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Modérateurs: animal, Léo

By Dedale
#153928 Avant Propos:

J'ai longtemps réfléchi avant d'ouvrir ce journal. Comme je suis très pudique je me suis questionné sur la raison réelle qui me pousse à publier quelque chose publiquement et également sur son utilité.

J'ai l'habitude de parler peu et d'observer beaucoup. J'ai la conviction qu'une personne parlant peu oralement parle beaucoup intérieurement. C'est mon cas. Je suis en constante introspection.
Mon introspection concernant mon rapport aux autres est apparue lorsque j'ai décidé de m'intéresser aux filles.

Le but de ce journal n'est donc pas tant de récolter des conseils car j'ai trouvé les plus généraux (et donc les plus utile) dans les articles ou les journaux de ce site m'intéressant. Ce n'est pas pour autant que je fermerai les yeux à la vue d'un conseil ou d'une critique quelconque. Au contraire ;)

Son but est de poser les jalons de mon évolution mais aussi de tester mes idées et mes expériences.

Préface:

Au gré de mes réflexions vagabondes, j'en suis arrivé à ce soutra:
"Je ne suis pas seul car je suis avec tout le monde".

C'est ce que veut nous faire croire Facebook. Nous avons tendance à penser qu'en étant constamment connecté à la vie des autres notre solitude est moins présente. Cela pourrait être vrai si ce procédé n'était pas virtuel et donc vidé de tout sens (et également manipulable). Ce que cette simple affirmation à moi même signifie, c'est que si je suis assez ouvert pour interagir, "badiner" avec mon voisin/voisine, librement je serai surement moins seul que la plupart (j'inclue ceux qui sont en couple par commodité ou par imitation).

Un autre:
"Etre libre, c'est être bien avec soi même"

On se sent libre lorsqu'on aime ce qu'on fait, que l'on a rien à se reprocher, que l'on arrive à s'expliquer nos choix. Cette liberté est l'une des clés de la séduction. Le séducteur assume ce qu'il est et ce qu'il fait. Le séducteur assume son désir pour ses cibles et assume la critique car il sait où il en est.

Peut être penserez vous qu'affirmer ainsi ces réflexions n'est pas digne d'un séducteur en herbe et donc présomptueux. Mais ce n'est que de la théorie, des conclusions tirées de mes lectures et d'observations. Mon problème actuel est que j'ai du mal à passer aux travaux pratiques.

La lecture de tous les récits d'abordages sur ce forum a changé mon quotidien. J'ai dû apprendre à vivre avec un sentiment d'échec constant. Je ne peux plus aborder les filles que je trouve jolies. Je DOIS les aborder.

Mais bizarrement, je me sens plus à l'aise avec l'idée de trouver une nouvelle copine grâce à l'abordage car rien que cette démarche lui montre sans ambiguité mon intérêt pour elle. Tout est clair dès le départ. Par contre, dans le cercle d'ami, il faut prendre en compte la pression sociale et réussir à passer avec maestria la barrière de la cordialité dans le cas de simple connaissance, ou celle de l'amitié si la connaissance est de longue date.

Je n'ai plus de problème lorsqu'il s'agit de parler à des inconnus. Car j'ai trouvé mon moteur: la nécessité. Par nécessité je suis capable de changer du tout au tout.
En dehors de ce cas, je réfléchis toujours trois secondes de trop avant de briser la glace. C'est le temps qu'il me faut pour me souvenir que les gens sont bien élevés et qu'ils ne m'insulteront pas car j'ai osé leur adressé la parole. C'est aussi le temps de me remémorer que la personne en face est surement dans mon cas (ne pas oser parler) et qu'elle n'attend que ça. Finalement, il suffit d'aligner trois mots, de poser une question "personnelle publique" (tu viens d'où ? tu fais quoi ?,...) pour lancer la machine. Tout comme l'incertitude du démarrage d'une tondeuse à essence (en tirant sur le cordon) la conversation peu démarrer (tant mieux) ou en rester là (tant pis). J'aurai au moins tenté.

Mais quand je croise une inconnue qui me plait je pense dans l'ordre:
1. Tiens ! elle est mignonne !
2. Devrais je lui parler ?
3. Pourquoi faire ?
4. J'en croiserai une toute aussi jolie plus tard, alors pourquoi me fixer sur elle en particulier ?

