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By buckley
#15098 Un FR pour rendre d’une certaine manière hommage à la communauté et qui vaut pour un merci. Il suffira de (re)lire mes tous premiers posts il y a presque 6 mois pour réaliser le chemin parcouru.


Chapitre 1

Nous sommes samedi, je suis coincé à Paris car j’ai travaillé toute la semaine et nous sommes pourtant fin juillet. Le temps maussade de cet été ne rend pas la perspective du week-end réjouissante pour autant. Pour couronner le tout, la veille au soir, j’ai eu une date désastreuse au Viaduc Café dans le 12e avec une infirmière nazie. De très bonne éducation versaillaise, la demoiselle a réussi, en first date, à glisser deux remarques à caractère judéophobe et antimusulmane. Un turnoff de première. Fort heureusement, j’avais un dîner chez des amis à la suite, et j’en ai profité pour écourter ce moment assez pénible et m’éclipser. Seul regret : elle portait des chaussures à lanières très fines de cuir noir sur des talons hauts, de toute beauté…

Bref, il est près de midi et le crachin gris voile toute perspective de balade parisienne estivale. Abandonnant mes bonnes résolutions de début de week-end, je finis par me connecter sur Meetic. Tiens, une petite blonde qui avait visité mon profil dans la semaine est connectée elle aussi. Je ne suis donc pas le seul à avoir eu cette idée.
Je me souviens alors que je lui avais demandé dans un petit mail si la marque de ses lunettes était Givenchy par hasard…



[quote]Moi
(12:34)

Hello, alors j'avais bon pour les lunettes ?
Elle
(12:36)

perdu !
Elle
(12:37)

jean lafont
Moi
(12:37)

Dommage ! Je ne connais pas... Tu es parisienne miss XXX ?
Elle
(12:37)

presque
Elle
(12:38 )

je ne suis pas née ici .... je ne vis pas à paris ...
Elle
(12:38 )

mais je me dis parisienne
Elle
(12:38 )

je vis en très proche banlieue sud
Elle
(12:38 )

et toi tu es parisien ? pure souche ?


Dans le même temps, j’entame un chat parallèle avec une autre blonde, du même âge, avec un profil similaire. Deux conversations en même temps, c’est assez difficile à gérer, surtout si l’on essaie de faire monter le niveau d’intérêt tout en n’oubliant de sexualiser.
Cela dit, on peut mettre la lenteur des réponses sur le compte du site, et l’on se retrouve avec ceci :

[quote]Elle
(12:46)

y a plus personne ?
Moi
(12:48 )

Si je te demandais quels lieux/endroits tu préférais ?
Moi
(12:48 )

Ou quel quartier pour être - précis ? Moi j'aime (et je vis) près de XXX ?
Elle
(12:48 )

il est pénible ce chat
Moi
(12:49)

Oui !!!
Elle
(12:49)

je ne lisais pllus tes messages

Elle
(12:52)

ça y est je ne te lis plus !!!
Elle
(12:52)

ça m'agace
Elle
(12:52)

ah si !
Moi
(12:52)

Je suis là !!! :d :d
Elle
(12:53)

je pensais aller me promener un peu auj ... mais le soleil n'est pas trop au rdvs
Moi
(12:53)

C'est clair !!!
Elle
(12:53)

du coup je vais sans doute filer faire un de shopping
Elle
(12:54)

un cadeau à acheter et puis un ou deux cinés d'affilé
Elle
(12:54)

peut être une sortie ce soir
Moi
(12:54)

Moi je vais ds le premier acheter des cordes pour ma guitare, mais je pensais aller à la MEP pour voir une expo sur l'Italie, hisoire de se réchauffer les yeux
Elle
(12:54)

j'irai bien danser
Moi
(12:54)

Ca te dit ? On peut aller danser après !
Elle
(12:54)

mais l'ami avec lequel il en a été question a le défaut de se décommander trop souvent
Elle
(12:55)

