- Dim Juin 12, 2016 2:10 pm
#179417
La séduction telle quelle est présentée sur les différents sites de séduction et autres chaînes Youtube reproduit à l'identique les valeurs marchandes prônées dans toute la sphère de production.
Dans l'économie actuelle, on nous pousse à devenir productif et efficace dans notre travail pour devenir riche, afin d'accéder à un maximum de biens de consommation censés nous rendre heureux. Il s'agit alors de se surpasser, les gagnants étant assimilés à ceux ayant fournis le plus d'efforts, et les pauvres assimilés à des fainéants, incapables de fournir le travail nécessaire pour se sortir de leur condition.
De la même manière, dans la séduction présentée sur les chaînes de Nicolas Dolteau et autres, il s'agit de devenir efficace en fournissant les efforts nécessaires nous permettant d'obtenir les filles tant convoitées, dont l'abondance est censée nous octroyé le bonheur tant recherché. Les individus incapables de séduire une fille sont considérés comme des sortes de chômeurs volontaires de l'amour, qui refusent de devenir "meilleurs" par manque d'ambition.
Le discours libéral selon lequel le succès et l'échec ne sont déterminés que par la volonté individuelle se retrouve dans cette approche relationnelle où toute forme d'influence plus globale, renvoyant à des problèmes de socialisation ou de catégorie sociale, sont complètement effacés. Il n'y a que l'individu, dont on considère que son environnement social et économique, ou son apparence physique, ne déterminent en rien ses facultés relationnelles. Celui qui ne parvient pas à trouver un emploi ou à séduire est seul responsable de son échec. Celui qui enchaîne les conquêtes féminines est comme l'entrepreneur qui enchaîne les contrats fructueux, celui qui a une belle copine est comme l'heureux propriétaire d'une voiture de sport : le succès relationnel est une reproduction du succès économique dans la sphère marchande.
Les facultés individuelles mises en avant sur les sites et chaînes de séduction renvoient à tout un marché de la personnalité par rapport auquel chacun est censé se conformer. Selon les tendances, les qualités comportementales et esthétiques peuvent variées, et il s'agit alors pour chacun de s'y adapter pour être le plus vendable possible sur ce marché, pour attirer un maximum d'individus du sexe opposé. Nous recherchons nous-même la personne concentrant un maximum de ces traits de personnalités tant recherchés. Il faut être dominant, faire comprendre à l'autre qu'il y a de la concurrence et qu'on n'a pas tout notre temps à lui accorder. Ainsi tout le monde tend vers le même idéal, il s'agit de devenir une copie conforme pour pouvoir plaire à d'autres copies conformes, tout en adaptant notre demande à ce que l'on peut offrir.
Les rendez-vous sont comparés à des entretiens d'embauche, notre "développement personnel" à la croissance d'une entreprise, il faut faire comprendre à l'autre qu'il y a de la concurrence sur le marché et que le temps que nous lui accordons est limité, de la même manière qu'une publicité nous fait comprendre qu'il faut vite consommer un produit car l'offre en est limitée. Sur le terrain, il faut être productif et aborder un maximum de filles, il s'agit d'établir un schéma rationnel qui évite au maximum l'aléatoire et permet d'anticiper toutes les réactions de la personne en face pour maximiser les chances de succès en gardant le contrôle total sur le processus en cours. Rien ne doit être laissé au hasard ou à l'émotion, il faut se contrôler en suivant certaines étapes clés et en les effectuant de la bonne façon, de la même manière qu'on organise rationnellement une chaîne de travail : dire telle phrase à tel moment, proposer de prendre le numéro à ce moment là, avoir fait les sortis et les voyages entre amis habituels pour avoir la bonne discussion.
Les moins doués d'entre nous n'ont cependant pas à s'inquiéter, les fabuleux coachs en séduction sont prêts à nous octroyer ce précieux savoir à travers des entraînements d'un week-end facturés 1000€.
Les sites et les chaînes Youtube de séduction passent à côté de l'essentiel. Il est davantage mit en avant les techniques et les qualités à développer pour être aimé, mais jamais il n'est enseigné comment aimer quelqu'un. La fille avec qui l'on sort n'a plus d'intérêt en elle-même, elle ne sert qu'à se faire valoir devant les copains, en arrivant en soirée au bras d'une "10/10", de la même manière qu'on essayerait d'impressionner l'assemblée en arrivant au volant d'une Ferrari. La fille n'est plus rien d'autre qu'un objet, un pur être pour autrui, que l'on apprécie pour le gain de prestige et de popularité qu'elle octroie, mais jamais pour elle-même.
L'accumulation de biens de consommation n'apporte qu'un bonheur illusoire. Une fois la chose tant convoitée obtenue, elle perd de son intérêt et il faut courir en obtenir une autre. De la même façon, cette recherche à l'accumulation des conquêtes ne permettra jamais d'obtenir ce bonheur tant recherché. Une fois les couilles vidées, il va falloir retourner courir dans la rue pour en trouver une autre, dans une quête sans fin d'une satisfaction jamais atteinte.
