- Ven Juin 06, 2008 2:46 pm
#50584
J'ai toujours été amusé par certains de mes amis qui m'ont confié vouloir devenir fonctionnaire, acheter une maison, fonder une famille, et vivre leur retraite dans les collines de l'arrière pays niçois qu'il n'ont jamais vraiment quitté. Rien de mal à vouloir se poser. D'ailleurs, savoir ce que l'on veut, c'est déjà pas mal. Mais j'entends ces mêmes personnes me parler de ce qu'il n'ont pas fait : mon meilleurs ami aurait voulu être pilote de course, ma colocataire se rêve magistrat impartiale, un de nos potes gays rumine ses occasions manquées au Klub.
Mais il ne changeront pas de route, parce que l'on sait ce qu'on perd, alors que ce qu'on gagne reste flou. Pourtant ils finiront tous par se trouver au pied du mur, pour de toutes autres choses, à cause des circonstances. Ça commence déjà ! L'ami s'est macqué avec une bruxelloise, il est hébété à l'idée de devoir s'installer dans le plat pays. La voisine de chambre a vu sa mère mourir et sa soeur mettre au monde un gosse avant sa majorité, se retrouvant dans une galère avec un équipage amorphe. Et notre joyeux homo a couché avec le directeur de son université, ce qui le met dans une situation... dynamique.
[img]http://levesjo.monblogue.branchez-vous.com/images/levesjo/Odie-coup%20de%20pied%20au%20cul.JPG[/img]
Donc vous aurez à vous bouger l'arrière train a un moment ou un autre, et en plus pour quelque chose que vous n'avez pas nécessairement voulu, aussi pépère que vous souhaitiez votre vie. Si vous avez déjà choisi de faire l'atelier de Spike et maté en boucle Tyler Durden motiver de manière musclée un asiatique pour devenir vétérinaire, vous voyez à peu près ou je veux en venir.
Le bénéfice de perdre pied
Changer de vie, ça vous change la vie Vous serez obligé à vous remettre en cause vous et votre mode de vie. Nouvelles situations, nouvelles difficultés, votre capacité d'adaptation va être mis à l'épreuve et cela ne va pas aller sans développer votre créativité. Nouveau milieu, votre fibre sociale va devoir se faire booster. Nouvelle situation financière ? Vos habitudes de consommation vont muter rapidement. Et bien sur je ne parle même pas du fait de sortir d'une situation d'échec ou de sur place qui vous rend morne, je pense que c'était déjà évident. Le changement vous oblige à briller en vous mettant un coup de polish.
En fin de compte, changer de vie vous obligera à changer VOUS alors que travailler sur soi volontairement est quelque chose de particulièrement difficile. De plus, c'est une période d'instabilité où toutes les bonnes résolutions se fondent dans la lot de la difficulté globale du changement. Il ne sera jamais aussi facile que de se mettre au sport dans une ville où on ne connait personne par exemple : santé et sociabilisationn à la clé. Du coup, comme l'argent appelle l'argent, le changement appelle le changement.
On y laisse sa mue
Vous connaissez cette publicité « nothing without sacrifice » ? Elle met en exergues des sportifs de haut niveau cabossés mais au sommet de leur carrière. Parce qu'il y a une certitude, vous aller en chier. Et vous aller perdre quelque chose. Ça peut être de l'énergie, des amis, de l'argent, une situation, des certitudes... Mais sauf coup de bol (certains gagnent au loto ou peuvent s'empiffrer sans grossir après tout), on se voit toujours présenter la facture.
Au vue des bénéfices, pourtant, le choix devrait être vite fait. Mais ça n'est vrai que si vous êtes capable de tirer le maximum de votre changement de vie.
Changer de vie, ça se travaille
Je parle en connaissance de cause. J'ai vécu à Paris jusqu'à mes 8 ans. Ensuite, petit saut à Lyon. Quelques années plus tard, j'ai atterri en Martinique. Deux ans après, retour à la capitale. A la majorité, j'ai gardé le tic de mes parents que j'ai quitté dès mes 18 ans. Un petit tour à Bordeaux, un saut à Toulouse, puis carrément une installation en Angleterre. Là, j'habite à Nice, l'année prochaine, je file en Espagne.
