Modérateurs: animal, Léo

By Synchronn
#167656 Quand on me disait «tu verras, ca te change la vie» «ca sera différent si c'est le tien», je n'y croyais pas un instant, pire je m'en cognais littéralement... 2 mois qu'il est là et c'est compliqué même si c'est génial.

Notre rôle pendant la grossesse, le choix du prénom, l'angoisse du jour j, la rencontre, les vaccins, dort sur le dos ou légèrement sur le côté, surélevé ou pas, pas de nacelle, ni de trotteur. Étant très égoïste, tout a changé du jour au lendemain.

Le truc qui m'ennuie en ce moment, au-delà des hurlements, c'est la sensation de devoir écouter les conseils de ma cop...(on n'est pas marié, vous appelez votre conjointe comment?), de recevoir non pas des ordres mais des suggestions un peu poussées sur comment faire, dans quel ordre, pas trop de bruit, ne l'énerve pas. Ca m'agace. On entre dans un monde très féminin et j'avoue qu'on s'y sent pas bien.

En tout cas, ça fait vraiment flipper. D'autres vivent ca ou on vécu cela récemment?
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By animal
#167660 Ca approche, donc je regarde autour de moi comment ça se passe.

Un de mes meilleurs potes et sa copine ne parlent plus que de la couleur du caca de leur bébé, même aux potes, je trouve ça extrême et totalement déséquilibré. Oui, le bébé a priorité sur tout, mais il faut avoir d'autres sujets de discussion, et continuer à développer ses centres d'intérêt.

Les meilleurs exemples que j'ai trouvé sont des gens qui accordent à leur bébé la place la plus importante (normal), mais continuent à vivre leur vie. Tous ceux qui renoncent à tout ce qu'il y a autour perdent l'équilibre, et même pour le gamin, ça n'est pas bon.

Le week end dernier, une amie jeune maman m'expliquait que les cinémas, les voyages, limite la vie, c'est fini. Et à coté de ça, une de mes cousines, deux filles de 2 et 3 ans et demi, voyage avec elles sans arrêt, sort, s'éclate et vit sa vie.

Donc ce que j'en retiens, en voyant les gens dont j'estime qu'ils s'en sortent bien, dont les momes sont bien élevés, polis et que je boufferais tellement ils sont gentils:
- Le bébé passe avant tout, mais il doit aussi vivre sa vie, tu es là pour le guider, pas pour le télécommander
- La mère a un rôle (protection), le père en a un autre (développement). Je pense que ce qui t'énerve, c'est peut-être aussi ta femme (oui, quand tu as un gosse avec, tu peux dire ta femme, même sans le mariage) qui essaie de te faire prendre en charge une partie de son rôle.
- Les gens qui s'en sortent le mieux sont ceux qui restent un peu égoïstes, dans le sens où ils conservent une vie à eux, ce qui est mieux pour l'enfant parce que quand tu es avec lui, tu es à 100% avec lui. Ce que tu appelles égoïsme, d'ailleurs, n'est que ton interprétation de toi-même, tu es probablement aussi égoïste que la personne moyenne. A toi de trouver un équilibre entre ton enfant et toi.
- Du coup, quand l'enfant se développe sans être étouffé par ses parents, il devient autonome et beaucoup moins effrayé par tout. C'est important de ne pas tout lui prémacher et de le laisser s'ennuyer, se débrouiller, c'est même surprenant de voir qu'ils trouvent toujours à s'occuper et qu'ils se débrouillent souvent très bien tout seuls.
- Et toi, tu es là pour le cadrer. Les interdictions, et la direction de sa vie. Il fait le reste.

My two cents, mais je n'en suis qu'au tout début de ma réflexion, bébé arrive dans 5 mois.

C'est amusant, j'applique à ma future paternité les mêmes recettes que j'ai appris ici: regarde ce qui marche autour de toi, et fais pareil. On chope de bons réflexes chez Stéphane :-)
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By la mouche
#167665 [quote="animal"]Le week end dernier, une amie jeune maman m'expliquait que les cinémas, les voyages, limite la vie, c'est fini. Et à coté de ça, une de mes cousines, deux filles de 2 et 3 ans et demi, voyage avec elles sans arrêt, sort, s'éclate et vit sa vie.
+1

"Le meilleur maître n'est pas celui qui parle, c'est celui qui montre l'exemple". Olivier de Kersauson

Dans ma grosse période voile, j'ai croisé une famille, qui faisaient le tour du monde en voile avec leurs gosses de 7 et 9ans. Les gosses étaient super indépendant, travaillaient tout seul sur leur CNED, avaient des imaginations débordantes, parlaient anglais et se baladaient avec fierté dans un marché encombré du Maroc.
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By ref
#167667 Je ne suis pas père et encore loin d’être en passe de le devenir, mais c’est un thème qui occupe beaucoup mon esprit car je pense que ce sera un des challenges les plus importants de ma vie.
J’ai remarqué à quel point il est compliqué de parler avec les femmes de ma vision de la parentalité sans passer pour un type rétrograde (féminisation j’écris ton nom).