Dans l'économie actuelle, on nous pousse à devenir productif et efficace dans notre travail pour devenir riche, afin d'accéder à un maximum de biens de consommation censés nous rendre heureux. Il s'agit alors de se surpasser, les gagnants étant assimilés à ceux ayant fournis le plus d'efforts, et les pauvres assimilés à des fainéants, incapables de fournir le travail nécessaire pour se sortir de leur condition.
De la même manière, dans la séduction présentée sur les chaînes de Nicolas Dolteau et autres, il s'agit de devenir efficace en fournissant les efforts nécessaires nous permettant d'obtenir les filles tant convoitées, dont l'abondance est censée nous octroyé le bonheur tant recherché. Les individus incapables de séduire une fille sont considérés comme des sortes de chômeurs volontaires de l'amour, qui refusent de devenir "meilleurs" par manque d'ambition.
Le discours libéral selon lequel le succès et l'échec ne sont déterminés que par la volonté individuelle se retrouve dans cette approche relationnelle où toute forme d'influence plus globale, renvoyant à des problèmes de socialisation ou de catégorie sociale, sont complètement effacés. Il n'y a que l'individu, dont on considère que son environnement social et économique, ou son apparence physique, ne déterminent en rien ses facultés relationnelles. Celui qui ne parvient pas à trouver un emploi ou à séduire est seul responsable de son échec. Celui qui enchaîne les conquêtes féminines est comme l'entrepreneur qui enchaîne les contrats fructueux, celui qui a une belle copine est comme l'heureux propriétaire d'une voiture de sport : le succès relationnel est une reproduction du succès économique dans la sphère marchande.
Les facultés individuelles mises en avant sur les sites et chaînes de séduction renvoient à tout un marché de la personnalité par rapport auquel chacun est censé se conformer. Selon les tendances, les qualités comportementales et esthétiques peuvent variées, et il s'agit alors pour chacun de s'y adapter pour être le plus vendable possible sur ce marché, pour attirer un maximum d'individus du sexe opposé. Nous recherchons nous-même la personne concentrant un maximum de ces traits de personnalités tant recherchés. Il faut être dominant, faire comprendre à l'autre qu'il y a de la concurrence et qu'on n'a pas tout notre temps à lui accorder. Ainsi tout le monde tend vers le même idéal, il s'agit de devenir une copie conforme pour pouvoir plaire à d'autres copies conformes, tout en adaptant notre demande à ce que l'on peut offrir.
Les rendez-vous sont comparés à des entretiens d'embauche, notre "développement personnel" à la croissance d'une entreprise, il faut faire comprendre à l'autre qu'il y a de la concurrence sur le marché et que le temps que nous lui accordons est limité, de la même manière qu'une publicité nous fait comprendre qu'il faut vite consommer un produit car l'offre en est limitée. Sur le terrain, il faut être productif et aborder un maximum de filles, il s'agit d'établir un schéma rationnel qui évite au maximum l'aléatoire et permet d'anticiper toutes les réactions de la personne en face pour maximiser les chances de succès en gardant le contrôle total sur le processus en cours. Rien ne doit être laissé au hasard ou à l'émotion, il faut se contrôler en suivant certaines étapes clés et en les effectuant de la bonne façon, de la même manière qu'on organise rationnellement une chaîne de travail : dire telle phrase à tel moment, proposer de prendre le numéro à ce moment là, avoir fait les sortis et les voyages entre amis habituels pour avoir la bonne discussion.
Les moins doués d'entre nous n'ont cependant pas à s'inquiéter, les fabuleux coachs en séduction sont prêts à nous octroyer ce précieux savoir à travers des entraînements d'un week-end facturés 1000€.
Les sites et les chaînes Youtube de séduction passent à côté de l'essentiel. Il est davantage mit en avant les techniques et les qualités à développer pour être aimé, mais jamais il n'est enseigné comment aimer quelqu'un. La fille avec qui l'on sort n'a plus d'intérêt en elle-même, elle ne sert qu'à se faire valoir devant les copains, en arrivant en soirée au bras d'une "10/10", de la même manière qu'on essayerait d'impressionner l'assemblée en arrivant au volant d'une Ferrari. La fille n'est plus rien d'autre qu'un objet, un pur être pour autrui, que l'on apprécie pour le gain de prestige et de popularité qu'elle octroie, mais jamais pour elle-même.
L'accumulation de biens de consommation n'apporte qu'un bonheur illusoire. Une fois la chose tant convoitée obtenue, elle perd de son intérêt et il faut courir en obtenir une autre. De la même façon, cette recherche à l'accumulation des conquêtes ne permettra jamais d'obtenir ce bonheur tant recherché. Une fois les couilles vidées, il va falloir retourner courir dans la rue pour en trouver une autre, dans une quête sans fin d'une satisfaction jamais atteinte.