- Ven Déc 16, 2011 11:52 am
#116448
C'est mon premier témoignage ici et je demande humblement une certaine indulgence. Soyez critiques, mais trop cruels, disons
Etant clairement à un niveau "débutant" dans la séduction, et ne pouvant pour le moment même simplement imaginer aborder des inconnues dans la rue - la peur du rejet étant bien trop forte pour que je me lance tête baissée dans une démarche aussi casse-gueule, soyons conscients de nos limites n'est-ce pas - j'ai donc choisi la facilité pour commencer et me suis inscrit sur Adopteunmec.
Je crois savoir que certains ici regardent de haut les sites de rencontres, et peut-être avec raison ; toutefois, il me semble que ça peut être une assez bonne entrée en matière et permet de faire des vraies rencontres, le but étant évidemment de passer le plus vite possible de l'interface à la réalité.
Et d'ailleurs bingo : je commence assez vite à correspondre avec une femme, 39 ans, cadre, avec qui le feeling par pixels semble plutôt prometteur. Brune à cheveux courts : miam. Et plutôt vive d'esprit, même si cette incontestable intelligence est gâchée à l'écrit par l'abus de "lol". C'est pénible, ces nanas qui ponctuent leurs phrases avec des LOL tout le temps, non ? Bref.
Echange de msn suivi rapidement d'échange de numéros, une conversation téléphonique plus tard rendez-vous est acté un vendredi soir au centre-ville pour prendre un verre.
Précision : elle a d'abord proposé un endroit "sympa et pas trop loin de chez elle" et j'ai doucement mais fermement réfuté en imposant un endroit à moi ; d'abord parce que j'avais envie de me savoir à l'aise dans une place que je connaissais. Et ensuite parce que son indice de motivation se mesure aussi au déplacement qu'elle accepte d'effectuer. En plus c'était à perpéte les oies son bistrot et zut, faut pas déconner non plus hein. Gentleman mais pas pigeon, quoi.
Frémissant et anxieux, je me rase de près - j'ai un début de barbe qui offre des peelings gratuits quand j'embrasse, m'a t-on fait souvent remarqué...- et je vais au RDV. Déjà premier point positif : elle se pointe, donc pas de lapin. Nous entrons dans le bar, commandons et commençons à papoter...
C'est là que ça se corse.
Pendant un heure d'horloge, elle n'a parlé que d'elle.
Et je veux bien dire : QUE d'elle. À aucun moment elle ne m'a posé la moindre et anodine petite question sur moi.
Hum. À première vue, cela inaugurait mal de la suite.
Ce n'était pas que ce n'était pas intéressant par ailleurs : elle avait beaucoup voyagé et avait des aperçus pertinents sur pas mal de choses.
C'est juste qu'on était pas mais alors pas du tout dans un processus de séduction, là...
L'écoutant, je me suis donc posé la question de la planter là parce que cette absence d'interaction frôlait carrément l'absence de politesse même élémentaire ; je me suis retenu, parce que..."quelque chose" me poussait à la faire. Un ressenti, rien que de l'impalpable mais qui a suffit à ce que je la laisse mouliner.
Et au bout d'une heure, je lui ait dit (de mémoire) :
- Excuse moi de t'interrompre mais il y a quelque chose qui me gêne, en ce moment.
- (étonnée) Mh, oui, quoi.
- Ça fait très exactement une heure que tu parle de toi et à aucun moment tu ne m'a posé une seule question sur moi.
- (destabilisée) Heu...ah bon ?...non mais je suis désolée, je ne m'en étais pas rendu compte...
- Attends, ce n'est pas grave (sourire) ; seulement met toi à ma place : je me suis demandé si je n'avais pas en face de moi une de ces nanas complètement solipcisées et incapables d'empathie. Or je pense que tu n'est pas comme ça, j'en suis certain, même. Alors, la question est : pourquoi tu me met à distance comme ça ? Mh ?
Basculement complet de la situation.
En trois phrases, je passe d'écouteur passif - qui s'ennuyait un peu, aussi quand même...- à celui qui reprend le contrôle de la situation en ayant renversé le rapport de force : c'est moi qu'elle écoute, et c'est moi qui dirige l'interaction.
Elle finit par m'avouer que ce mur de paroles était en fait là pour répondre à une trop forte anxiété de la rencontre, suite à des échecs, et de mauvaises interactions précédentes : parler parler parler, combler le vide et mettre à distance...même si le bonhomme en face lui plaisait. À un moment donné, il fallait briser le paradoxe, parce que sinon on en sortait plus.
L'heure et demie suivante fût du coup considérablement plus plaisante, détendue, nous avons pu échanger et davantage entrer dans un rapport davantage basé sur la séduction, avec signes d'intérêts manifestes de sa part.
Sortis du bar, elle me proposa de ma raccompagner en voiture chez moi.
Et arrivés en bas de chez moi, je pris mon courage à deux mains -j'ai toujours une minute d'angoisse avant de passer à l'acte... - et tentais de l'embrasser.
Ce qu'elle accepta le plus volontiers du monde.
On en resta là pour ce soir précis, et nous nous revîmes le lendemain chez elle pour...mais ça devient du domaine intime, maintenant. Préservons un peu de pudeur, voulez-vous ?
Il me semble que le point le plus important de ce témoignage est le moment où je décidai d'en finir avec mon rôle passif et de lui mettre le déséquilibre d'interaction en pleine face - avec les manières toutefois : on lui envoie une brique symbolique dans la tête pour casser la mécanique, il ne fallait surtout pas être agressif ou paraître exaspéré, mais calme, posé et bienveillant. Avec le sourire, quoi. Et par la suite, elle même admit que si je ne l'avais pas fait, probable qu'on se serait quitté à l'issue de la soirée...sans qu'il se passe rien de plus.