A l'évidence tout cela reste très pragmatique. Je ne peux pas faire mieux lorsqu'il s'agit d'une inconnue. Je ne la connais pas et donc tout sentiment est absent. Il faut avoir un état d'esprit bien particulier pour aborder à la chaine. Il faut être dans le pari constant. Il faut parier que la personne nous plaira plus que les autres. Ou alors il faut considérer cette action comme un pur loisir ou une thérapie.
By Dedale
#153955 A vos maaarques....

D'abord des collants.

Je sortais du métro, emporté par cette vague d'humains qui éclate dans les tunnels souterrains de la RATP. Je regarde plus que je ne vois ce torrent sortant d'un tunnel adjacent. Je baisse mes yeux, me préparant à entrer dans mes rêveries éveillées. Soudain, dans la foule devant moi, des collants. J'aime les collants. Ces tissus fins capables de dévoiler avec mystère la beauté des jambes féminines. Ces collants épousaient des jambes de guêpe montées sur des petits escarpins noirs. Je lève mes yeux, détaillant méthodiquement ce physique de dos, à quelques mètres devant moi. A ce moment là je ne voyais plus que la goutte dans ce flot sur pieds.

C'est un petit gabarit. Elle porte un trench beige dont la ceinture enserre une taille délicieusement fine. La trench me cachant ce qu'il pouvait y avoir d'autre à admirer, je passe directement à sa tête. Je ne peux contempler que ses cheveux mi long, lisses, qui ont du mal a se décider entre le châtain et le roux. Elle avance toujours devant moi. Je ne veux pas la dépasser. Le problème c'est que je n'ai toujours pas vu son visage. Je prie pour qu'il soit juvénile. Combien de fois je me suis surpris à fantasmer sur des vieilles femmes de dos, qui avaient réussi à garder une ligne attirante.

Il ne s'est passé que 20 secondes, un court instant, une éternité. Elle tourne à droite comme moi, mais des malotrus me bloquent la vue. Elle tourne à gauche, la vue est dégagée, je peux me faire une idée de son profil. J'en suis certain maintenant. Elle est adorable et doit avoir moins que 30 ans. Mais son profil ne me suffit pas, je veux plus. Je la veux de face ! Je passe juste derrière elle dans les tourniquets et Ô miracle ! Elle se retourne pour me tenir la fameuse porte battante qui te claque la figure si tu as la mal politesse de suivre de trop près la personne qui te précède. Elle me sourit. Je fus pris par surprise. Il était trop sincère, trop enjoué. Il fut comme un flash dans la grisaille parisienne.

Je suis sous le charme. Dois je l'aborder ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? A quoi bon ? Si je dois l'aborder, ce sera au prochain feu. Nous sommes au feu. Je tourne brièvement la tête vers elle, puis je suis pris de panique. Mes jambes ne m'obéissent plus. Je me met à courir pour traverser la route de justesse avant que les voitures ne redémarrent, comme je le fais d'habitude. Je me retourne, désespéré. Pourvu qu'elle est eu le même réflexe stupide. Non. Elle attendait sagement que le petit bonhomme devienne vert. Peut être que je devrais l'attendre....ça ferait totalement bizarre ! Non je dois me résigner. J'avance. Lentement...mais j'avance toujours, tiré vers l'avant par ma peur.

Je sors mes écouteurs, enclenche ma musique du moment et tente d'oublier mon échec.

....Prêêêt....

"On nous demande juste d'être aimable"

C'est le salon mondial de la bijouterie et de l'horlogerie de luxe qui se déroule à Bale. Je m'étais soudainement passionné pour l'horlogerie mécanique quelque temps auparavant. Il m'était donc impossible de ne pas participer à ce salon. Je tente de motiver plusieurs potes que je savais un minimum intéressé par les gardes temps. Ils se sont désisté un par un. Je serai donc seul....mais libre.

Je m'habillais de ma plus belle veste de costume, d'une chemise ornée d'un sert-cou (cravate) sobre mais chic, d'un jean correct et pour finir de l'excitation de l'aventure.
J'avais une énergie folle, ou en tout cas suffisante pour tester les émotions de l'abordage de demoiselle. L'objectif du jour était fixé.

Malgré mon accoutrement cusual chic, je me sentais comme un péquenaud qui s'était risqué hors de sa campagne et qui découvrait ébahit qu'il n'y a pas que le soleil qui brille. Car ce salon regroupe tout ce que le luxe fait de plus clinquant. A mes yeux était exposé des montres allant du bling bling au trésor national ou de l'outrageusement sobre au magnifiquement complexe. Les stands avaient la taille et le luxe des magasins qu'on trouve sur les Champs Elysée et les hôtesses...les hôtesses...je n'avais jamais vu autant de top model au mètre carré.