Et il n'y a pas que les changements géographiques. J'ai fréquenté une ZEP, un lycée privé tellement catho qu'ils avait leur propre église à l'intérieur, une école pour enfants « différents ». Puis j'ai changé de travail : d'expert en santé et sécurité du travail, je suis devenu analyste programmeur. Je l'ai choisi.
Au final, j'ai eu moins peur d'aller en Algérie pendant les attentats de cet hiver que d'aborder fille. Je parle anglais, j'ai des amis un peu partout et surtout, j'ai la certitude que quoiqu'il arrive, il y a quelque chose de génial à découvrir.
Bon, personne ne vous demande de suivre ce rythme, mais se mettre en situation de changement vous permettra de tirer le meilleur de tout de ce vous vivrez pas la suite. L'adaptativté, c'est un passe partout. Vous pouvez commencer petit, mais il est temps de laisser court à votre curiosité, à vos envies. Il est temps de changer de route, car vous devrez le faire de toute façon, mais si vous n'êtes pas prêt, cela vous coûtera plus que ce que ça vous aura apporté.
[img]http://cigalemistralavande.c.i.pic.centerblog.net/aoy0v8v2.jpg[/img]
Il n'y a pas grand chose à faire pour commencer, des petites touches de changements suffisent. Changez de chemin pour aller au supermarché. Prenez le train un week end en choisissant une destination au hasard. Arrivez volontairement en retard au travail, prenez votre matinée ! Goûtez. Essayez un nouveau hobby. Engueulez-vous volontairement avec quelqu'un. Un jour, quand vous aurez une occasion, elle vous paraîtra plus évidente.
Saisir une opportunité
Si vous êtes tombés sur ma présentation, vous savez que j'ai perdu ma relation longue récemment. Je tenais énormément à elle, j'avais des projets d'avenir... Et bien je rajoute que j'ai complètement vidé mon compte en banque, que mon job me lasse et que j'ai pris 10kg ces derniers mois. Dans ce cas j'ai deux choix : pleurer sur ce qui ne va pas, ou me lever tôt pour de nouvelles raisons.
Et voilà le planning : trouver un job avec un meilleurs salaire et en télétravail (en négociation), se ressociabiliser (sorties démultipliées + régime + sport), faire de nouveaux projets (déménagement à l'étranger engagé). J'ai toujours mal, j'ai été au pied du mur sans l'avoir demandé, mais en réagissant bien, j'ai trouvé des ressources inestimables. Du coup, plutôt que de me répéter qu'il y a eu un grain de sable dans le beau rouage de ma vie, je tire une fierté et de l'énergie dans cette nouvelle aventure.
Il y a des signaux qui vous disent que c'est le moment de changer : lassitude, cumuls des difficultés, sensation de ne pas évoluer, mais aussi envie, rêve, rencontres incongrues, etc. Il y a un moment où il faut les écouter. Et si il n'y a pas de signaux, soyez honnêtes avec vous même : cela fait-il longtemps que vous vivez votre vie actuelle ? Si oui, même si elle vous convient, y introduire du changement devrait l'enrichir juste de ce qu'il faut pour que cette satisfaction ne vous quitte pas.
Le plan d'attaque
Vous vous êtes résolus à changer de vie ? Voici quelques points de départ :
Flashback
Mais il ne changeront pas de route, parce que l'on sait ce qu'on perd, alors que ce qu'on gagne reste flou. Pourtant ils finiront tous par se trouver au pied du mur, pour de toutes autres choses, à cause des circonstances. Ça commence déjà ! L'ami s'est macqué avec une bruxelloise, il est hébété à l'idée de devoir s'installer dans le plat pays. La voisine de chambre a vu sa mère mourir et sa soeur mettre au monde un gosse avant sa majorité, se retrouvant dans une galère avec un équipage amorphe. Et notre joyeux homo a couché avec le directeur de son université, ce qui le met dans une situation... dynamique.
