- Dim Aoû 12, 2007 10:46 am
#12399
"Savoir qu'on n'a plus rien à espérer n'empêche pas de continuer à attendre"
A l'ombre des jeunes filles en fleur,
Marcel Proust.
Introduction.
Depuis quelques temps je vivais une retraite paisible à l’ombre des rayonnages de bibliothèques quand – la chair est faible – [url=http://www.frenchtouchseduction.com/board/la-vie-est-une-histoire-pleine-de-bruit-et-de-fureur-vt3257.html]le bruit et la fureur[/url] commencèrent à me manquer. Le samedi qui suivit cette constatation, j’allai chercher le killer-costume qui dormait au pressing comme la cape de Bruce Wayne et fit le plein de mp3 de Cowboy Bebop dans mon baladeur. Quelques minutes plus tard, je me saoulais aux odeurs d’alcool dans les rayons parfums des grands magasins.
A la manière des chambres d’hôtel dont la blanchisserie ne masque jamais le mélange âcre des odeurs (trop) humaines qui s’y sont succédées, les rayons parfumerie, derrière la bergamote et la vanille de synthèse, recèlent toujours la puanteur du troupeau. Sous-vêtements approximatifs pour les messieurs et toilettes intimes bâclées pour les dames, l’air chargé de sudation et des postillons de l’énervement, la nature humaine ne se digère que lorsqu’elle est consommée avec parcimonie et je filai par l’escalier de secours vers les étages supérieurs.
A venir : chapitre I, ils sont affreux vos pulls.
Chapitre I : mais qu’ils sont moches vos pulls
Le premier étage du printemps de l’homme est toujours aussi volontairement branché, et donc ridicule. Comme disait Beigbeder dans je ne sais plus lequel de ses bouquins, les endroits designs sont fait pour attirer les touristes et les éloigner de ceux que je fréquente. Entre les notes de basses de la musique trop forte, une voix d’hôtesse essaie de vanter les mérites de la carte Printemps. Elle le fait d’une voix totalement neutre, à égale distance de la vérité et du mensonge ; elle doit être comédienne, c'est-à-dire que ses parents doivent lui payer des cours chez Florent.
Le second étage paraît en comparaison bien strict, il recèle donc évidemment bien plus d’originalité. Je remarque une paire de chaussures Jean-Claude Monderer fines, basses et élancées. Ce seront mes prochaines. Mais j’irai à la boutique, on est mieux servi, c’est moins cher, la vendeuse est plus mimi et les sacs sont de meilleure qualité. En face, au stand Dolce Gabbana, la grosse brune en minijupe s’ennuie derrière sa caisse parce que personne n’achète. Finalement les gens ne jamais aussi bêtes qu’on croît.
Le troisième étage est plus populaire et les filles y sont donc plus gamables. C’est là que je décidai d’installer mon piège à loup.
[quote]
Beurk, mais ils sont super moches vos pulls, comment vous pouvez vendre ça ?
Ca m’avait échappé et un rictus de dégoût me déformait légèrement le sourire. C’est vrai qu’ils étaient moches, non de Dieu. Oranges, à capuche, avec des inscriptions barbouillées en blanc et parfaitement illisibles, le coton était laid et la coupe inexistante. De vraies merdes, mais je me retins.
[quote]
M : Je ne savais pas que vous vendiez des serpillières au Printemps. On n’arrête pas la diversification
E : Ce sont des sweat-shirts
M : Non ce n’est pas ça, je le sais j’en ai mis, moi, des sweat-shirts, quand j’étais jeune.
E : Si, regardez (et elle m’en déplia un. Je vis que c’était une B, son regard était doux, ses gestes bienveillants, elle n’était manifestement qu’occasionnelle ici et les tics de la profession (pratique assidue du mensonge, esprit retord, méchanceté à la marge) semblaient glisser sur elle comme l’eau sur les plumes d’un canard. Je décidai de la séduire.
A venir, chapitre II : Mais si vous ne me plaisiez pas, je ne serais pas revenu...
A l'ombre des jeunes filles en fleur,
Marcel Proust.