Bêtement heureux je souriais à tout va et m'efforçais de demander des renseignements à chaque stand que je visitais. J'échauffais ma sociabilité.
A l'heure du sandwich, j'étais las, et je n'avais toujours pas abordé de jolie fille. Les visiteurs sortaient s'aérer et se changer les idées. J'en profitais donc pour me choisir une cible.
Il y avait une fille, le début de la 20aine, toute fine, cheveux noirs attachés en une sorte de chignon et à l'allure toute mignonne. Elle était debout et tenait une pancarte " LOUIS VUITON" avec la posture typique des filles qui ont froid (les jambes tellement collées qu'elles ne font plus qu'une). Je tourne autour du pot une bonne dizaine de minute avant de me décider. Il fallait que j'arrive à trouver l'impulsion, cette volonté subite qui te décide à sauter un obstacle, quand tu as mis trop longtemps à le jauger. En l'observant depuis un banc, j'avais remarqué qu'elle utilisait son portable en tentant de se cacher vainement avec la pancarte. J'ai mon amorce ! Je me lève et me dirige vers elle. Durant mon approche je n'avais aucune appréhension. J'avais fait cette démarche toute la matinée pour poser des questions sur les montres. Dans ma tête j'allais juste poser une question à ma cible.

[quote]M: Excuse me, can you speak french ?
E: oui bien sûr !
M: tu sais qu’on te voit jouer avec ton téléphone, malgré ta pancarte ? :)

Elle a eu un petit temps d’arrêt. Elle ne s'attendais visiblement pas du tout à ça. Elle se reprend alors avec une voix toute timide et un petit sourire coupable :

[quote]E: Je ne joue pas, je parle avec les autres hôtesses ! Tu veux voir ?

Je ne relève pas cette proposition. Je savais pertinemment qu'elle disait ça pour la forme. J’étais déjà en train d’anticiper ce que j’allais dire ensuite.

[quote]M: tu es sûr qu’il viendra ? (Je faisais référence à sa pancarte Louis Vuitton...nul ok)

[quote] E: oui oui bien sur. Lol.
M:ça fait longtemps que tu attends là ?

Je prends une petite gorgée de ma boisson pour me donner une faible contenance. Je ne voulais pas lui apparaitre comme le gars lourd qui vient la draguer.

On parle alors de comment elle vie ce boulot (que je trouve sincèrement pas évident) compte tenu du froid et du mauvais temps. Je lance quelques petites blagues que je regrettais aussitôt. Elle souriait tout de même.

[quote]E:Et toi alors qu’est ce que tu fais là ?
M:Je suis là pour voir des montres :)
E: Non sans blague :D !
M: Je suis blabla et je m’intéresse à l’horlogerie blabla.

Elle relance un peu après mes réponses. On se fait couper par des personnes qui cherchent des renseignements. J’hésite à partir pour ne pas avoir l’air idiot. A la place je m’écarte simplement et regarde ailleurs, en continuant de boire ma boisson. Elle revient ensuite un peu vers moi pour continuer la discussion.
On a parlé de ses voyages et de pourquoi elle pouvait parler trois langues couramment. C’était léger et sympathique. Son remplaçant arrive, un mec plus grand que moi (et pourtant je suis grand), belle gueule. Elle échange quelques mots avec lui. A ce moment là, je ne sais plus trop quoi faire. Je sentais que l'arrivé du garçon signifiait la fin de notre conversation. Elle allait en pause. Je n'avais construit aucune connexion mais je n’avais pas d'autre objectif que d'aller lui parler. C'était fait. Sans même une bise mais un sourire très cordiale nous nous séparions.

Je n’étais pas particulièrement boosté après. Avant de partir j'osais juste me faire prendre en photo avec deux magnifiques hôtesses pour faire enrager mes potes absents. J'aurais quand même tenté un petit badinage avec l'une d'elles. Mais rien accrocha. Je retins juste:

[quote]E:Les chefs nous disent juste qu'il faut être aimable avec les gens et toujours souriante.

