- Lun Aoû 22, 2011 12:43 pm
#112391
J'ai dernièrement regardé quelques documentaires, et quatre d'entre eux m'ont suffisamment plu pour me donner envie de les partager avec vous.
[size=150]Metallica: Some Kind of Monster (2004)[/size]
http://www.imdb.com/title/tt0387412/
En 2001, alors que Metallica envisage de travailler sur son prochain album, le bassiste Jason Newsted est remercié sous prétexte que son projet personnel, Echobrain, handicape le groupe. Metallica traverse alors une période de doute qui met en péril sa survie. Un psychothérapeute spécialisé dans l’aide aux stars du milieu est engagé pour permettre un retour de l’unité, et ainsi redevenir créatif.
Ce docu m’a paru intéressant essentiellement pour l’énorme contraste qu’on y trouve. Lorsqu’on pense à Metallica, on entend un son et des paroles très durs, on voit des chevelus en pantalons de cuir headbanger sur scène, on pense alcool et drogue. Mais ici tout change. Ce sont des pères de famille, des artistes qui connaissent la scène et le succès depuis plus de trente ans. Ces types ne sont plus des durs, ils parlent amour, dépendance, jalousie, désespoir, doute… On entre dans la dimension parallèle d’un groupe qui est à la fois une passion, un gagne-pain, une famille, en bref une vie, mais sans jamais tomber dans le vice d’un reality show.
C’est filmé avec vérité, mais aussi avec pudeur, dans une atmosphère chargée de trente ans d’émotions et d’histoires.
[size=150]Anvil! The Story of Anvil(2008)[/size]
http://www.imdb.com/title/tt1157605/
Vous connaissez Metallica ? Motörhead ? Slayer ? Guns ‘N Roses ? Anthrax ? Pour peu que vous aimiez le hard rock, oui. Et Anvil ? Probablement pas. Pourtant ce dernier groupe a considérablement influencé les premiers, qui ont vendu des millions d’albums, joué devant des centaines de milliers de personnes. Les canadiens d’Anvil ont failli percer. Ils ont joué au Japon en 1984 aux côtés d’inconnus notoires comme Bon Jovi ou Scorpions, de petits groupes en somme. Pour tous les contemporains la machine a décolé. Pour eux, le crash.
Dans le docu, on les retrouve trente ans après. « Lips », le chanteur et lead-guitariste du groupe, prépare des plats pour les écoles. « Robb », le batteur, travaille dans le bâtiment. Pas vraiment le rêve de rockstar qu’ils avaient.
Ils ont continué à enregistrer, continué à jouer, continué à essayer de percer. Maintenant cinquantenaires, ils sont toujours là. Ils jouent dans des bars miteux en Europe de l’Est sans être payés, dorment dans des gares ferroviaires, sont programmés en début de festivals, à 11 heures, quand personne n’est encore là. Le management est inexistant, la promotion aussi. La production est réduite à sa plus modeste expression.
Et pourtant, ils n’en démordent pas, ils vont percer. Enfin. Demain. Parce qu’ils le doivent. C’est devenu leur vie, une vie d’espoirs déçus, de rêve dissipé à la seconde où ils l’ont touché du doigt.
Ce docu est émouvant. Ces gars se démènent de jour en jour pour enfin vivre le succès qu’ils méritent. Ils ont une vie merdique, et ils n’en peuvent plus. C’est incroyable. Ca prend aux tripes. Ca donne un sens au vieux dicton : « Ca pourrait être pire ». Non, ça ne pourrait pas.
Mais trente ans plus tard, ça va changer...
[size=150]Senna (2010)[/size]
http://www.imdb.com/title/tt1424432/
Etant de 1985, je me souviens de peu de disparitions de personnalités au début des années 90. Je me souviens de celle de Freddie Mercury en 1992, et de celle d’Ayrton Senna en 1994. Dans la maison de mes parents, on ne regardait jamais la Formule 1, pas plus que n’importe quel autre sport. On n’aurait pas qualifié ça de sport d’ailleurs. On trouvait que c’était un peu vain de faire 60 tours sur un circuit, de rouler toujours plus vite, plus fort, plus bruyamment, que c’était un peu primaire en somme. Autant dire que je n’ai pas été bercé dans l’amour de la mécanique.
Et pourtant, je me souviens bien de son nom. Bien sûr, sa disparition a été tragique, mais d’une manière un peu étrange j’avais admis bien avant ça qu’il y avait là une forme de prestige.
Le documentaire raconte l’ascension d’Ayrton Senna, charismatique pilote qui a considérait que la course se jouait dans les virages et dans les pole-positions plutôt que dans les poignées de mains. On y voit le portrait émouvant d’un homme qui était défini par son pilotage. Preneur de risques inconsidérés pour certains, génie pour d’autres, il avait dit que si on cessait de combattre à tout prix pour la victoire on cessait dans un même temps d’être un coureur automobile.
