- Lun Avr 06, 2009 12:49 pm
#72170
Roman qui traite, entre autres, de la question du Colonialisme. La vision de Montherlant est bien entendu (comme à son habitude) très lucide et ne tombe pas dans le cliché.
Ce livre est d'autant plus recommandable qu'un de ses personnages, au contour trouble, a une façon très singulière de concevoir sa vie. En ces "temps de crises" où une grande partie de la population déprime, se plaint... le chevalier de Guiscart est une leçon de vie. Quoiqu'il lui arrive dans la vie, il arrive à en tirer quelque chose de positif :
[quote]La perspective de ce que le monde appelle une catastrophe sociale le remplissait d'une satisfaction si intime qu'en l'imaginant il baissait les yeux : alors au moins, officiellement brulé, il pourrait se déployer à fond, et on verrait ce qu'on verrait. "Si moi je ne suis pas beau joueur, qui le sera ?" Il avait, en y pensant, une brusque exultation de la vie. Pourtant, sa croyance la plus profonde était qu'il était verni, destiné à passer au travers de tout sans encombre. "Les gens ne se doutent pas jusqu'à quel point ils pourraient oser sans péril, S'il le savaient, il deviendraient fous, du regret de n'avoir pas osé d'avantage". Pour lui, ce qui le préservait, c'était, pensait-il, la féerie.[...] Cela donnait à son audace une simplicité et un naturel qui le faisaient passer intact à travers tous les périls, comme un homme ivre traverse en zigzag une chaussée encombrés d'autos, et rien ne lui arrive.
J'ai lu quelque part de Montherlant, que "pour écrire de Guiscart, je n'avais qu'à laisser glisser le stylo en moi".
Ce livre est d'autant plus recommandable qu'un de ses personnages, au contour trouble, a une façon très singulière de concevoir sa vie. En ces "temps de crises" où une grande partie de la population déprime, se plaint... le chevalier de Guiscart est une leçon de vie. Quoiqu'il lui arrive dans la vie, il arrive à en tirer quelque chose de positif :
[quote]La perspective de ce que le monde appelle une catastrophe sociale le remplissait d'une satisfaction si intime qu'en l'imaginant il baissait les yeux : alors au moins, officiellement brulé, il pourrait se déployer à fond, et on verrait ce qu'on verrait. "Si moi je ne suis pas beau joueur, qui le sera ?" Il avait, en y pensant, une brusque exultation de la vie. Pourtant, sa croyance la plus profonde était qu'il était verni, destiné à passer au travers de tout sans encombre. "Les gens ne se doutent pas jusqu'à quel point ils pourraient oser sans péril, S'il le savaient, il deviendraient fous, du regret de n'avoir pas osé d'avantage". Pour lui, ce qui le préservait, c'était, pensait-il, la féerie.[...] Cela donnait à son audace une simplicité et un naturel qui le faisaient passer intact à travers tous les périls, comme un homme ivre traverse en zigzag une chaussée encombrés d'autos, et rien ne lui arrive.
J'ai lu quelque part de Montherlant, que "pour écrire de Guiscart, je n'avais qu'à laisser glisser le stylo en moi".