- Sam Sep 24, 2011 12:02 pm
#113423
[quote="Elan"]
Parler à quelqu'un ce n'est pas l'agresser, tout comme s'insérer dans une conversation c'est pas faire chier les gens. Ou alors peut-être que tu es vraiment chiant comme la mort.
Bonjour,
je reprends le fils de la discussion, à mon compte, mais je pense que ça pourrait aussi aider Arthus (dans le topic: Acquérir les bases: Cercles d'Amis) en parlant de la différence d'âge entre les "vieux" et les plus jeunes.
Après 3 ans où j'ai mis ma fibre humaine de coté, j'ai bossé dans un hôpital privée au service des brancardiers juste après mon concours. En à peine 3 jours, je me suis totalement intégré à l'équipe, et j'ai vu des changements perceptibles dans mes relations avec autrui. Pour faire simple, j'étais devenu un impertinent, ou un jeune petit con qui plaisait, voire même amenait un peu de soleil dans la routine des salariés de cet hosto (c'est ce que m'ont dit des patients, et mes collègue à la fin de mon contrat. J'étais fier de moi ! ). J'ai appris sur le tas des "évidences" comme le fait qu'appeler quelqu'un par son prénom; dire bonjour dès le matin, avec la banane comme si cette personne était notre plus vieil ami d'enfance: tout ceci nous rendent sympathique, et je dirais même plaisant. J'ai aussi appris à rentrer dans un groupe d'inconnu, à discuter sans agresser; mais aussi à éviter les conversations qui entravaient la dynamique ou l'humeur des personnes. Qu'ils fussent médecin, soignant, patient, légèrement plus vieux que moi ou si vieux qu'ils pourraient être un grand parent, j'étais à l'aise, même sur des sujets que je ne maîtrisais pas, même en débat politique/philosophique/culturel/ sur l'alcool ou autre. A tel point que j'en devenais séduisant même si les femmes ne sont pas encore une de mes priorités.
Bref, j'étais heureux pendant ces 2 mois de travail, où j'ai découvert que c'était un réel plaisir de faire plaisir. J'ai mis à profit cette expérience dans mes autres activités, notamment au Kendo (art martial) mais où la moyenne d'âge est de 30 ans. Je parle aux serveurs d'un café sans y réfléchir, tout en blaguant, et en restant à ma place de client, je deviens connu dans ma brasserie préférée, on m'appelle par mon prénom, j'arrive à badiner de choses et d'autres, et je décroche de plus en plus avec aisance un sourire VRAI, comme ça, avec mon voisin de terrasse qui fait pourtant la gueule juste à coté.
Tout ceci grâce à l'observation et la bonne humeur. Ces armes de destruction massive.
Puis vint la rentrée de la fac. Je suis si fier de rentrer dans cette fac où les débouchés, les matières m'extasient ! Je ne connais personne dans cette fac, et c'est tant mieux me disais-je, une nouvelle vie commence ! A tel point, que dès le premier jour, j'avais un petit sourire béat. Sauf que...
Sauf qu'il s'avère que je rentre (ça fait une semaine que j'ai repris les cours) dans un tout autre univers, où je suis le plus vieux de ma promo (21 ans, vs une moyenne de 19 ans) et où la plupart ne partage pas mon enthousiasme pour ces études.
Elan, tu dis que parler n'est pas une agression ?
Certes, j'ai pris de mauvaises habitudes avec des brancardiers sans éducations. Je parle plus fort, j'ai un rire plus franc voire plus gras, j'impose mes idées dont je suis fier sans rougir. Il y a quelques temps, j'avais écrit un topic sur le fait de parler sexe, et que cela me rendait mal à l'aise. Ca a disparu, grâce à eux. Ils m'ont fait sentir vivant.
Mais j'ai bien l'impression que pour des jeunes gens cela soient une agression d'être vivant et de leur adresser la parole. J'ai essayé pourtant, mais quand on me répond faiblement, avec une petite voix (même chez les garçons, je dirais même, surtout avec les garçons) au point que je sois obligé de demander 3 fois de suite de répéter, je me demande naturellement si je suis pas en train de l'emmerder.
Il y a 75 % de fille dans ma fac. Pendant les cours, si je veux me réveiller, je me sens obligé de parler à mes voisines... Mais quand on me répond froidement à une question, quand d'un air coquin je mets en dérision une réponse (Ex: J'ai demandé mon chemin à une fille, et elle me répond qu'il suffit de prendre le couloir. Je lui fais" Oui, je veux bien, mais des couloirs il y en a partout, c'est un vrai gruyère cette fac ! ") et qu'elle rétorque avec une réponse lapidaire dénuée d'émotion... Bon.
Tout n'est pas si noir, certaines sont réceptives. Encore que. En moins de dix minutes, j'ai établis un contact avec une voisine en TP. Elle me demande si j'ai facebook, je lui réponds que non. Elle m'a plus adressé la parole jusqu'à la fin... En une réponse, d'un type sympa, je suis devenu un loser fini. Comme quoi...