Selon moi le rôle du père ne se manifeste pas par les actions entreprises, donc sa fonction (changer ou non les couches, le prendre dans ses bras, etc…), mais dans la manière de les entreprendre.
Exemple : On peut très bien s’occuper de la propreté de son enfant sans tomber dans l’infantilisation à coup de « il est où le bébé ? » et autres « gouzou gouzou ».
Personnellement, lorsque j’ai affaire à un enfant en bas âge, je n’ai pas cette tendance qu’ont certaines personnes à changer la tonalité de la voix (plus claire, aigue) et à adopter un langage complètement différent.
A mon sens, le rôle du père est principalement celui de représenter l’autorité, le monde extérieur, le challenge, le mérite. L’avantage, c’est que ce rôle peut s’apprendre et être incarné avant même d’être père.
By Synchronn
#167669 Je partage ta vision des choses Ref.

La situation a fait que j'ai du m'occuper de lui la première semaine de A à Z, ça inclus les aspects les plus étranges comme la toilette, le bercage, lui moucher le nez et que j'ai développé une relation assez fusionnelle.

Mais la grosse différence est que je suis plus direct et peut-être plus brutal dans ma façon de faire et dans ma relation qu'avec sa mère. Je lui parle normalement (un peu plus lentement) mais j'évite par dessus tout les fameux gouzougouzous.

Le challenge est de ne pas tomber justement dans l'infantilisation. (Comme quand on voit un chaton, on devient dingue "oh le joli minou", on se prend à faire des miaous....rassurez moi je ne suis pas le seul)
By Anthony
#167672 Je suis père depuis 12 ans. Garçon de 12 et fille de 10.
Je ne sais pas si ce topic me concerne :lol:

[quote="animal"]Le week end dernier, une amie jeune maman m'expliquait que les cinémas, les voyages, limite la vie, c'est fini. Et à coté de ça, une de mes cousines, deux filles de 2 et 3 ans et demi, voyage avec elles sans arrêt, sort, s'éclate et vit sa vie.
Je pense qu'entre les deux existe un juste milieu.
Et ça dépend aussi de plein de facteurs : la personnalité des enfants (chiants ou pas chiants et toutes les nuances entre), le taux de débrouillardise des parents et aussi leur capacité de fatigue maximale. Au-delà du discours tout rose "je voyage avec mes enfants et c'est génial" (qui est souvent là pour exposer aux vues de toutes et tous à quel point on est une bonne mère - oui, car les pères s'étendent moins publiquement sur les activités qu'ils font avec leurs mômes car ils ne participent pas au concours de super mommy), pour être parti plusieurs fois en grosse vadrouille avec mon ex-femme et mes enfants de moins de 5 ans à l'époque, je peux te dire que tu reviens des vacances complètement lessivé ; en tout cas mon fils, à 3 ans, était proprement infernal... Et ma fille était super bonne patte, toute souriante et pleurant très peu... mais il en suffit d'un pour drainer ton énergie jusqu'à la moëlle.

Bref, tu ne peux pas pleinement "vivre ta vie" de la même manière avec un enfant. Je ne dis pas que c'est impossible (ça dépend de plusieurs facteurs comme je l'ai dit), mais dire qu'on "vit sa vie" même avec un enfant, c'est :
- soit une grosse distortion de la réalité
- soit les parents sont très aisés financièrement
- soit il faut appeler les services sociaux.

C'est normal et sain de se projeter dans la paternité et de commencer à se construire des principes d'éducation. Mais quand la réalité frappe à la porte, avec son lot de surprises bonnes ou moins bonnes (enfant handicapé? enfant à la santé déficiente? hyperactif? apathique? emmerdeur? calme? se réveille tout le temps? dégueule partout à 3h du matin 4 fois par semaine? etc) on s'adapte comme on peut et il n'est pas forcément possible, par exemple, de partir faire le tour du monde à la voile pour faire de ses gamins des baroudeurs riches en expériences (sans même compter le souci financier que ça représente quand tu dois gagner ta pitance).