Introduction.
Depuis quelques temps je vivais une retraite paisible à l’ombre des rayonnages de bibliothèques quand – la chair est faible – [url=http://www.frenchtouchseduction.com/board/la-vie-est-une-histoire-pleine-de-bruit-et-de-fureur-vt3257.html]le bruit et la fureur[/url] commencèrent à me manquer. Le samedi qui suivit cette constatation, j’allai chercher le killer-costume qui dormait au pressing comme la cape de Bruce Wayne et fit le plein de mp3 de Cowboy Bebop dans mon baladeur. Quelques minutes plus tard, je me saoulais aux odeurs d’alcool dans les rayons parfums des grands magasins.
A la manière des chambres d’hôtel dont la blanchisserie ne masque jamais le mélange âcre des odeurs (trop) humaines qui s’y sont succédées, les rayons parfumerie, derrière la bergamote et la vanille de synthèse, recèlent toujours la puanteur du troupeau. Sous-vêtements approximatifs pour les messieurs et toilettes intimes bâclées pour les dames, l’air chargé de sudation et des postillons de l’énervement, la nature humaine ne se digère que lorsqu’elle est consommée avec parcimonie et je filai par l’escalier de secours vers les étages supérieurs.
A venir : chapitre I, ils sont affreux vos pulls.
Chapitre I : mais qu’ils sont moches vos pulls
Le premier étage du printemps de l’homme est toujours aussi volontairement branché, et donc ridicule. Comme disait Beigbeder dans je ne sais plus lequel de ses bouquins, les endroits designs sont fait pour attirer les touristes et les éloigner de ceux que je fréquente. Entre les notes de basses de la musique trop forte, une voix d’hôtesse essaie de vanter les mérites de la carte Printemps. Elle le fait d’une voix totalement neutre, à égale distance de la vérité et du mensonge ; elle doit être comédienne, c'est-à-dire que ses parents doivent lui payer des cours chez Florent.
Le second étage paraît en comparaison bien strict, il recèle donc évidemment bien plus d’originalité. Je remarque une paire de chaussures Jean-Claude Monderer fines, basses et élancées. Ce seront mes prochaines. Mais j’irai à la boutique, on est mieux servi, c’est moins cher, la vendeuse est plus mimi et les sacs sont de meilleure qualité. En face, au stand Dolce Gabbana, la grosse brune en minijupe s’ennuie derrière sa caisse parce que personne n’achète. Finalement les gens ne jamais aussi bêtes qu’on croît.
Le troisième étage est plus populaire et les filles y sont donc plus gamables. C’est là que je décidai d’installer mon piège à loup.
[quote]
Beurk, mais ils sont super moches vos pulls, comment vous pouvez vendre ça ?
Ca m’avait échappé et un rictus de dégoût me déformait légèrement le sourire. C’est vrai qu’ils étaient moches, non de Dieu. Oranges, à capuche, avec des inscriptions barbouillées en blanc et parfaitement illisibles, le coton était laid et la coupe inexistante. De vraies merdes, mais je me retins.
[quote]
M : Je ne savais pas que vous vendiez des serpillières au Printemps. On n’arrête pas la diversification
E : Ce sont des sweat-shirts
M : Non ce n’est pas ça, je le sais j’en ai mis, moi, des sweat-shirts, quand j’étais jeune.
E : Si, regardez (et elle m’en déplia un. Je vis que c’était une B, son regard était doux, ses gestes bienveillants, elle n’était manifestement qu’occasionnelle ici et les tics de la profession (pratique assidue du mensonge, esprit retord, méchanceté à la marge) semblaient glisser sur elle comme l’eau sur les plumes d’un canard. Je décidai de la séduire.
A venir, chapitre II : Mais si vous ne me plaisiez pas, je ne serais pas revenu...
Change de vie, deviens VIP : https://www.hommesdinfluence.com/vip
[img]https://www.hommesdinfluence.com/wp-content/uploads/2017/07/5stars.png[/img]
[img]https://www.hommesdinfluence.com/wp-content/uploads/2017/07/5stars.png[/img]