Séduction & dynamiques sociales : articles, analyses et questions

Modérateurs: animal, Léo

By Laureline
#148389 Puisque je songe à la question en ce moment, voilà quelques idées que tout cela m'inspire (et oui, en tant que femme j'ai certainement une vision plus "maternelle" de la chose):

- J'essaierai d'être plus démonstrative dans mon amour que mes parents ne l'ont été avec moi : venant d'une famille plutôt réservée sur toutes les marques d'affection, je l'ai longtemps été également, or les interactions physiques sont essentielles pour créer l'attachement.
- Je lui apprendrai à cuisiner. J'ai croisé plusieurs adultes, hommes ou femmes, ne sachant même pas se faire cuire des pâtes et c'est du dernier ridicule.
- Je ferai tout pour développer chez lui un minimum de curiosité gustative et pour lui donner de bonnes habitudes alimentaires, parce qu'arrivé à l'âge adulte, on en voit les conséquences.
- Je prendrai garde à ne pas lui transmettre mes inquiétudes, à ne pas être sans cesse derrière lui au moindre petit bobo, pour ne pas en faire un adulte peureux. S'il a un tempérament casse-cou j'essaierai juste de lui apprendre à évaluer les risques. :-)
- Contrepartie du précédent, je le pousserai à démarrer un sport de combat dès que possible, là dessus j'en rejoins certains. Je l'inciterai également à essayer plusieurs sports, pas forcément ceux pratiqués en milieu scolaire d'ailleurs, afin qu'il puisse trouver de quoi lui plaire.
- J'aimerai aussi développer en lui le goût de la lecture (et je pense également qu'éviter les écrans trop tôt n'est pas une mauvaise chose).
- Je lui apprendrai les règles de politesse. C'est un levier puissant, le connaître et savoir le manier est un atout.
- Si je suis en colère contre lui, je ne lui crierai pas dessus. C'est contre-productif. Je lui expliquerai ce qui me dérange dans son comportement et les conséquences de ses actes.

Enfin, je rejoins Maurice sur le fait que lui donner des frères et sœurs, si l'on peut, est une bonne chose.

Voilà pour la théorie, je reviendrai peut-être donner un nouveau point de vue si je deviens mère un jour. :-)
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By pantin
#148403 Pas mal tout ça mais je ne lui crierait pas dessus me fait marrer: quand tu ne dors que 5 h par nuit ou que ton sommeil est morcelé, que tu finis trempé à la sortie du bain, quand tu te déchires le pied en marchant sur un lego mal placé, quand il te hurle 15 fois qu'il veut du chocolat en pleurant tu finis par te rendre compte que tu n'es pas bouddha... :D
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By DancingRonin
#148472 Je n'ai pour l'instant rien à dire sur le " contenu " mais plus sur le comment :

Un ami psy m'a récemment parlé du gros problème d'une confusion que font souvent les parents, qui considèrent bien élever leurs enfants parce qu'ils " passent " du temps avec eux. Ils prenait l'exemple de familles de militaires dont les parents sont régulièrement absents, qui semblaient plus heureuses que des familles " conventionnelles ".

Ce n'est pas la quantité de temps mais sa qualité qui compte. J'essaierai de m'attacher à ce principe.
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By bent
#150569 Si les hypothétiques ont foi en la vie, savent s'entourer, se faire respecter et s'amuser dans leurs intérêts, je serais très fier.
By Anthony
#150662 [quote="pantin"]Pas mal tout ça mais je ne lui crierait pas dessus me fait marrer: quand tu ne dors que 5 h par nuit ou que ton sommeil est morcelé, que tu finis trempé à la sortie du bain, quand tu te déchires le pied en marchant sur un lego mal placé, quand il te hurle 15 fois qu'il veut du chocolat en pleurant tu finis par te rendre compte que tu n'es pas bouddha... :D

Haha très vrai ^^ ne jamais s'énerver dessus, c'est un voeu pieux.

J'ai 2 gamins, une fille de 9 ans et un gars de 11.