Je n'ai pas trop su comment le prendre.
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By Rafaël
#153958 Tu dis avoir trouvé les conseils généraux sur le forum; je vais en avancer de très spécifiques.
La santé qui ressort de ton écriture et le récit lui-même m'en donnent envie.

[quote="Dedale"]Nous sommes au feu. Je tourne brièvement la tête vers elle, puis je suis pris de panique. Mes jambes ne m'obéissent plus. Je me met à courir pour traverser la route de justesse avant que les voitures ne redémarrent, comme je le fais d'habitude. Je me retourne, désespéré. Pourvu qu'elle est eu le même réflexe stupide. Non. Elle attendait sagement que le petit bonhomme devienne vert. Peut être que je devrais l'attendre....ça ferait totalement bizarre ! Non je dois me résigner. J'avance. Lentement...mais j'avance toujours, tiré vers l'avant par ma peur.

Classique (et bien décrit). Dans ces cas là, on se contente d'observer l'enchaînement des événements, sans rien y chercher, alors qu'il faudrait au contraire utiliser les yeux pour :
1) Décider si oui ou non on va l'aborder
2) Trouver quoi dire

Ca a l'air con dit comme ça. Mais pourquoi donc te poser des questions de langage corporel et de cohérence avant de t'être résolu. Crois-moi, la résolution vient beaucoup plus facilement une fois que tu sais quoi dire, ainsi que la valeur de ce que tu vas dire. Oublie la cohérence, il n'y a pas de cohérence; quand un mec trouve quelque chose à une fille aperçue à la gare, et qu'il se retrouve sur le trottoir d'en face, il fait un demi-tour exagéré et attend avec le sourire : c'est ça la cohérence. Mais après la résolution.
Conseil langage corporel : toujours essayer de projeter (dans l'imagination) une façon de faire exagérée afin de trouver l'assurance qui se cache derrière et ne garder qu'elle.


[quote="Dedale"]
[quote]M: tu es sûr qu’il viendra ? (Je faisais référence à sa pancarte Louis Vuitton...nul ok)


Pardon ? J'aurais pas trouvé mieux.
"Comme je le connais, Mr. Vuitton est très occupé."

Et là, bon reflexe, tu prends une gorgée de ton verre "afin de te donner une contenance". Tu as raison, la relation que tu entretiens avec ce rafraîchissement bien mérité importe plus que celle, encore naissante, que tu entretiens avec une inconnue. Ce reflexe aurait dû te mettre sur la piste du bon détachement à avoir, et sur lequel tu te poseras des questions par la suite.

Bref, un peu de visualisation et de bonnes images devraient faire l'affaire :wink:
By Dedale
#153976 Merci pour les conseils.
Ce que tu dis est juste. Avec la première fille, tout s'était passé trop rapidement. Je m'étais emballé dans ma tête et tout ce qui aurait pu me sauver sont des réflexes de "player" que je n'ai pas.
Pour la deuxième fille, j'avais eu le temps d'analyser la situation et de trouver une approche de circonstance, comme il se doit.


Encore un récit, dans le chapitre ....prêt.... Anodin dans le sens où encore une fois je ne faisais que tester ce que j'avais lu sur la séduction. Significatif car j'ai découvert le potentiel d'un nouvel outil: le storytelling. Pour moi qui affectionne de parler avec des phrases courtes et efficaces, ce fut un bon pas en avant.

"C'est TA vérité"

Une association dont je fais parti depuis longtemps mais à laquelle je ne m'étais jamais intéressé avant d'avoir trop de temps pour moi (chômage), avait organisée une sortie VIP dans un grand musée parisien avec un buffet en guise d'introduction.
J'y allais seul car aucun de mes amis ne faisait parti de l'association. Tant mieux, ça me fera un bon exercice de socialisation, pensais je.

J'y allais sans aucune attente, sans objectif mais la tête pleine de tous les scénarios possibles. Qui vais je rencontrer ? Que vais je voir ? Les filles seront elles jolies ? Sur le chemin, avec ma musique dans les oreilles, mon énergies montait en flèche.

Je m'attendais à voir un groupe de 10 personnes, déjà sur la ligne de départ de la visite guidée promise. A la place j'entrais dans une salle immense remplie d'une centaine d'étudiants, de jeunes adultes et de quelques quinquagénaires, bien habillés, et se faisant la conversation un verre à la main. J'avais carrément sous estimé l'événement. Je fus soudain impressionné par ce monde dans lequel je ne connaissais personne. Durant la queue pour mettre mon manteau au vestiaire, j'eu le temps de me calmer et de m'habituer à l'atmosphère.

