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Modérateurs: animal, Léo

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By DancingRonin
#151190 ...même lorsqu'il porte des talons de 12 cm avec un tailleur.

Je suis dans l'armée, je cherche depuis plusieurs mois à faire un boulot où je penserais à moi avant de penser aux autres. D'où ma présence à ce forum de la reconversion. L'évènement est organisé au palais du Pharo à Marseille, dont la beauté et la situation dominant le vieux port valent à eux-seuls le déplacement.

Néanmoins ça commence mal, j'assiste à des conférences sans relief sur les métiers des entreprises civiles. Je mesure la différence entre ce que j'entends et ce que j'ai appris à faire avec le temps, en termes de transmission d'expérience. Je quitte avant la fin, un peu blasé. Des employeurs comme Alstom, Thalès, Veolia... ont monté des stands avec des offres d'emplois, j'en fais rapidement le tour pour comprendre qu'elles ne s'adressent pas vraiment à moi : je suis cadre et il s'agit surtout d'emplois de techniciens.

Au détour d'une allée, je vois une femme très féminine, blonde au cheveux courts, la trentaine, qui visiblement prend grand soin d'elle. Perchée sur ses talons et droite dans son tailleur et sa jupe ajustés, elle fait face à deux hommes à la 50aine bedonnante, dans des costumes bons marché. Sa vue fait monter en moi un désir d'autant plus fulgurant qu'il sort de nulle part, car je suis là pour ma vie pro, l'assemblée est très masculine, et cette fille sort vraiment de l'ambiance et du contexte. Je remarque que les hommes autour de moi passent devant elle en lui jetant subrepticement un regard, avant de se guinder de plus belle comme pour réprimer un désir coupable. Ca pue la frustration à plein nez.

Je me dis que cette fille est le seul moyen de sauver ma journée, et je refuse de me laisser aller au comportement de mes camarades masculins, en semant les germes de la frustration qui me plombera le retour en voiture...
By Anthony
#151225 [quote="DancingRonin"]je refuse de me laisser aller au comportement de mes camarades masculins, en semant les germes de la frustration qui me plombera le retour en voiture...
Ca c'est chouette :D J'ai aussi beaucoup utilisé ça : anticiper les regrets futurs nés de la frustration de l'inaction, pour agir dans le présent. Super efficace et payant.
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By DancingRonin
#151768 Je suis bien décidé à l'aborder, mais je n'ai pas de stratégie. Accoudé debout sur une table haute avec un plateau rond, je sirote un café en réfléchissant à comment le faire tout en restant naturel. Je me suis alors rappelé de cet article de Djibril que j'avais lu il y'a plusieurs mois. Je ne l'ai pas retrouvé sur le site. Le plus important est la chose que j'en avait retenu : " Il n'y a pas de phrase d'accroche parfaite, restez normal sans être banal. Imaginons que vous sortez du monoprix, pourquoi ne pas approcher cette fille en lui disant que vous sortiez du monoprix avec vos sacs au bout des bras, en lui disant que vous l'aviez vu et que vous vous étiez mis en tête d'aller lui parler. "

Je trouve cette idée amusante et je décide de jouer cette carte. Je la vois assise à un stand, encadrée de deux militaires en uniforme. Mon puissant instinct de déduction me souffle alors qu'elle doit travailler au bureau de la reconversion, en tant que fonctionnaire civil. Les courbes dessinées par ses jambes croisées, sont très loin de me laisser indifférent.

Je décide alors d'une approche frontale, faire la queue pour venir lui parler, sachant que ce faisant, je la gênerais devant ses collègues. Mais voilà je suis planté dans la queue, plus le temps passe, plus je me sens idiot planté là dans l'inaction. L'heure tourne et s'approche d'une conférence sur l'aspect financier dans la création d'entreprise, présentée par un comptable. Je décide de lâcher momentanément le morceau. Je me présente devant l'entrée de la salle de conférence et remarque un homme la trentaine, crâne dégarni, lunette de comptable, costume bon marché de comptable, grosse sacoche de travail en bandoulière de comptable, mon instinct de déduction frappe encore et je me dis que j'ai face à moi le conférencier. Il m'adresse la parole le premier en me demandant si je viens pour la conférence, je répond cordialement à son sourire sincère, puis nous entamons une discussion sur le contenu de sa présentation. Je lui glisse rapidement ma situation en lui faisant comprendre que son sujet m'intéresse et que je suis venu chercher l'information qu'il va donner.
La conférence avance, très intéressante, présentation carrée sur le processus de création d'entreprise, l'aspect juridique, financier, tout cela est d'autant plus clair que je n'y connais absolument rien.

Mais voilà l'heure tourne, et je crains que si je reste à cette conférence, je rate l'occasion d'aborder cette belle inconnue. Je me dis que j'ai suffisamment sympathisé avec le comptable, pour revenir lui demander son powerpoint en fin de séance, puis je me redirige vers cette femme.

