- Jeu Mar 27, 2008 10:43 pm
#42278
se font de la poésie une idée si vague qu'ils prennent ce vague pour l'idée même de la poésie."
Paul valéry.
Remédions y.
Je me sens d'humeur mélancolique ces jours ci. Et donc j'ai envie de vous faire partager quelques poèmes. Si des gens se sentent de compléter ce topic, c'est avec grand plaisir - sauf le premier qui me met Tu seras un homme de Kipling. Celui là se fera émasculer.
Comme d'habitude, veillez à ne pas polluer ce topic de commentaires banals.
[size=150]Ce ne peut être qu'un deuil[/size]
Dans ce petit lit - presque un lit d'enfant - mourut la Droste.
(On peut le voir dans son musée de Mersbourg)
sur ce divan mourut Hölderlin chez un menuisier dans une tour,
Rilke, George moururent sans doute dans des lits d'hopitaux suisses,
A Weimar les grands yeux noirs de Nietzsche
reposèrent sur un oreiller blanc
jusqu'à leur dernier regard -
tout cela, vieilleries à présent ou même n'existant plus, indifinissable, sans être
dans cette destruction indolore et éternelle.
Nous portons en nous les germes de tous les dieux,
le gène de la mort et le gène du plaisir -
qui les sépara: les mots et les choses,
qui les mélangea : les souffrances et le lit
sur qui ils finissent, bois et ruisseau de larmes,
pour de courtes heures un logis pitoyable.
Ce ne peut être un deuil. Trop loin, trop lointains
trop intouchables le lit les larmes,
ni non, ni oui,
naissance, douleur, foi - un ondoiment, anonyme,
un glissement furtif quelque chose de supra-terrestre
se mouvant dans le sommeil
remuait le lit et les larmes -
endors-toi!
Gottfriedd Benn
Paul valéry.
Remédions y.
Je me sens d'humeur mélancolique ces jours ci. Et donc j'ai envie de vous faire partager quelques poèmes. Si des gens se sentent de compléter ce topic, c'est avec grand plaisir - sauf le premier qui me met Tu seras un homme de Kipling. Celui là se fera émasculer.
Comme d'habitude, veillez à ne pas polluer ce topic de commentaires banals.
[size=150]Ce ne peut être qu'un deuil[/size]
Dans ce petit lit - presque un lit d'enfant - mourut la Droste.
(On peut le voir dans son musée de Mersbourg)
sur ce divan mourut Hölderlin chez un menuisier dans une tour,
Rilke, George moururent sans doute dans des lits d'hopitaux suisses,
A Weimar les grands yeux noirs de Nietzsche
reposèrent sur un oreiller blanc
jusqu'à leur dernier regard -
tout cela, vieilleries à présent ou même n'existant plus, indifinissable, sans être
dans cette destruction indolore et éternelle.
Nous portons en nous les germes de tous les dieux,
le gène de la mort et le gène du plaisir -
qui les sépara: les mots et les choses,
qui les mélangea : les souffrances et le lit
sur qui ils finissent, bois et ruisseau de larmes,
pour de courtes heures un logis pitoyable.
Ce ne peut être un deuil. Trop loin, trop lointains
trop intouchables le lit les larmes,
ni non, ni oui,
naissance, douleur, foi - un ondoiment, anonyme,
un glissement furtif quelque chose de supra-terrestre
se mouvant dans le sommeil
remuait le lit et les larmes -
endors-toi!
Gottfriedd Benn
Modifié en dernier par Oxymore le Jeu Mar 27, 2008 10:49 pm, modifié 3 fois.