Il fallait bien commencer alors je décidais de démarrer par le buffet. C'est en général le coin des gens timides, affamés ou flemmard. Ils feront un bon échauffement.

Un gars prit la même boisson que moi. Nous avions donc maintenant quelque chose en commun. J'entamais la conversation avec une question classique qui entraîna un échange de nos civilités et occupations mutuelles. J'en vins à lui donner le nom de l'une des multinationales dans laquelle je souhaitais fortement trouver un job. Le gars fronça les sourcils, se retourna et appela un Gérard. Il me présenta. Le Gérard se retourna alors à son tour et appela un Jean Pierre qui se débattait avec un p'tit four. Il m'annonça fièrement que Jean Pierre est Môsieur le DRH de la multinationale que je visais particulièrement. J'étais sur le cul ! Vive le badinage !!! Ce grand monsieur mit peut de temps à me tendre sa carte de visite que je gardais précieusement par la suite.

Note à moi même 1: ne pas sous estimer les échanges anodins

Cette première rencontre pleine d'optimisme me donna un bon mojo. Je parlai avec plusieurs groupes avant de me décider à faire enfin la visite du musée. Je découvris qu'il n'y a pas de meilleur brise glace que le tableau devant lequel on se trouve. Il suffit de se donner un air faussement inspiré, de contempler son voisin puis de lui lancer la première remarque qui te passe par la tête. Qu'elle soit idiote ou banale ce n'est pas grave. De toute manière le voisin ne sait pas quoi penser du tableau non plus. Cette technique me donna l'envie de tester mon premier storytelling ou plutôt de ce que j'en ai compris sur ce site.

Deux jeunes étudiantes étaient en train de glousser face à un tableau devant lequel je me trouvais également. Elles avaient l'air fun (et jolies) alors je tentai un truc drôle à propos du tableau. ça les amuse, c'est parti.

[quote]M: Mais qu'est ce que le peintre à bien pu vouloir dire en peignant cette femme ?

Question difficile en vérité. Le tableau montrait une femme de dos et en robe de nuit, en train de fouiller dans une armoire, une lampe à huile à la main. Une scène d'époque, carrément banale.

L'une des filles avait le regard plus pétillant et un sourire très amusé. C'était la plus mignonne. Parfait, avec elle j'allais pouvoir rigoler un peu. Elle voulut rentrer dans mon jeu mais ne savait pas trop quoi dire. Alors j'ouvris le bal.

[quote]M: A mon avis, ce n'est que la continuité des tableaux précédemment exposés. N'aviez vous pas remarqué que le thème récurant était l'adultère ? Le tableau d'avant représentait un couple complice (une femme assise sur les genoux d'un homme dans une petite chambre). Cette femme cherchant dans l'armoire doit donc être la femme de cet homme infidèle. Ayant senti qu'elle était cocue elle cherche des preuves en pleine nuit car elle n'arrive pas à dormir. Cette exposition n'est qu'une énorme bande dessinée. C'est totalement logique !

Les deux filles étaient pendues à mes lèvres. Moi aussi d'ailleurs. Je ne pensais pas pouvoir improviser autant. En moi même j'essayais de suivre la trame que je venais d'inventer, dans l'incertitude constante du mot suivant. Comme je m'efforçais d'être le plus de sérieux possible elles ne savaient pas si j'étais érudit ou beau parleur. D'un regard je demandais leur avis. La plus pétillante me provoqua alors:

[quote]E: Mais comment tu peux affirmer ça ? Rien ne te permet de savoir si c'est vrai ou pas. Et puis de toute manière ça ne serait que TA vérité !

Oh intéressant ! Seule une littéraire pourrait me sortir ça. Je voulus voir jusqu'où elle pouvait aller avec son histoire de vérité. Je m'obstinai dans ma théorie et découvris bien vite qu'elle n'avait pas l'imagination pour aller plus loin. Elle ne sut bientôt plus comment me contredire.

Elle était en prépa littéraire. Elle avait une bonne énergie donc nos échanges suivant furent légers et fun. Mais ma propre énergie commençait à baisser. Mes réponses se firent plus brèves. Une autre fille vint se greffer à notre conversation et me vola l'attention de ma cible. Elles parlèrent d'études et de métier que je ne connaissais pas. Après être resté muet quelques minutes je décidai de m'éclipser. Partir pour mieux revenir. Je lui lançai quand même le regard le plus parlant possible:

[quote]Mes yeux: On en a pas fini tous les deux. Je reviendrai te parler plus tard !