Italie ... quel est le thème ?
Moi
(12:55)

L'Italie vue par 2 photographes, italien et français, regards croisés....
Elle
(12:57)

ah tu m'intéresses ... de la photo !
Moi
(12:57)

Alors, on dit 16 heures à l'entrée de la MEP ?
Elle
(12:57)

okay !
Elle
(13:03)

msn ?
Moi
(13:04)

Si tu veux...
Elle
(13:05)
XXXX@hotmail.com
ça me rend folle je t'assure
Elle
(13:05)

je t'attends sur msn

Deux minutes sur msn pour récupérer son numéro et confirmer la quasi instant date. Mais pendant ce temps, l’autre chat avec la miss numéro 2, étudiante en thèse, se poursuivait.

Et tel Alice au pays des merveilles, j’imaginais un lapin agiter sa montre à gousset pour me rappeler qu’il ne me restait plus beaucoup de temps pour me préparer à rejoindre la MEP. Le fait d’avoir glissé l’idée de finir la soirée en boîte avec la miss numéro 1 me paraissait de plus de très bon augure ; il s’agissait donc désormais de maîtriser le déroulement du game.

[quote]Moi
(13:32)

Que dirais-tu, chère XXX, de poursuivre cette conversation (et en ne parlant que de thèse of course ;) ) autour d'un café demain après-midi ? je ne voudrais pas commencer par de détourner du droit chemin en t'invitant en semaine... ;)
Elle2
(13:33)

oui pourquoi, avec plaisir mais le problème c'est que demain après midi, c'est la cloture du festival jazz de paris au parc floral. Impossible de louper ça !
Moi
(13:38)

Ah oui c'est vrai... Ca se termine à quelle heure ?
Elle2
(13:39)

j'y vais avec mon copain XXX et après on va se balader dans paris et manger à odéon
Elle2
(13:39)

mais on peut peut être trouver une autre plage ?
Moi
(13:41)

Oui, bien sûr : auj je suis pris, mais lundi, on pourrait se voir : tu seras à XXX car moi je ne serais pas très loi, je suis XXX...?
On pourrait prendre un verre à la fin de ta journée de boulot ? Tt dépend si on peut se mettre en terrasse, mais j'en connais une sympa Avenue Daumesnil : le Viaduc Café (où il y a des brunchs jazz d'ailleurs
Elle2
(13:49)

ok avenue daumesnil me paraît bien. Vers 20h ca te va ?


S’ensuit le numclose et la date programmée avec la miss n° 2 pour le lundi soir. Il est temps de choisir une tenue qui conviendra pour une expo, un verre, un restau, et éventuellement une boîte pour ce soir.
Modifié en dernier par buckley le Lun Sep 10, 2007 8:31 pm, modifié 2 fois.
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By buckley
#15099 Chapitre 2

Comment s’habiller ? Ce sera ma tenue fétiche de cet été : veste bleue Azzaro à rayures tennis, chemise Zara blanche cintrée, Levis 504 et chaussures NoBrand postmodernes (des Richelieu pointues avec deux scratchs…). Il me semble que c’est un bon compromis, en tout cas je m’y sens bien.

Il ne pleut pas finalement. Tant mieux on pourra se balader dans le Marais pour commencer. J’avais prévu initialement de l’emmener prendre un café à l’intérieur de la MEP en cas de mauvaises conditions meteo.

16h, je suis en retard, j’envoie un SMS pour dire que j’aurai dix minutes de retard. J’en aurai quinze.

La demoiselle attend, lunettes stylées sur le visage, le nez dans un livre, une poche fnac à la main. Excellente nouvelle : elle est plus jolie encore que sa photo, ce que j’avais cru deviner. Un petit haut classique, un jean taille basse et des chaussures à bout pointu de working girl. L’ensemble est cohérent, volontaire et féminin. Cela me plaît.