[img]http://levesjo.monblogue.branchez-vous.com/images/levesjo/Odie-coup%20de%20pied%20au%20cul.JPG[/img]
Donc vous aurez à vous bouger l'arrière train a un moment ou un autre, et en plus pour quelque chose que vous n'avez pas nécessairement voulu, aussi pépère que vous souhaitiez votre vie. Si vous avez déjà choisi de faire l'atelier de Spike et maté en boucle Tyler Durden motiver de manière musclée un asiatique pour devenir vétérinaire, vous voyez à peu près ou je veux en venir.
Le bénéfice de perdre pied
Changer de vie, ça vous change la vie Vous serez obligé à vous remettre en cause vous et votre mode de vie. Nouvelles situations, nouvelles difficultés, votre capacité d'adaptation va être mis à l'épreuve et cela ne va pas aller sans développer votre créativité. Nouveau milieu, votre fibre sociale va devoir se faire booster. Nouvelle situation financière ? Vos habitudes de consommation vont muter rapidement. Et bien sur je ne parle même pas du fait de sortir d'une situation d'échec ou de sur place qui vous rend morne, je pense que c'était déjà évident. Le changement vous oblige à briller en vous mettant un coup de polish.
En fin de compte, changer de vie vous obligera à changer VOUS alors que travailler sur soi volontairement est quelque chose de particulièrement difficile. De plus, c'est une période d'instabilité où toutes les bonnes résolutions se fondent dans la lot de la difficulté globale du changement. Il ne sera jamais aussi facile que de se mettre au sport dans une ville où on ne connait personne par exemple : santé et sociabilisationn à la clé. Du coup, comme l'argent appelle l'argent, le changement appelle le changement.
On y laisse sa mue
Vous connaissez cette publicité « nothing without sacrifice » ? Elle met en exergues des sportifs de haut niveau cabossés mais au sommet de leur carrière. Parce qu'il y a une certitude, vous aller en chier. Et vous aller perdre quelque chose. Ça peut être de l'énergie, des amis, de l'argent, une situation, des certitudes... Mais sauf coup de bol (certains gagnent au loto ou peuvent s'empiffrer sans grossir après tout), on se voit toujours présenter la facture.
Au vue des bénéfices, pourtant, le choix devrait être vite fait. Mais ça n'est vrai que si vous êtes capable de tirer le maximum de votre changement de vie.
Changer de vie, ça se travaille
Je parle en connaissance de cause. J'ai vécu à Paris jusqu'à mes 8 ans. Ensuite, petit saut à Lyon. Quelques années plus tard, j'ai atterri en Martinique. Deux ans après, retour à la capitale. A la majorité, j'ai gardé le tic de mes parents que j'ai quitté dès mes 18 ans. Un petit tour à Bordeaux, un saut à Toulouse, puis carrément une installation en Angleterre. Là, j'habite à Nice, l'année prochaine, je file en Espagne.
Et il n'y a pas que les changements géographiques. J'ai fréquenté une ZEP, un lycée privé tellement catho qu'ils avait leur propre église à l'intérieur, une école pour enfants « différents ». Puis j'ai changé de travail : d'expert en santé et sécurité du travail, je suis devenu analyste programmeur. Je l'ai choisi.
Au final, j'ai eu moins peur d'aller en Algérie pendant les attentats de cet hiver que d'aborder fille. Je parle anglais, j'ai des amis un peu partout et surtout, j'ai la certitude que quoiqu'il arrive, il y a quelque chose de génial à découvrir.
Bon, personne ne vous demande de suivre ce rythme, mais se mettre en situation de changement vous permettra de tirer le meilleur de tout de ce vous vivrez pas la suite. L'adaptativté, c'est un passe partout. Vous pouvez commencer petit, mais il est temps de laisser court à votre curiosité, à vos envies. Il est temps de changer de route, car vous devrez le faire de toute façon, mais si vous n'êtes pas prêt, cela vous coûtera plus que ce que ça vous aura apporté.