Avoir des gosses, ça booste la maturité à marche forcée - quand on n'en a pas vraiment, ce qui était mon cas à 25 ans.
J'avais plein de projets pour mes enfants, notamment leur faire faire des sports de combat, parce que je pense que ça forge. Peine perdue. Tu t'aperçois rapidement qu'ils n'aiment pas forcément ça, et les emmener devient rapidement une corvée pour eux d'abord, et pour tout le monde ensuite. Dommage.
Ensuite, leur faire faire de la musique.... idem. Ils aiment en écouter, mais en faire sérieusement demande une vraie discipline (titre d'un excellent morceau de King Crimson d'ailleurs, et très représentatif du boulot à abattre). Pour l'instant ils ont juste envie de s'amuser, pas se prendre la tronche sur des partitions.
Pareil pour les faire s'intéresser aux langues. J'ai parlé couramment anglais (plutôt US), je me suis intéressé à l'arabe et au grec, et j'apprends le japonais. Je suis aussi d'avis que parler plusieurs langues sont d'excellents moyens de briller dans la vie. Mais que faire quand ils s'en foutent? Pas grand-chose.

Donc pour tout ça, je ne désespère pas et j'attends qu'ils en ressentent le besoin. Qu'ils y voient une utilité derrière.
Faire les choses mécaniquement parce qu'on te dit de les faire n'a jamais intéressé personne ; de plus, ça ne participe pas à la progression, ça l'entrave même.


Donc en gros mon rôle de parent se "limite" à toute l'éducation classique : la politesse, bien se tenir en société, respecter les codes, la discipline vis-à-vis de l'école. Je suis intransigeant pour l'orthographe, la lecture. Savoir parfaitement s'exprimer dans sa langue maternelle est non seulement un devoir, mais aussi une arme très efficace quand on débarque dans le monde adulte, où notre crédibilité est sérieusement entamée si cette caractéristique fait défaut.
Je leur inculque également des valeurs de non-jugement d'autrui, ainsi qu'un regard critique envers la société dans laquelle nous vivons, sur le thème "adapte-toi mais ne subis pas". Ne pas croire n'importe qui. Demander des preuves, des garanties. Tout le monde ne nous veut pas forcément du bien, et même lorsque c'est le cas ça peut être dangereux. Etant donné mon parcours perso un peu chaotique à plein de niveaux, je serai sans doute assez coulant concernant leurs désirs et ambitions, mais je me réserve le droit de changer d'avis quand ça me tombera dessus :mrgreen:

Quant aux "choses de la vie", j'attends le moment propice pour leur dire ma façon de penser. Je dirais mi-collège, 5ème / 4ème, soit 13 ans environ.

Par contre je partage beaucoup de choses avec eux, on regarde des animés jap ensemble, en vostfr (maintenant le grand a pris le pli et déteste les doublages :lol: ), cinéma SF, et toujours après vérification préalable de ma part (pré-visionnage). Ils ne verront pas comme certains de leurs copains des trucs complètement décalés par rapport à leur maturité (genre un des copains de mon fils a déjà vu Predator et Terminator à 6 ans, et jouait déjà à des jeux video bien bourrins.... no comment). Donc beaucoup de complicité concernant les références, l'humour.


Pour conclure, on a toujours de grands projets pour nos rejetons, de grands principes, mais la réalité nous rattrape assez vite et on s'adapte comme on peut. Je m'aperçois aussi qu'ils ne vivent pas dans une bulle, et que malgré l'influence que j'exerce, je suis loin de tout contrôler - et ça ne va pas aller en s'arrangeant. Donc leur donner le maximum d'armes afin qu'ils fassent les bons choix au moment opportun, je pense que c'est à peu près tout ce qu'on peut faire.
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By pantin
#150676 quand ça vient d'une véritable expérience intégrée, ça ne peut qu'être enrichissant.

le plus important dans tout ça que je partage[quote="Anthony"]Pour conclure, on a toujours de grands projets pour nos rejetons, de grands principes, mais la réalité nous rattrape assez vite et on s'adapte comme on peut.