Je lui propose donc une promenade dans le quartier, qu’elle ne connaît pas bien, pour faire l’expo en fin de journée. Elle accepte volontiers, avec un grand sourire. On rit de la situation, car on ne connaît rien l’un de l’autre ou presque, mais le contact se passe très bien. On parle de nos quartiers respectifs, de notre connaissance de Paris et de ses richesses.

On se perd dans les petites rues du Marais, la conversation est légère, les sourires nombreux. Je prends bien soin de me rapprocher d’elle puis de m’éloigner en m’intéressant à une vitrine de déco, ou de mode. En passant devant Sandro, je teste sa connaissance des marques de working girls branchées parisiennes. Elle ne connaît pas, ce qui n’est pas un mauvais signe pour moi.

Je la conduis rue des Barres, un petit coin de paradis provincial dans Paris. Cela me fait penser à Avignon quand j’y vais, avec les terrasses, l’Eglise, le calme… On s’installe prendre un thé au soleil, un chai pour moi, un thé de Chine pour elle. La conversation s’anime, autour de son job, puis du mien. Nous avons des points communs – un bon sociologue dirait que de toutes façons le hasard n’existe pas… - sur le plan professionnel. Cela pourrait devenir vite ennuyeux, je lance donc quelques plaisanteries, plutôt moyennes. Elle éclate de rire, à chaque fois, de plus en plus fort. L’signe d'intérêt me paraît cette fois bien solide, et j’ai un sentiment presque étrange : la quasi-certitude que l’affaire est dans la poche, si j’ose dire, à condition de ne pas brûler les étapes. C’est un mélange de confiance, d’excitation car l’issue n’est jamais sûre et d’intense satisfaction qui monte en moi.

Cela fait une heure que nous sommes ensemble. Confiance réciproque, confort et validation sont désormais ancrées. Passons à l’épreuve de la visite d’expo. Il s’agit de photographies, dans un lieu exceptionnel, un hôtel XVIIIème superbement aménagé. J’y ai amené bon nombre de mes dates ces six derniers mois, et cela marche à chaque fois. On ne devait voir que l’expo Voyages en Italie, mon projet initial, notamment pour des photos de Martin Parr, grand photographe britannique très ironique sur la société des loisirs. Finalement, on arpente les lieux de haut en bas, on visite le café, on se retrouve seuls au sous-sol, à se frôler…

Dans une des salles, une installation en trompe-l’œil est assez amusante. Au lieu d’essayer d’attirer ma cible, j’opene un couple de visiteurs, et nous discutons tous les trois. Un peu de social proof, une démonstration de socialisation fluide. Le principal est que j’y prends beaucoup de plaisir. D’autant que la miss me rejoint aussitôt pour voir ce que je fais, l’air amusé et le sourire aux lèvres. Je m’éclipse alors pour revoir les photos de Parr et remonte un étage, laissant la miss seule dix minutes. Elle m’attend sagement après avoir fait un tour elle aussi. Visiter une expo, cela ne signifie pas que l’on doive rester collés l’un à l’autre, même s’il ne faut pas exagérer non plus… Une visite de musée à deux, c’est déjà une mise à l’épreuve de la tension entre individualisme et fusion, entre push et pull. Ce n’est donc pas une expérience anodine du point de vue de la séduction, loin de là.

D’ailleurs, en sortant de la MEP, la miss me raconte que l’un de ses derniers rendez-vous s’est très mal passé. Petit récit instructif : le garçon l’invite au Grand Palais, à une expo sur l’Egypte. Dès le début, il la noie sous ses commentaires érudits (démonstration de valeur maladroit et lourd, limite autiste) ; puis il la sème à plusieurs reprises, sans lui parler, sauf pour lui « expliquer » ceci et cela. Elle se sent de plus en plus mal à l’aise, d’autant que le garçon ne semble pas très à l’aise socialement. Il fait froid, c’est l’hiver, elle a les pieds gelés. Bilan : au bout d’une heure de cette torture, elle plante l’AFC dans son Grand Palais. Sic.

