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Modérateurs: animal, Léo

By Tom
#55355 [size=150]Bonsoir,[/size]

[img]http://blogsimages.skynet.be/images_v2/002/576/186/20070118/dyn003_original_556_396_pjpeg_2576186_b5766c3b89ec4a5abf48f2a06deaeebf.jpg[/img]

En regardant mon reflet sur la porte du bus 96 ce soir, j’ai mesuré le changement. Je l’ai déjà mesuré souvent, et beaucoup. En fait je le mesure tout le temps.
Le jeune homme - oui, j’ai 20 ans depuis 4 jours, j’ai le droit à « jeune homme »… - le jeune homme du reflet avec ses cheveux courts, veste bien coupée, son air d’en avoir que foutre de prendre le bus seul la nuit, ce jeune homme, n’a plus grand-chose à voir avec l’espèce de mollusque d’il y a deux ans.

Et heureusement.

Ça sert pas à grand-chose, de s’étaler sur le passé.

Je me suis souvent dit que j’allais commencer un journal sur ce forum. Et puis à chaque fois, les choses ont moins de sens quand on les couche sur le « papier ».

Pas vraiment de différence ce soir, mais ce soir j’ai vraiment envie. J’ai envie parce que ça fait longtemps, et pour d’autres raisons plus contingentes.

Ce soir je suis installé dans le bureau de ma prof de latin particulière (on fait ce qu’on peut pour réussir sa prépa…), qui me prête gentiment son appartement pendant qu’elle est en vacances. J’y suis depuis une heure seulement. C’est dépaysant. Mais je ne me sens plus vraiment chez moi « chez moi ».
Et puis la fille que je dois bien finir par appeler ma relation longue (7 mois déjà) vient de partir pour un tour d’Europe de trois semaines. Je viens de commencer à travailler comme vendeur pour une marque de chaussure italienne haute gamme, pour un peu plus de trois semaines encore… Et dans un peu plus de trois semaines je commence ma deuxième année de khâgne. J’habiterai sûrement seul à ce moment là.

Depuis la fin d’une relation longue désastreuse, depuis la découverte de la communauté aussi, les choses n’arrêtent pas de changer comme ça. Mais cette fois, tout s’accélère. Cette période de trois semaines qui arrive ressemble à ma vie depuis deux ans. Elle n’a brusquement rien à voir avec ma vie d’avant, et sera remplacé encore par une autre vie dans peu de temps. Je reste en transition. En progrès, j’imagine.

Je ne suis pas un grand séducteur. Je ne séduction pas dans la rue, pas encore du moins, parce que je n’en ai pas vraiment besoin. La khâgne et mon cercle social me fournissent assez de « cibles » que je pourchasse en dilettante, d’autant plus que ma relation longue / moyenne comble déjà mes besoins les plus primaires…

Je pense, et j’espère que mon journal aura une certaine profondeur (bien plus que cette première page), quand viendra le vrai récit. On verra bien, je ne vais pas en raconter plus maintenant, ce qui comptait ce soir c’était de l’ouvrir.


Le titre aussi trouvera son explication plus tard.
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By Pliskin
#55448 Hey, hey...félicitations pour ton dépucelage( oui, ouvrir un journal c'est comme se dépuceler). Je sens qu'il va y avoir plein de citations d'auteurs.
By Tom
#55799 [quote="Pliskin"]Hey, hey...félicitations pour ton dépucelage( oui, ouvrir un journal c'est comme se dépuceler). Je sens qu'il va y avoir plein de citations d'auteurs.

Merci ! Et en effet :

[img]http://img178.imageshack.us/img178/9963/issavu8.jpg[/img]

Ce Haïku est tiré de Sarinagara, un bouquin de Philippe Forest, mais comme indiqué en dessous, il est du poète japonais Kobayashi Issa.

Le livre n'a pas de rapport direct avec la seduction. Il parle de la vacuité de la vie, et de la beauté qui en surgit malgré, ou même en raison de ce vide (pour faire très court).