Etant clairement à un niveau "débutant" dans la séduction, et ne pouvant pour le moment même simplement imaginer aborder des inconnues dans la rue - la peur du rejet étant bien trop forte pour que je me lance tête baissée dans une démarche aussi casse-gueule, soyons conscients de nos limites n'est-ce pas - j'ai donc choisi la facilité pour commencer et me suis inscrit sur Adopteunmec.
Je crois savoir que certains ici regardent de haut les sites de rencontres, et peut-être avec raison ; toutefois, il me semble que ça peut être une assez bonne entrée en matière et permet de faire des vraies rencontres, le but étant évidemment de passer le plus vite possible de l'interface à la réalité.
Et d'ailleurs bingo : je commence assez vite à correspondre avec une femme, 39 ans, cadre, avec qui le feeling par pixels semble plutôt prometteur. Brune à cheveux courts : miam. Et plutôt vive d'esprit, même si cette incontestable intelligence est gâchée à l'écrit par l'abus de "lol". C'est pénible, ces nanas qui ponctuent leurs phrases avec des LOL tout le temps, non ? Bref.
Echange de msn suivi rapidement d'échange de numéros, une conversation téléphonique plus tard rendez-vous est acté un vendredi soir au centre-ville pour prendre un verre.
Précision : elle a d'abord proposé un endroit "sympa et pas trop loin de chez elle" et j'ai doucement mais fermement réfuté en imposant un endroit à moi ; d'abord parce que j'avais envie de me savoir à l'aise dans une place que je connaissais. Et ensuite parce que son indice de motivation se mesure aussi au déplacement qu'elle accepte d'effectuer. En plus c'était à perpéte les oies son bistrot et zut, faut pas déconner non plus hein. Gentleman mais pas pigeon, quoi.
Frémissant et anxieux, je me rase de près - j'ai un début de barbe qui offre des peelings gratuits quand j'embrasse, m'a t-on fait souvent remarqué...- et je vais au RDV. Déjà premier point positif : elle se pointe, donc pas de lapin. Nous entrons dans le bar, commandons et commençons à papoter...
C'est là que ça se corse.
Pendant un heure d'horloge, elle n'a parlé que d'elle.
Et je veux bien dire : QUE d'elle. À aucun moment elle ne m'a posé la moindre et anodine petite question sur moi.
Hum. À première vue, cela inaugurait mal de la suite.
Ce n'était pas que ce n'était pas intéressant par ailleurs : elle avait beaucoup voyagé et avait des aperçus pertinents sur pas mal de choses.
C'est juste qu'on était pas mais alors pas du tout dans un processus de séduction, là...
L'écoutant, je me suis donc posé la question de la planter là parce que cette absence d'interaction frôlait carrément l'absence de politesse même élémentaire ; je me suis retenu, parce que..."quelque chose" me poussait à la faire. Un ressenti, rien que de l'impalpable mais qui a suffit à ce que je la laisse mouliner.
Et au bout d'une heure, je lui ait dit (de mémoire) :
- Excuse moi de t'interrompre mais il y a quelque chose qui me gêne, en ce moment.
- (étonnée) Mh, oui, quoi.
- Ça fait très exactement une heure que tu parle de toi et à aucun moment tu ne m'a posé une seule question sur moi.
- (destabilisée) Heu...ah bon ?...non mais je suis désolée, je ne m'en étais pas rendu compte...
- Attends, ce n'est pas grave (sourire) ; seulement met toi à ma place : je me suis demandé si je n'avais pas en face de moi une de ces nanas complètement solipcisées et incapables d'empathie. Or je pense que tu n'est pas comme ça, j'en suis certain, même. Alors, la question est : pourquoi tu me met à distance comme ça ? Mh ?
Basculement complet de la situation.
En trois phrases, je passe d'écouteur passif - qui s'ennuyait un peu, aussi quand même...- à celui qui reprend le contrôle de la situation en ayant renversé le rapport de force : c'est moi qu'elle écoute, et c'est moi qui dirige l'interaction.
Elle finit par m'avouer que ce mur de paroles était en fait là pour répondre à une trop forte anxiété de la rencontre, suite à des échecs, et de mauvaises interactions précédentes : parler parler parler, combler le vide et mettre à distance...même si le bonhomme en face lui plaisait. À un moment donné, il fallait briser le paradoxe, parce que sinon on en sortait plus.
L'heure et demie suivante fût du coup considérablement plus plaisante, détendue, nous avons pu échanger et davantage entrer dans un rapport davantage basé sur la séduction, avec signes d'intérêts manifestes de sa part.
Sortis du bar, elle me proposa de ma raccompagner en voiture chez moi.
Et arrivés en bas de chez moi, je pris mon courage à deux mains -j'ai toujours une minute d'angoisse avant de passer à l'acte... - et tentais de l'embrasser.
Ce qu'elle accepta le plus volontiers du monde.
On en resta là pour ce soir précis, et nous nous revîmes le lendemain chez elle pour...mais ça devient du domaine intime, maintenant. Préservons un peu de pudeur, voulez-vous ?
Il me semble que le point le plus important de ce témoignage est le moment où je décidai d'en finir avec mon rôle passif et de lui mettre le déséquilibre d'interaction en pleine face - avec les manières toutefois : on lui envoie une brique symbolique dans la tête pour casser la mécanique, il ne fallait surtout pas être agressif ou paraître exaspéré, mais calme, posé et bienveillant. Avec le sourire, quoi. Et par la suite, elle même admit que si je ne l'avais pas fait, probable qu'on se serait quitté à l'issue de la soirée...sans qu'il se passe rien de plus.