Son histoire me fait beaucoup rire. Je lui raconte ma dernière date ratée : sur Meetic, je devais rencontrer une fille embrassée à la suite d’un chat. Jusque-là rien d’étrange. Sauf que la nana numclosée est brune aux yeux marrons, et celle qui se pointe… blonde aux yeux bleus ! Elle m’explique aussitôt qu’elle a utilisé le pseudo d’une copine. Plus jolie que la première, je me dis que j’y gagne au change ! Mais la situation est trop bizarre, je déteste qu’on se paie ma tête de cette manière. La fille m’a harcelé par sms pendant dix jours...

Nous marchons rue du roi de Sicile. J’ai un plan en tête : un verre, puis un restau corse que j’aime bcp. Je propose donc de prolonger par un verre. Inutile d’insister… Nous voilà à la recherche d’une terrasse. Je lui fais remarquer plusieurs personnes intéressantes ou étranges sur le chemin. Les gens sont assez peu observateurs en réalité, et ce petit jeu est amusant. On peut essayer par exemple de deviner la profession ou la catégorie sociale d’un individu à sa façon de s’habiller, sa posture et sa démarche – Bourdieu appelle ça son hexis corporel, manifestation de son habitus : cela révèle beaucoup de choses. Un anthropologue américain, Lloyd Warner, emmenait ses étudiants faire ça dans les rues de Chicago : déterminer la classe sociale d’une passante rien qu’à ses chaussures… Cela ne marche pas à tous les coups, mais cela permet d’exercer son œil sociologique. La miss apprécie l’exercice et ne voit pas le temps passer.

Une terrasse, avec du monde. Je veux commander un Perrier mais la miss me reprend : non non, on prend l’apéro ! L’alcool étant associé à la fête et à l’intimité, l’signe d'intérêt est assez évident. Ce sera un Kir. J’en profite pour demander si c’est du Bourgogne aligoté, et lance une conversation sur le vin, la bonne chère, la gastronomie. Puis, elle remarque ma bague. Je plaisante lourdement dessus, en disant que c’est mon côté démoniaque et rock’n roll, alors que j’ai une allure calme et classique. S’ensuit une routine sur le fouet pour me faire pardonner mes péchés, etc etc. Précisons que la miss a travaillé, à l’université, sur des questions religieuses, sans l’être du tout pour autant – loin de là – et c’est devenu un gimmick de la soirée. La sexualisation progresse et je m’amuse beaucoup. Love this fuckin’ game !


Arrive l’heure du dîner.

[quote]Elle : Mais on a passé toute la journée ensemble. C’est incroyable !
Moi : Et en plus on va dîner ensemble dans un superbe restau corse. Tu connais cette gastronomie ?
Elle : Non. Pourquoi pas ? D’accord !

Le problème, c’est que nous sommes en plein été à Paris. Et malgré le mauvais temps, il y a du monde partout, et les bons restaus sont pris d’assaut, réservés depuis longtemps. Là se produit un truc incroyable, qui confirme que tout peut s’enchaîner facilement lorsqu’on a le niveau d’énergie suffisant. On arrive au restau, et devant nous, quatre touristes nordiques, deux jolie blondes, deux jolis blonds, demandent une table. Impossible sans réservation, leur explique le serveur. Je vois cpdt une table de 4 libre près du comptoir… Les touristes s’en vont dépités.

Je m’avance, grand sourire, très amène, le mojo au max, et m’adresse au même serveur : « nous, nous sommes deux, et j’adore cet endroit ». « Attendez, je vois ce que je peux faire », m’entends-je dire, avec une tape sur l’épaule.

Vingt secondes plus tard : « Suivez-moi ». Et nous nous installons à la fameuse table de quatre, qui sera comblée dix minutes plus tard. La miss me regarde longuement sans rien dire.


