- Mar Juin 16, 2009 5:00 pm
#77012
[quote]Etudiant en art à Paris, vingt ans, un père, une soeur, une situation indépendante volontaire.
une définition laconique, mécanique mais nécessaire à la mise en place du récit, un médium indispensable à qui compte poser un regard sur ces lignes.
[color=orange][size=200]Diane[/size][/color]
[img]http://img200.imageshack.us/img200/1928/petitpoucet5.jpg[/img]
Ca faisait longtemps que j'attendais une fille comme Diane.
Jusqu'à maintenant, ma vie relationnel n'a été une suite de rencontres, la plupart insipides, courtes. J'ai souvent préféré couper court aux relations naissantes, à cause d'un défaut, d'un tic, d'une manière qui m'a empêcher de me donner pleinement à l'être, d'une réserve qui m'a fais changer d'avis, dévier de ma trajectoire si bien huilée de séducteur en phase de "rendez-vous amoureux" (pour ne pas dire
date). Pas la peine donc d'évoquer mes précédentes aventures, car l'histoire se passe actuellement.
Travaillant à la bibliothèque Georges Pompidou en tant qu'employé à temps partiel, j'ai abordé il y a de cela 3 semaines une fille, dont les livres s'éparpillaient par terre. Une coupe au carré faite visiblement elle-même, des talons d'au moins 7 centimètres, et un sourire pétillant m'avait convaincu à l'inviter à un concert musical donné le 3 juin dernier, par mon groupe. Et un magnifique prénom : Diane.
Ce type de rendez-vous a l'avantage de permettre de se placer d'amblé dans une position attirante, les projecteurs orientant automatiquement les yeux hagards des spectateurs hiératiques. En prime, le plaisir de jouer de la musique. La musique est un vecteur de sensations comme nul autre; les notes, le rythme vous transpercent physiquement les sens, enivrant le corps et l'esprit d'une jouissance permanente. Fragments d'une totalité inconnue dont on ressent les résonances et échos, à la manière d'une fenêtre entrouverte sur une réalité avoisinante, abondante.
[img]http://photos-a.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc1/hs115.snc1/4698_1146607740268_1079775666_453608_3157381_n.jpg[/img]
Je la rappelle donc une semaine après, pour confirmer. Le jour attendu arrive donc, le concert se déroule. Profitant d'une courte entrevue à la fin du concert, je l'invite par la suite à venir se joindre à moi pour une dégustation de pâtisseries, rue de l'école de médecine (je dis merci à spikeséduction pour les adresses au passage). Un rendez-vous amusant, avec une fille définitivement gourmande, expressive et rieuse. Une bouffée d'air frais pour moi.
Je décide donc de m'y prendre en douceur, je lui commande un autre rendez-vous, sur le même principe que celui qui venait de se dérouler (un sms indiquant l'endroit au dernier moment, plus diverses remarques en rapport indirectes avec le lieu en question). Ce sera donc une séance de cinéma ayant pour cadre la pagode, un joyau perdu au milieu du VIIème arrondissement. Le film passe, nous allons après boire un verre, on décide d'échanger de chaussures, pas facile de défiler avec des talons de 8 centimètres en pleine rue. Ca faisait longtemps que je n'avais pas autant ri dans un rendez-vous. Cependant une chose me perturbe : les contacts physiques sont trop rares, j'ai l'impression qu'elle est presque distante de ce point de vue. Mais ce n'est pourtant pas faute d'initier. Je crains d'avoir loupé un coche.
[color=violet]Les premières impressions sont généralement les bonnes. [/color]
J'envisage de confirmer celles-ci à la troisième rencontre, avant-hier plus précisément (ce qui fait 3 fois en moins d'une semaine et demi). Jusqu'à maintenant, les rendez vous se sont toujours déroulés selon ma volonté, mais j'ai définitivement un mauvais pressentiment sur la suite des événements. Ayant des invitations gratuites aux expositions du centre George pompidou grâce à mon travail, je décide de l'amener s'arrêter devant les caricatures filaires de Calder.
[img]http://www.artmag.com/museums/a_spain/aspbami/calder/calder1.gif[/img]
Son rire résonne plusieurs fois dans les pièces étonnements vides de monde. Et toujours ce maudit contact physique qui ne veut pas s'enclencher. Après avoir dessiné un ténébreux lion calderien sur le livre d 'or de l'exposition, je lui propose d'aller gambader au village saint-paul, havre de quiétude et de romantisme nocturne (enfin, la plupart du temps...).
L'absence de contacts physiques m'agace, je décide de couper court en posant de front la question, afin d'infirmer ou non mes intimes craintes. Le couperet tombe : J'étais depuis le début dans la zone d'ami, sans m'en être rendu compte, d'après elle. Coup de massue, je réfléchis quelques minutes, elle à mes côtés. La naïveté féminine a donc eu raison de moi, ou plutôt l'inverse. Je me rends compte que j'ai fait l'impasse sur quelques questions, que je n'avais auparavant pas eu besoin de poser pour conclure. Pas assez explicite, ou direct, j'aurais du me fier sans transiger à ma première impression. Je me suis vautré sur un des principes les plus fondamentaux de la séduction, les indicateurs d'intérêts physiques.
Je lui pose des questions, elle me dit après quelques minutes de conversation qu'elle a 3 copains en ce moment, qu'elle ne veut juste pas un en plus, que ce n'est pas moi. Pas de coïncidences ni de hasards, hein. Je cogite sur sa situation.
[quote]C'est triste.
On est à Bastille, elle me paye un café. Elle me dit qu'elle veut qu'on reste ami. Je ne sais pas trop quoi en penser, ma réserve d'énergie est au plus bas, il est 3 heures du matin. Je lui dit que je vais rentrer, elle décide de me raccompagner en vélib chez moi. Je la laisse faire, las de la soirée et n'ayant pas de quoi me payer un taxi ce soir. Elle passe au final la nuit chez moi, néanmoins rien ne se passe. Juste de la tendresse, quelque chose d'étrange se déroule avec elle. Je n'arrive pas à la caser dans ma tête, elle passe d'éventuelle conquête à amie proche. J'ai l'impression qu'elle-même ne sait pas ce qu'elle veut, elle semble instable. Le lendemain, il pleut des cordes, je lui passe alors un de mes parapluies.
[quote="Diane"]Comme ça tu sera obligé de me revoir.
[quote="Moi"]J'en ai deux des parapluies...
A aucun moment dans cette histoire, je n'ai recherché sa validation.
Juste de la tendresse, mais ça m'a plu. J'ai eu l'impression de retourner en enfance, à chamailler avec ma soeur dans un lit commun. Freudien.
Je vais m'accorder une pause avec elle, on verra ce qu'elle décide de faire pour me revoir, pour l'instant j'ai d'autres choses à faire.
Tant que je ne perd pas mon envie de rencontrer d'autres filles.
J'ai réussis à enroler ma coiffeuse pour mon prochain concert, on verra bien ce que ça donne.
[quote=" Black rebel motorcycle club"]without passion you're a fashion, how long can you fake it, girl?