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Modérateurs: animal, Léo

By progizgood
#162207 Cela fait à peine trois heures que nous nous connaissons et nous sommes là, allongés côte à côte, en nage. Heureux d'avoir partagé ce moment d'une rare intensité, ces montagnes russes émotionnelles, ces emballements cardiaques.
Petit retour en arrière : trois heures plus tôt, donc, elle se porte à ma hauteur. J'ôte mon casque audio, lui souris. Nous engageons la conversation. Grande brune aux yeux verts, un collant sombre qui met parfaitement ses longues jambes en valeur, un haut bariolé à donner des envies de meurtre à un daltonien sur lequel je la taquine dès le début. Reprise de volée de sa part : il faut dire que mes vêtements du jour ne me mettent pas forcément en valeur, ce qui semble plus l'amuser que la déranger.

Badinage de rigueur, nous décidons de poursuivre notre chemin ensemble, cela tombe bien, nous allons au même endroit ! Le soleil fais du zèle, pause expresse dans un petit bar qui ne paie pas de mine, géré par des bénévoles, 15 minutes tout au plus.
F., Parisienne de 28 ans, connaît la région autant que moi. C'est à dire absolument pas. Le contact est facile, la conversation tout autant. Plaisant mais presque déroutant. J'initie le contact physique de manière graduelle, mais ce n'est guère évident lorsque deux corps sont en mouvement perpétuel.

L'échange part un peu dans tous les sens, je « sexue » juste ce qu'il faut, ça la fait rire.
Ça y est, nous y sommes. Son frère est déjà là, elle me le présente rapidement avant qu'il ne s'éclipse : « Fais attention à lui, il est est très protecteur avec sa petite soeur. »
P : « Merci de me prévenir, mais je suis un parfait gentleman ! »
F : « Enfin, un gentleman qui a quand même une drôle de dégaine en ce moment ! »
P : « Mademoiselle, il faudrait que je vous offre un miroir ! La brindille, la poutre, etc. En attendant, la déshydratation me guette. Tiens, allonge toi ici, je reviens. »

5 minutes plus tard, je reviens avec deux verres à la main et m'allonge à côté d'elle. Contact physique qui passe du léger au plus soutenu. J'ai initié, elle a continué.
P : « Tu vois, ça, c'est la Grande Ourse. »
F : « Tu es vraiment trop fort : tu réussis à me montrer des constellations alors qu'il n'est que 15 heures. »
P : « Impressionnant n'est-ce pas ? Et tu n'as pas tout vu. »
F : « Ha bon ? »
P : « Oui, je sais lire dans les pensées. »
F : « Et je pense quoi, en ce moment ? »
P : « Tu te dis que tu filerais bien prendre une douche mais tu as peur qu'en en sortant, je ne sois plus là et que tu sois obligée de lancer une petite annonce désespérée dans Libé pour me retrouver puisque tu n'as ni mon numéro ni mon mail. »
F : « Pas mal du tout ! »
P : « Et je sais aussi que tu as envie que... »
F : « Que quoi ? »
Je me pose sur mon coude, passe mon bras sous sa tête et l'embrasse.
F, dans un sourire : « En effet, tu lis vraiment dans les pensées ! »

Notre histoire durera 2 mois.

PS : ce jour là, F. a fini 3e féminine et moi dans le top 50 masculin de ce trail de 53 km...
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By Thomas B
#162233 C'est dommage l'histoire manque un peu de détails pour comprendre pourquoi ça a marché. En fait, ce qui a allumé le plus de cases chez moi est ta dernière phrase :

"PS : ce jour là, F. a fini 3e féminine et moi dans le top 50 masculin de ce trail de 53 km..."

Je ne peux que faire un pari mais cette phrase me fait penser que :

- tu étais déjà son type à la base. Deux coureur qui font un trail de 53km son forcément un peu entraîné, donc fréquentent d'autres athlètes au moins de temps en temps et apprécient cela (un coureur qui fait 53km apprécie forcément le milieu dans lequel il évolue, je ne connais aucun contre exemple) et donc le type de mec "athlète" a déjà eu le temps de se créer pendant ce temps. Je dis pas que le type de mec "athlète/coureur" est recherché par toutes les filles qui courent, mais c'est très fréquent. D'ailleurs tes vêtements peu à ton avantage (j"imagine que tu étais en survêtements après la compétition, ce qui toutefois est normal dans cette situation) et dont elle n'a que faire montre que tu étais déjà son type à la base.