On y voit l’amour et le combat d’un homme qui ne pouvait exister que s’il continuait à rouler. Il est impossible de rester insensible aux difficultés rencontrées, ou aux images filmées depuis la voiture. On y voit des étincelles voler au dessus de l’asphalte, des mécaniques gronder dans des tonnerres d’accélération. On en arrive presque à sentir les virages, les freinages violents, les redémarrages en fin de courbe. Je trouve ce documentaire beau.
[size=150]PSG : 40 ans de fièvre (2010)[/size]
Un quatrième un peu à part, mais qui vaut vraiment le détour. Il est très rare de prononcer ces trois lettres et d’obtenir un retour en demie-teinte. Que ça vienne de supporters de l’équipe, d’autres équipes, d’amoureux du foot ou de détracteurs compulsifs, c’est systématique. Le PSG déchaîne les passions, en bien comme en mal, et le doit en grande partie au Parc des Princes.
Il y a ceux qui frissonnent en entendant parler du Parc, parce qu’ils savent ce que cette chose est, et les autres. Ceux là, sachez que le Parc est (était) quelque chose de très particulier, mieux, de magique. Dans les années 90 il y avait cette âme, cette respiration, ces chants, cette fête perpétuelle. On entrait là dedans comme dans une arène de jeux antiques. Une foule pleine de gens qui n’ont plus d’histoire, plus de vie, plus de métier. Il n’y a plus que des spectateurs, tous égaux devant ce qu’il va se passer sur la pelouse.
Bien sûr, je mets volontairement de côté la partie violente de l’histoire du Parc, le revers. Tout le monde la connait, et même un peu trop. J’ai constaté autour de moi que bien peu parmi ceux qui voyaient les casseurs au JT ont jamais assisté à un match au Parc. Ici, c’est la face de la médaille, et je vous garantis qu’elle est émouvante.
Dans ce documentaire on découvre un stade qui vit. On traverse les époques Ginola, Valdo, Lama, Weah, Rai, Djorkaeff, Leonardo, Simone, Ronaldinho et Pauleta. On peut ne pas aimer le foot actuel, mais on ne peut qu’aimer le football de ce film. Personne ne peut rester insensible devant l’humanisme de Weah et les pleurs de Rai à son jubilé.
À voir d’urgence, surtout si on n’a jamais accroché au foot, et plus encore si on est étranger au plaisir d'être dans un stade comble.
[size=150]Metallica: Some Kind of Monster (2004)[/size]
http://www.imdb.com/title/tt0387412/
En 2001, alors que Metallica envisage de travailler sur son prochain album, le bassiste Jason Newsted est remercié sous prétexte que son projet personnel, Echobrain, handicape le groupe. Metallica traverse alors une période de doute qui met en péril sa survie. Un psychothérapeute spécialisé dans l’aide aux stars du milieu est engagé pour permettre un retour de l’unité, et ainsi redevenir créatif.
Ce docu m’a paru intéressant essentiellement pour l’énorme contraste qu’on y trouve. Lorsqu’on pense à Metallica, on entend un son et des paroles très durs, on voit des chevelus en pantalons de cuir headbanger sur scène, on pense alcool et drogue. Mais ici tout change. Ce sont des pères de famille, des artistes qui connaissent la scène et le succès depuis plus de trente ans. Ces types ne sont plus des durs, ils parlent amour, dépendance, jalousie, désespoir, doute… On entre dans la dimension parallèle d’un groupe qui est à la fois une passion, un gagne-pain, une famille, en bref une vie, mais sans jamais tomber dans le vice d’un reality show.
C’est filmé avec vérité, mais aussi avec pudeur, dans une atmosphère chargée de trente ans d’émotions et d’histoires.
[size=150]Anvil! The Story of Anvil(2008)[/size]
http://www.imdb.com/title/tt1157605/
Vous connaissez Metallica ? Motörhead ? Slayer ? Guns ‘N Roses ? Anthrax ? Pour peu que vous aimiez le hard rock, oui. Et Anvil ? Probablement pas. Pourtant ce dernier groupe a considérablement influencé les premiers, qui ont vendu des millions d’albums, joué devant des centaines de milliers de personnes. Les canadiens d’Anvil ont failli percer. Ils ont joué au Japon en 1984 aux côtés d’inconnus notoires comme Bon Jovi ou Scorpions, de petits groupes en somme. Pour tous les contemporains la machine a décolé. Pour eux, le crash.
Dans le docu, on les retrouve trente ans après. « Lips », le chanteur et lead-guitariste du groupe, prépare des plats pour les écoles. « Robb », le batteur, travaille dans le bâtiment. Pas vraiment le rêve de rockstar qu’ils avaient.