Et pourtant, j'y sens un rapport étroit avec ma vision de la séduction. Si dans Sarinagara la vie tire sa beauté et son importance de la distance qu'on prend par rapport à elle, le game me semble contenir la même contradiction.

On devient bon seducteur par détachement, c'est en descendant la femme de son piédestal qu'on en fait l'objet d'un vrai plaisir au travers de la seduction.

Pour faire bref, paradoxalement, je n'ai jamais tant pensé aux femmes que depuis que j'ai arrêté d'y penser autant.


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Changement de sujet, un peu de concret.

Mercredi soir dernier j'ai enfin couché avec ma obsession amoureuse de lycée.

(je suis étonné, le mot "fuckclose" n'a pas été rayé du site, c'est bien, je le trouve agréable à prononcer et à lire !)

Lorsqu'elle est entrée dans l’appartement, il était clair qu’elle était venue pour ça. Jupe courte, décolleté, pas de collants, ongles des mains et des pieds faits, bien coiffée, la totale quoi.

D’ailleurs l’appartement a joué un certain rôle je pense, même s’il n’est pas à moi, la cuisine de 20m² et la terrasse au dessus des toits parisiens ont rajouté une sacré couche de démonstration de valeur.

Il faut dire qu’il en fallait du démonstration de valeur pour effacer l’image de l’espèce d’asperge anémique à cheveux longs (oui, c’est moi) qui la poursuivait d’un amour éperdu en seconde et en première…

La réponse est donc oui de mon côté, on peut retourner la vapeur une fois qu’on est passé sous les 50% (sous les 0% ?) d’attraction.

Mais pour ça j’ai dû (bon, ce n’est pas comme si j’avais planifié le truc, je pensais ne jamais la revoir) disparaître un an, puis monter un gameplan bien huilé.

Le game s’est d’ailleurs étalé sur plus d’un an :
Je l’ai embrassée en aout dernier, puis j’ai joué le mort, puis je l’ai recroisé par chance à la bibliothèque (enfin il fallait bien que ça arrive, nous avons fait tous les deux le choix d’y passer pas mal de temps pour nos études), puis laissée mariner encore…

Jusqu’à mercredi dernier.

Bilan, après avoir laissé filer avec la délectation de celui qui gâche pour le plaisir de gâcher exprès une dizaine, voire une quinzaine d'occasions et avoir posé quelques barrières, je l'ai embrassée en prétextant de vouloir sentir son baume à lèvres.
C'est passé comme une lettre à la poste, et la partie de jambes en l'air est arrivée dans la foulée, sans aucune LMR.

Par contre... C'était nul. J'ai dû simuler tellement je n'y prenais pas plaisir. Qu’on ne se méprenne pas, le plaisir purement intellectuel et égotique de closer enfin celle qui m’avait la première brisé mon petit cœur d’ado était là, mais sexuellement, je crois que je me serais plus amusé avec une poupée.


Tu parles d’une ironie…


[img]http://img527.imageshack.us/img527/30/59051971eq8.jpg[/img]

Je l'ai quittée le lendemain matin sans lui faire la bise et sans me retourner après lui avoir lancé un "Tu m'appelles !" sans conviction. J'espère qu'elle n'en fera rien.

En tout cas, elle je l'ai rayée de mon calepin mental, et ça, ça fait du bien. Je suis conscient que ça n'est pas très "lâcher prise" comme attitude, que l'on peut se jeter dans la brèche et crier à l'inner game en carton. Mais honnêtement, je ne crois pas au cliché du "grand séducteur" au sourire Colgate qu'aucun démon du passé ne taraude la nuit, qui n'a jamais une pensée malsaine, une attitude basse.
C'est agréable aussi parfois de satisfaire son banal petit côté égoïste, narcissique, névrosé, bourgeois, tout comme il est agréable parfois de payer trop cher pour un repas chez macdo, quoi qu'on en dise. La médiocrité, c'est l'extrême du milieu pour moi, et il peut être une source de jouissance aussi valide que l'excellence ou la déchéance absolues...
ByOxymore
#55853 [quote]C'est agréable aussi parfois de satisfaire son banal petit côté égoïste, narcissique, névrosé, bourgeois, tout comme il est agréable parfois de payer trop cher pour un repas chez macdo, quoi qu'on en dise. La médiocrité, c'est l'extrême du milieu pour moi, et il peut être une source de jouissance aussi valide que l'excellence ou la déchéance absolues...