Elle accrocha mon regard, mais je ne savais pas si elle avait compris.

J'allais deux tableaux plus loin.

Lorsque je revins sur mes pas, 10 minutes plus tard, elle avait disparu. Je ne la revis plus de la soirée. J'étais dégouté. J'avais juste son prénom.

Note à moi même 2: être sûr que le poisson est ferré avant de relâcher son attention
By Dedale
#154344 J'en suis souvent arrivé à ce constat:

- L'étape ultime de la complexité est la simplicité. Et pourtant nous commençons par faire simple avant de faire compliquer -

Le plus grand maître en art martiaux se rend compte que seule les techniques les plus simples sont les plus efficaces. Le plus grand artiste peintre dépouille son art au maximum pour ne laisser que l'essentiel. Le meilleur séducteur sait que le comportement le plus spontané est le plus apprécié.

"The first thing you say to woman matters very little. Some guys tell me they can't think of anything or they need a very good line.I tell them they are thinking too much. You are not that important. I am not that important. We have never thought so great that it needs to be wrapped with so much care. Give up your need for perfection. As far as opening lines go, a grunt or a fart is sufficient. "How are you?" That is one of my usual openers."

Je m'excuse pour ces lignes non traduites. Je n'avais pas envie de les dénaturées par une mauvaise traduction. Elles sont tirées d'un livre à succès américain qu'il faut savoir prendre avec beaucoup de recul dans son ensemble. C'est mon passage préféré.

Plus généralement, j'ai l'impression qu'il y a quelque chose à comprendre. CE quelque chose. Complexe par sa haute simplicité. La clé de toute chose, du cycle de la nature jusqu'au comportement humain. Quelque chose de trop simple en fait pour qu'on puisse l'appréhender dans la complexité du monde moderne.

Mon titre de journal n'est pas qu'une figure de style. J'ai réellement l'impression d'être perdu en pleine simplicité. Une simplicité que je cherche éperdument. Et si tout n'était qu'un ensemble de points distants les uns des autres mais suffisamment proches pour que, lorsqu'on prend assez de hauteur, on se rende compte qu'ils forment un nouveau point. Seul, unique, uniforme.

Je m'arrête là. La chose la plus simple à faire est d'arrêter de penser.
By Dedale
#156527 En équilibre sur l'enfance.

Je n'ai pas la chance d'avoir un charisme particulier mais j'ai la chance de pouvoir retomber en enfance sur commande et d'emmener les autres avec moi (tant les filles que les garçons). J'ai souvent constaté le potentiel de séduction qu'avait cette deuxième personnalité.

Les enfants sont des très grands séducteurs. Il en va de leur survie. Ils ont le sourire facile, le regard rieur, la spontanéité sentimentale et l'insouciance de la vie.

Qui se méfie de l'enfant ? Qui réprimande son espièglerie ? Qui peut résister à son rire ? Mais surtout qui n'a pas été un enfant et n'aimerais pas le redevenir (surtout de nos jours) ? Peu de gens.

En redevenant l'enfant que l'on est (avec de la mesure, bien sur) on peut passer sous les radars des filles. Elles diront d'abord qu'on est bizarre sans pouvoir s'empêcher de rire comme la petite fille qu'elles gardent en elles, et qu'elles ne libèrent qu'en zone de confort. C'est précisément le but. Les ramener en enfance, c'est avoir une excuse pour l'emmener dans un univers de jeux. Le but est de découvrir la petite fille cachée en elle. Sous couvert d'enfantillage on peut se permettre d'être plus entreprenant. Ce n'est pas l'homme qui séduit, c'est l'enfant qui joue. On peut parler de sexe avec la naïveté d'un enfant mais regarder comme un adulte. Cependant il faut être adroit. Aussi adroit qu'un équilibriste. Il vaut mieux être prudent et assurer ses appuis pour y aller progressivement. Car tomber d'un côté ou l'autre de la corde signifie devenir "trop chou" (=aussi asexué qu'un enfant) ou "trop chiant" (et vraiment bizarre par la même occasion). Je n'ai personnellement pas encore réussi à faire une traversé sans tomber. Une fois à terre l'enfant retourne en moi même pour bouder et laisser place à l'adulte sérieux et consciencieux.