[img]http://cigalemistralavande.c.i.pic.centerblog.net/aoy0v8v2.jpg[/img]
Il n'y a pas grand chose à faire pour commencer, des petites touches de changements suffisent. Changez de chemin pour aller au supermarché. Prenez le train un week end en choisissant une destination au hasard. Arrivez volontairement en retard au travail, prenez votre matinée ! Goûtez. Essayez un nouveau hobby. Engueulez-vous volontairement avec quelqu'un. Un jour, quand vous aurez une occasion, elle vous paraîtra plus évidente.
Saisir une opportunité
Si vous êtes tombés sur ma présentation, vous savez que j'ai perdu ma relation longue récemment. Je tenais énormément à elle, j'avais des projets d'avenir... Et bien je rajoute que j'ai complètement vidé mon compte en banque, que mon job me lasse et que j'ai pris 10kg ces derniers mois. Dans ce cas j'ai deux choix : pleurer sur ce qui ne va pas, ou me lever tôt pour de nouvelles raisons.
Et voilà le planning : trouver un job avec un meilleurs salaire et en télétravail (en négociation), se ressociabiliser (sorties démultipliées + régime + sport), faire de nouveaux projets (déménagement à l'étranger engagé). J'ai toujours mal, j'ai été au pied du mur sans l'avoir demandé, mais en réagissant bien, j'ai trouvé des ressources inestimables. Du coup, plutôt que de me répéter qu'il y a eu un grain de sable dans le beau rouage de ma vie, je tire une fierté et de l'énergie dans cette nouvelle aventure.
Il y a des signaux qui vous disent que c'est le moment de changer : lassitude, cumuls des difficultés, sensation de ne pas évoluer, mais aussi envie, rêve, rencontres incongrues, etc. Il y a un moment où il faut les écouter. Et si il n'y a pas de signaux, soyez honnêtes avec vous même : cela fait-il longtemps que vous vivez votre vie actuelle ? Si oui, même si elle vous convient, y introduire du changement devrait l'enrichir juste de ce qu'il faut pour que cette satisfaction ne vous quitte pas.
Le plan d'attaque
Vous vous êtes résolus à changer de vie ? Voici quelques points de départ :
- Faites le tour de vos envies et besoin. Posez-vous une heure, un papier et un crayon à la main et réfléchissez. Notez ce que vous voulez, tout ce que vous voulez, sans tenir compte de ce qui est possible ou non, sans prendre en considération votre entourage. Vous ferez le tri plus tard.
- - Choisissez un objectifs et formulez le clairement, puis pensez à toutes les étapes qu'il vous faut pour y arriver. Maintenant il s'agit de tout mettre en oeuvre et se focaliser sur la réalisation de la première étape. Juste celle là. Ça peut prendre des jours, des mois, des années. Ça n'a aucune importance, seule la détermination compte.
- - Ne passez pas des mois à vous préparer. Essayez d'abord, vous verrez ensuite. Je vais vivre en Espagne dans quelques mois, vous croyez que je vais attendre de parler espagnol ?
- - N'abusez pas du changement, on y prend goût. Mais aussi adaptatif que l'on soit, l'effet boule de neige guette. Il s'agit de ne pas trop se laisser dépasser par les événements sous peine de se prendre une fessée existentielle en guise de leçon. Et votre entourage ne pourrait de toute façon pas vous suivre.
- - Justement, à propos de l'entourage, ne le négligez pas. Il peut être une source d'aide et un soutient utile en cas de tempête, prenez soin de vos relations avec lui. Si vous ne le gérez pas, il sera un frein car le changement amène sa vague de critiques et de crises de confiance. J'ai toujours pris grand soin de garder un contact, même tenu, avec mes amis précédents et ma famille. J'ai l'occasion d'en apprécier les fruits régulièrement.
Flashback
Modifié en dernier par Flashback le Dim Juin 08, 2008 8:10 pm, modifié 4 fois.
Un intellectuel assis va moins loin qu'un con qui marche