Itou

Modérateurs: animal, Léo

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By Void
#47426 Je pense qu'un peu de culture ne fait pas de mal.
C'est donc pour cela que je poste cette comparaison de deux textes qui m'a frappé mercredi dernier.

Vous connaissez sans doutes tous la célébrissime fable de Jean de la Fontaine dont le nom est "Le chêne et le roseau", vous savez, cette petite histoire pour les bambins et les AFCs qui met en scène un chêne arrogant et un roseau conciliant, pliable, qui prend bien tout sur lui et n'a aucune volonté. Arrive un coup de vent qui déracine le puissant chêne tandis que le roseau sans volonté se plie a merci et survit. Je trouve la morale détestable, soyez faibles et insipides et vous vivrez, en quelque sorte.
Et voici que je tombe sur un texte de Jean Anouilh (XXème siècle) qui réecrit la fable, mais de manière a détruire le raisonnement de La Fontaine. Une fable qui à une fin...
Nietzschéene ! Oui vous avez bien entendu !
Mais outre le fait que cette nouvelle fable est très belle, elle colle parfaitement avec la mentalité des PUAs du monde entier, et du Game en général.

Preuve par l'exemple :

Le chêne et le roseau

Le chêne un jour dit au roseau :
« N'êtes-vous pas lassé d'écouter cette fable ?
La morale en est détestable ;
Les hommes bien légers de l'apprendre aux marmots.
Plier, plier toujours, n'est-ce pas déjà trop,
Le pli de l'humaine nature ? »
« Voire, dit le roseau, il ne fait pas trop beau ;
Le vent qui secoue vos ramures
(Si je puis en juger à niveau de roseau)
Pourrait vous prouver, d'aventure,
Que nous autres, petites gens,
Si faibles, si chétifs, si humbles, si prudents,
Dont la petite vie est le souci constant,
Résistons pourtant mieux aux tempêtes du monde
Que certains orgueilleux qui s'imaginent grands. »

Le vent se lève sur ses mots, l'orage gronde.
Et le souffle profond qui dévaste les bois,
Tout comme la première fois,
Jette le chêne fier qui le narguait par terre.
« Hé bien, dit le roseau, le cyclone passé -
Il se tenait courbé par un reste de vent -
Qu'en dites-vous donc mon compère ?
(Il ne se fût jamais permis ce mot avant)
Ce que j'avais prédit n'est-il pas arrivé ? »
On sentait dans sa voix sa haine
Satisfaite. Son morne regard allumé.
Le géant, qui souffrait, blessé,
De mille morts, de mille peines,
Eut un sourire triste et beau ;
Et, avant de mourir, regardant le roseau,
Lui dit : « Je suis encore un chêne. »


Voila donc un brin de culture et de philosophie, dites nous donc ce que vous en pensez, ou pas.

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