#145992 Je poste ce sujet sans l'avoir véritablement approfondi et aussi justement pour laisser le débat ouvert à partir de la réflexion que j'ai eue ce soir.

On sait que l'occident est touché par une féminisation croissante depuis quelques années. En cause et en vrac :
- la tertiarisation du travail
- la montée du féminisme kitsch
- la remise en question du patriarcat
- et j'en passe...

L'homme s'est trouvé d'abord démuni dans sa place et son rôle d'homme, rôle remis en question dans son excès de vision machiste dénoncé par certains groupes. Face à cette suspicion de machisme ou de misogynie latente (surtout dans les grandes entreprises), la marge de liberté de l'homme est en effet réduite à des rapports consensuels et à une prise de risque modérée.
Exemples concrets : ni idée légèrement en dehors du cadre de la bien-pensance, ni tentative de séduction dans le cadre du travail ne lui est désormais pardonnée (j'exagère bien sûr le trait mais vous me suivez).

Et si dans ce monde aux libertés plus restreintes un homme plus adapté (donc pouvant s'y sentir comme un poisson dans l'eau) émergeait ?
Et si cet homme adapté, à l'apparence plus flexible, reprenait à son profit l'art de la séduction et de l'intrigue qui était le monopole des femmes ?

Je reprends un peu la réflexion que j'avais eu dans mon topic "le séducteur est-il une femme".
L'homme adapté à la féminisation du monde est selon moi un homme qui a su gardé ses valeurs d'homme mais qui a su faire sien les privilèges (séduction et intrigue) du féminin.
By Linax
#146002 Je me rappelle avoir lu un jour un article citant une étude qui conclut que les différences entres les hommes et les femmes tendent à l'amenuiser et que l'évolution de la personnalité "masculine" tend vers des traits de personnalité féminins. Je retiens juste cette affirmation qui dit que la personnalité du futur serait une personnalité féminine (pour nous les hommes d'aujourd'hui, bien entendu...)
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By Dje
#146003 Travaille quelques temps dans un environnement féminin (attention, ça dépasse de loin la question des proportions) où tu n'es pas tout en bas de l'échelle (donc pas stagiaire) et demande toi de nouveau si c'est si dramatique ;)
By jazzitup_
#146005 Quand on pense aux sociétés de cour, comme celle de Versailles, avec dentelles et intrigues, pas sûr que ce soit plus "masculin" qu'aujourd'hui. Surtout que certaines femmes y bénéficiaient d'un pouvoir considérable.

Cela dit, il y a un double discours et une ambiguïté qu'il faut accepter: par exemple, passer l'aspirateur ne rend pas séduisant [url]http://www.nytimes.com/2014/02/09/magazine/does-a-more-equal-marriage-mean-less-sex.html[/url] (des amies plus âgées, en couple, me l'ont aussi confirmé) *

Du coup, on se trouve dans un cadre où l'on est pas obligé de performer un stéréotype de genre autant qu'avant, on le choisit et on le construit à sa manière, disons au masculin singulier.

Comme hommes séduisants qui ne correspondent pas complètement à un stéréotype de genre, citons Luchini ou Stromae.

* NB: vous n'avez qu'à virer votre copine de l'appart quand vous nettoyez la cuisine à fond, ou passer l'aspirateur quand elle est loin. C'est mieux quand ça a l'air de s'être fait tout seul.
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By Jester
#146008 [quote="jazzitup_"]
* NB: vous n'avez qu'à virer votre copine de l'appart quand vous nettoyez la cuisine à fond, ou passer l'aspirateur quand elle est loin. C'est mieux quand ça a l'air de s'être fait tout seul.
Je n'ai pas bien compris la problèmatique du sujet donc je me garderais bien d'intervennir, mais je me permet de souligner comme cette facon de faire est excellente. Je fais la meme chose: ménage en grand quand elle est pas là: vous pouvez pas savoir les étoiles dans les yeux quand elle rentre... Et vous: "ben, oui, j'ai fais le ménage quoi, ya pas de quoi en fouetter un chat"...
Le fait qu'elle ne vous voit pas le faire, c'est énorme.
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By Thorgal
#146015 [quote="john dilinger"]L'homme s'est trouvé d'abord démuni dans sa place et son rôle d'homme, rôle remis en question dans son excès de vision machiste dénoncé par certains groupes. Face à cette suspicion de machisme ou de misogynie latente (surtout dans les grandes entreprises), la marge de liberté de l'homme est en effet réduite à des rapports consensuels et à une prise de risque modérée.
Je suis pas certain que c'est comme ça que ça s'est passé.
Par exemple la thèse de Zemmour, que je trouve très intéressante, dit le contraire, à savoir que ce n'est pas l'homme et les valeurs masculines qui se sont fait voler la vedette par la féminisation, mais plutôt l'homme qui a renoncé à son rôle (historiquement : protéger la fratrie et faire la guerre), d'où l'émergence de la féminisation.
Le tout depuis le traumatisme de la première guerre mondiale, une boucherie qui lui a fait jeter ce poids de ses épaules (d'un seul coup il n'y avait plus de héros, tout juste une unité qui aura su faire parler d'elle, et bien-sûr les généraux et autres gradés qui empochent les bénéfices, mais l'individu lambda lui se retrouve juste anonyme au milieu des cadavres, avec éventuellement une petite médaille s'il survit jusqu'au bout pour un truc pour lequel il aura été enrôlé de force, bref on est loin des épopées épiques du moyen-âge. Mais bon, pour se consoler nous avons le cinéma et les jeux vidéos, qui adorent mettre en scène un héros, généralement tout seul, qui réussit à détruire les méchants par la seul force de ses biscotos, soit ce qui n'arrive jamais dans le réel.)