Je la vois à l'accueil en train de parler à un autre homme, à quelques mètres des stands. Je me retrouve accoudé à l'une de ces tables hautes, face à elle à quelques mètres. Vous voyez la scène de la banque, dans le film Fiston avec Dubosc ? Je ressemble tellement à Kev Adams faisant semblant de lire une brochure, en train fomenter mon coup, que le cocasse de la situation ne peut m'empêcher d'avoir un rictus.

Le business man la lâche enfin et elle se dirige vers la salle, vers son stand. Entre le moment où elle quitte son interlocuteur et celui où elle sera sur son stand, il va y' avoir quelques secondes d'opportunité. Je pose ma brochure, mes tripes se retournent, je suis plus stressé que le jour où j'ai du faire mon 3e saut en parachute. La trouille au ventre, je parcours les quelques mètres qui nous séparent en la regardant dans les yeux. Je l'arrête avec un grand sourire, l'estomac noué :

- M : Bonjour, excusez-moi de vous déranger, mais je vous ai vu du stand là-bas tout à l'heure (je lui indique avec mon bras). Vous m'aviez l'air d'avoir un visage très accueillant, alors je me suis dis que j'allais vous dire bonjour (sic)...
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By DancingRonin
#152117 [quote="RedM"]La suite doit être en lien avec le titre non ? ^^
Il y avait-il un fossé entre l'apparence et son cerveau ?

Absolument pas, aprêtement au top, quand au reste c'est le genre de fille qui te fais passer le temps plus vite. Je me suis surpris à débattre de sujets dont je parlerais par la suite.

[quote]a c'est chouette :D J'ai aussi beaucoup utilisé ça : anticiper les regrets futurs nés de la frustration de l'inaction, pour agir dans le présent. Super efficace et payant.

C'est le pilier sur lequel je me suis raccroché quand j'ai atteins le moment où tu commences à te chercher des excuses. Ça m'a sauvé !
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By DancingRonin
#152122 - E :... C'est gentil
Sourire pincé, elle est gênée, je le remarque et cela me fait passer en trois secondes de la fébrilité à mon état normal
- M : Vous participez au forum ? Vous travaillez certainement dans une entreprise ?
- E : Nous je travaille pour l'agence de reconversion, et vous que faites-vous ici ?
- M : Je suis officier, je veux basculer dans le civil, alors je suis venu prendre des renseignements sur la création d'entreprise et les offres d'emplois...
- M : Vous savez, j'étais sur le point d'aller chercher un café, vous voulez m'accompagner ?
- E : Je ne bois pas de café mais je veux bien

Elle me suit jusqu'au bar, je lui demande si elle ne veut rien d'autre, puis entâme une discussion en gardant en tête les mots : légèreté, légèreté, légèreté.

Je me tiens 3/4 face à elle. Je me sens bien dans ma veste Melinda Gloss trouvée grâce à Kévin l'année dernière en relooking. Avec le recul, je n'avais pas respecté les codes vestimentaires du lieu, puisque je n'étais pas vraiment dans une tenue de chercheur d'emploi. Je pense que cela a joué pour beaucoup.

La discussion reste légère, je parle de son métier et de ce qu'elle faisait avant. Elle répond plus généreusement à mes traits d'humour qu'ils ne le méritent en réalité. Au bout d'une vingtaine de minutes, je sens que la discussion est en train de retomber, vous savez, ce moment où vous sentez que la discussion commence à glisser dans la platitude.

- M : La conférence sur la compta va commencer et je ne voudrais pas vous retenir plus longtemps, mais j'aimerais bien poursuivre cette discussion plus tard, ça ne vous dérangerais pas de me donner votre numéro ?
- E : Euh.. Oui pourquoi pas
Elle me l'inscrit sur un post-it et je vois qu'il s'agit d'un téléphone fixe. J'ai comme une incompréhension et lui demande :
- M : C'est un téléphone fixe ?
- E : Oui c'est mon bureau (il s'agit d'un redflag comme vous êtes nombreux à l'avoir vu tout de suite, ce qui n'était pas mon cas à ce moment-là)
- M : :?:
- M : Vous savez, je vous avais dis qu'il s'agissait d'un premier contact, mais je n'ai pas encore droit à une reconversion, je pensais avoir avec vous une discussion plus informelle dans un cadre personnel et non professionnel
- E : Pourquoi, ça vous pose un problème ma ligne fixe ?
- M : D'habitude, on me donne plutôt un portable

Je ne sais pas pourquoi j'ai dis ça, mais je sais que j'ai merdé (et elle ne manquera de me le rappeler en m'en reparlant). Je voulais en réalité dire " Les gens répondent en général à ce genre d'invitation, en donnant leur téléphone personnel."

- E : Non non, j'ai bien compris, je suis d'accord

Qu'importe, j'ai son numéro, j'ai passé un bon moment, je me sens prêt à gravir des montagnes. Yes, but...