C'est devant ce constat que je me demandais s'il n'y avait pas des "codes" différents selon les âges. Ou alors, que c'est la rentrée, je dois donc prendre mon mal en patience et apprendre à ne pas recueillir les fruits ici et maintenant, et alors rester tel quel, sans chercher à changer, le temps qu'on se connaisse entre nous, le temps de s'habituer à chacun.
Cette situation me met dans un malaise. J'aime pas ça. J'ai décidé de voir une copine que je n'avais pas vu depuis quelques mois, histoire de me changer les idées.
J'arrive, certain que j'allais passer un bon moment, et en fait... Pas du tout. Elle aimait pas ce que je suis devenue, elle m'a fait cette remarque "t'as changé, t'es devenu une brute. Ca te réussit pas de travailler dans un boulot manuel". Faut dire qu'en arrivant, elle arborait déjà un faux sourire. Et puis s'en suit encore des reproches. J'ai laissé couler, parlons vacances veux-tu.
Et paf. J'avais beau me démené pour faire rentrer de la dynamique dans la discussion, elle me racontait ses vacances en Malaisie, comme on parle d'une visite chez le coiffeur. Je savais plus où me mettre, je déconne avec le serveur (jeunot de 18 ans) il me répond à peine, faut dire que depuis tout à l'heure il fait son beau brun mystérieux. J'étais déception et vide.
Je suis dans l'incapacité de comprendre la dichotomie d'effets entre des personnes "agés" (+ de 25 ans) (et même féminin, puisque j'ai eut des signes d'intérêts de leur part) et ceux de mon âge ou plus jeunes avec une seule personnalité. J'ai plus envie d'être une loque, d'être un doucereux qui ne parle que pour brosser dans le sens du poil ou alors pour parler technique parce que tu vois, je suis un type super intelligent.
J'ai pris goût à être un con, sensible toujours, mais con quand même, et la situation dans lequel je me trouve, avec ces inconnus avec qui on va partager 6 années ensemble, mes anciens amis qui n'aiment guère ce que je suis devenu, ressemblent à la situation d'un danseur embourbé dans un marais, ça fatigue, et on se sent impuissant. Et pourtant, je me vois mal faire mon solitaire, j'ai très envie de faire plus amples connaissances, même avec ce timide là-bas, même ce type hautain juste-là...
Le problème viendrait de moi. Mais je ne sais pas par où commencer. Si quelqu'un à une petite piste, aussi tenue soit elle.
Merci à tous, et à bientôt
Parler à quelqu'un ce n'est pas l'agresser, tout comme s'insérer dans une conversation c'est pas faire chier les gens. Ou alors peut-être que tu es vraiment chiant comme la mort.
Bonjour,
je reprends le fils de la discussion, à mon compte, mais je pense que ça pourrait aussi aider Arthus (dans le topic: Acquérir les bases: Cercles d'Amis) en parlant de la différence d'âge entre les "vieux" et les plus jeunes.
Après 3 ans où j'ai mis ma fibre humaine de coté, j'ai bossé dans un hôpital privée au service des brancardiers juste après mon concours. En à peine 3 jours, je me suis totalement intégré à l'équipe, et j'ai vu des changements perceptibles dans mes relations avec autrui. Pour faire simple, j'étais devenu un impertinent, ou un jeune petit con qui plaisait, voire même amenait un peu de soleil dans la routine des salariés de cet hosto (c'est ce que m'ont dit des patients, et mes collègue à la fin de mon contrat. J'étais fier de moi ! ). J'ai appris sur le tas des "évidences" comme le fait qu'appeler quelqu'un par son prénom; dire bonjour dès le matin, avec la banane comme si cette personne était notre plus vieil ami d'enfance: tout ceci nous rendent sympathique, et je dirais même plaisant. J'ai aussi appris à rentrer dans un groupe d'inconnu, à discuter sans agresser; mais aussi à éviter les conversations qui entravaient la dynamique ou l'humeur des personnes. Qu'ils fussent médecin, soignant, patient, légèrement plus vieux que moi ou si vieux qu'ils pourraient être un grand parent, j'étais à l'aise, même sur des sujets que je ne maîtrisais pas, même en débat politique/philosophique/culturel/ sur l'alcool ou autre. A tel point que j'en devenais séduisant même si les femmes ne sont pas encore une de mes priorités.
Bref, j'étais heureux pendant ces 2 mois de travail, où j'ai découvert que c'était un réel plaisir de faire plaisir. J'ai mis à profit cette expérience dans mes autres activités, notamment au Kendo (art martial) mais où la moyenne d'âge est de 30 ans. Je parle aux serveurs d'un café sans y réfléchir, tout en blaguant, et en restant à ma place de client, je deviens connu dans ma brasserie préférée, on m'appelle par mon prénom, j'arrive à badiner de choses et d'autres, et je décroche de plus en plus avec aisance un sourire VRAI, comme ça, avec mon voisin de terrasse qui fait pourtant la gueule juste à coté.