Un repas fabuleux, des confidences plus intimes facilitées par le patrimonio. Je déroule pendant le repas ma routine « Le guépard ». J’adore Visconti, et la Sicile, j’en parle facilement. Je raconte l’histoire du Guépard à la Miss, et lui parle notamment le personnage de Concetta, qui renonce à l’amour parce que Tancrède lui a préféré Angélique. Elle repousse même les avance du comte Cavriaghi (joué par Terence Hill d’ailleurs dans l’adaptation de Visconti) car « une fois qu’on a goûté au Marsala, les autres hommes ont le goût de l’eau ». La parfaite incarnation du one-itise, et de ses conséquences pour un ( e ) AFC autrement dit ! La miss finit par réaliser, après que je lui ai longuement parlé de la Sicile : « mais tu m’as emmenée rue du roi de Sicile ! ». Et oui !

Petite remarque sur le contact physique : à la fin du repas, j’avance mes mains vers le siennes, mais en prenant bien soin de ne pas les toucher. Elle non plus. La miss m’a avoué que la tension était devenue pour elle très forte : elle avait très envie de prendre ma main mais s’est retenue de toutes ses forces ; elle avait très envie que je la lui prenne, mais en même temps non surtout pas ! Bref, il s’agissait bien de faire monter la tension sexuelle, mais surtout de ne rien tenter.


Il est désormais 23 heures. Il ne pleut toujours pas et l’on déambule dans les rues. Passe un camion ramasse-Vélib. On en a évidemment parlé…

[quote]Moi : Tu vois, c’est ça le Père Noël des bobos. Il vient remplir les bornes vides de Vélib’ pendant la nuit pour que les bobos en aient tout plein le matin à leur réveil…
Elle : A ton âge, tu crois encore au Père Noël ?...
Moi : Non, je n’y crois plus depuis l’âge de 4 ans. C’est une fille de la maternelle qui a vendu la mèche. D’ailleurs, tu lui ressembles beaucoup, c’est tout de suite ce que j’ai pensé quand je t’ai vue : cette fille va me faire comprendre ce soir que le Père Noël n’existe pas !
Elle (éclatant de rire) : Mais tu n’arrêtes jamais !


Et là, comme dans les manuels, elle me kinote le bras à plusieurs reprises. J’ai pour la première fois de ma vie sans doute le sentiment de « contrôler » le déroulement des choses. C’est sans doute un sentiment bien vaniteux, et fugace, mais d’une intensité incroyable. Peu importe la caresse, le regard, ou le son du rire féminin que l’on vient de provoquer… Le plaisir, inédit ce soir-là dans son intensité, même après plusieurs mois de game et quelques succès non négligeables, vient du sentiment que les événements, c’est-à-dire les sensations et les sentiments que l’on a provoqués chez une personne que l’on ne connaissait pas il y a moins de 24 heures, s’enchaînent parfaitement et sans effort apparent.


Il est temps de bouger notre corps en rythme au son de la musique.
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By Juan
#15214 Je laisse l analyse de ton game aux experts. Sache en tout cas que c est un plaisir de te lire, ton style est vraiment fluide.

Vivement la suite !
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By buckley
#15404 Chapitre 3

Cette fois-ci, c’est la miss qui décide de la discothèque. Tant mieux, cela fait une éternité que je n’y ai pas mis les pieds. La dernière fois, cela devait être à Rome il y a deux ans au fin fond du Trastevere. Bref, ce soir, ce sera le Cab, place du Palais Royal.

Une heure de queue, à observer le videur faire rentrer des pelletées de blondes diaphanes, copies conformes de Kirsten Dunst. Chacun ses marottes…

Je le fais remarquer à la miss :

[quote]Elle : J’ai de moins jolies jambes qu’elles.
Moi : Attends, fais voir ! (elle porte un jean)
Elle : (rires) (en baissant les yeux) Mais tu as des chaussures à bout pointu, comme moi ! Dis donc tu as des petits pieds ! (elle me cherche !!)
Moi : Euh comment dire…(gros sourire l’œil en coin) Size doesn’t matter !