Ah bah voilà des trucs intéressants qui méritent que j'intervienne dans ton journal !

Mais rien de constructif, rassure toi, juste que j'aime ces phrases. Ca me rappelle un souvenir, fragment de vie vu au zapping. Des aristocrates qui confessaient à la caméra que parfois ils avaient envie de porter des baskets. Attirance des opposés.

Je ne doute pas que d'autres propos intéressants vont être tenus ici. Au plaisir de les lire.
By Tom
#56127 [size=150]La chasse au Zèbre… [/size]

[quote="Un épisode de Scrubs"]J.D.: So, judging from the ataxia dysarthia and the mental status change, I’ve concluded that Mr. Yeager is suffering from… Kuru.
Dr. Cox: Kuru?
J.D.: Kuru.
Dr. Cox: Kuru.
J.D.: Yes, Kuru.
Dr. Cox: Wow. I’d actually never thought of that.
J.D.: Hell yeah!
[…]
Dr. Cox: Newbie, do you happen to know what a zebra is? […] It’s a diagnosis of a ridiculously obscure disease when it’s much more likely that the patient has a common illness presenting with uncommon symptoms. In other words, if you hear hoof-beats, you just go ahead and think horsies — not zebras. Mm’kay, Mr. Silly Bear?
:arrow: http://www.youtube.com/watch?v=rWohBmoAwAw

[img]http://www.gilles-jobin.org/jobineries/images/zebre.png[/img]

Il y a une dizaine de jours, je rentrais d’un énième rendez vous avec Sue Ellen (qui est évidemment un pseudonyme, mais la fille a effectivement un nom digne d’un personnage de série américaine). Cette fille m’intriguait depuis un certain temps.

On avait commencé à discuter le matin dans le métro, sur le chemin de la prépa. Elle était en hypokhâgne (j’étais, et je serai bientôt de nouveau, en khâgne), et je l’ai reconnue à l’autre bout du quai de ma station un matin.
On avait parlé en tout et pour tout trois fois au moment des vacances de février, pas particulièrement de façon « gamesque » d’ailleurs.

Or, un matin, au début des vacances, je trouve un lettre dans ma boîte le matin. La fille, ne connaissant que mon prénom, avait demandé le reste des infos à une prof et m’avait écrit un joli petit message qui parlait du désœuvrement des vacances et du soleil.

Si c’est pas un signe d’intérêt en béton armé ça.

Dans un pic de modjo, puisque j’avais en plus la veille au soir Fclosée une autre hypokhâgne (pas une classe entière, bande d'obsédés, je ne suis pas superman, juste une fille qui étudie en hypo) , je rédige une réponse sympathique, qui parlait beaucoup de pluie, c’est tout ce dont je me souviens, et qui se terminait par mon numéro de téléphone et une invitation à m’appeler.
Comme il pleuvait justement un peu, j’ai enfilé sur ma chemise le Burberry de papa, ainsi que ma belle paire richelieus de Dodoni et une paire de gants, pour aller poster la lettre en question directement dans la boîte au lettres de la belle, puisque son adresse était située à 10 minutes à pied de chez moi.

Cette histoire m'amusait beaucoup. Avec ses lettres et mon look du jour un peu vieillot, elle prenait résolument une coloration années-cinquantesque.

La suite, d'abord tout aussi rétro, bientôt.