Tout ceci grâce à l'observation et la bonne humeur. Ces armes de destruction massive.
Puis vint la rentrée de la fac. Je suis si fier de rentrer dans cette fac où les débouchés, les matières m'extasient ! Je ne connais personne dans cette fac, et c'est tant mieux me disais-je, une nouvelle vie commence ! A tel point, que dès le premier jour, j'avais un petit sourire béat. Sauf que...
Sauf qu'il s'avère que je rentre (ça fait une semaine que j'ai repris les cours) dans un tout autre univers, où je suis le plus vieux de ma promo (21 ans, vs une moyenne de 19 ans) et où la plupart ne partage pas mon enthousiasme pour ces études.
Elan, tu dis que parler n'est pas une agression ?
Certes, j'ai pris de mauvaises habitudes avec des brancardiers sans éducations. Je parle plus fort, j'ai un rire plus franc voire plus gras, j'impose mes idées dont je suis fier sans rougir. Il y a quelques temps, j'avais écrit un topic sur le fait de parler sexe, et que cela me rendait mal à l'aise. Ca a disparu, grâce à eux. Ils m'ont fait sentir vivant.
Mais j'ai bien l'impression que pour des jeunes gens cela soient une agression d'être vivant et de leur adresser la parole. J'ai essayé pourtant, mais quand on me répond faiblement, avec une petite voix (même chez les garçons, je dirais même, surtout avec les garçons) au point que je sois obligé de demander 3 fois de suite de répéter, je me demande naturellement si je suis pas en train de l'emmerder.
Il y a 75 % de fille dans ma fac. Pendant les cours, si je veux me réveiller, je me sens obligé de parler à mes voisines... Mais quand on me répond froidement à une question, quand d'un air coquin je mets en dérision une réponse (Ex: J'ai demandé mon chemin à une fille, et elle me répond qu'il suffit de prendre le couloir. Je lui fais" Oui, je veux bien, mais des couloirs il y en a partout, c'est un vrai gruyère cette fac ! ") et qu'elle rétorque avec une réponse lapidaire dénuée d'émotion... Bon.
Tout n'est pas si noir, certaines sont réceptives. Encore que. En moins de dix minutes, j'ai établis un contact avec une voisine en TP. Elle me demande si j'ai facebook, je lui réponds que non. Elle m'a plus adressé la parole jusqu'à la fin... En une réponse, d'un type sympa, je suis devenu un loser fini. Comme quoi...
C'est devant ce constat que je me demandais s'il n'y avait pas des "codes" différents selon les âges. Ou alors, que c'est la rentrée, je dois donc prendre mon mal en patience et apprendre à ne pas recueillir les fruits ici et maintenant, et alors rester tel quel, sans chercher à changer, le temps qu'on se connaisse entre nous, le temps de s'habituer à chacun.
Cette situation me met dans un malaise. J'aime pas ça. J'ai décidé de voir une copine que je n'avais pas vu depuis quelques mois, histoire de me changer les idées.
J'arrive, certain que j'allais passer un bon moment, et en fait... Pas du tout. Elle aimait pas ce que je suis devenue, elle m'a fait cette remarque "t'as changé, t'es devenu une brute. Ca te réussit pas de travailler dans un boulot manuel". Faut dire qu'en arrivant, elle arborait déjà un faux sourire. Et puis s'en suit encore des reproches. J'ai laissé couler, parlons vacances veux-tu.
Et paf. J'avais beau me démené pour faire rentrer de la dynamique dans la discussion, elle me racontait ses vacances en Malaisie, comme on parle d'une visite chez le coiffeur. Je savais plus où me mettre, je déconne avec le serveur (jeunot de 18 ans) il me répond à peine, faut dire que depuis tout à l'heure il fait son beau brun mystérieux. J'étais déception et vide.
Je suis dans l'incapacité de comprendre la dichotomie d'effets entre des personnes "agés" (+ de 25 ans) (et même féminin, puisque j'ai eut des signes d'intérêts de leur part) et ceux de mon âge ou plus jeunes avec une seule personnalité. J'ai plus envie d'être une loque, d'être un doucereux qui ne parle que pour brosser dans le sens du poil ou alors pour parler technique parce que tu vois, je suis un type super intelligent.
J'ai pris goût à être un con, sensible toujours, mais con quand même, et la situation dans lequel je me trouve, avec ces inconnus avec qui on va partager 6 années ensemble, mes anciens amis qui n'aiment guère ce que je suis devenu, ressemblent à la situation d'un danseur embourbé dans un marais, ça fatigue, et on se sent impuissant. Et pourtant, je me vois mal faire mon solitaire, j'ai très envie de faire plus amples connaissances, même avec ce timide là-bas, même ce type hautain juste-là...
Le problème viendrait de moi. Mais je ne sais pas par où commencer. Si quelqu'un à une petite piste, aussi tenue soit elle.
Merci à tous, et à bientôt