Merci aussi, de mon côté ça ne fait que confirmer mon vécu.
By Laureline
#150684 Juste un petit complément sur l'idée de ne pas "crier" sur les enfants, puisque ça a fait tiquer. :-)

Je me doute bien que souvent c'est difficile à contrôler, mais je pense quand même qu'il faut éviter que ça devienne une habitude, pour deux raisons :
D'une part, se faire gueuler/râler dessus sans arrêt risque à la longue de rendre l'enfant indifférent ou de l'inciter à développer des stratégies de défense (mensonges, comportement passif-agressif, surenchère dans l'engueulade, comportement peureux...). Et dans le même temps, on gaspille son énergie à crier dans le vide. En revanche, si l'on crie rarement, le jour où ça arrive malgré tout car l'enfant a fait quelque chose de vraiment grave, ça le marquera sans doute davantage. Pour les autres cas, il finira bien par ranger sa chambre tout seul le jour où il ne trouvera plus son jouet fétiche. :-)

D'autre part, dès qu'un enfant commence à développer une certaine capacité de réflexion et d'empathie, je pense qu'on a tous les deux à y gagner si je choisis d'abord de faire appel à celles-ci plutôt que de céder à mes émotions. En fait tout ça est à moduler selon l'âge de l'enfant et la gravité des actes reprochés.
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By pantin
#150685 on est tout à fait d'accord sur la théorie, c'est juste qu'en pratique pour de multiples causes (dont la numéro 1 est la fatigue) c'est parfois impossible. Ceux qui le vivent le savent bien, et on pensait tous ça avant en regardant d'un air dédaigneux ceux qui hurlait dans le supermarché.

Désormais, on est plus modeste, et on ne passe bien sur pas notre temps à vociférer sur nos mioches :D
By Anthony
#150687 @Pantin & Maurice : merci

[quote="Laureline"]je pense quand même qu'il faut éviter que ça devienne une habitude
Ok, mais là tu ne dis plus la même chose qu'à l'origine :

[quote="Laureline"]Si je suis en colère contre lui, je ne lui crierai pas dessus. C'est contre-productif
Eviter de trop gueuler, je crois que tout parent sensé y pense et l'applique bon an mal an.
Mais "je ne crierai pas dessus car c'est contre-productif", dit tel quel, c'est se bercer d'illusions et c'est à cela que Pantin a réagi (et que j'ai renchéri).


[quote="Laureline"]Pour les autres cas, il finira bien par ranger sa chambre tout seul le jour où il ne trouvera plus son jouet fétiche. :-)

Là c'est pareil, c'est mignon de lire ça :lol:
Ca dépend des gamins en fait. Je ne doute pas un seul instant du fait qu'il puisse exister des enfants qui, ne trouvant plus leur jouet, vont se mettre à ranger leur chambre dans le but de le récupérer. Mais disons que je n'ai pas connu ça ^^ c'était plutôt "papaaaaaa je trouve plus mon (insérer le nom du jouet)" + détresse passagère.
"Range ta chambre, tu vas le trouver", mes fesses oui :mrgreen: les deux restaient plantés à chouiner en attendant un miracle. Et je peux te dire qu'ils préfèrent s'en passer plutôt que de bosser, et ça dure des jours puisqu'ils finissent par oublier le jouet qu'ils cherchaient jusqu'à ce qu'ils en perdent un autre et retrouvent l'ancien par hasard.

J'ai déjà testé différents trucs dans ce cas de figure. 2 ont pas mal fonctionné :

- "ok je t'aide à le chercher en rangeant ta chambre avec toi mais si je le trouve en premier il est confisqué :twisted: "
C'est plutôt efficace, là les miens se sont mis à ranger avec l'énergie du désespoir et au final tu en fais 10 fois moins qu'eux. Seule condition de réussite : appliquer la sentence comme prévu si le cas se présente.

- devant les souks infâmes qu'étaient devenus leurs chambres, j'ai appliqué la méthode "violente" : j'ai tout rangé moi-même pendant qu'ils étaient chez leur mère et j'ai trié moi-même leurs affaires : poubelle / pas poubelle. Lorsqu'ils sont revenus, ils étaient contents mais ça n'a pas duré. "Papa, il est où mon xxxxxxx?" Poubelle. J'ai tout rangé moi-même alors j'ai bazardé à ma sauce. Il y a eu des pleurs mais c'est rentré dans la tête. Maintenant c'est "range ta chambre ou je le fais à ta place :twisted: " et je peux te dire qu'ils s'en souviennent.
Bon, à ne pas faire quand ils sont trop petits, ça va les traumatiser :lol: mais à partir de 6 ans ça passe.