Là, j’ai moins de chance qu’au restau corse, mais je parviens quand même à attirer l’attention du physionomiste et à l’alpaguer. On finit par entrer avec un groupe de fils et filles à papa. La clientèle du lieu semble très hétérogène : loulous de banlieue en DG et Calvin Klein, versaillaises et minets parisiens, touristes américains ou italiens ; pas mal de fille quand même.

Première chose à faire : un tour du Cab, puisque je ne le connais pas, histoire de repérer les lieux. Je lâche donc la miss quelques minutes, toujours dans l’idée de maintenir le push/pull. Elle finit par me retrouver à l’autre bout de la piste, toute penaude : « mais où étais-tu passé ? ».

Là, la tension est suffisamment montée pour pouvoir programmer le baiser. Le plaisir que j’éprouve à ce moment-là est redoublé par la gestion de l’attente. Point trop n’en faut, mais je me dis qu’il faut d’abord profiter du lieu et danser. Une heure peut-être ? Sans doute moins. J’avoue ne plus vraiment m’en souvenir.

Un gros lourd en costume n’arrête pas de bousculer tout le monde à côté de nous. Je saisis la miss par le bras et lui propose d’aller de l’autre côté. Arrivés près du bar, je la prends par la taille en la regardant droit dans les yeux : « Viens par là, toi… »

S’ensuit une longue série de kcloses, très intenses. Mais cela n’explique pourtant pas la scène qui va suivre, et que je n’avais jamais vécue. Si certains en ont déjà fait l’expérience, j’aimerais bien le savoir, car je trouve cela énorme…

Tout occupé à mon affaire, je sens un regard insistant porté sur moi. Puis une tape sur l’épaule. Je ne réagis pas immédiatement. Une deuxième tape. Deux beurettes de vingt ans maximum se tiennent à moins de 50 cm de nous.

[quote]Elle : Non, mais vous avez pas honte ?
Moi : C’est une plaisanterie ?
Elle : Vous savez pas qu’il y a des hôtels pour ça ?
Moi : Ecoutez, il y a plein de jolis garçons ici : allez donc tenter votre chance et fichez-nous la paix.

Reprenant mes esprits, j’observe que les deux jeunes filles sont habillées comme dans un clip de R’n B : talons hauts de p…, mini-jupe silver, maquillage de voiture volée. Le décalage entre leur look et leurs propos moralisateurs est… violent, je ne trouve pas de meilleur mot. En tout cas, c’est un cockblock original !

On s’éclipse illico pour retourner sur la piste. En alternant kcloses et danses langoureuses.


Il est quatre heures du matin. Nous nous sommes rencontrés il y a douze heures exactement. Il est temps de passer aux choses sérieuses, de lui parler de ma famille et de lui acheter des fleurs. Ah non, c’est vrai, ce n’est pas ça qu’il faut faire !

[quote]Moi : On y va ?
Elle : Oui.

Le temps de passer aux vestiaires, on se retrouve sur la place du Palais Royal sous un léger crachin.

[quote]Elle : Qu’est-ce qu’on fait alors ?
Moi : Le plus simple, c’est d’aller chez moi, c’est le plus près.
Elle : (rires) Toi tu ne perds pas le nord ! (Tu parles…)
Elle : Je suis crevée, c’est vrai que c’est plus pratique. Mais est-il envisageable que l’on ne fasse que dormir ?
Moi : Bien entendu, ma chambre est celle d’un gentleman.
Elle : Bien…
Moi : Mais attention : comme le dit John Steed dans Chapeau Melon et Bottes de Cuir, il n’y a rien de plus dangereux pour une femme que la chambre d’un gentleman.
Elle : (rires) Non, mais promets-moi…