Ils ont continué à enregistrer, continué à jouer, continué à essayer de percer. Maintenant cinquantenaires, ils sont toujours là. Ils jouent dans des bars miteux en Europe de l’Est sans être payés, dorment dans des gares ferroviaires, sont programmés en début de festivals, à 11 heures, quand personne n’est encore là. Le management est inexistant, la promotion aussi. La production est réduite à sa plus modeste expression.
Et pourtant, ils n’en démordent pas, ils vont percer. Enfin. Demain. Parce qu’ils le doivent. C’est devenu leur vie, une vie d’espoirs déçus, de rêve dissipé à la seconde où ils l’ont touché du doigt.
Ce docu est émouvant. Ces gars se démènent de jour en jour pour enfin vivre le succès qu’ils méritent. Ils ont une vie merdique, et ils n’en peuvent plus. C’est incroyable. Ca prend aux tripes. Ca donne un sens au vieux dicton : « Ca pourrait être pire ». Non, ça ne pourrait pas.
Mais trente ans plus tard, ça va changer...
[size=150]Senna (2010)[/size]
http://www.imdb.com/title/tt1424432/
Etant de 1985, je me souviens de peu de disparitions de personnalités au début des années 90. Je me souviens de celle de Freddie Mercury en 1992, et de celle d’Ayrton Senna en 1994. Dans la maison de mes parents, on ne regardait jamais la Formule 1, pas plus que n’importe quel autre sport. On n’aurait pas qualifié ça de sport d’ailleurs. On trouvait que c’était un peu vain de faire 60 tours sur un circuit, de rouler toujours plus vite, plus fort, plus bruyamment, que c’était un peu primaire en somme. Autant dire que je n’ai pas été bercé dans l’amour de la mécanique.
Et pourtant, je me souviens bien de son nom. Bien sûr, sa disparition a été tragique, mais d’une manière un peu étrange j’avais admis bien avant ça qu’il y avait là une forme de prestige.
Le documentaire raconte l’ascension d’Ayrton Senna, charismatique pilote qui a considérait que la course se jouait dans les virages et dans les pole-positions plutôt que dans les poignées de mains. On y voit le portrait émouvant d’un homme qui était défini par son pilotage. Preneur de risques inconsidérés pour certains, génie pour d’autres, il avait dit que si on cessait de combattre à tout prix pour la victoire on cessait dans un même temps d’être un coureur automobile.
On y voit l’amour et le combat d’un homme qui ne pouvait exister que s’il continuait à rouler. Il est impossible de rester insensible aux difficultés rencontrées, ou aux images filmées depuis la voiture. On y voit des étincelles voler au dessus de l’asphalte, des mécaniques gronder dans des tonnerres d’accélération. On en arrive presque à sentir les virages, les freinages violents, les redémarrages en fin de courbe. Je trouve ce documentaire beau.
[size=150]PSG : 40 ans de fièvre (2010)[/size]
Un quatrième un peu à part, mais qui vaut vraiment le détour. Il est très rare de prononcer ces trois lettres et d’obtenir un retour en demie-teinte. Que ça vienne de supporters de l’équipe, d’autres équipes, d’amoureux du foot ou de détracteurs compulsifs, c’est systématique. Le PSG déchaîne les passions, en bien comme en mal, et le doit en grande partie au Parc des Princes.
Il y a ceux qui frissonnent en entendant parler du Parc, parce qu’ils savent ce que cette chose est, et les autres. Ceux là, sachez que le Parc est (était) quelque chose de très particulier, mieux, de magique. Dans les années 90 il y avait cette âme, cette respiration, ces chants, cette fête perpétuelle. On entrait là dedans comme dans une arène de jeux antiques. Une foule pleine de gens qui n’ont plus d’histoire, plus de vie, plus de métier. Il n’y a plus que des spectateurs, tous égaux devant ce qu’il va se passer sur la pelouse.
Bien sûr, je mets volontairement de côté la partie violente de l’histoire du Parc, le revers. Tout le monde la connait, et même un peu trop. J’ai constaté autour de moi que bien peu parmi ceux qui voyaient les casseurs au JT ont jamais assisté à un match au Parc. Ici, c’est la face de la médaille, et je vous garantis qu’elle est émouvante.
Dans ce documentaire on découvre un stade qui vit. On traverse les époques Ginola, Valdo, Lama, Weah, Rai, Djorkaeff, Leonardo, Simone, Ronaldinho et Pauleta. On peut ne pas aimer le foot actuel, mais on ne peut qu’aimer le football de ce film. Personne ne peut rester insensible devant l’humanisme de Weah et les pleurs de Rai à son jubilé.
À voir d’urgence, surtout si on n’a jamais accroché au foot, et plus encore si on est étranger au plaisir d'être dans un stade comble.