Sinon je vois Laureline que tu as des idées bien précises concernant la manière dont tu éduqueras tes enfants et c'est très bien ; tes schémas éducatifs ressemblent aux miens en tout cas, donc je ne peux que te féliciter d'avoir autant de clairvoyance :mrgreen: . Ca fait plaisir de voir des futurs parents qui savent où ils vont, surtout quand je vois le quartier où j'habite et les cas sociaux qui se reproduisent et qui laissent leurs mômes de 5 ans jouer à côté de la route :roll:
By Bardamu
#150723 [quote="animal"]Je lui apprendrai à ne pas se mettre de limites, et à ne pas laisser les remarques des autres lui en poser.J'aime beaucoup !!! :wink:
By Bardamu
#150724 [quote="Laureline"]Et dans le même temps, on gaspille son énergie à crier dans le vide. En revanche, si l'on crie rarement, le jour où ça arrive malgré tout car l'enfant a fait quelque chose de vraiment grave, ça le marquera sans doute davantage.Et je pense qu'on peut en gaspiller énormément aussi en faisant de la rétention. Même si c'est des fois dur à admettre, on a en général tous besoin de "ventiler".

Je pense que les fondamentaux tels que "être soi même" et "faire de son mieux" (dans l'investissement et dans l'écoute / discernement notamment) font déjà beaucoup en terme d'éducation. J'en recauserais peut-être, moi aussi, quand je serais à l'ouvrage. :wink:
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By animal
#150738 [quote="Bardamu"][quote="animal"]Je lui apprendrai à ne pas se mettre de limites, et à ne pas laisser les remarques des autres lui en poser.J'aime beaucoup !!! :wink:
C'est du vécu. Je pense que l'essentiel du manque de confiance en moi que j'ai pu avoir dans ma vie vient d'une année, quand j'avais 10 ans, où mes parents se sont mis en tête d'aller vivre au soleil et m'ont arraché à ma petite vie où j'étais bien intégré parmi mes petits camarades d'école: je me suis retrouvé paumé dans une ville inconnue, j'ai rencontré de mauvais amis, et mes connards de profs m'ont cassé le moral. La différence de traitement vient certainement de la mentalité locale (je venais d'une ville à la mentalité germanique où on t'apprend à travailler et où on ne te met pas de barrières, j'ai atterri dans le sud de la France avec des profs qui se faisaient un malin plaisir de pointer tes défaillances devant toute la classe pour te mettre la honte), et c'est la seule année de ma scolarité dont je me rappelle distinctement. C'est aussi le moment où mes résultats scolaires ont commencé à décliner, il n'y a pas de hasard, et où je suis passé de bon élève à moyen plus.

Inutile de dire que quand on est rentrés, un an plus tard, le mal était fait...

Pendant des vacances là-bas, il y a peu, j'ai recroisé mon institutrice de cette période: j'ai été lui parler, je l'ai dégommée en pleine rue. Son excuse: je faisais ça pour que les fortes têtes se calment. Exemple phare d'un système d'éducation où on pense au confort des profs avant de penser à l'épanouissement des élèves...
By Hiva Oa
#150743 2 filles, 6 et 8 ans.

Un cadre clair, plein d'amour dedans.

Ça marche plutôt bien ... jusqu'à présent :D
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By Maurice
#150757 [quote="animal"] Exemple phare d'un système d'éducation où on pense au confort des profs avant de penser à l'épanouissement des élèves...

Bof... si tu savais ce que les profs se prennent ;-)...

Si le prof n'a pas le confort, la classe n'existe pas. La classe n'est pas un lieu d'épanouissement (qu'elle est censée être depuis qu'on a mis des pédagoles à la tête du ministère, c'est-à-dire au moins depuis 1989), mais d'apprentissage. Les classes où j'ai appris le plus de choses, ont toujours été des classes avec une discipline stricte, à l'opposé de ce que préconisait les inspecteurs d'académie (qui eux sont pour le bazar et le n'importe quoi).

Dans tout système social, il y a des victimes, des injustices... Et l'actuel système scolaire en fait autrement plus que le précédent, et des bien plus graves.