Il fait un peu froid et nous ne sommes pas les seuls à chercher un taxi. On remonte la rue de Rivoli pour finalement en trouver un. On arrive chez moi. Bon, un grand t-shirt, cela te va ? Et nous voilà allongés tous les deux dans mon grand lit. Elle se blottit contre moi :

[quote]Elle : Tu ne dis rien ? Tu dois me prendre pour une folle !
Moi : (Silence)
Elle : Non, mais dis-moi ce que tu penses ! Tu trouves la situation bizarre ?
Moi : Pas du tout (les yeux au ciel). On dirait un mélange entre une colonie de vacances et un film indépendant américain.
Elle : (rires) Pourquoi américain ?
Moi : Parce que dans les films indépendants américains, les héros ont plein de dates, mais ils ne couchent pas. Tandis que dans un film indépendant français, on couche !
Elle : Ca me fait beaucoup penser au film de Julie Delpy, 2 Days in Paris. Et aux interrogations des deux personnages principaux…

La conversation retombe, mais pas mon désir… Elle se blottit à nouveau contre moi, et mes caresses se font plus audacieuses. Le bas du dos, la chute de rein. Le haut des fesses, l’intérieur des cuisses…

S’ensuit un fclose de première qualité. Elle jouit à trois reprises. Personnellement, en étant honnête, les meilleurs moments ont plutôt été ceux qui ont précédé. Non pas que la miss soit maladroite, loin de là. Le sexe est tout bonnement surestimé, en soi, à mon avis. Mais j’apprécie de la voir prendre son pied de manière aussi forte. Casanova écrivait dans ses Mémoires : « les trois quarts du plaisir que je prends viennent de celui que je donne. » Cette phrase me revient en tête à ce moment précis.

[quote]Elle (après avoir joui une troisième fois donc) : Je savais que cela se passerait vraiment bien avec toi, si cela se faisait, dès que je t’ai vu.
Moi : Ah oui ?
Elle : Oui, par ton allure. Et puis après, tu m’as impressionnée. Tout ce que tu as fait, ta culture…
Moi (intérieurement) : il y a de pires moments dans la vie

Elle m’avait dit, plus tôt dans l’après-midi, ne pas se sentir toujours très femme dans son comportement. Je lui avoue que là, dans ce lit, elle est une vraie femme, une très belle femme qui plus est. Bref, on se complimente gentiment.

Comme je n’ai toujours pas joui, elle s’empare de mon sexe qu’elle libère prestement de son voile de latex et entoure de ses lèvres. Au moment fatidique, comme je suis un garçon bien élevé, je préviens toujours ma partenaire… Elle, dans un abandon de soi maîtrisé et remarquable, plonge alors plus profondément. La secousse est presque violente, tant elle a été attendue, et l’orgasme en est redoublé.

Nous ferons l’amour, avec la même intensité, à trois reprises le dimanche, passé sous la couette. Avec des confidences et des aveux, toujours instructifs. Par exemple, elle mourrait d’envie que je l’embrasse entre le verre et le restau, lorsqu’on marchait dans la rue. Mais que c’était parfait quand c’est arrivé.

[quote]Elle : Toi, tu savais qu’on ne ferait pas « que dormir » ?
Moi : (le plus sérieusement du monde) Alors là, pas du tout. J’avais très sommeil et j’étais un peu paumé…
Elle : Tu parles ! (rires)

Le dimanche soir, je la raccompagne au métro, main dans la main, tout en sachant que tout cela n’ira pas forcément très loin. Mais ces « 2 Days in Paris » auront été une belle étape sur mon chemin.
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By Waloo
#15963 Comme Juan je laisse l'analyse aux experts, mais sache que ton récit était captivant et instructif :wink:
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By buckley
#16086 J'ai essayé de gommer les termes techniques le plus souvent possible, tout en laissant apparaître les enchaînements et les principes dans le récit. Cela afin de montrer que c'est aussi le fruit d'un travail et d'une réflexion.

En tout cas, merci. Heureux de lire vos commentaires élogieux Juan et Waloo 8)