- la mise en place d'une connexion avec la fille est facilitée. Car à partager la même souffrance, la même épreuve on crée de la connexion. Mise en place de la connexion également facilitée par le fait que, pratiquant tous les deux la même activité assez engageante, vous avez l'impression de mieux comprendre l'autre, et par pensée magique, d'être donc l'impression d'être compris en retour.
By progizgood
#162258 Comme convenu :

La connexion s'est en effet, faite toute seule. J'en ai l'habitude, je cours depuis plus de dix ans et je travaille aujourd'hui dans le milieu de la course à pied. le coureur est un passionné, parfois jusqu'au-boutiste, mais cela a l'avantage de créer dès le début d'une relation (et je ne parle pas uniquement de relation amoureuse, mais également amicale) un socle commun.

Dommage collatéral : il faut se détacher dudit socle, faute de quoi on passe son temps à évoquer ses derniers entraînements, ses prochaines courses, etc. En général, quand je discute en course (et, adepte du trail de moyenne à (très) longue distance, cela m'arrive souvent), je ne force pas ce passage de la discussion 100% course à des choses autres que notre passion commune.

Ici, avec F, j'ai volontairement ouvert rapidement les horizons de notre dialogue afin de ne pas me retrouver en "friend-zone" (ou, dans la circonstance, en "runner-zone") avant la ligne d'arrivée franchie.

La course à pied, surtout quand on dépasse la distance du marathon, a cet avantage énorme de faire appel aussi bien à des ressorts physiques que mentaux et sensationnels (comprendre par là "qui font appel aux sens"). On a donc dérivé, assez rapidement, du côté purement physique/compétitif à une discussion sur l’énorme chance que nous avions d'être là, au milieu de nulle part, à pouvoir profiter de paysages splendides tout en nous mettant volontairement dans un état second. C'est là que sont intervenues quelques métaphores "sexuées" pas forcément très bien trouvée de ma part, mais qui l'ont amusée. Bon, il faut bien comprendre que l'art du badinage à 12-13 km/h sur un trail de 53 km/2500 m D+ n'est pas des plus aisé...

Il est en outre intéressant de noter que F, qui en avait alors plu que moi sous le pied, aurait très bien pu me lâcher pour aller chercher la deuxième féminine, qui n'était qu'une minute devant elle quand nous nous sommes rencontrés. Elle l'a d'ailleurs verbalisé assez vite : "Bon, le podium est acquis, mais je préfère passer un moment sympa avec toi qu'aller me battre pour une deuxième place." Une énorme porte ouverte dans laquelle je me suis vite engouffré, tout en engageant quelques contacts physiques. Pas évident me direz-vous, et vous aurez raison. Sauf que je monte mieux que la demoiselle, ce qui me permettait de l'aider dans les côtes en la poussant dans le dos, voire parfois un peu plus bas. Geste que l'on voit souvent en course entre coureurs, qui a donc l'avantage de ne pas être perçu comme une violation trop rapide de son espace privé.

De son côté, c'est aux ravitaillements qu'elle a commencé à se montrer tactile, me prenant le bras et me demandant un rapide massage du dos, qui lui faisait mal à cause d'une charge pas bien équilibrée dans son sac de trail.

Au final, le contexte a permis à la situation d'évoluer naturellement, sans aucune contrainte, entre notre rencontre et ce baiser. Le cadre, le bonheur d'être là ont sans aucun doute facilité grandement la connexion. Notre séparation se fera elle aussi naturellement, sans crise. juste une évidence, comme avait été nos premières foulées ensemble...
By john dilinger
#162275 Original comme rencontre !

Original et marquante, liée à une grosse dose de bonheur, de défi...

Je mets un 10/10 à l'histoire de "papa, comment t'as rencontré maman ?"
By john dilinger
#162277 Il y a même ce concept de projet commun des le début !

Le seul aspect peu ragoûtant c'est de les imaginer dégoulinant rouge de sueur :mrgreen: :mrgreen:
Mais si vous êtes des habitués, l'effort avait peut être jusque ce qu'il faut d'erotique
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By la mouche
#162286 [quote="john dilinger"]Le seul aspect peu ragoûtant c'est de les imaginer dégoulinant rouge de sueur :mrgreen: :mrgreen:

Quand les deux sont sales, ça passe nickel.

[size=85]Je parie qu'animal va ressortir l'anecdote de son rencard sportif. [/size] :mrgreen:


Très belle histoire en tout cas. Merci!
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By animal
#162297 [quote="la mouche"][quote="john dilinger"]Le seul aspect peu ragoûtant c'est de les imaginer dégoulinant rouge de sueur :mrgreen: :mrgreen:

Quand les deux sont sales, ça passe nickel.

[size=85]Je parie qu'animal va ressortir l'anecdote de son rencard sportif. [/size] :mrgreen:


Très belle histoire en tout cas. Merci!
Ca me rappelle de bons souvenirs :mrgreen: :mrgreen: