Modérateurs: animal, Léo

By Shiba
#81195 Bonjour,

Aujourd'hui le temps est à l'introspection, j'ai un sujet tout adapté pour cela.

Descartes disait : [quote]
"Lorsque j'étais enfant, j'aimais une fille de mon âge, qui était un peu louche'; au moyen de quoi, l'impression qui se faisait par la vue en mon cerveau, quand je regardais ses yeux égarés, se joignait tellement à celle qui s'y faisait aussi pour émouvoir la passion de l'amour, que longtemps après, en voyant des personnes louches, je me sentais plus enclin à les aimer qu'à en aimer d'autres, pour cela seul qu'elles avaient ce défaut; et je ne savais pas néanmoins que ce fût pour cela. Au contraire, depuis que j'y ai fait réflexion, et que j'ai reconnu que c'était un défaut, je n'en ai plus été ému. Ainsi, lorsque nous sommes portés à aimer quelqu'un, sans que nous en sachions la cause, nous pouvons croire que cela vient de ce qu'il y a quelque chose en lui de semblable à ce qui a été dans un autre objet que nous avons aimé auparavant, encore que nous ne sachions pas ce que c'est.

J'avais entendu parler de ce fait et cela m'a intrigué; cette attirance que l'on développe malgré nous envers certaines personnes pour un simple petit détail, avais-je moi aussi ma "femme louche" ?
J'y ai pensé à beaucoup de reprises et je me suis rendu compte que oui, je suis plus attiré par les femmes dont le prénom commence par un C, original non? Mais cela s'explique assez facilement.

Pour cela il faut remonter assez loin -ma naissance- où ma famille avait décidé que dans la génération où je figurais les garçons auraient un prénom commençant par L (Loïc et Laurent) et les filles un prénom par C (Céline, Cécile, Coline).

C'est assez drôle quand je le vois appliqué à la vie de tous les jours, que je rencontre une femme quelconque qui s'auréole d'un je ne sais quoi quand elle me dit s'appeler Coralie, Carine ou Clélia...

C'est pourquoi je viens vous demander : Est ce que vous, vous avez votre femme qui louche? Savez vous pourquoi?

À vos claviers.
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By Pliskin
#81202 Je n'ai pas de femme qui louche, en revanche ta théorie; je la trouve louche.
By Cyril
#81203 Spectaculaire ! Moi, les 5 copines qui m'ont le plus pris la tête avaient toutes un prénom qui commençait ou terminait par un "A". Et c'est aussi le cas de ma mère... (véridique).

Tu pense qu'il y a un lien ?

:P
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By ShivaSpace
#81206 Moi une fille qui me prend la tête j'lui fous la langue.
(bashfr)
:arrow:
By Shiba
#81209 [quote="Pliskin"]Je n'ai pas de femme qui louche, en revanche ta théorie; je la trouve louche.

Il faut bien sûr ne pas tout prendre au pied de la lettre, mais vous, vous avez pas de petit quelque chose qui fait que ça donne plus de valeur à la fille à vos yeux?
By Silent snow
#81211 Un court extrait d'interview de Jacques-Alain Miller, en rapport avec l'observation de Descartes.

[quote]P : On ne trouve pas son chacun, sa chacune par hasard. Pourquoi lui ? Pourquoi elle ?


J-A Miller : Il y a ce que Freud a appelé Liebesbedingung, la condition d’amour, la cause du désir. C’est un trait particulier – ou un ensemble de traits – qui a chez quelqu’un une fonction déterminante dans le choix amoureux. Cela échappe totalement aux neurosciences, parce que c’est propre à chacun, ça tient à son histoire singulière et intime. Des traits parfois infimes sont en jeu. Freud, par exemple, avait repéré comme cause du désir chez l’un de ses patients un éclat de lumière sur le nez d’une femme !

P : On a du mal à croire à un amour fondé sur ces broutilles !

J-A Miller : La réalité de l’inconscient dépasse la fiction. Vous n’avez pas idée de tout ce qui est fondé, dans la vie humaine, et spécialement dans l’amour, sur des bagatelles, des têtes d’épingle, des « divins détails ». Il est vrai que c’est surtout chez le mâle que l’on trouve de telles causes du désir, qui sont comme des fétiches dont la présence est indispensable pour déclencher le processus amoureux. Des particularités menues, qui rappellent le père, la mère, le frère, la sœur, tel personnage de l’enfance, jouent aussi leur rôle dans le choix amoureux des femmes. Mais la forme féminine de l’amour est plus volontiers érotomaniaque que fétichiste : elles veulent être aimées, et l’intérêt, l’amour qu’on leur manifeste, ou qu’elles supposent chez l’autre, est souvent une condition sine qua non pour déclencher leur amour, ou au moins leur consentement. Le phénomène est la base de la drague masculine.