D'où aussi l'émergence des fascismes face à cette "castration" consentie par certains (doublement en Allemagne, suite à leur humiliation en règle), sociétés obsédées par l'ultra-virilisation, les corps athlétiques (types grecs), l'empire Romain pour l'Italie (fascisme vient de faisceau du licteur, un outil utilisé par les officiers Romains) la guerre, la conquête, la bagarre, l'érection d'un sur-homme (le juif étant perçu comme un maître de l'intrigue et de la manipulation, soit des valeurs communément rattachées à la "femme") etc...
(je mets la conférence ici si ça en intéresse certains : http://www.dailymotion.com/video/xaltie ... ite_webcam)
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By bent
#146053 Il y a plus de femmes mariées à leur travail qu'avant, comme les hommes. Des fois, elles se plaignent de passer à coté de certaines choses... et retournent travailler.
Ca n'empêche pas de les rendre dépendantes à la case bon temps passé ensemble prévue dans leurs agendas. Pour le coté inattendu grain de folie, il n'y a pas de case par contre...
By UnfixedCat
#146060 [quote="Dje"]Travaille quelques temps dans un environnement féminin (attention, ça dépasse de loin la question des proportions) où tu n'es pas tout en bas de l'échelle (donc pas stagiaire) et demande toi de nouveau si c'est si dramatique ;)

Tu me l'as enlevé du clavier (700 femmes pour 100 hommes sur mon site)
Une certaine idée de l'enfer tiède...
By john dilinger
#146062 [quote="UnfixedCat"]Une certaine idée de l'enfer tiède...
C'est-à-dire ?
By UnfixedCat
#146067 [quote="john dilinger"][quote="UnfixedCat"]Une certaine idée de l'enfer tiède...
C'est-à-dire ?

C'est à dire qu'on a tous un "dossier" sur le dos, et qu'on doit faire très attention à notre réputation, on n'a pas droit à l'erreur.
Le pire étant qu'un "bon événement", une action qui va diffuser une bonne réputation, provoque un effet plus éphémère qu'une ânerie.
Avant de travailler là dedans je n'imaginais pas à quel point les ragots les plus dégueulasses peuvent circuler dans une boite.
By john dilinger
#146069 Et du coup, est-ce que en réaction tu participes aux ragots parce que tu trouves ça te permet d'être plus adapté à ce milieu ou bien au contraire tu ne prends pas part aux racontars ?
By UnfixedCat
#146072 Les deux, alternativement.

Déjà je suis entré dans cette boite en marquant un gros point en entretien, en disant que je ne supportais pas les ragots, car j'avais pressenti que c'était un phénomène qui saoulait mes deux interlocuteurs (drh/directeur tous deux hommes).

Les ragots, j'en use pour me renseigner, j'annonce que je n'aime pas ça et forcément ce sont des femmes "qui ne sont pas comme les autres" et "qui n'aiment pas ça" qui m'en lâchent le plus...
Sinon je n'y passe pas ma vie. J'ai des collègues qui le font, ils se font un plaisir de me faire des debriefs, parce qu'ils sont persuadés d'avoir la cote auprès des femmes (qui d'un autre côté me demandent pourquoi ils sont aussi collant ou/et pervers).
Après, la majorité des histoires tournant autour de qui couche avec qui, virtuellement la plupart du temps, j'ai autre chose à faire que de me mêler de ça. A la limite j'aimerais bien savoir avec qui je suis sensé coucher :)

Mais c'est vrai qu'un comportement bien masculin est vraiment apprécié (le reproche majeur que j'entend sur les agents de direction est qu'ils sont "lâches", "falots", "sans couilles").
By john dilinger
#146076 Donc tu corresponds bien au profil que je donnais en premier post :)
[quote]L'homme adapté à la féminisation du monde est selon moi un homme qui a su gardé ses valeurs d'homme mais qui a su faire sien les privilèges (séduction et intrigue) du féminin.

Tu montres des valeurs masculines de détachement vis-à-vis des ragots, mais tu sais utiliser cet art du commérage quand ça peut t'arranger.