Ne croyez pas tous les beaux discours, surtout venant des mères, qui adorent en mettre plein la vue avec toutes les choses extraordinaires qu'elles font avec et pour leurs enfants, tout en restant très libres de leurs loisirs. La réalité est que la parentalité est l'épreuve la plus dure qui existe pour un couple. Epreuve qui cimente un couple déjà solide ou le fait voler en éclats s'il y a la moindre fissure.

Mon expérience? Pour faire très synthétique : j'en ai chié des briques jusqu'à ce que mes enfants aient en gros plus de 6 ans.
Après ça s'est tassé et j'ai pu reprendre davantage d'activités extérieures et faire un léger rapprochement avec "ma vie d'avant". Mais une expérience ne fait pas l'autre, rassurez-vous les nouveaux papas, certains atteindront un excellent épanouissement personnel en peu de temps, comme d'autres pourront en baver pendant 20 ans. Nos principes éducatifs sont sensés nous aider à nous rapprocher de la 1ère option, mais il peut exister des paramètres difficiles à bouger.
By john dilinger
#167675 Mais non voyons, il n'y a pas de rôle!
Il faut vraiment être un réac autoritaire pour penser que le père doit s'occuper du "développement".
Tout ce qui importe c'est l'amour. L'enfant n'a besoin que de ça pour se construire.
Du coup, 2 papas ou 2 mamans c'est pareil que 1 père et 1 mère (c'est même mieux vu qu'il y a plus d'amour).

:mrgreen: :mrgreen:

Bon, plus sérieusement, lisez "La promesse de l'aube" et la réaction de sa mère lorsqu'elle apprend s'être fait insultée sans que son fils ne la défende...
Vous avez alors la terrible vision de la mère forcée de prendre la figure d'autorité du père pour endurcir son fils.

Ce passage est extrêmement troublant. Comme disait Sasha Guitry, "la femme est capable de tout", dont assumer le rôle du père absent. Mais est-elle "faite pour" ce rôle ?
On peut se poser la question quand Romain est soudain effrayé de voir en sa mère, non plus ce matelas d'amour inconditionnel, mais un juge intransigeant.
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By aequus
#167761 [quote="john dilinger"]Bon, plus sérieusement, lisez "La promesse de l'aube" et la réaction de sa mère lorsqu'elle apprend s'être fait insultée sans que son fils ne la défende...
Vous avez alors la terrible vision de la mère forcée de prendre la figure d'autorité du père pour endurcir son fils.

Je ne fais absolument pas la même analyse de ce passage. Ma vision : je suis ta mère et t'aimerais quoique tu fasses (en gros même si tu deviens le pire des pourris ... et c'est là que réside le côté inconditionnel de l'amour maternel), mais de la même façon que je tuerais pour toi, tu dois tuer pour moi. Elle est bien dans son rôle de mère.
Oedipe, si tu nous entends.
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By aequus
#167762 [quote="john dilinger"]Bon, plus sérieusement, lisez "La promesse de l'aube" et la réaction de sa mère lorsqu'elle apprend s'être fait insultée sans que son fils ne la défende...
Vous avez alors la terrible vision de la mère forcée de prendre la figure d'autorité du père pour endurcir son fils.

Je ne fais absolument pas la même analyse de ce passage. Ma vision : je suis ta mère et t'aimerais quoique tu fasses (en gros même si tu deviens le pire des pourris ... et c'est là que réside le côté inconditionnel de l'amour maternel), mais de la même façon que je tuerais pour toi, tu dois tuer pour moi. Elle est bien dans son rôle de mère.
Oedipe, si tu nous entends.
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By Sébastian
#167763 [quote="aequus"]Je ne fais absolument pas la même analyse de ce passage. Ma vision : je suis ta mère et t'aimerais quoique tu fasses (en gros même si tu deviens le pire des pourris ... et c'est là que réside le côté inconditionnel de l'amour maternel), mais de la même façon que je tuerais pour toi, tu dois tuer pour moi. Elle est bien dans son rôle de mère.
Oedipe, si tu nous entends.

Tout a fait d'accord. D'autant plus vrai pour ceux qui ont la chance d'avoir une mère méditerranéenne :mrgreen: